Editorial Sommaire - Le Parc National De Chréa
Editorial Sommaire - Le Parc National De Chréa
Editorial Sommaire - Le Parc National De Chréa
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LETTRE DU PARC NATIONAL DE CHREA<br />
PNC : 02, Rue Mohamed Boudiaf, 09000 Blida<br />
Tél.: 213 (0)25 41 64 61 Tél./Fax : 213 (0)25 41 63 63<br />
Site Web : http://www.parcnationalchrea.dz<br />
Email: pnchrea@hotmail.com<br />
Décembre 2009 Semestrielle n°03<br />
<strong>Sommaire</strong><br />
P.2 <strong>Le</strong> Canard Colvert<br />
Anas plathyrhynchos<br />
P.5<br />
<strong>Le</strong> phénomène<br />
du dépérissement<br />
P.6 Carte des limites<br />
du parc national<br />
P.8 Partenariat<br />
P.10 <strong>Le</strong> Circaète jean<br />
le blanc<br />
Dynamique et<br />
Réponse Post<br />
Incendie de la Végétation<br />
P.11<br />
P.12 <strong>Le</strong>s forêts modèles<br />
<strong>Editorial</strong><br />
Pensons-y…<br />
D'aucuns ne peut sous-considérer l'apport des parcs<br />
nationaux dans la recherche scientifique. Représentant<br />
chacun un écosystème naturel, ils se proposent comme<br />
des relais très pratiques à l'investigation scientifique, et<br />
prennent la forme de supports d'études et de recherche<br />
d'exception inégalables et incontestés proposant le<br />
meilleur de leur richesse et de leurs particularités. <strong>De</strong> là ils<br />
concourent au développement de la recherche<br />
scientifique et participent à son essor en laboratoires<br />
naturels fournisseurs de la matière et garants de sa<br />
pérennité. Combien de travaux gradués et post-gradués<br />
n'ont trouvé d'abri qu'à l'intérieur des parcs nationaux !<br />
Combien de thèmes discutés au niveau des forums,<br />
séminaires et autres rencontres scientifiques n'ont puisé<br />
leur substance que de l'intérieur des parcs nationaux !<br />
Peut-on imaginer la recherche scientifique sans ces<br />
territoires d'exception ? Pour toutes ces questions et<br />
autres interrogations, ce numéro se veut porteur de<br />
réponses à travers les exemples précis et proposés dans<br />
ses colonnes de modèles de coopération et de partenariat<br />
entre le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> et l'Université algérienne<br />
en matière d'encadrement de thèmes scientifiques et de<br />
visites d'investigations. La Faculté des sciences<br />
biologiques de l'USTHB comme l'Ecole nationale des<br />
sciences agronomiques d'El Harrach, institutions<br />
scientifiques de haut rang connues aux échelles nationale<br />
et internationale, nous soulignent, à travers les articles<br />
signés dans ce numéro par leurs personnalités<br />
respectives de renom, la nécessité de converger les<br />
efforts et de se rejoindre en Conseil scientifique. <strong>Le</strong><br />
Conseil scientifique ; voilà un organe qui a tant manqué<br />
aux parcs nationaux. Il est le cadre idoine de dialogue et<br />
de concertation à même d'orienter et de canaliser à bon<br />
escient la mission scientifique à l'intérieur des parcs<br />
nationaux, d'aider la prise de décision et de susciter par<br />
ailleurs le développement conjoint des programmes<br />
appliqués d'études et de recherche scientifique entre les<br />
parcs nationaux et l'institution universitaire. Sa mise en<br />
place réduira les distances entre ces derniers, et<br />
apportera aux uns et aux autres, les correctifs et<br />
compléments nécessaires à la bonne gestion des lieux et<br />
des ressources. Pensons-y.<br />
Dahel Ramdane<br />
Directeur du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong>
<strong>Le</strong> Canard Colvert Anas plathyrhynchos<br />
<strong>De</strong> la famille des Anatidés préférant les plans d'eau, un groupe de canards colverts a choisi de coloniser au cœur<br />
du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> l'un des méandres d'eau courante de l'Oued Chiffa. Intrigués par ce choix fort<br />
énigmatique jamais observé nulle part ailleurs dans le pays, nous dûmes appeler le Pr BELLATRECHE Mohamed<br />
Ornithologue de renom et haute personnalité scientifique de l'Ecole <strong>National</strong>e des Sciences Agronomiques d'El<br />
Harrach (ex INA) pour observer ce phénomène si singulier et tenter de comprendre avec lui les raisons de<br />
concentration de cette espèce dans ce lieu précis, et identifier ensemble les mesures de gestion à prendre pour le<br />
suivi de cette population. Ecoutons-le …<br />
IINTRODUCTION<br />
Suite à une demande de la Direction du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de<br />
<strong>Chréa</strong> pour identifier, à partir de photos (prises par les agents<br />
du parc de <strong>Chréa</strong>), d'un groupe d'oiseaux d'eau stationnés<br />
sur oued Chiffa depuis le mois de juin 2009, nous avons<br />
procédé à la dite identification qui nous à permis de préciser<br />
qu'il s'agissait de Canards colverts (Anas plathyrhynchos,<br />
Anatidés) en train de muer. En effet, la qualité satisfaisante<br />
des photos ne permettait aucune confusion avec une autre<br />
espèce de canards. Cette identification étant faite, nous<br />
avons également convenu avec la Direction du <strong>Parc</strong><br />
<strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong>, de sortir sur site pour confirmer de visu<br />
l'identification des oiseaux et récolter d'autres informations<br />
sur les plans biologique et écologique en rapport avec le<br />
sujet. La sortie a eu lieu le mercredi 30 septembre 2009 et<br />
s'est déroulée dans de très bonnes conditions.<br />
I. -IDENTIFICATION DES OISEAUX<br />
L'identification, à partir des photos (prises le 18 août 2009),<br />
était basée sur un certain nombre de critères parmi lesquels<br />
les plus importants sont : la forme générale du corps des<br />
oiseaux, la couleur générale du plumage, les couleurs du<br />
bec et des pattes, l'examen du miroir des ailes. Tous ces<br />
critères nous ont permis de reconnaître la bande de Canards<br />
colverts en phase d'éclipse (voir photo A en annexe 2),<br />
c'est à dire en train de subir une mue annuelle qui dure<br />
généralement trois à quatre mois chez cette espèce.<br />
II. -DEROULEMENT DE LA SORTIE<br />
La sortie s'est déroulée dans de très bonnes conditions sur le<br />
terrain, avec une climatologie très favorable : journée<br />
ensoleillée, très bonne visibilité, vent très faible à nul, ciel<br />
bien dégagé et une température clémente. Un véhicule de<br />
service du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> a été mis à notre<br />
disposition par la direction du parc pour effectuer le trajet El-<br />
Harrach -Chiffa -El-Harrach. <strong>Le</strong> matériel d'observation utilisé<br />
2<br />
photo A<br />
(jumelles et lunettes ornithologiques) était d'excellente<br />
qualité. <strong>Le</strong> site d'observation<br />
étant sécurisé, nous fûmes<br />
autorisés à y accéder pour<br />
l e s b e s o i n s d e n o s<br />
investigations depuis des<br />
points qui surplombent le lieu<br />
de concentration des oiseaux<br />
stationnés sur oued Chiffa.<br />
En plus des différentes<br />
observations des Canards<br />
colverts sur oued Chiffa,<br />
nous avons également<br />
procédé à des récoltes<br />
d'informations auprès de<br />
c e r t a i n e s p e r s o n n e s<br />
présentes qui ont bien voulu<br />
répondre à nos questions. Ce<br />
qui nous a permis de tirer un<br />
c e r t a i n n o m b r e d e<br />
conclusions relatives à la<br />
présence, pour la première fois, d'une concentration estivale<br />
de canards sauvage sur oued Chiffa. Enfin, précisons que<br />
les observations réalisées on été faites à une distance<br />
raisonnable des oiseaux (soit entre 60 et 120 mètres), pour<br />
ne pas les déranger ni les inquiéter. D'ailleurs, aucun<br />
mouvement de panique n'a été observé chez les oiseaux<br />
pendant nos observations.<br />
III. -RESULTATS OBTENUS<br />
photo B<br />
<strong>Le</strong>s observation faites sur le terrain, ainsi que les<br />
informations et les précisions fournies par les agents du parc<br />
de <strong>Chréa</strong>, nous ont permis d'aboutir aux résultats suivants :<br />
-Identification et dénombrement<br />
-Confirmation de l'identification de l'espèce, à savoir le<br />
Canard colvert (Anas plathyrhynchos, de la famille des<br />
Anatidés), toujours en phase de mue, et dont le plumage<br />
nuptial est en cours d'apparition depuis plus d'une semaine.
-Tout le groupe (une centaine d'oiseaux) est composé<br />
d'individus adultes, aucun jeune n'a été observé sur le site<br />
d'observation.<br />
-Tous les mâles se distinguent déjà des femelles par le vert<br />
de la tête et du cou (en cours de formation, ou déjà<br />
complètement formé pour certains mâles). <strong>Le</strong>s femelles ou<br />
canes sont reconnaissables à leur plumage brun. <strong>Le</strong> miroir<br />
bleu -violacé est bien visible sur les ailes (voir photo B et C).<br />
-<strong>Le</strong> dénombrement du groupe, dispersé le long de oued<br />
Chiffa (voir photo D et E en annexe 2). sur un linéaire<br />
d'environ 70 mètres nous a permis de recenser un total de 93<br />
individus parmi lesquels 38 individus sont des mâles. Mais<br />
en tenant compte des quelques individus qui ont<br />
probablement échappé à nos observations (cachés derrière<br />
photo F<br />
des buissons et / ou rochers), nous retiendrons une<br />
estimation raisonnable de 100 individus avec 40 % de mâles<br />
et 60 % de femelles. Aucun juvénile n'a été observé parmi les<br />
adultes.<br />
photo C<br />
-Aperçu sur les principales caractéristiques du site<br />
d'observation<br />
<strong>Le</strong> site d'observation se trouve dans une zone sécurisée non<br />
fréquentée, à environ 500 mètres de la route Blida -Médéa.<br />
Pratiquement hors de vue depuis la route (voir photo F), il<br />
est localisé sur une portion de oued Chiffa en contrebas de<br />
l'auberge du Ruisseau des Singes, dans une zone ou le<br />
<strong>Le</strong> Canard Colvert Anas plathyrhynchos<br />
défilé du massif de la Chiffa est assez étroit. L'eau y coule<br />
lentement à cette période de l'année dans le lit mineur de<br />
l'oued (lui donnant un aspect de ruisseau), et les quelques<br />
gueltas observées sont également peu profondes. Ces deux<br />
dernières caractéristiques de oued Chiffa conviennent très<br />
bien aux Canards colverts qui sont des canards de surface,<br />
c'est -à -dire des oiseaux qui fréquentent des eaux peu<br />
profondes et relativement calmes. La zone couverte par les<br />
observations, à l'intérieur de laquelle sont dispersés les<br />
oiseaux, est représentée par un méandre de oued Chiffa et<br />
ses berges d'une superficie d'environ 2000 mètres carrés.<br />
La végétation dans l'eau et sur les berges n'est pas très<br />
abondante.<br />
<strong>Le</strong> site d'observation semble avoir été choisi par les oiseaux<br />
notamment pour sa quiétude et son isolement. <strong>Le</strong>s<br />
coordonnées du site d'observation sont : 36° 24' N , 02° 45' E<br />
(d'après Google, 2009).<br />
photo D<br />
3. -Activités des oiseaux au cours de nos observations<br />
-<strong>Le</strong> groupe de canards, objet de nos observations, composé<br />
d'une centaine d'individus, est en phase de repos diurne. En<br />
effet, aucune activité particulière de nourrissage ou de<br />
toilettage n'a été notée. Certains individus ont même la tête<br />
repliée sous l'aile, alors que d'autres se reposent sur le<br />
ventre au niveau des berges parfois à l'ombre de buissons<br />
ou de rochers.<br />
-Durant tout le temps d'observation, les oiseaux étaient<br />
surtout immobiles, à l'exception de quelques rares et courts<br />
déplacements sur la berge ou parfois sur l'eau, mais aucun<br />
vol n'a eu lieu. Un peu plus de la moitié environ des oiseaux<br />
était dans l'eau, le reste des oiseaux était sur les berges. -<br />
Aucun prédateur n'a été observé dans ou autour de la zone<br />
d'observation<br />
.<br />
-Pour rappels, les Canards colverts, comme beaucoup<br />
d'autres espèces d'Anatidés, ont des activités surtout<br />
crépusculaires et nocturnes. Chez ces oiseaux, la mue<br />
postnuptiale a lieu juste après la période de nidification<br />
(FITTER et al., 1975).<br />
3
<strong>Le</strong> Canard Colvert Anas plathyrhynchos<br />
4. Evolution des effectifs des oiseaux stationnés sur<br />
oued Chiffa :<br />
-En juin 2009, l'effectif recensé par les agents du <strong>Parc</strong><br />
<strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> comptait environ 400 individus avec un<br />
même plumage terne. Cette dernière caractéristique n'a pas<br />
facilité aux observateurs l'identification des oiseaux<br />
stationnés sur oued Chiffa. Enfin, à cette époque, les<br />
oiseaux étaient dispersés sur un linéaire d'environ 200<br />
mètres.<br />
-<strong>De</strong> juillet à août 2009, il y a eu diminution progressive de<br />
l'effectif des oiseaux, toujours avec une couleur terne, et<br />
début septembre 2009 il ne restait plus que 200 individus<br />
environ. Chronologiquement, durant les mois d'août et<br />
septembre 2009, l'évolution des effectifs des oiseaux<br />
stationnés sur oued Chiffa s'est faite comme suit :<br />
A partir de la mi -août 2009, le groupe initial s'est scindé en<br />
trois petits groupes, à savoir : le groupe du site d'observation<br />
d'aujourd'hui avec environ 200 individus, un deuxième<br />
groupe d'environ 200 individus qui est parti s'installer à<br />
environ 400 mètres plus au Nord (toujours sur oued Chiffa) et<br />
un troisième groupe plus faible, environ 100 individus à<br />
environ 200 mètres plus au sud, toujours sur oued Chiffa.<br />
Vers la mi -septembre il ne restait plus que 150 individus sur<br />
le site d'observation, le même effectif a été noté entre le 20 et<br />
le 22 septembre. Entre le 23 et le 30 septembre le même<br />
groupe n'était plus représenté que par environ 100 individus.<br />
Remarques :<br />
a) -D'après les informations recueillies auprès des agents du<br />
parc de <strong>Chréa</strong>, il s'avère qu'un groupe d'oiseaux,<br />
probablement des Canards colverts, a été observé l'année<br />
dernière à la même période (de juin à fin septembre) mais<br />
dont l'effectif était représenté par une centaine d'individus.<br />
b) -Jeudi 24 septembre 2009 : il y a eu un envol du groupe<br />
d'oiseaux du site d'observation à cause d'un dérangement<br />
dont la cause n'a pu être identifiée. <strong>Le</strong>s oiseaux sont partis se<br />
poser 400 à 500 mètres plus au Nord, toujours sur oued<br />
Chiffa. Quelques instants après, scindés en trois petits<br />
groupes, ils sont revenus survoler leur zone de repos<br />
habituelle pendant presque une heure avant de se reposer<br />
par petits groupes sur un éboulis situé tout près, et enfin<br />
regagner leur zone de repos.<br />
c) -Dans la matinée du 17 août 2008 (entre 10 H et 12 H plus<br />
précisément), un groupe de quatre Magots (Macaca<br />
sylvanus, Mammifères Cercopithécidés) a fait irruption sur le<br />
site de stationnement des Canards colverts, ce qui a<br />
entraîné une certaine panique chez ces derniers qui ont<br />
commencé à s'envoler sur de courtes distances avant de se<br />
poser. <strong>Le</strong>s magots semblent avoir trouvé un malin plaisir à<br />
déranger pendant un bon bout de temps les nouveaux intrus<br />
à l'intérieur de leur territoire. Vers midi, les magots se sont<br />
retirés un peu plus loin pour se baigner dans une petite mare<br />
peu profonde, exécutant parfois quelques plongeons, et se<br />
4<br />
bousculant les uns les autres dans l'eau, sous l'oeil curieux<br />
et vigilant des canards.<br />
IV. -SIGNIFICATION ECOLOGIQUE DES DONNEES<br />
OBTENUES<br />
La concentration estivale de Canards colverts sur oued<br />
Chiffa de 2009 (et probablement de 2008) est la première du<br />
genre sur un oued en Algérie. En effet, les seules<br />
concentrations de Canards colverts connues à ce jour dans<br />
notre pays étaient toutes signalées sur des plans d'eau : lac<br />
Boughzoul, dans la Wilaya de Médéa (JACOB et JAOOB,<br />
1980), lac de Boulehilet dans la Wilaya d'Oum El-Bouaghi<br />
(LE BERRE ET ROSTAND, 1976) ainsi que les marais de la<br />
Macta dans les Wilayas d'Oran et de Mostaganem<br />
(LEDANT et al., 1981).<br />
-L'éclatement du groupe initial arrivé en juin 2009 et<br />
composé d'environ 400 individus, obéissait probablement à<br />
des considérations trophiques mais relèverait également<br />
d'une stratégie de survie de l'espèce.<br />
-Comme ailleurs (en Europe et en Afrique du Nord), c'est en<br />
début d'automne que les Canards colverts retrouveront leur<br />
plumage nuptial (ou belle livrée) définitif, juste avant leur<br />
migration d'automne.<br />
CONCLUSION<br />
Lors de notre sortie du 30 septembre 2009, l'identification<br />
des oiseaux concentrés sur oued Chiffa n'a posé aucun<br />
problème, surtout que tous les mâles étaient<br />
reconnaissables grâce à la couleur verte (de la tête et du<br />
haut du cou) qui a pratiquement terminé de virer du marron<br />
clair au vert. Tous les individus observés sont des adultes. <strong>Le</strong><br />
début d'apparition du plumage nuptial est intervenu vers la<br />
fin du mois d'août.<br />
La Mue générale ou mue d'éclipse chez les oiseaux<br />
observés s'étale sur environ trois mois, soit de début juin<br />
jusqu'à fin août, pendant laquelle les oiseaux ont un plumage<br />
dit d'éclipse qui fait que tous les mâles ressemblent à des<br />
femelles. La mue partielle est intervenue à la fin du mois<br />
d'août et elle est toujours en cours, mais devrait se terminer<br />
dans quelques jours (début octobre) puisque tous les mâles<br />
sont déjà reconnaissables au cou et à la tête qui ont<br />
quasiment retrouvé leur couleur verte.<br />
-Par ailleurs, les données obtenues, objet du présent compte<br />
-rendu, suggèrent que l'étude des Anatidés en Algérie, ne<br />
devrait plus se limiter aux dénombrements hivernaux ou à<br />
certains aspects de leur reproduction, mais devrait<br />
également inclure le recensement, l'étude, le suivi et la<br />
protection des concentrations estivales des Anatidés.<br />
Quant au site de oued Chiffa, il doit dorénavant être<br />
considéré par le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong>, comme site<br />
écologique important pour l'avifaune aquatique durant la<br />
période estivale.
<strong>Le</strong> phénomène du dépérissement : Et notre cédraie ?<br />
<strong>Le</strong> dépérissement ou le déclin de l'arbre est un phénomène<br />
très ancien, qui d'après DIRHAM il est observé depuis les<br />
années 1940 au Maroc ; ce dernier est causé par<br />
l'interaction des facteurs biotiques et abiotiques qui se<br />
terminent souvent par la mort de l'arbre. Parmi les principaux<br />
facteurs abiotiques déclenchant le dépérissement l'on cite<br />
la sécheresse prolongée. Ce fléau a frappé l'Algérie durant<br />
eme<br />
04 années successives à la fin du 20 siècle. D'après ces<br />
données et selon certains auteurs, la cédraie de <strong>Chréa</strong><br />
devient menacée par ce phénomène.<br />
Afin de confirmer ou d'infirmer cette thèse, une équipe de<br />
surveillance et de suivi de l'état sanitaire de la cédraie de<br />
<strong>Chréa</strong> a été installée au niveau du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong><br />
/Secteur de <strong>Chréa</strong>. <strong>Le</strong> travail préliminaire a été de compter<br />
les sujets touchés par ce phénomène. Ainsi un total de 97<br />
sujets de cèdre morts répartis sur une forêt de 1700 ha a été<br />
dénombré à la rédaction de cet article. 86 sujets d'entre eux<br />
se trouvent sur le versant nord (soit 88,65%) et 11<br />
seulement se trouvent sur le versant sud (11,35%). Sur les<br />
86 sujets du versant nord, 47 sont à proximité de la route<br />
nationale n° 37 reliant Blida/<strong>Chréa</strong> et 34 le long du tronçon<br />
Belle crête/RN 37. Par ailleurs 02 sujets se trouvent à Hakou<br />
Feraoun, 01 au niveau des Glacières, et 02 autres aux<br />
Quatre bancs. Aucun sujet cependant n'a été observé dans<br />
les jeunes peuplements de cèdre de Ghellaie et d'El haoudh<br />
qui sont situés tous les deux aux sommets plats de la cédraie<br />
de <strong>Chréa</strong>. Par contre 09 sujets sont signalés sur le versant<br />
sud de la même cédraie.<br />
<strong>Le</strong> géopositionnement de ces sujets dépéris indique que<br />
prés de 85% d'entre eux se trouvent très proches des<br />
routes et de la limite de la zone urbaine de <strong>Chréa</strong>. Ceci nous<br />
amène à nous poser les questions suivantes : les pollutions<br />
routières et urbaines sont-elles à l'origine de ce<br />
dépérissement ? Pourquoi les sujets dépéris sont à 47%<br />
individuels (soit 45 sujets isolés) et 55% regroupés en<br />
bouquets de 02 à 7 sujets ? Et qu'est ce qui explique l'état<br />
stationnaire de ces bouquets depuis déjà 03 ans que nous<br />
les observions sur le terrain ?.<br />
A vrai dire le problème du dépérissement a touché des<br />
cédraies plus anciennes au niveau national comme celle du<br />
Belezma. Compte tenu peut-être de la jeunesse de notre<br />
cédraie et de sa position biogéographique ; les questions<br />
resteront toujours posées jusqu'à l'élucidation totale de ce<br />
phénomène et ce par l'apport de la communauté<br />
scientifique. Dans ce contexte, le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong><br />
abrite 02 sujets de recherche ; le premier avec l'Université<br />
Saâd Dahleb de Blida sur le phénomène lui-même et l'autre<br />
avec l'Ecole nationale des sciences agronomiques d'El<br />
Harrach (ex INA) sur la présence de champignons<br />
susceptibles de provoquer le dépérissement notamment<br />
l'armillaria. Par ailleurs, il faut noter que cette même cédraie<br />
connait des infestations cycliques dûes à la processionnaire<br />
du pin. A la fin si on compare le nombre de sujets de cèdre<br />
morts avec le nombre total de sujets de cèdre à <strong>Chréa</strong>, on<br />
peut dire que l'habitat du cèdre dans le <strong>Parc</strong> national de<br />
<strong>Chréa</strong> est encore sain.<br />
Répartition spatiale des sujets de cèdre dépéris<br />
à l'intérieur du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> au 31.12.2009<br />
Nombre des<br />
sujets morts<br />
Exposition<br />
Nord<br />
Sud<br />
Total<br />
Nombre 86<br />
11<br />
Nombre des sujets<br />
morts par Région<br />
Région Hakou<br />
Feraoun<br />
RN 37<br />
Belle crête<br />
<strong>Le</strong>s<br />
Glacières<br />
<strong>Le</strong>s<br />
Quatre<br />
bancs<br />
A l'aval<br />
du<br />
Sky club<br />
Kerrach<br />
mbre<br />
No<br />
2<br />
47<br />
34<br />
1<br />
2<br />
2<br />
9<br />
Regroupement des arbres morts<br />
1<br />
seul<br />
2 -<br />
30<br />
6<br />
1<br />
2<br />
2<br />
2<br />
2 3 4 5 6 7<br />
3<br />
1<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
2<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
1<br />
5 - 1 1<br />
-<br />
- -<br />
- -<br />
- -<br />
- - - -<br />
AOUDIA Billel, Institut d'agronomie université Saâd Dahleb - Blida<br />
97<br />
Physionomie et structure de la cédraie de <strong>Chréa</strong><br />
La cédraie de <strong>Chréa</strong> est de type pure (Maire, 1926) et se présente le<br />
plus souvent en futaie assez dense à dense, assurant un<br />
recouvrement moyen de 60 à 90%, où la strate arborescente est<br />
surtout formée de cèdre. Celui-ci n'atteint pas sur l'Atlas Blidéen des<br />
dimensions considérables comme dans les Cédraies de Téniet El<br />
Haad et Chéliah aux Aurès (<strong>Le</strong>vel, 1891 in Lapie, 1909; Battandier et<br />
al., 1920), mais des arbres de 32 à 34m de haut et près de 3m de<br />
circonférence ne sont pas rares (Nedjahi, 1988).<br />
Dans la cédraie plus ou moins dense et ombragée d'ubac, le sous-<br />
bois est, en général, réduit et constitué de quelques espèces<br />
ligneuses disséminées ou localisées. La strate herbacée comporte<br />
d'assez nombreuses plantes sciaphiles.<br />
<strong>Le</strong> versant sud est beaucoup moins densément boisé que le versant<br />
nord. La Cédraie y est plus claire et ensoleillée, permettant alors un<br />
développement relativement important de la strate frutescente. <strong>Le</strong><br />
Chêne vert, à l'état arbustif ou de rejets en ubac, y est fréquemment<br />
arborescent. Dans la strate herbacée se développe un tapis<br />
graminéen dense.<br />
MEDDOUR Rachid<br />
Laboratoire d'Ecologie Forestière<br />
Institut d'Agronomie, Université de Tizi-Ouzou<br />
Hasnaoua, 15000 Tizi-Ouzou (Algérie).<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
-<br />
1<br />
5
Partenariat<br />
Résumé de quelques résultats préliminaires obtenus<br />
dans le <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> <strong>De</strong> <strong>Chréa</strong> durant l'année 2009<br />
<strong>Le</strong> <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> <strong>De</strong> <strong>Chréa</strong>, de part sa géographie, sa position<br />
topographique et les conditions écologiques particulières,<br />
abrite une diversité écologique, floristique et génétique<br />
remarquable qui, depuis des siècles, continue de subir des<br />
pressions d'origines multiples. En effet, du fait de sa proximité<br />
de la ville de Blida et autres villages environnants, ce territoire<br />
est fréquenté par une population de plus en plus croissante.<br />
Pourtant sur le plan économique le <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> possède une<br />
richesse importante de la Biodiversité qu'il faudrait utiliser<br />
rationnellement ; c'est dans ce cadre là que la contribution<br />
scientifique est nécessaire pour une meilleure gestion.<br />
Durant l'année 2009, trois thématiques ont été abordées pour<br />
l'élaboration de mémoires d'Ingéniorats d'Etat faisant suite à<br />
de nombreux travaux que nous avons effectué durant la<br />
dernière décennie :<br />
- Contribution à l'inventaire et l'étude des plantes<br />
médicinales de la partie centrale du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de<br />
<strong>Chréa</strong> (Cas de Beni Ali, Oued Blat et Hakou Feraoun) par<br />
Mahieddine Nafissa & Zenati Meriem et dans la région d'El<br />
Hamdania, par Bouneffouf & Haider<br />
- Etude de la dynamique de la Végétation après incendie dans<br />
2 stations du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> par Kheneg M. et<br />
Yacine 2009<br />
- Incidence de la chenille processionnaire Thaumetopoea<br />
pityocampa Schiff sur les systèmes écologiques de la cédraie<br />
de <strong>Chréa</strong>.<br />
1/ Contribution à l'inventaire et l'étude des plantes<br />
médicinales de la partie centrale du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de<br />
<strong>Chréa</strong> (Cas de Beni Ali, Ouad Blat et Hakou Feraoun) par<br />
Mahieddine Nafissa & Zenati Meriem et dans la région d'El<br />
Hamdania, par Bouneffouf & Haider<br />
Méthodologie<br />
La méthode adoptée est l'analyse exhaustive sous forme de<br />
segments contigus, GODRON(1966) préconise l'utilisation de<br />
la présence des espèces le long de segments contigus avec<br />
regroupement éventuel des segments pour obtenir des<br />
fréquences, cette technique a l'avantage d'être très rapide,<br />
d'après GODRON et GOUNOT (1969) et elle serait applicable<br />
a tous les types de végétation. Cette méthode a été appliquée<br />
pour la majorité des thématiques. Dans ces cas, les segments<br />
sont des quadras sur lesquels, nous avons la liste de toutes<br />
les espèces présentes, avec pour chacune d'elles notation de<br />
l'abondance dominance,<br />
Récolte des données :<br />
<strong>Le</strong> long de chaque transect nous avons réalisé l'inventaire<br />
floristiques, les renseignements recueillis de chaque relevé<br />
sont :<br />
- La liste floristique des espèces<br />
8<br />
Dans le cadre de la Convention d'intérêts mutuels signé entre le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> et l'USTHB de Bab Ezzouar, de<br />
nombreux travaux gradués et post-gradués ont été menés durant l'exercice 2009 par les différentes facultés de cette<br />
honorable institution au sein du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong>. Nous vous donnons ci-après quelques résultats obtenus à la<br />
suite des investigations faites par les graduants de la Faculté des Sciences Biologiques sous la direction de<br />
l'Infatigable Dr <strong>Le</strong>ila KADIK à qui nous tirons le chapeau en battant l'échine pour tous les efforts déployés sans<br />
discontinuité au <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> et sa remarquable ténacité à vouloir élucider et traduire au mieux le monde<br />
dynamique et complexe de la végétation dans notre pays en prêtant inlassablement ses connaissances et attentions<br />
aux contingences des graduants sans décrocher d'aucun prétexte.<br />
-<strong>Le</strong>s données écologiques sont d'ordre sectoriel et stationnel<br />
et sont soit estimées soit mesurées sur le terrain : altitude,<br />
exposition, pente, position topographique, lithologie, la<br />
pluviosité moyenne annuelle, la moyenne des températures<br />
minimales du mois le plus froid (m)la moyenne des<br />
températures maximales du mois le plus chaud (M), le Q2 :<br />
calculé selon la formule d'EMBERGER.<br />
Résultats et discussion<br />
1/Contribution à l'inventaire et l'étude des plantes<br />
médicinales<br />
Ce premier présent travail a été réalisé dans le but d'estimer<br />
la richesse du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> en plantes<br />
médicinales, dans la perspective et réactualiser la base de<br />
données, et de savoir quels sont les facteurs prépondérants<br />
qui déterminent leur abondance ou bien au contraire leur<br />
dégradation. Si nous prenons l'exemple de la zone centrale<br />
de <strong>Chréa</strong> (Cas de Beni Ali, Ouad Blat et Hakou Feraoun),<br />
l'inventaire phytoécologique a permis de recenser<br />
97espèces appartenant à 46 familles, ainsi dans chaque<br />
sous zone il a été effectué 10 relevés le long de chaque<br />
transect, sauf pour la sous zone de Béni Ali où 12<br />
relevés.ont été réalisé.<br />
L'analyse factorielle des correspondances appliquée à<br />
l'ensemble des données (32 relevés et 207 espèces), <strong>Le</strong><br />
traitement des données par l'AFC a discriminé sept<br />
groupements, dont les facteurs responsables de leur<br />
répartitions étaient l'ouverture du milieu, la géomorphologie<br />
et les facteurs édaphiques ; du point de vue richesse en<br />
plantes médicinales il apparait que les milieux ouverts<br />
étaient particulièrement riches en espèces médicinales,<br />
mais aussi les formations arborées caractérisées par des<br />
conditions écologiques particulières et occupées par les<br />
r i p i s y l v e s . L a c a r a c t é r i s a t i o n f l o r i s t i q u e e t<br />
phytogéographique des espèces médicinales a montré<br />
q u ' e l l e s a p p a r t i e n n e n t e s s e n t i e l l e m e n t a u x<br />
hémicryptophytes et aux phanérophytes et ceci nous amène<br />
à supposer que les milieux anthropisés et naturels sont<br />
encore bien conservés. Du point de vue éléments<br />
phytogéographiques, ces plantes médicinales<br />
appartiennent en majeure partie à l'élément méditerranéen,<br />
les endémiques étant plus rares , dans notre cas,<br />
caractérisées par la présence d'une seule espèce «<br />
Origanum floribundum » qui est menacée et très recherchée.<br />
La liste des plantes médicinales établie à partir des espèces<br />
échantillonnées comptait 97espèces appartenant à 46<br />
familles (à paraître), dont les plus fréquentes appartiennent<br />
aux plus représentatives sur le territoire du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de<br />
<strong>Chréa</strong>. <strong>Le</strong>s renseignements de ces espèces médicinales du<br />
point de vue propriétés, à partir des ouvrages consultés et<br />
des informations fournies par les populations ont révélé une<br />
diversité dans leur utilisation et le savoir faire séculaire des<br />
populations, surtout les populations rurales puisqu'elles
sont en relation direct avec le milieu naturel, de ce fait il est<br />
très difficile de gérer les cueillettes même au sein des milieux<br />
réservés. La création des pépinières est nécessaire dans le<br />
but de valoriser et de rationaliser l'utilisation de ces plantes<br />
médicinales constituant ainsi une source de revenus<br />
importante pour les populations.<br />
2/Etude de la dynamique de la Végétation après incendie<br />
dans 2 stations du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> :<br />
Ce travail a permis dans un premier temps, de mieux<br />
connaître les pyrophytes actifs et passifs des deux stations<br />
(qui seront précisés par les résultats de Madame<br />
BENKHEIRA Nadia dont la thématique de sa thèse concerne<br />
les deux stations étudiées).<br />
<strong>Le</strong>s groupements identifiés après incendie ont été comparés<br />
et caractérisés sur le plan écologique, biologique,<br />
systématique. L'indice de perturbation a été calculé pour<br />
chaque groupement.<br />
3/ Incidence de la chenille processionnaire<br />
Thaumetopoea pityocampa Schiff sur les systèmes<br />
écologiques de la cédraie de <strong>Chréa</strong>.<br />
Ce travail a permis d'arriver à une première évaluation des<br />
conséquences de l'attaque de la chenille processionnaire<br />
sur une station à cèdre qui peut être résumée comme suit :<br />
- Evaluation du nombre de nids par arbre : une moyenne de<br />
2.6 nids par arbre a été trouvée à partir de 50arbres<br />
échantillonnés ;<br />
- La population de la processionnaire Thaumetopoea<br />
pityocampa a une distribution très variable dans la région El-<br />
Mtamer au versant Nord de <strong>Chréa</strong> avec une moyenne de 2.6<br />
nids par arbre, de 500 à 700 arbres par hectare et 213,88<br />
chenilles par nid dont 120,24 chenilles par nid sont vivantes<br />
et 93,64 sont mortes.<br />
Caractérisation Biologique<br />
- L'estimation de la défoliation et de la régénération : cette<br />
opération a été suivie durant le mois de mai et permet<br />
d'apprécier la capacité de récupération du feuillage des<br />
sujets de cèdre après défoliation.<br />
- L'évaluation de l'incidence de la chenille processionnaire<br />
sur la fructification du cèdre<br />
Conclusion<br />
Ce travail a été effectué grâce à l'aide des cadres,<br />
techniciens et agents du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> à leur tête le<br />
Directeur Monsieur Dahel. <strong>Le</strong>s résultats serviront à<br />
alimenter la base de données du <strong>Parc</strong> ainsi qu'à suivre la<br />
dynamique des systèmes écologique<br />
Bibliographie<br />
Partenariat<br />
GOUNOT M., 1961.- <strong>Le</strong>s méthodes d'inventaire de la<br />
végétation.Bull. Serv.Carte<br />
Phytogéogr., Série B, 7, 65-84.<br />
GOUNOT M. , 1969.- Méthodes d'étude quantitative de la<br />
végétation. Masson et Cie, Edit.<br />
Paris, 314p.<br />
GODRON M., 1966 - Application de la théorie de<br />
l'information à l'étude de l'homogénéité et de la structure de<br />
la végétation - Oecol. Plant., 2<br />
(2), pp. 187 - 197.<br />
GODRON M., KADIK L. 2003- La mesure de la biodiversité à<br />
deux échelles spatiales.<br />
Symbioses n°8, 50p.<br />
Par L.Kadik<br />
FSB-USTHB<br />
l_kadik@yahoo.fr<br />
9
<strong>Le</strong> Circaète jean le blanc Circaetus gallicus<br />
Durant leur migration de l'Europe vers l'Afrique australe, les parents ont choisi la forêt de cèdre de Ghellaie pour<br />
donner naissance à un oiselet tout au sommet d'un sujet de cèdre sur l'un de ses rameaux porteur visiblement de<br />
toutes les conditions de nidification. Découvert par nos agents de prospection et de surveillance, le petit a eu le<br />
privilège d'être suivi quotidiennement par une équipe d'observation durant toute sa période de nourrissage<br />
jusqu'à prendre de lui-même l'envol. <strong>Le</strong>s faits étaient tellement grandioses qu'ils ont mérité d'être passionnément<br />
immortalisés par une équipe de la Télévision Algérienne. Nous vous donnons ci-après quelques savoureux<br />
avant-goûts…<br />
Cet habitué du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> a décidé d'y élire<br />
domicile, trouvant dans ce sanctuaire toutes les conditions<br />
idéales pour nidifier. Effectivement à la fin du mois de juin<br />
2009, les agents du secteur de <strong>Chréa</strong> ont réussi, au cours<br />
d'une de leurs tournées de surveillance et prospection, à<br />
découvrir un nid dans lequel était installé un jeune poussin<br />
de circaète. Ce nid était assez léger et relativement petit<br />
comparé à celui des autres rapaces de sa taille, il est fait de<br />
rameaux de bois de l'épaisseur d'un crayon, et placé<br />
latéralement sur un rameau supérieur d'un sujet de cèdre se<br />
trouvant en lisière de forêt à Ghellaie. La situation du nid était<br />
sûrement en rapport avec l'envergure de ce rapace (1m70 à<br />
1m80) qui a besoin d'assez de place et d'un accès facile<br />
pour se poser.<br />
La ponte eût lieu probablement 45 jours auparavant ou plus<br />
c'est-à-dire vers le mois de mai 2009. Il faut rappeler que<br />
durant ses 3 à 4 premières semaines, le poussin est<br />
vulnérable aux prédateurs, à la pluie mais aussi au froid. Il<br />
est donc constamment couvert par la femelle. Elle dépèce<br />
les proies, et lui donne la becquée. Dans notre cas, il a été<br />
observé que les parents étaient souvent absents du nid et ne<br />
lui ramenaient que des proies vivantes (exclusivement des<br />
reptiles).<br />
Cette période de nourrissage a duré jusqu'au mois de<br />
septembre 2009, période durant laquelle il a passé le plus<br />
clair de son temps à guetter le retour de ses parents et à<br />
grandir. Effectivement son plumage a passé du blanc au<br />
brun, son bec est devenu plus incisif, son regard plus perçant<br />
et son envergure augmentait très rapidement au point de ne<br />
10<br />
se laisser plus prendre en photos les derniers jours avant<br />
son envol. Juste avant qu'il ne prenne les airs, des<br />
battements d'ailes furent exécutés à l'intérieur même du nid,<br />
et des proies entières de plus de 1m de long sont digérées en<br />
l'espace d'une demi-journée.<br />
A la mi-septembre notre protégé prit son départ pour l'Afrique<br />
noire car effectivement les circaètes partent assez tard en<br />
migration, n'emportant du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> qu'une<br />
bague comme carte d'identité. Il faut savoir que dans les<br />
dernières années, le circaète Jean le blanc a connu une<br />
diminution importante à la fois de ses effectifs et de son aire<br />
de répartition ; il est considéré comme une espèce rare.<br />
Rédigé par le Dr Vétérinaire Mme DJOUDI Fatiha<br />
<strong>Le</strong> suivi de l’oiselet et les prises d'mages ont été faits<br />
par Mrs: ZIER Mohamed, BOUAZZA Mohamed,<br />
KERMOUCHE Hamid<br />
Toutes les images sont la propriété<br />
exclusive<br />
du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong>
Dynamique et Réponse Post Incendie<br />
de la Végétation dans une Portion<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> (ATLAS BLIDÉEN)<br />
Invitée à nous fournir un éclairage sur les développements post-incendie à l'issue du violent sinistre qui a frappé<br />
le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> durant les journées caniculaires du 27, 28 et 29 Août 2007, le Dr YAHI Nassima Maitre<br />
de conférences à la Faculté des sciences biologiques de Bab Ezzouar, a instantanément dépêché le binôme<br />
BENDEKKEN Dalal et HAMDANI Hafida pour étudier, sous sa direction et avec notre appui logistique, la<br />
dynamique et la réponse post-incendie au lieu dit El Haoudh de <strong>Chréa</strong> dans une portion de la yeuseraie que nous<br />
lui avons identifiée violemment parcourue par les feux. <strong>Le</strong>s résultats sont porteurs de beaucoup<br />
d'enseignements, ils nécessitent davantage de complémentarité et d'entraide.<br />
L'Algérie, à l'instar de ses voisins du pourtour méditerranéen,<br />
est le théâtre de diverses perturbations dues aux incendies.<br />
La forêt algérienne est presque chaque année ravagée par le<br />
feu. <strong>Le</strong> <strong>Parc</strong> <strong>National</strong> de <strong>Chréa</strong> comme d'autres espaces<br />
forestiers est touché par ce fléau. Notre zone d'étude située<br />
au lieu dit « El Haoudh » a été parcourue durant l'année 2007<br />
par un feu qui l'a ratissée à des degrés divers. Par cette<br />
étude, un premier diagnostic est ainsi envisagé pour mieux<br />
cerner la problématique de la dynamique post-incendie en<br />
poursuite des travaux de Silimi (1994), Hadjadji (1995), Farsi<br />
(1996), Haou (1999), Ouelmouhoub et Laboudi(1999),<br />
Ouelmouhoub(2002) et autres, réalisés sur des aspects<br />
différents mais tout aussi complémentaires, toujours autour<br />
des incendies de forêts.<br />
L'échantillonnage réalisé dans une portion du <strong>Parc</strong> <strong>National</strong><br />
de <strong>Chréa</strong> a permis une première caractérisation de la<br />
végétation après feu, ce qui a abouti à l'individualisation de<br />
trois groupements végétaux distincts en fonction de leur<br />
relation avec le feu : un premier groupement fortement<br />
incendié mais présentant une très bonne reprise végétale,<br />
un deuxième groupement faiblement incendié et enfin un<br />
troisième groupement non affecté par le feu, dans un très<br />
bon état de conservation.<br />
.<br />
Chacun de ces trois groupements a été caractérisé aux plans<br />
physionomique, biologique (spectres brut et réel),<br />
écologique et dynamique. L'étude de la biodiversité de ces<br />
trois groupements réalisée à travers l'utilisation de l'indice de<br />
Shannon et de l'équitabilité a permis de confirmer la grande<br />
diversité du groupement incendié. <strong>Le</strong> deuxième groupement<br />
moyennement brûlé présente des valeurs de biodiversité<br />
intermédiaires comparativement au troisième, conservé qui<br />
présente le plus faible indice de biodiversité, ceci en accord<br />
avec les données bibliographiques sur le sujet. Au terme de<br />
cette caractérisation post incendie, il apparaît que la<br />
végétation cicatrise après feu lorsque celui-ci n'a pas été<br />
totalement destructeur; les espèces végétales qui existaient<br />
avant le feu se réinstallant après son passage. La série<br />
pyrophytique étudiée est réversible : le même stade arboré à<br />
chêne vert peut constituer un stade intermédiaire soit vers<br />
l'évolution progressive vers la cédraie-chênaie ou vers sa<br />
transformation en taillis de chêne vert sous l'effet de feux<br />
répétés.<br />
La caractérisation bionomique des groupements identifiés<br />
est entamée. Elle a concerné essentiellement les<br />
paramètres de pyrophilie et ceux relatifs au mode de<br />
régénération des espèces, de façon à mieux analyser leur<br />
réaction au feu. Ce travail devra être complété dans le futur et<br />
ce, dans le cadre d'une recherche exhaustive sur la bionomie<br />
des espèces inventoriées sur le site d'étude.<br />
Un échantillonnage complémentaire du massif de <strong>Chréa</strong><br />
incluant plusieurs placettes ayant des chronologies<br />
d'incendies différentes et des degrés d'intensité variables<br />
serait envisageable pour les travaux futurs. En effet, seule<br />
l'approche synchronique appuyée d'une étude diachronique<br />
sur le massif pourra nous permettre de mieux cerner la<br />
dynamique post incendie et de proposer des modèles<br />
prévisionnels d'évolution de la végétation en tenant compte<br />
des potentialités locales, des modes d'action des incendies<br />
et des aléas climatiques.<br />
PAR: BENDEKKEN DALAL et HAMDANI HAFIDA, 2009<br />
ENCADRE PAR : YAHI –GUENAFDI Nassima Maître de<br />
Conférences, FSB,USTHB<br />
Incendie du 28 Août 2007 sur les hauteurs d'El Haoudh (<strong>Chréa</strong>)<br />
11
<strong>Le</strong>s forêts modèles, un concept novateur<br />
<strong>Le</strong> 22 Mai 2009, le <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong> a reçu la<br />
visite des membres du Réseau international des forêts<br />
modèles (RFMI) en visite en Algérie. Appartenant au<br />
bassin méditerranéen, l'Algérie ainsi que tous les<br />
autres pays connaissent des changements<br />
climatiques importants (réchauffement du climat),<br />
entraînant des bouleversements sur la distribution du<br />
couvert végétal en général et une régression des forêts<br />
dont l'état de santé est très préoccupant. A cela vient<br />
s'ajouter l'impact négatif de l'homme habitant depuis<br />
des siècles à l'intérieur de zones réputées pour leur<br />
fragilité (incendies dévastateurs, surexploitation des<br />
ressources naturelles, divers formes de pollution …)<br />
Tous ces problèmes ont obligé les gestionnaires<br />
de ces forêts à tracer une politique de gestion<br />
durable des ressources naturelles. <strong>Le</strong> concept<br />
de forêts modèles est venu pour changer la vision<br />
des gestionnaires envers ces forêts, en adoptant<br />
une démarche novatrice qui allie les besoins socioéconomiques<br />
des collectivités locales à la durabilité<br />
à long terme des forêts. Elle repose sur la<br />
Participation volontaire des divers intervenants,<br />
tous pour un seul objectif, ne pas compromettre<br />
l'accès à ces ressources naturelles et à leurs<br />
a v a n t a g e s p o u r l e s g é n é r a t i o n s f u t u r e s<br />
12<br />
En compagnie de Mr Boumezber Amar Directeur<br />
central à DGF, des cadres de la Conservation des forêts<br />
de Blida et ceux du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong>, le directeur<br />
du <strong>Parc</strong> a donné une présentation du parc et par la<br />
même a relaté le rôle qu'il joue dans le développement<br />
socio-économique de la région, par des programmes<br />
qui s'articulent autour d'une même politique qui est celle<br />
du développement rural intégré des populations<br />
locales, tout en restant dans les objectifs de base qui<br />
sont, la protection et la préservation du patrimoine<br />
naturel existant.<br />
L'après –midi a été consacré à la visite de la région de<br />
Ghellaie (côté Est de <strong>Chréa</strong>) où les hôtes du <strong>Parc</strong><br />
national de <strong>Chréa</strong> ont constaté les expériences de<br />
reconstitution de la cédraie menées par le parc depuis<br />
sa création à ce jour et apprécié sur sites l'effort<br />
consenti en vue de réussir l'extension de la cédraie<br />
dans ce couloir avec des explications sur les<br />
techniques adoptées. Une grande satisfaction a été<br />
dégagée sur les efforts consentis par l'équipe du <strong>Parc</strong><br />
national de <strong>Chréa</strong>. La journée a été couronnée par<br />
l'organisation d'une table de dégustation bien fournie<br />
de produits de terroir qui a encore montré la dimension<br />
économique du <strong>Parc</strong> national de <strong>Chréa</strong>.<br />
ZIER Mohamed, Chef de secteur de <strong>Chréa</strong>