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Un cadavre dans la b.. - Index of

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Jefferson. <strong>Un</strong>e lueur passa <strong>dans</strong> les yeux du valet de chambre :<br />

— Puis-je demander s'ils font partie des suspects, Monsieur?<br />

— Ils ne sont pas menacés d'arrestation, si c'est ce que vous craignez. Mais <strong>la</strong> police a forcément des<br />

soupçons à leur égard. Il en sera ainsi jusqu'à conclusion de l'affaire.<br />

— C'est pour eux une situation inconfortable.<br />

— Très inconfortable. Cependant, pour parvenir à <strong>la</strong> vérité, il nous faut être en possession de toutes<br />

les données du problème. Ainsi, les réactions, les paroles, les faits et gestes de Mr Jefferson et de sa<br />

famille sont d'une importance capitale. Quels étaient leurs sentiments ? Quelle était leur attitude? Qu'ontils<br />

dit? Ce que j'attends de vous, Edwards, ce sont les informations d'ordre intime et confidentiel que<br />

vous êtes sans doute le seul à détenir. Vous connaissez les humeurs de votre maître. À les avoir<br />

observées, vous devez sûrement savoir ce qui les provoque. Ce n'est pas l'enquêteur qui vous demande<br />

ce<strong>la</strong>, mais l'ami de Mr Jefferson. Ce qui signifie que, <strong>dans</strong> ce que vous me direz, tout ce que j'estime ne<br />

pas être en rapport avec l'affaire ne sera pas communiqué à <strong>la</strong> police.<br />

Il s'arrêta. Edwards répondit .posément :<br />

— Je comprends très bien, Monsieur. Vous désirez que je vous parle en toute franchise. Que je vous<br />

dise des choses que je ne devrais pas répéter — et que, si je puis me permettre, vous refuseriez d'écouter<br />

en temps normal.<br />

— Vous êtes un garçon intelligent, Edwards. Vous avez parfaitement saisi.<br />

Le valet de chambre resta quelques instants silencieux, puis il se mit à parler.<br />

— C'est vrai qu'après toutes ces années passées à son service, je connais bien Mr Jefferson. Et que je<br />

le vois aussi bien <strong>dans</strong> ses «bas» que <strong>dans</strong> ses «hauts». Il m'arrive même parfois de me demander,<br />

Monsieur, s'il est bon pour quiconque de combattre <strong>la</strong> fatalité comme Mr Jefferson l'a fait. S'il avait pu de<br />

temps en temps se <strong>la</strong>isser aller, admettre son sort de malheureuse loque humaine infirme et dé<strong>la</strong>issée, eh<br />

bien, c'aurait peut-être en fin de compte mieux valu pour lui. Mais il est trop fier pour ça ! Mourir sur <strong>la</strong><br />

brèche, telle est sa devise.<br />

» Seulement ce genre d'attitude, sir Henry, entraîne un déséquilibre nerveux. Aux yeux de tous, il paraît<br />

doté d'un heureux caractère. Pourtant, je l'ai vu entrer <strong>dans</strong> des rages telles qu'il ne pouvait pratiquement<br />

plus articuler un mot. Et s'il est une chose qui avait le don de le mettre en colère, Monsieur, c'était <strong>la</strong><br />

malhonnêteté, c'était qu'on le déçoive...<br />

— Avez-vous une raison spéciale de dire ce<strong>la</strong>, Edwards ?<br />

— Oui, Monsieur. Vous m'avez demandé de parler en toute franchise, n'est-ce pas ?<br />

— Absolument.<br />

— Eh bien à mon avis, sir Henry, <strong>la</strong> jeune femme pour <strong>la</strong>quelle Mr Jefferson s'était tellement pris<br />

d'affection n'en va<strong>la</strong>it pas <strong>la</strong> peine. C'était, pour dire les choses crûment, une moins que rien. Mr<br />

Jefferson, elle s'en fichait comme d'une guigne. Toutes ces démonstrations de tendresse et de gratitude, ce<br />

n'étaient que des simagrées. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle y mettait de <strong>la</strong> malice, mais elle ne

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