tnST JEUNE COLOSSE DE SIX ANS Né eu Yougoslavie, le jeune ...

•■muni LE 25 OCTOBRE 1931 iiiiMiMniiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiii n iiiiMiiiii|iiiiiiMiiiiiHiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiMiMiriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuii DIMANCHE-ILLUSTRÉ muim
N
PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE
POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU
LÉMERY
É.à Rouen le 19 novembre 1645, Nicolas
Lémery, pharmacien français, eut le
mérite de « repousser le langage énigmatique
des alchimistes, de rejeter leurs théories
obscures et inintelligibles », pour amener
la pharmacie dans la voie de la pure science,
telle qu'on commençait à la concevoir à son
époque.
D'abord élève en pharmacie dans sa ville
natale, puis, en 1645, aide de laboratoire de
Glazer (pharmacien ordinaire de Louis XIV),
puis démonstrateur de chimie au Jardin du
Roi, il alla faire des cours de chimie à Montpellier.
Il en revint pour fonder, rue Galande,
une pharmacie où ses cours attiraient de nombreux
élèves français et étrangers, à côté de
très nobles assistants, comme le grand Condé.
Il fut, un instant, contraint de s'exiler comme
protestant, mais se convertit au catholicisme,
avec tous les siens, pour échapper aux persécutions
et pouvoir librement rentrer en France.
L'Académie des Sciences l'y attendait.
Lémery ne tenait compte que des faits, des
et des raisonnements. « Le public,
nériences it de lui Voltaire, fut étonné de voir une
chimie dans laquelle on ne cherchait ni le
grand œuvre ni l'art de prolonger la vie au
delà des bornes de la nature. » Son Cours de
thimie (1675), sa Pharmacopée universelle
(1697), son Traité des drogues simples (1698),
gomme de tout ce qu'on savait en pharmacie
NICOLAS LÉMERY
à la fin du xvn 8 siècle, ont été traduits en
beaucoup de langues. On doit aussi à Lémery
un Traité de l'antimoine, une foule d'analyses
sur les eaux minérales et diverses matières
organiques, la préparation du sublimé corrosif,
l'expérience dite du « volcan de Lémery ».
Ce grand pharmacien et chimiste mourut
à Paris le 19 juin 1715.
T
LE BILLARD
OUT le monde connaît le billard, table
rectangulaire de 3 m. 8o l à 2 m. 10 de
•grand côté (moitié pour le petit côté),
recouverte d'un. tapis, entouré de quatre
rebords garnis appelés bandes, et portée sur
quatre pieds de forte dimension. • -
Les rebords ont leur bois garni de lisières
amoncelées les unes sur les autres ; cette façon
leur, donne de l'élasticité; les autres qualités
nécessaires au meuble lui-même étant l'hori-
.zontalité et rimmobilité.
Le mot billard vient de bille ; les billes sont
des boules d'ivoire poussées au moyen de
bâtons à forme conique appelées queues, et
ayant à leur extrémité une rondelle de cuir,
collée et serrée avec du fil de fer et appelée
procédé. Ju?qu'au xvni e siècle, on se servait,
pour jouer, d'une crosse qui s'appelait alors billard.
La queue est postérieure à la Révolution.
L'invention du billard remonte assez loin
dans le temps ; le jeu ne commença toutefois
à être répandu que sous Louis XIII. Sous
Louis XIV, à qui les médecins en avaient
ordonné l'usage chaque soir, après souper, il
fit'la fortune de Chamillard qui savait perdre
à propos, et en devint ministre. Le billard du
Roi-Soleil était en marbre et le jeu comportait
tout un attirail d'engins : râteau, houlette,
grande queué, queue cadette.
En 1766, il y avait, à Paris, soixante-dix-
Bept « maîtres paulmiers », dont cinquantefiept
tenaient des billards. La partie se jouait
en 16 points et se payait 2 sous 6 deniers au
jour, et 5 sous à la chandelle.
: Sous Louis-Philippe, des règlements de
police intervinrent pour réglementer le billard,
et le nombre de billards, en France, s'accrut
dans des proportions considérables. Paris
s'enorgueillit alors de joueurs célèbres : Paysan
qui a créé la série ; Sauret, l'inventeur du coup
d'effet, etc..
• La partie le plus couramment jouée aujourd'hui
est le carambolage ; mais on joue
aussi au décompte, aux cinq quilles, au cazion
(une. seule quille), au double, à la poule, à
l'impérial.
Euler, puis Coriolis et-Reral, ont étudié le
billard pour en dégager la théorie mathématique.
Le jeu lui-même a donné lieu à un
grand nombre de problèmes de géométrie. -
D
LES DÉPARTEMENTS FRANÇAIS
Géographie
UNE superficie de 601.012 hectares, le
département de l'Aube contient des
parties à peu près égales des vallées de
la Seine et de son affluent l'Aube, « la rivière
blanche », qui se rejoignent, à peu de distance
de son territoire, dans la Marne, à Marcilly.
Son territoire englobe une partie de la corniche
oolithique, dont l'arc de cercle joint les plateaux
bourguignons à l'Argonne ; il ne
comprend qu'une infime partie de l'Ile-de-
France, dans le canton de Villenauxe, sur
la rive droite de
la Seine. Tout
le reste est partagé,géographiquement,
entre
la Champagne
sèche qut voit
émerger, entre la
Vanne et l'Othe,
la plate - forme
tertiaire et boisée
du pays d'Othe
et ses champs de
pommiers, et la
Champagne humide,
coupée de
forêts (Chapurce,
Grand - Orient,
etc.) et d'étangs,
notamment sur
la rive droite de
la Seine. C'est au
sud de Bar-sur-
Aube que se trouvent
les cotes
m
L'AUBE
ment : le trouvère Chrestien de Troyes, les
chroniqueurs Geoffroy de Villehardouin et
Jean de Troyes, le romancier Huon de Villeneuve,
Jean de Brienne, roi de Jérusalem,
Thibaut le Grand, comte et trouvère ; Jean
Passerat et Pierre Pithou, collaborateurs de
la Satire Ménippée ; les peintres Mignard, le
sculpteur Girardon, la comtesse de Lamotte,
le physicien Desmarest, le conventionnel
Danton, le maréchal comte Valée, le chimiste
Thénard, le mathématicien Delaunay, les
habiles sculpteurs du XIX E siècle, Simart et
Durgis. Peuplé
de 238.253 hab.
(chiffres pour
1926), le département
de l'Aube
comprend trois
arrondissements :
Troyes (cheflieu
et ville de
58.321 hab.), Barsur-Aube,Nogent-sur-Seine,
ceux d'Areis-sur-
Aube et de Barsur-Seine
ayant
été supprimés
en 1926.
Economie
politique
L'économie du
département est
dominée par
deux faits capi-
UN ASPECT DU CANAL A TROYES, DANS L'ÀUBE
neuf églises : cathédrale Saint-Pierre et Saint-
Paul, Sainte-Madeleine, Saint-Urbain Saint-
Remi, Saint-Jean-du-Marché, Saint-Pantaléon,
Saint-Martin-des-Vignes, qui en font une
des villes, les plus artistiques de France ;
Nogent-sur-Seine, son église Saint-Laurent ;
Brienne-le-Château (château et église) ; Barsur-Aube
; Arcis-sur-Aube ; Romilly-sur-
Seine (château de Sellières) ; l'abbaye de
Clairvaux (ordre des Cîteaux), actuellement
maison de détention ; Mussy.
Spécialités gastronomiques : charcuteries
de Troyes (surtout andouillettes et langues
fourrées), escargots, truites de l'Aube,
vins. — A. LORBERT.
S
«3* -O O
STOLYPINE
TOLYPINE, qui mourut tragiquement le
18 septembre 1911, était né à Dresde, en
1861, Fils d'un général qui s'était illustré
en Crimée, il avait rempli d'abord quelques
obscurs emplois de fonctionnaire, bientôt
abandonnés pour la gestion de ses vastes
domaines lithuaniens.
Il y avait été élu, en 1890, grand maréchal
de la noblesse. Nommé, au moment des
troubles agraires de 1902-1903, gouverneur
de Grodno, puis de Saratov, il y fit montre de
telles qualités d'énergie, que Goremykine vint
l'y chercher pour lui confier le portefeuille de
taux : i° au
les plus élevées
CARTE PHYSIQUE ET ÉCONOMIQUE
XII
du département
DU DÉPARTEMENT DE L'AUBE
(bois du Mont :
366 mètres), autour de la grande forêt de
Clairvaux .que l'Aube partage avec ses voisines
Haute-Marne et Côte-d'Or. Heureusement
pour la Champagne sèche, dite « pouilleuse
», de frais vallons viennent atténuer
l'apparente aridité de ses douces ondulations
sans eau, piquées de pins chétifs.
. : Nombreuses sont lés rivières affluent es de la
Seine et de l'Aube.: Les plus importantes, en
dehors de ces cours d'eau principaux, sont
la Vann\ AUX belles sources, dont le produit
E siècle, dans
le Vallage, dont
Bar-sur-Aube est
la petite capitale, plant, par l'abbaye de Clairvaux,
des premiers pieds de vigne ; 2° naissance,
tout au début du xve siècle, à Troyes,
d'une première bonneterie pour laquelle,
au siècle suivant, Colbert envoya Hindret
chercher la formule de métier anglais. Viticulture
et bonneterie, voilà les deux éléments
que 1 on trouve dans l'Aube, à la base de 1 outes
les prospérités comme de toutes les crises Une
culture rationnelle n a pas été sans améliorer
la Champagne pouilleuse. L'artire fluviale
est partiellement capté pour Paris, et l'Amance. j maîtresse,- ta Seine, est canalisée à partir de
Beaucoup ont leurs origines dans de puis
santés fontaines.
Histoire
Le département de l'Aube a été formé,, en
1790, de territoires appartenant à la Bourgogne
et à la Champagne (quatorze quinzièmes
de cette dernière). Ancien habitat des Tricasses
et des Lingons, il vit, sous l'occupation
romaine, sa capitale Trœcae devenir
Augustobona. Un dès grands évêques de '
Troyes fut saint Loup, qui tint tête aux Huns
d'Attila. Ce fut un autre évêque, Ansegise, qui
repoussa les Normands.
Le xne siècle vit naître deux grands monastères,
dont l'un fut Clairvaux (fondé par
saint Bernard, qui prêcha, pour la première
fois, au public, le concile de Troyes), l'autre
Paraclet (fondation d'Abélard).
Le XIII E STOLYPINS
Bar-sur-Seine. La bonneterie a fait naître à
Troyes des industries annexes importantes : l'Intérieur. En 1906, il était à son tour pré-
construction de métiers, fabrication d'aiguilles, sident du Conseil. Il s'était imposé.
de cartonnage, d'emballage, de bobines, fila La situation était critique. On était au
r
ture et impression ; industries chimique et lendemain du traité russo-japonais de Ports-
tinctoriale, etc.
mouth, d'autres négociations de politique
extérieure traînaient en longueur ; les diffi-
Ressources agricoles et industrielles cultés financières étaient grandes, l'anarchie
Malgré les efforts faits pour arriver à une
également. Stolypine comprit qu'il fallait
culture de céréales d'un certain rendement
faire l'éducation de la Douma et acheminer
blés, avoines, seigles; de pommes de terre et
la Russie, dans la fermeté que commande le
de betteraves, les deux principaux produits
maintien de l'ordre, vers un certain libéra-
du sol aubois sont toujours : la forêt ( 134.653 h
lisme. L'union des Octobristes avec les partis
en 1924), donnant bois d'œuvre, mais surtout
de droite rétablit, dans la troisième Douma
(il avait dû dissoudre la seconde), ùh calmé
bois de feu, et la vigne. Le vignoble aubois
couvre de 20.000 à 25.000 hectares autour de
favorable à des discussions fructueuses. Ainsi
put-il obtenir d'elle l'émancipation du paysan
centres principaux, qui sont Les Riceys, Bar
sur-Aube, Bar-sur-Seine, etc. L'Othe est cidri
et l'abolition, dans les mirs, de la communauté
de biens.
siècle fut celui de la naissance des cole. Du point de vue élevage, nombreux
A l'extérieur, il obtint l'apaisement des
foires de Troyes. Pendant la guerre de Cent troupeaux de bovins et d'ovins, ruches produi
relations entre la Russie et le Japon, d'heu-
ans, la ville reçut le Parlement de Paris sant du miel de bonne qualité.
reuses conventions avec l'Angleterre et l'Au-
(1418), vit un honteux traité (1420) et fut' La bonneterie et ses industries annexes
triche, et orienta ainsi son pays vers la route
reprisé sans coup férir par Jeanne d'Arc (1429). régnent sur Troyes, Romilly-sur-Seine, Aix-
d'une paix que, lui vivant, rien ne troubla.
Elle fut la première à reconnaître le dauphin en-Othe, Estissac, Marigny, Le Châtel, Arcis-
U fut moins heureux dans les rapports de
pour roi de France (Louis XII).
smsAube, etc. Autres productions : briqueterie
son gouvernement avec les Finlandais et les;
Le traité d'Arras rattacha Bar-sur-Seine et tuilerie, verrerie, pelleterie (Bar-sur-Aube),
Polonais, mais ne manqua pas d'énergie vis-
et le comté à la Bourgogne, la Champagne tannerie (Bar-sur-Seine), minoterie (Nogentà
étant pays d'élection. Brienne vit Bonaparte sur-Seine), etc.
: vis des fonctionnaires dans les nombreuses
affaires de concussion qui lui furent soumises.
élève officier; mais aussi, avec une grande
Tourisme et gastronomie Déjà visé, en 1906, par un attentat qui
partie du département, les combats désespérés
l'épargna, en atteignant toutefois quelques-
de la campagne de France. Occupée eu 1815, A voir : Troyes, ses vieilles rues courtes et uns des siens, il fut mortellement atteint, le
l'Aube le fut encore en 1870-1871.
tortueuses, ses antiques maisons en bois ou 14 septembre 1911, par deux coups de revolver
- Persoimages célèbres nés dans le départe- en pisé, ses hôtels aux curieuses cours, ses que lui tira, au théâtre de Kiev, l'avocat révolutionnaire
Bogrov. Il devait mourir, quelques
jours après, des suites de ses blessures.
D
L'HECATOMBE
ANS les grandes occasions, lés Grées
offraient à leurs dieux des hécatombes :
sacrifices de cent ( hékaton) bœufs
(boûs). Puis on put sacrifier cent animaux
tout autres que le bœuf ; et le chiffre cent
ne joua que comme limite inférieure du nombre
de bêtes sacrifiées. Ainsi en vint-on peu à peu
au sens de l'hécatombe : grand massacre, et
l'usage du mot s'étendit à des êtres humains.
Ainsi dit-on de la Saint-Barthélémy, de telle
ou telle journée révolutionnaire, de bataille,
qu'elles furent des hécatombes humaines.
Dans le calendrier grec, qui commençait —
théoriquement — au solstice d'été (21 juin),
le premier mois était, en raison de la fête à
hécatombe qui tombait parmi son cours, dit
Hécatombeîon. C'était - en ce mois qu'était
soumis, à Athènes, .à rassemblée du peuple
ou ecclesia, pour approbation, le code des fois
tout entier Et tout citoyen présent avait le
droit de proposer ,l'addition d'une-.loi nouvelle
ou l'abrogation d'une loi ancienne.
C'était donc, légalement, mi événement de la
plus haute importance. -