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tnST JEUNE COLOSSE DE SIX ANS Né eu Yougoslavie, le jeune ...

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nniiiiii NEUVIÈME ANNÉE : N° 452 «mmiui IIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIHIH nr 50 centimes iiiiiiiiiiiiiiiutiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiui LE 25 OCTOBRE 1931 HHIMUJ<br />

.îiiiitiiiiiiiiiiiiiiiti iiiimiiiNiiiiiiiiiiiiuiiuiiMiHiiiiiiiiiiHiiiiiim<br />

<strong>tnST</strong> <strong>JEUNE</strong> <strong>COLOSSE</strong> <strong>DE</strong> <strong>SIX</strong> <strong>ANS</strong><br />

<strong>Né</strong> <strong>eu</strong> <strong>Yougoslavie</strong>, <strong>le</strong> j<strong>eu</strong>ne Rudolf Clékovic bat<br />

sans doute une maniéré de record en son genre, car<br />

il est tout juste âgé de six ans et pèse déjà près de<br />

55 kilos 1 Voici laphoto de ce bambin poids lourd.<br />

A L'EXPOSITION : LE GNOU QUI PARAIT S<strong>ANS</strong> TÊTE<br />

Chacun a pu voir, au jardin zoologique de l'Exposition colonia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s gnous, qui<br />

ressemb<strong>le</strong>nt à des buff<strong>le</strong>s de tail<strong>le</strong> réduite. Celui-ci a été photographié au moment<br />

où il tournait <strong>le</strong> cou, et de tel<strong>le</strong> façon qu'il semb<strong>le</strong> bien n'avoir plus de tête.<br />

LE TONNEAU PUBLIC EN ITALIE<br />

A Marino, près de Rome, existe ce tonneau qu'on pourrait<br />

appe<strong>le</strong>r public. Pendant la période des vendanges,<br />

chacun p<strong>eu</strong>t y tirer du vin sans bourse délier. Les vignerons<br />

du cru se chargent de <strong>le</strong> maintenir toujours p<strong>le</strong>in.<br />

UNE BIZARRE COÏNCI<strong>DE</strong>NCE<br />

Dernièrement, <strong>le</strong> f<strong>eu</strong> éclatait à Metz, fait banal en<br />

soi. Mais, curi<strong>eu</strong>se coïncidence, <strong>le</strong> sinistre s'est<br />

précisément produit: dans un imm<strong>eu</strong>b<strong>le</strong> qui comprend<br />

une fabrique de matériel contre l'incendie.<br />

LA TOUR ET LE LAMPA<strong>DE</strong>RE<br />

Réédition de la fab<strong>le</strong> : la grenouil<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />

bœuf. Par fantaisie de notre opérat<strong>eu</strong>r,<br />

ce lampadère ■ est vu ici de tel<strong>le</strong> sorte<br />

qu'il semb<strong>le</strong> plus haut que la Tour Eiffel 1<br />

LE TR<strong>ANS</strong>PORT DU CHARBON A JAVA<br />

Il ne fait guère froid à Java, mais il y a cepend? nt<br />

des hivers un p<strong>eu</strong> rigour<strong>eu</strong>x où l'on utilise du charbon<br />

pour <strong>le</strong> chauffage. Et on <strong>le</strong> transporte fréquemment<br />

dans ces minuscu<strong>le</strong>s et amusants petits paniers.<br />

A LONDRES : UN PROJET D'AÉROPLANE-PARACHUTE<br />

On vient de présenter à un Salon d'inventions, à Londres, un projet d'avion assez<br />

particulier. Le haut des ai<strong>le</strong>s comprend un dispositif de parachute énorme qui<br />

devrait s'ouvrir en cas d'accident et permettre à l'appareil de descendre en planant.<br />

UNE NOUVELLE FUSÉE POSTALE<br />

On expérimente actuel<strong>le</strong>ment, en Al<strong>le</strong>magne, ce nouveau<br />

type de fusée posta<strong>le</strong> à hélice qui se déplace à grande<br />

vitesse sur des fils. C'est surtout pour la distribution des<br />

plis dans <strong>le</strong>s vastes usines que at appareil serait uti<strong>le</strong>.


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DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

F ENTRE NOUS<br />

C<br />

OMME nombre d'Américains glori<strong>eu</strong>x ou<br />

riches, — ils sont parfois l'un et l'autre,<br />

— Edison avait débuté dans la vie en<br />

criant des journaux.<br />

C'est l'histoire de Rockefel<strong>le</strong>r, de Carnegie,<br />

de Gould, de cent autres vedettes transatlantiques,<br />

et c'est cel<strong>le</strong> du populaire invent<strong>eu</strong>r<br />

qui vient de mourir : tous, ou presque, ont été<br />

camelots, ont vendu sur <strong>le</strong> pavé quelque<br />

Herald, Mail ou autre Standard.<br />

En France, <strong>le</strong>s crieùrs de journaux n'arrivent<br />

à rien, pas même à être journalistes.<br />

Il est vrai que <strong>le</strong>s pittoresques débuts<br />

d'Edison et de ses contemporains remontent<br />

à un passé déjà lointain : a cette époque, <strong>le</strong>s<br />

garçons débrouillards arrivaient plus faci<strong>le</strong>ment<br />

qu'aujourd'hui, même en portant une<br />

lourde liasse de newspapers.<br />

■ La j<strong>eu</strong>nesse d'Edison comporte maints<br />

épisodes qui prouvent qu'en ce temps-là <strong>le</strong><br />

strugg<strong>le</strong> for life avait une part de fantaisie à<br />

p<strong>eu</strong> près introuvab<strong>le</strong> aujourd'hui. Ainsi, <strong>le</strong><br />

Futur invent<strong>eu</strong>r s'é^ant présenté dans une<br />

banque pour y trouver un emploi quelconque,<br />

— il mourait à p<strong>eu</strong> près de faim, — fut rabroué<br />

par <strong>le</strong> chef de l'établissement, mais obtint<br />

sa chance quand ce financier, <strong>le</strong> voyant tristement<br />

sortir, lui demanda :<br />

— Enfin, avez-vous des capacités spécia<strong>le</strong>s?<br />

— Je sais réparer toutes sortes de mécaniques.<br />

..<br />

• — Ça n'a aucun rapport avec la banque...<br />

Enfin, j'ai là un marqu<strong>eu</strong>r dé titres qui ne<br />

fonctionne plus. Essayez donc de l'arranger...<br />

• Un instant après, Edison avait réussi ■- et<br />

était agréé comme préposé au matériel. Est-ce<br />

que cela ne rappel<strong>le</strong> pas un p<strong>eu</strong>-l'histoire du<br />

j<strong>eu</strong>ne Laffitte ramassant une éping<strong>le</strong> dans la<br />

cour du banquier auquel il avait vainement<br />

demandé un emploi? Ce banquier <strong>le</strong> rappela,<br />

<strong>le</strong> félicita de son sentiment de l'économie et lui<br />

donna une place dans ses bureaux.<br />

De nos jours, évidemment, <strong>le</strong>s choses ne se<br />

passent pas souvent ainsi. Vous auriez beau<br />

savoir réparer <strong>le</strong>s appareils à marquer ou<br />

ramasser une pelote d'éping<strong>le</strong>s dans la cour,<br />

si <strong>le</strong> patron n'a besoin de personne, il ne vous<br />

l'envoie pas dire. Ou plutôt si, son garçon de<br />

bureau vous <strong>le</strong> notifie en p<strong>eu</strong> de mots, et ce<br />

n'est pas la peine d'y revenir.<br />

l, y a pourtant encore un p<strong>eu</strong>, un tout petit<br />

I p<strong>eu</strong> de féerie dans maintes carrières modernes.<br />

Le hasard fait parfois bien <strong>le</strong>s choses:<br />

l'h<strong>eu</strong>re de la chance sonne, l'occasion se présente.<br />

.. Attention ! ne la laissez pas s'échapper,<br />

eaisissez-la par <strong>le</strong>s chev<strong>eu</strong>x, bien qu'el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s<br />

porte courts, el<strong>le</strong>, aussi.<br />

• Bien des gens, qui ont brillamment réussi,<br />

auraient p<strong>eu</strong>t-être joué <strong>le</strong>s doublures au<br />

théâtre de la vie s'ils étaient passés à tel<br />

èndroit d<strong>eu</strong>x minutes plus tôt ou plus tard,<br />

car ils n'<strong>eu</strong>ssent pas rencontré <strong>le</strong> d<strong>eu</strong>s ex<br />

machina qui devait l<strong>eu</strong>r dire :<br />

— A propos, je cherche quelqu'un qui<br />

pourrait, etc..<br />

« A propos », c'est très bien, mais U y a des<br />

victimes du hasard à qui personne ne dit<br />

jamais, et pour cause, ces d<strong>eu</strong>x mots qui sont<br />

parfois magiques.<br />

-H<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x c<strong>eu</strong>x qui surviennent « à propos »...<br />

C'est p<strong>eu</strong>t-être un privilège, un don naturel,<br />

car, enfin, personne ne commande aux coïncidences.<br />

Et plaignons <strong>le</strong>s pauvres diab<strong>le</strong>s qui,<br />

par une sorte de fatalité, arrivent toujours<br />

trop tard, comme <strong>le</strong>s carabiniers d'Offenbach...<br />

îl p<strong>eu</strong>t être, d'aill<strong>eu</strong>rs, tout aussi désastr<strong>eu</strong>x<br />

d'arriver trop tôt.<br />

N'attachons cependant pas trop d'importance<br />

à ces hasards, h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x ou malh<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x,<br />

de l'existence... On p<strong>eu</strong>t tout vaincre, même<br />

la malchance, d'autant plus que, d'ordinaire,<br />

ce qu'on appel<strong>le</strong> ainsi n'est, en vérité, que<br />

la paresse, la négligence, la maladresse.<br />

En tout cas, ce n'est pas la chance qui a<br />

conduit <strong>le</strong> petit Edison, cri<strong>eu</strong>r de journaux,<br />

à la gloire du grand Edison, illustre entre tous<br />

<strong>le</strong>s Américains.<br />

CLÉMENT VAUTEL.<br />

RÉFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

LES émotions sont d l'homme ce qu'est la<br />

vap<strong>eu</strong>r à la locomotive : el<strong>le</strong>s lui donnent<br />

l'impulsion.<br />

Mais la raison de l'homme agit comme l'ingéni<strong>eu</strong>r<br />

vis-à-vis de la : machine : el<strong>le</strong> mel <strong>le</strong>s<br />

freins, accélère, ra<strong>le</strong>ntit <strong>le</strong> mouvement.<br />

Une locomotive lancée sur la voie sans conduct<strong>eu</strong>r<br />

n'irait pas loin.<br />

L'éducation conduit, modère <strong>le</strong>s émoHons.<br />

C'est parmi la masse, p<strong>eu</strong> instruite, p<strong>eu</strong><br />

habituée à se contrô<strong>le</strong>r, que <strong>le</strong>s émotions montent<br />

avec <strong>le</strong> plus de vio<strong>le</strong>nce et conduisent aux risques<br />

et aux ém<strong>eu</strong>tes.<br />

Plus l'éducation a de prise sur l'homme,<br />

plus celui-ci parvient à se dominer, à réfréner<br />

ses émotions, ses passions.<br />

La réf<strong>le</strong>xion, l'instruction, la fréquentation<br />

de nos semblab<strong>le</strong>s augmentent la puissance de<br />

notre raisonnement et de notre pensée; el<strong>le</strong>s<br />

nous permettent de mi<strong>eu</strong>x voir <strong>le</strong>s divers aspects<br />

des questions envisagées.<br />

. La pensée de l'homme cultivé ievient plus<br />

comp<strong>le</strong>xe. Il a remarqué tant de fois que la<br />

vérité est multip<strong>le</strong> qu'il perd souvent la foi dans<br />

l'action directe. Il faut qu'il y soit poussé pour<br />

s'y engager.<br />

La plus grande force du monde est l'émotion.<br />

Ce sont <strong>le</strong>s roues conductrices de l'automobi<strong>le</strong>,<br />

mais <strong>le</strong>s roues avant sont nécessaires pour diriger<br />

la puissance, si l'on v<strong>eu</strong>t que cel<strong>le</strong>-ci ne soit<br />

ni perdue, ni nuisib<strong>le</strong>. Ces roues représentent<br />

la raison.<br />

Presque sans exception, <strong>le</strong>s actes de la fou<strong>le</strong>,<br />

courant av<strong>eu</strong>glément sans autre guide que<br />

l'émotion, sont pernici<strong>eu</strong>x et néfastes.<br />

La justice de la fou<strong>le</strong> est presque toujours de<br />

l'injustice.<br />

La populace qui parcourait Paris en hurlant,<br />

à la veil<strong>le</strong> de la Révolution, montre<br />

combien l'émotion est rebel<strong>le</strong> à la raison.<br />

El<strong>le</strong> allait détruire la Bastil<strong>le</strong>, prison sans<br />

prisonniers.<br />

v_7-<br />

J E p<strong>eu</strong>p<strong>le</strong> de Londres, qui voulait porter ses<br />

*~ i justes doléances à Henri III d'Ang<strong>le</strong>terre,<br />

ne s'en prit pas à l'entourage du roi à qui il en<br />

avait, mais aux juifs des ghettos, dont cinq cents<br />

furent tués.<br />

A Londres encore, on vit la fou<strong>le</strong> s'attaquer<br />

aux palais des aristocrates, puis <strong>le</strong>s laisser<br />

debout pour al<strong>le</strong>r pil<strong>le</strong>r h s caves.<br />

En réalite, il faut faire la part de l'émotion<br />

et de la raison.<br />

Entre l'homme qui n'écoute que son cœur et<br />

celui qui ne prête- attention qu'à la voix'de la<br />

raison, il y a une moyenne harmoni<strong>eu</strong>se qu'il<br />

faut trouver.<br />

L'homme trop instruit, trop réfléchi tend à<br />

devenir apathique, il perd quelque chose de sa<br />

puissance dynamique.<br />

L'ignorant, d'autre part, se laisse souvent al<strong>le</strong>r<br />

à toutes ses impulsions : en temps de crise, il<br />

est <strong>le</strong> jouet des calculat<strong>eu</strong>rs et des fanatiques.<br />

L'émotion, oui, mais guidée, tempérée par<br />

la raison. FRANK CRÂNE.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 26 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 27 — coucher : 16 h. 42.<br />

Lever de la lune : 16 h.27 - couch.: 6h.i8 (p.L.,1611.34).<br />

Le jour décroît : 1 m. matin; 2 m. soir.<br />

Saint EVARISIE : 299 0 jour + 66.<br />

Boxe : Championnat du monde des poids<br />

mouche, Franchie Genaro (tenant) contre<br />

Young Ferez (chal<strong>le</strong>nger), au Palais des<br />

Sports.<br />

MARDI 27 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 29 — coucher : 16 h. 40.<br />

Lever de la lune : 16 h. 44 — coucher : 7 h. 28.<br />

- Le jour décroit : 2 m. mutin ; 2 m. soir.<br />

Saint FRUMENCE : 230 0 jour + 65.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

MERCREDI 28 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 30 —■ coucher : 16 h. 38.<br />

Lever de la lune : 17 h. 7 — coucher : 8 h. 41.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saints SIMON etJU<strong>DE</strong>: 231 e jour + 64.<br />

Courses hippiques au Tremblay ( Grand<br />

Prix des Appentis).<br />

JEUDI 29 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 32 — coucher : 16 h. 37.<br />

Lever de la lune : 17 h. 38 — coucher : 9 h. 52.<br />

Le jour décroît : 2 m. matin; 1 m. soir.<br />

Saint NARCISSE : 232 e jour + 63.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

VENDREDI 30 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 34 — coucher : 16 h. 35.<br />

Lever de la lune : 18 h. 19 — coucher : 11 h. 1.<br />

Le jour décroît : 2 m. matin; 2 m. soir.<br />

Saint ARSÈNE : 303 e jour + 62.<br />

Courses hippiques à Maisons-Laffitte.<br />

SAMEDI 31 OCTOBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 35 — coucher : 16 h. 35.<br />

Lever de la lune : 19 h. 15 — coucher : 12 h.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint QUENTIN : 304 0 jour + 61.<br />

Courses hippiques à Saint-Cloud.<br />

DIMANCHE 1 er NOVEMBRE<br />

Lever du so<strong>le</strong>il : 6 h. 37 — coucher : 16 h. 32.<br />

Lever de la lune : 20 h. 23 — coucher : 12 h. 48.<br />

Le jour décroît : 2 m. matin; 1 m. soir.<br />

TOUSSAINT : 305 0 jour + 60.<br />

Football : Coupe Sochaux.<br />

Cyclisme : Grand Prix dé la Toussaint au<br />

Palais des Sports.<br />

Courses hippiques à Aut<strong>eu</strong>il (Prix de l'Anniversaire,<br />

Prix Finot).<br />

t AUJOURD'HUI DIMANCHE 25 OCTOBRE 1931<br />

Rugby : Championnats de Paris, Racing C. F. contre C. A. S. G., au stade Jean-Bouin.—<br />

Tournoi des « Quatorze », Stade Français contre F. C. Grenob<strong>le</strong>, à Bufïalo. — Football<br />

: Troisième tour de la Coupe de France, organisée sous <strong>le</strong> patronage du Petit<br />

Parisien ; Coupe Sochaux : Red Star Olympique contre Olympique Lillois, à Sàint-<br />

Ouen. — Courses hippiques à Longchamp (Prix Gladiat<strong>eu</strong>r).<br />

J<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

de l'édition d'un Livre d'or de l'Exposition<br />

colonia<strong>le</strong><br />

I E bureau de la Fédération française des anciens<br />

*—' coloniaux s'est rendu récemment, sous la présidence<br />

de M. Georges Barthélémy, président fédéral,<br />

à la présidence de la République pour remettre à<br />

M. Paul Doumer <strong>le</strong> premier exemplaire du « Livre d'or<br />

de l'Exposition colonia<strong>le</strong> ».<br />

Cet ouvrage est édité au profit des œuvres de bienfaisance<br />

et de mutualité colonia<strong>le</strong>s; véritab<strong>le</strong> monument<br />

bibliographique, il comprend non s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment une<br />

étude détaillée sur la grande manifestation internationa<strong>le</strong><br />

de Vincennes, mais encore une série d'artic<strong>le</strong>s<br />

officiels sur la situation géographique, administrative<br />

et surtout économique de toutes <strong>le</strong>s colonies françaises<br />

et des possessions colonia<strong>le</strong>s étrangères ayant participé<br />

à l'Exposition.<br />

... du retour au Cours-la-Reine des floralies<br />

d'automne<br />

I E Cours-la-Reine, comme chaque année à cette<br />

*—' époque, va devenir un incomparab<strong>le</strong> parterre de<br />

fl<strong>eu</strong>rs. C'est, en effet, <strong>le</strong> 30 octobre que <strong>le</strong> président de<br />

la République inaugurera la magnifique exposition<br />

des fl<strong>eu</strong>rs et des plantes d'arrière-saison, exposition<br />

qui, hélas ! ne p<strong>eu</strong>t durer que huit jours.<br />

Horticult<strong>eu</strong>rs, fl<strong>eu</strong>ristes, paysagistes ont rivalisé<br />

pour faire mi<strong>eu</strong>x qu'il n'a jamais encore été fait et ce<br />

sont de véritab<strong>le</strong>s merveil<strong>le</strong>s de coul<strong>eu</strong>rs et de parfum<br />

qui enchanteront pendant huit jours <strong>le</strong>s Parisiens<br />

qui se passionnent pour <strong>le</strong>s cultures flora<strong>le</strong>s.<br />

... de la projection, en France, d'un film ea<br />

fav<strong>eu</strong>r de l'épargne<br />

Cous <strong>le</strong>s auspices de la Conférence généra<strong>le</strong> des caisses<br />

d'épargne de France, dont <strong>le</strong> président est M. Join-<br />

Lambert, député de l'Eure, et <strong>le</strong> secrétaire général,<br />

M. Boch<strong>eu</strong>x, et en présence du haut personnel des<br />

caisses d'épargne françaises et étrangères, un film de<br />

propagande a été présenté tout récemment.<br />

Ce film en fav<strong>eu</strong>r de l'épargne, l'Ange du foyer, est dû<br />

à Mil. Jean Benoît-Lévy et Grandemain et exalte de la<br />

plus intéressante manière cette haute vertu : l'économie^<br />

base de l'équilibre du foyer.<br />

La diffusion de ce film sera assurée, tant par <strong>le</strong>s soins<br />

des caisses d'épargne el<strong>le</strong>s-mêmes, à l'occasion de fêtes<br />

annuel<strong>le</strong>s, que par c<strong>eu</strong>x du comité national de protection<br />

contre la tuberculose.<br />

... des mesures prises pour remédier au surp<strong>eu</strong>p<strong>le</strong>ment<br />

des éco<strong>le</strong>s<br />

I A presse a signalé, à l'occasion de la rentrée, <strong>le</strong> sur-<br />

1— 1 p<strong>eu</strong>p<strong>le</strong>ment des classes dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s de Paris et<br />

de la Seine et exposé <strong>le</strong>s causes qui ont créé cette.situation.<br />

Pour y remédier, sur l'initiative de M. Edouard<br />

Renard, préfet de la Seine, de nouveaux groupes scolaires<br />

vont être édifiés. En attendant la réalisation de<br />

ce programme de constructions scolaires, l'administration,<br />

en réponse aux observations qui, ont été<br />

formulées, déclare qu'el<strong>le</strong> s'est efforcée de créer toutes<br />

<strong>le</strong>s classes dont l'ouverture a été reconnue nécessaire<br />

au moment de la rentrée.<br />

En dehors des postes créés dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s n<strong>eu</strong>ves<br />

qui viennent d'être mises en service, 130 classes nouvel<strong>le</strong>s<br />

ont été ouvertes,du I ER au 15 octobre ig3i,dans<br />

<strong>le</strong> département.<br />

... de mesures envisagées pour assurer <strong>le</strong><br />

secret des épr<strong>eu</strong>ves du baccalauréat<br />

ONSIEUR MARIO ROUSTAN, ministre de l'Instruction<br />

M publique, a reçu dernièrement M. Louis Benaerts,<br />

direct<strong>eu</strong>r de l'Office du baccalauréat, avec <strong>le</strong>quel il a<br />

arrêté <strong>le</strong>s dernières dispositions à prendre avant la<br />

session d'octobre.<br />

En attendant la réforme dite de « la doub<strong>le</strong> correction<br />

», qui aura des répercussions financières, <strong>le</strong> ministre<br />

et <strong>le</strong> direct<strong>eu</strong>r de l'Office ont examiné une série de<br />

mesures à prendre pour assurer, avec l'anonymat des<br />

copies, l'anonymat des jurys. La question des locaux<br />

a été éga<strong>le</strong>ment étudiée de près, ainsi que <strong>le</strong> moyen de<br />

donner au livret scolaire toute son importance.<br />

Immédiatement après la session, la question de<br />

l'installation de l'Office lui-même sera résolue.<br />

...d'un concours de rédact<strong>eu</strong>r à l'Assistance<br />

publique<br />

N concours pour l'admissibilité à six emplois de<br />

U rédact<strong>eu</strong>r à l'administration généra<strong>le</strong> de l'Assistance<br />

publique à Paris, aura li<strong>eu</strong> <strong>le</strong> 23 février 1932.<br />

Ce concours est ouvert aux hommes titulaires d'une<br />

licence II permet, notamment, l'accès aux emplois de<br />

direct<strong>eu</strong>r d'hôpital, de chef de bureau, chef de service,<br />

inspect<strong>eu</strong>r et sous-direct<strong>eu</strong>r.<br />

Traitement et indemnités de début : 16.240 francs,<br />

plus, éventuel<strong>le</strong>ment : logement, chauffage et éclairage.<br />

Le programme en sera remis ou envoyé à toute personne<br />

qui en fera la demande à la sous-direction du<br />

personnel, 3, avenue Victoria, Paris (IVe ).<br />

minimum iiiiiiiiiiiiiiiiiu îiiuiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiii iiinuii llliilimiîhiiiiHIII uni nui m iiiin nuit iiiiiiiiu iiiiiiiiui iiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiin îniiiiiiiiiii un<br />

LE PROBLÈME <strong>DE</strong>S MOTS CROISÉS<br />

HORIZONTALEMENT. — t, ancienne unité d'intensité<br />

lumin<strong>eu</strong>se ; 7, arbre de haute tige ; 12, prénom féminin ;<br />

14, signe du Zodiaque ; 15, affecte de paraître savante ;<br />

16, terme du j<strong>eu</strong> de piquet; 17, lisses et luisants;<br />

18, saint pape; 20, partie d'une voi<strong>le</strong>; 21, vil<strong>le</strong> de<br />

Syrie ; 22, pourvus d'années ; 24, animal ressemblant<br />

à la marmotte ; 25, carte ; 26, note ; 27, Thomas en a<br />

prononcé de remarquab<strong>le</strong>s ; 29, d<strong>eu</strong>x <strong>le</strong>ttres d'Afrique ;<br />

30, saint Pierre en a plus d'une ; 32, bison <strong>eu</strong>ropéen ;<br />

•33, peintre et grav<strong>eu</strong>r flamand ; 35, bouffée d'air expiré<br />

et qui sent p<strong>eu</strong>t-être l'ail ! 37, poisson de mer ; 38,<br />

diminua par frottement ; 39, vil<strong>le</strong> du Canada; 41,<br />

abréviation de a remarquez bien»; 43, port; 45, découverte<br />

de Jenner ; 46, partie du corps ; 48, princesse<br />

hindoue ; 50, partie du nom d'une vil<strong>le</strong> oranaise<br />

; 51, tenu en bon état ; 52, Persée coupé en d<strong>eu</strong>x.<br />

VERTICALEMENT. — 1, fer de prisonnier, jadis ;<br />

2, vil<strong>le</strong> de Syrie; 3, <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il... éclaire de nouveau <strong>le</strong><br />

coteau ! 4, plus d'un envahit la France en 1814 ; 5, vil<strong>le</strong><br />

irlandaise ; 6, pour la tombola ; 7, symbo<strong>le</strong> chimique ;<br />

8, écrivain espagnol mort vers 1620 ; 9, tu... fis glisser<br />

la chaîne d'une ancre; 10, octobre; il, éloge ou<br />

compliment ; 13, note ; 16, réunion de... bandits ; 18,<br />

il y en a quatre au piquet ; 19, c<strong>eu</strong>x qu'el<strong>le</strong> poursuit<br />

ne sont pas h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x ! 21, j<strong>eu</strong>ne cerf ; 23, grande<br />

fête ; 24, se jette dans l'Allier ; 25, prénom masculin ;<br />

28, la monnaie du pape; 29, ensemb<strong>le</strong> des plis faits<br />

à une robe ; 31, nommé ; 33, masses considérab<strong>le</strong>s et<br />

pesantes ; 34, prénom féminin ; 36, Orient ; 37, oiseau<br />

; 40, il s'agit du mouton ; 42, exclamation de<br />

surprise ; 44, au grenier comme à la cave ; 47, note ;<br />

49, demi-lune.<br />

Nous publierons, dans <strong>le</strong> prochain numéro, la solution de ce problème, qui, ne<br />

comportant aucun classement, dispense nos <strong>le</strong>ct<strong>eu</strong>rs de nous envoyer l<strong>eu</strong>r solution.<br />

A gauche : Problime proposé; à droite : Solution du problème paru dans <strong>le</strong> dernier numéro.<br />

BUSH ëHSSl KHS<br />

HLEDHIllffla OËlfflH<br />

n MIÏÏHMHHB mm<br />

sais Ëiissssaisi H


DIMANCHE-ILLUSTRÉ .•■•..■."."'"■■■■■■■««"'""""■'"•'•■'■'"•'«"■.'■i miUKiiiiii«««tt>uî 4 .HI.HKUIIUIUHJ IUUUIIU 1I.iiiii..iiHiiii.ii.n..ii..iii.iiinn..ii.iiiii.i LE 25 OCTOBRE 1931 munii,<br />

LA SEMAINE QUI VIENT <strong>DE</strong> S'ÉCOULER<br />

43 e Semaine de l'Année — Reste à courir : 9 semaines<br />

EN UN COUP D'ŒIL, LES FAITS IMPORTANTS <strong>DE</strong> FRANCE...<br />

... lorsque Bébé grandit, ne supprimez<br />

pas <strong>le</strong> lait qui doit rester<br />

ta base de sort alimentation.<br />

i La Forine Lactée Nestlé<br />

contient une forte proportion<br />

'd'excei<strong>le</strong>nt lait riche en vitamines.<br />

Donnez donc à Bébé de<br />

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l'olimentidéalde l'enfant<br />

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enverra gratis sur demande la brochure<br />

du D' Vidal et un échantillon<br />

DIMANCHE-ILLUSTRE<br />

RÉTRIBUE LES PHOTOGRAPHIES<br />

Çl/i LUI SONT ENVOYEES PAR SES LECTEURS<br />

LÈS QU'ELLES ONT ÉTÉ PUBLIEES<br />

PARIS<br />

MEMENTO<br />

ig octobre. — Des cérémonies ont <strong>eu</strong> li<strong>eu</strong>, place du<br />

Tiocadéro, devant <strong>le</strong> monument é<strong>le</strong>vé à l'amiral comte<br />

de Grasse, et à l'église Saint-Roch, pour la commemoration<br />

du cent cinquantière anniversaire de la prise<br />

de la vil<strong>le</strong> de Yorktown. An cours d'un déj<strong>eu</strong>ner organisé<br />

par l'ordre militaire des guerres extéri<strong>eu</strong>res des<br />

Etats-Unis, <strong>le</strong> maréchal Lyautey exalte l'amitié francoaméricaine.<br />

za octobre. — V. Paul Doumer préside <strong>le</strong> déj<strong>eu</strong>ner<br />

mensuel du syndicat des grands quotidiens régionaux.<br />

ÉTRANGER<br />

iy octobre. — Sylvestre Matuscha, arrêté à Vienne<br />

comme ayant causé la catastrophe de chemins de fer<br />

de Bia-Torbaguy, fait des av<strong>eu</strong>x comp<strong>le</strong>ts.<br />

— Ee navire japonais Yonan-Maru cou<strong>le</strong> au large des<br />

î<strong>le</strong>s Aléoutiennes, avec quarante hommes d'équipage.<br />

ig octobre. — Un coup de grisou ensevelît soixantedix<br />

ouvriers dans une mine al<strong>le</strong>mande, à Sodingen<br />

(Westphalie). Il y a douze morts et vingt-sept b<strong>le</strong>ssés.<br />

— Des désordres ont li<strong>eu</strong> à Vera-Cruz, où <strong>le</strong>s statues<br />

d'une église sont en<strong>le</strong>vées et brûlées. Au cours des<br />

bagarres, dix personnes sont tuées.<br />

20 octobre. — Une fil<strong>le</strong>tte yougoslave tue son père pendant<br />

son sommeil, en présence de ses d<strong>eu</strong>x petits frères.<br />

— D<strong>eu</strong>x touristes de Lucerne, partis pour franchir<br />

la montagne Grassen, n'ont pas reparu. Des colonnes<br />

de secours partent à l<strong>eu</strong>r recherche et trouvent l<strong>eu</strong>rs<br />

cadavres dans une crevasse.<br />

FAITS DIVERS<br />

17 octobre. —A X<strong>eu</strong>illy, près de Namcy r RenéGuérin,<br />

quarante-trois ans, tue sa mère à coups de hache.<br />

iS octobre. — Près de Saint-Etienne, un maçon,<br />

Antoine Martin, tue son frère et brû<strong>le</strong> <strong>le</strong> corps de sa<br />

victime, avec la complicitéde sa bel<strong>le</strong>-sœur, dont il était<br />

l'ami.<br />

— Près de Pontarmé, une auto h<strong>eu</strong>rte un autocar.<br />

Il y a trois morts et sept b<strong>le</strong>ssés.<br />

— A Courzi<strong>eu</strong>, près de Eyon, une femme de soixantedix<br />

ans, M Sophie K<strong>le</strong>tsch, est trouvée étranglée<br />

dans sa cabane.<br />

TRIBUNAUX<br />

J7 octobre. ■— Condamné à mort par <strong>le</strong> jury de la<br />

Seine, Georges Ganchet, l'assassin du bijoutier de<br />

l'avenue Mozart, refuse, malgré <strong>le</strong>s efforts de ses avocats,<br />

de signer son pourvoi en cassation ou son recours<br />

en grâce;<br />

20 octobre. — Trois escrocs internationaux, qui trafiquaient<br />

de faux banknotes, sont jugés : Browert est<br />

condamné à trois ans de prison et Statnigross, à d<strong>eu</strong>x<br />

ans de la même peine.<br />

SPORTS<br />

17 octobre. — En hockey sur glace, l'équipe berlinoise<br />

bat cel<strong>le</strong> du Stade Français par 5 buts à o.<br />

■— Au cours de la nocturne athlétique organisée par<br />

la Eigue de l'Al<strong>le</strong>magne du Sud à Offenburg, <strong>le</strong> Français<br />

Jean Kel<strong>le</strong>r bot l'Al<strong>le</strong>mand Peltzer et gagne <strong>le</strong> kilomètre<br />

en 2' 47".<br />

18 octobre. — Ees grands prix du cinquantenaire de<br />

l'U. V. F. sont gagnés : l'épr<strong>eu</strong>ve de vitesse sur piste<br />

par Fauch<strong>eu</strong>x, la course sur route par Paul Le Drogo.<br />

— En football, dans <strong>le</strong> championnat parisien, <strong>le</strong><br />

Raeing bat <strong>le</strong> Red Star et conserve la tête du classement,<br />

avec <strong>le</strong> C. A. P. Dans <strong>le</strong> Nord, Tourcoing est<br />

rejoint par l'Olympique Eillpis ; dans <strong>le</strong> Sud-Est,<br />

l'O. G. C. Nice continue à tenir la tête.<br />

20 octobre. — E'équipe de hockey sur glace sé<strong>le</strong>ctionnée<br />

du Stade et du Racing bat une équipe mixte,<br />

Chamonix-Anvers, par 7 buts à 2.<br />

...ET LES GRANDS ÉVÉNEMENTS DU MON<strong>DE</strong> ENTIER<br />

Amérique, New-York, 22 octobre.<br />

— Le paquebot " l<strong>le</strong>-de-<br />

Franoe ayant à son bord M.<br />

Laval, eot-arrivé. M. Stlmson<br />

souhaita la bienvenue au présidant<br />

français à son débarquement,<br />

ainsi que <strong>le</strong> Général<br />

Pershlng et M. Paul Claudel.<br />

A l'Hôtel da Vil<strong>le</strong>, M. Laval<br />

Insiste dans son dlaoours, sur<br />

ce fait, que la sécurité ne doft<br />

pas s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment s'exprimer en<br />

formu<strong>le</strong>s d'espoir, mal» doit<br />

surtout être organisée. Le président-<br />

part ensuite pour Washington.<br />

Il est reçu par NI<br />

Hoover, dont II est l'hôte.<br />

Etats-U nie,New-York, 18 octobrs.<br />

— Le célèbre invent<strong>eu</strong>r,<br />

Thomas Edison, m<strong>eu</strong>rt & Weit-<br />

Orange. Le génial et modeste<br />

savant à l'extraordinaire carrlère,<br />

était âgé de 84 ans.<br />

21 octobre. — Los funérail<strong>le</strong>s<br />

d'Edison sont célébrées à West-<br />

Orange. Une minute d'obscurité<br />

est observée à New-York.<br />

Etats-Unis, Yorktown ,17 octobre.<br />

— Le maréchal Pétaln et<br />

<strong>le</strong> général Pershlng exaltent<br />

l'amitié franco-américaine.<br />

19 octobre. — La commémoration<br />

du 160* anniversaire de<br />

la prise de ta vil<strong>le</strong> de Yorktown<br />

a li<strong>eu</strong> sous I» présidence du<br />

président Hoover.<br />

Rlchmond, 20 octobre. — Le<br />

maréchal Pétaln et <strong>le</strong>s membres<br />

de la délégation française sont<br />

so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment reçus à Rlchmond,<br />

où <strong>le</strong> maréchal fait une<br />

évocation saisissante de la vie<br />

de Washington.<br />

Irlande, Dublin, 17 octobre. —<br />

Le 8ènat de l'Etat libre vote,<br />

par 41 voix contre 16, <strong>le</strong> projet<br />

de loi autorisant <strong>le</strong> gouvernement<br />

à réprimer <strong>le</strong>s menées<br />

contre la sûreté de l'Etat.<br />

Maroc, Rabat, 19 octobre. —<br />

Un groupa da dissidents tire<br />

des coups da f<strong>eu</strong> sur un oamp<br />

da tiraill<strong>eu</strong>rs marocains, pria<br />

da Bou-Ma<strong>le</strong>m. Un tiraill<strong>eu</strong>r<br />

eat tut, 4 autre*, b<strong>le</strong>ssés.<br />

Espagne, Madrid, 18 octobre.<br />

— La Vatican rappel<strong>le</strong> monseign<strong>eu</strong>r<br />

Toteschlnl, nonce apostolique<br />

auprès de la Rèpubllque<br />

espagno<strong>le</strong>.<br />

•■■/-<br />

Al<strong>le</strong>magne, Berlin, 10 octobre.<br />

— Les représentants de la Vil<strong>le</strong><br />

de Parla sont so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment<br />

reçus à Berlin. Dans son discours,<br />

M. François Latour<br />

préconise une collaboration<br />

économique des d<strong>eu</strong>x p<strong>eu</strong>p<strong>le</strong>s.<br />

Al<strong>le</strong>magne, Berlin, 18 octobre.<br />

— Après un discours décisif, <strong>le</strong><br />

ohancel<strong>le</strong>r BrUnlng l'emporte<br />

au Rslchatag, par 25 voix<br />

Indochine, Saigon,17 octobre.<br />

— IW. Paul Reynaud, mïnlstrs<br />

des Colonies, arrive à Saïgon,<br />

et adresse un message radio ■<br />

phoné au p<strong>eu</strong>pla Indochinois.<br />

Suisse, Genève, 16 octobre.—<br />

Malgré l'opposition juridique<br />

du Japon, M. Prent<strong>le</strong>a Qllbart<br />

participe aux délibérations du<br />

oonaell tendant à résoudra <strong>le</strong><br />

conflit slno-Japonats<br />

17 octobre. — L* conseil de la<br />

S. D. N. décida d* rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />

Japon et la Chine aux engagements<br />

du pacte Kellog. Dee<br />

notes sont adressées & Toklo et<br />

à Nankin dana ce sens.


■iiiixiii LE 25 OCTOBRE 1931 ittnmîimrriimiràrHiOTHairiijii iniuuiHiuiiiuiiiinii rmii 5 iiinniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinitimnMniiiiiiiiimiiiiiunniii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

LA gloire loca<strong>le</strong> d'Ango est éclipsée<br />

par cel<strong>le</strong>, plus positive, de son concitoyen<br />

Duquesne. Mais el<strong>le</strong> n'en<br />

subsiste pas moins. Avec l'éloignement<br />

et l'absence de renseignements<br />

précis sur certains points,<br />

3a figure de cet ancêtre de l'armement prend<br />

un aspect légendaire.<br />

Ce fut un armat<strong>eu</strong>r unique, aux temps<br />

héroïques des grands découvr<strong>eu</strong>rs, dont la vie<br />

se présente tel<strong>le</strong> qu'un conte fabul<strong>eu</strong>x tiré<br />

des Mil<strong>le</strong> et une Nuits. Parti de bas, ce bourgeois<br />

maritime s'acquit la familiarité de son<br />

souverain et traita de pair avec <strong>le</strong>s rois. Mais<br />

cette familiarité lui coûta cher, au point de<br />

causer sa ruine et sa mort, succédant à une<br />

extrême opu<strong>le</strong>nce.<br />

Jean Ango vint au monde à Dieppe. Fils<br />

d'armat<strong>eu</strong>r, dans un mili<strong>eu</strong> ultra-maritime,<br />

tout <strong>le</strong> prédestinait à devenir, lui-même, un<br />

cour<strong>eu</strong>r des mers.<br />

Avec l'esprit entreprenant des navigat<strong>eu</strong>rs<br />

normands de cette époque, son père avait été<br />

<strong>le</strong> premier à armer d<strong>eu</strong>x navires pour Terre-<br />

N<strong>eu</strong>ve, où il rêvait de créer une colonie française.<br />

Ils en étaient revenus chargés de pel<strong>le</strong>teries<br />

de val<strong>eu</strong>r. A son retour, <strong>le</strong> capitaine de<br />

l'expédition avait conseillé à son armat<strong>eu</strong>r<br />

de s'en tenir à ce commerce et à la pêche de la<br />

morue. Ce dernier avis ayant été suivi, tel<strong>le</strong><br />

fut l'origine d'une industrie qui dure encore<br />

après plus de quatre sièc<strong>le</strong>s.<br />

Le j<strong>eu</strong>ne Jean était à bonne éco<strong>le</strong>. En outre,<br />

il avait la certitude de ne pas moisir dans <strong>le</strong>s<br />

bas emplois.<br />

Dès son début dans ïa. vie, il navigua donc,<br />

d'abord en qualité d'officier, puis de capitaiEte,<br />

sur <strong>le</strong>s navires paternels. C'est ainsi<br />

qu'il parcourut successivement <strong>le</strong>s côtes de<br />

l'Afrique, puis <strong>le</strong>s grandes Indes.<br />

A trente ans, il succède à son père, qui vient<br />

de mourir. Instruit par l'expérience, ayant<br />

voyagé et s'étant rendu compte sur place,<br />

il se trouve formé, à souhait', pour profiter de<br />

toutes <strong>le</strong>s circonstances favorab<strong>le</strong>s. Aussi<br />

donnera-t-il, à sa maison d'armement, une<br />

■extension que lui-même n'eût osé concevoir<br />

dans ses rêves <strong>le</strong>s plus ambiti<strong>eu</strong>x.<br />

Le 24 juin 1512, Georges II d'Amboise <strong>le</strong><br />

nomme recev<strong>eu</strong>r de son domaine de Dieppe,<br />

de Bouteil<strong>le</strong>s et du Pol<strong>le</strong>t. Non content de<br />

faire du négoce, il arme en course, pour son<br />

propre compte, avec des <strong>le</strong>ttres de marque<br />

qu'il a pu obtenir du roi. Par une coïncidence<br />

curi<strong>eu</strong>se, ces armements auront une répercussion<br />

sur <strong>le</strong>s destinées de son pays. Et voici<br />

comment.<br />

En 1521, Jean H<strong>eu</strong>ry, <strong>le</strong> plus ardent et <strong>le</strong><br />

plus h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x de ses capitaines, rencontre trois<br />

caravel<strong>le</strong>s espagno<strong>le</strong>s, dont il s'empare, avec<br />

<strong>le</strong> butin qu'el<strong>le</strong>s contiennent.<br />

Richement chargés, ces navires étaient ,<br />

attendus, avec une vive impatience, par<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint, qui comptait sur la val<strong>eu</strong>r de<br />

l<strong>eu</strong>r cargaison pour lui fournir <strong>le</strong>s moyens de<br />

nous faire la guerre.<br />

L'année suivante trouve Jean Ango associé<br />

avec d'autres armat<strong>eu</strong>rs et marchands de la;<br />

côte. Il remplit <strong>le</strong>s fonctions de conseil<strong>le</strong>r de la<br />

vil<strong>le</strong> de Dieppe. Ses affaires ne l'ont pas<br />

empêché d'épouser une jolie femme, d'origine<br />

nob<strong>le</strong>, qui lui a donné une fil<strong>le</strong>.<br />

La j<strong>eu</strong>ne Marie a été baptisée, <strong>le</strong> 28 juil<strong>le</strong>t<br />

1514, dans l'église Saint-Patrice, à Rouen.<br />

Giovanni Verrazano est venu l'entretenir<br />

' d'un voyage de découvertes qui montrerait<br />

un nouveau passage du Nord-Ouest conduisant<br />

en Chine. En 1523, Ango arme quatre<br />

navires, dont il lui confie <strong>le</strong> commandement<br />

pour l'exécution de ce projet séduisant.<br />

E<br />

N 1525, il prépare un autre voyage aux<br />

Indes Orienta<strong>le</strong>s. Déjà la fortune lui est<br />

venue, et avec el<strong>le</strong> l'ambition. Sur <strong>le</strong><br />

quai du port, il entreprend de faire cons<br />

truire une maison de bois dont la sp<strong>le</strong>nd<strong>eu</strong>r<br />

doit éclipser tout ce qui a été fait jusqu'à ce<br />

jour. En mémoire d'un navire de son père,<br />

il l'appel<strong>le</strong>ra la Pensée.<br />

La façade, en bois de chêne sculpté, représente<br />

des sujets tirés, tantôt des fab<strong>le</strong>s<br />

d'Esope, tantôt des combats entre Anglais<br />

et Normands. Les lambris intéri<strong>eu</strong>rs sont en<br />

bois doré. Quant à c<strong>eu</strong>x de sa chambre à<br />

coucher, ils sont, en outre, garnis de lames<br />

d'argent et d'or. Aux murs sont pendus des<br />

tab<strong>le</strong>aux, signés des plus grands maîtres italiens,<br />

tab<strong>le</strong>aux qu'il s'est offert <strong>le</strong> luxe de<br />

disputer au pape lui-même à coups de suren<br />

chères.<br />

Bientôt, cette dem<strong>eu</strong>re princière ne lui<br />

suffira plus. Cest un véritab<strong>le</strong> château qu'il<br />

LES ROM<strong>ANS</strong> <strong>DE</strong> LA VIE<br />

JEAN A N G O<br />

pair G, <strong>DE</strong> 1ÂULI<br />

Pour n'être pas très connu du grand public, Jean Ango nen est pas<br />

moins un très grand navigat<strong>eu</strong>r, égal, en science nautique et en audace,<br />

aux Jacques Cartier ou aux Christophe Colomb. C'est la carrière aventu=<br />

r<strong>eu</strong>se et féconde de cet infatigab<strong>le</strong> cour<strong>eu</strong>r des mers que G. de Raulin<br />

retrace ici pour nos <strong>le</strong>ct<strong>eu</strong>rs.<br />

J<br />

lui faudra pour éta<strong>le</strong>r son luxe et jouir de sa<br />

fortune sans cesse accrue.<br />

A d<strong>eu</strong>x li<strong>eu</strong>es dans l'ouest de Dieppe se<br />

trouvent la terre et <strong>le</strong> manoir en ruines de<br />

Varengevil<strong>le</strong>. En 1528, il <strong>le</strong>s achète à la famil<strong>le</strong><br />

de Longueil, achève de raser <strong>le</strong>s ruines, sur<br />

l'emplacement desquel<strong>le</strong>s ne tarde pas à s'é<strong>le</strong>ver<br />

un manoir n<strong>eu</strong>f, de sty<strong>le</strong> Renaissance.<br />

On raconte qu'au plafond de la sal<strong>le</strong> de<br />

réception étincelaient, sur un fond bl<strong>eu</strong><br />

d'azur, des étoi<strong>le</strong>s d'or massif et un so<strong>le</strong>il de<br />

vrais diamants. Il fallait bien dépenser <strong>le</strong>s<br />

trésors qui continuaient d'affluer dans ses<br />

coffres I<br />

Revenu à Dieppe, Verrazano repart, «n<br />

En réalité, son crédit et sa puissance sur<br />

mer dépassent <strong>le</strong> crédit et la puissance du roi<br />

de France. Ango en a conscience, et l'orgueil<br />

commence à s'emparer de son âme. Semblab<strong>le</strong><br />

à beaucoup de parvenus, il éprouve <strong>le</strong> besoin<br />

impéri<strong>eu</strong>x d'éta<strong>le</strong>r sa richesse.<br />

Précurs<strong>eu</strong>r dans ce genre éga<strong>le</strong>ment, il fait<br />

<strong>le</strong> coup qui, plus tard, réussira si mal à Fouquet<br />

vis-à-vis de Louis XIV : il v<strong>eu</strong>t éblouir<br />

<strong>le</strong> roi. C'est pourquoi, dès qu'il apprend la<br />

prochaine visite de François I er à Dieppe, il<br />

demande à assumer, s<strong>eu</strong>l, <strong>le</strong>s frais de la réception<br />

roya<strong>le</strong>, qu'il promet devoir être fastu<strong>eu</strong>se<br />

à souhait. De pareil<strong>le</strong>s aubaines ne se refusent<br />

pas. Le roi de France devient donc son hôte<br />

JEAN ANGO RECEVANT FRANÇOIS I ER A BORD <strong>DE</strong> SA GALÈRE, d'après une ancienne estampe.<br />

1528, pour un voyage dans l'Amérique du<br />

Sud, avec une nef et d<strong>eu</strong>x galions. Hélas !<br />

au cours d'une relâche, saisi par <strong>le</strong>s Topinambous<br />

du Brésil, il est rôti et mangé devant ses<br />

compagnons impuissants restés à bord.<br />

L'année suivante, Ango arme la Pensée et<br />

<strong>le</strong> Sacre, sous <strong>le</strong> commandement de Jean et<br />

de Raoul Parmentier qu'il envoie à Sumatra.<br />

Les d<strong>eu</strong>x hardis navigat<strong>eu</strong>rs projetaient<br />

d'al<strong>le</strong>r quérir des' épices aux î<strong>le</strong>s Moluques,<br />

mais la mort <strong>le</strong>s surprit, en cours de route,<br />

avant la mise à exécution de l<strong>eu</strong>r projet.<br />

Si notre armat<strong>eu</strong>r ne fait pas de politique,<br />

il y trempe, parfois, indirectement. C'est sur<br />

un de ses navires que <strong>le</strong> duc d'Albany se rend<br />

en Ecosse. Parti de Honn<strong>eu</strong>r, il trompe la<br />

flotte anglaise de surveillance, lui échappe,<br />

et débarque, sans encombre, pour s'y battre.<br />

La maison Ango continue à se développer<br />

dans des proportions que nous avons peine à<br />

concevoir aujourd'hui. C'est une véritab<strong>le</strong><br />

flotte dont el<strong>le</strong> dispose et dont la conduite<br />

absorbe tous <strong>le</strong>s soins de son chef. Qu'on se <strong>le</strong><br />

représente montant, à la fois, des expéditions<br />

de découvertes, des voyages commerciaux<br />

et des croisières de corsaires.<br />

Dans ses magasins viennent s'entasser <strong>le</strong>s<br />

produits des cinq parties du monde. Ils y<br />

voisinent avec des approvisionnements de<br />

poudre, d'armes, de munitions et de vivres<br />

pour <strong>le</strong>s équipages. Son pavillon sillonne <strong>le</strong>s<br />

mers. Ses <strong>le</strong>ttres de change sont négociées,<br />

sur toutes <strong>le</strong>s plages du globe, mi<strong>eu</strong>x que <strong>le</strong><br />

seraient cel<strong>le</strong>s d'un souverain couronné.<br />

à Varengevil<strong>le</strong>, au-dessus de la porte d'entrée<br />

duquel 0 p<strong>eu</strong>t lire, en <strong>le</strong>ttres d'or :<br />

MANOIR D'ANGO<br />

Il y est servi dans de la vaissel<strong>le</strong> d'or et<br />

d'argent, tout comme dans un palais royal.<br />

Dans <strong>le</strong> salon s'opposent d<strong>eu</strong>x grands portraits<br />

à l'hui<strong>le</strong> : <strong>le</strong> sien, un sceptre dans la main<br />

droite, et celui d'Ango, qui tient une bou<strong>le</strong><br />

représentant <strong>le</strong> globe terrestre sillonné par ses<br />

navires.<br />

Après <strong>le</strong> festin, une promenade en mer est<br />

d'autant plus indiquée que <strong>le</strong> temps est<br />

superbe. Six nefs, ornées de brocart, de satin<br />

et de velours, où la pourpre domine, attendent<br />

<strong>le</strong> roi et <strong>le</strong>s seign<strong>eu</strong>rs de sa suite, sous la<br />

conduite d'Ango lui-même.<br />

François I er ne résiste pas au charme de<br />

tant de somptuosité unie à tant de goût. Il est<br />

conquis et ne jure plus que par son « grand<br />

amy Ango », qu'il fait, séance tenante, vicomte<br />

de Dieppe.<br />

Les armes de l'armat<strong>eu</strong>r anobli seront « de<br />

sab<strong>le</strong>, au chef, d'argent, chargé d'un lion marchant<br />

de sab<strong>le</strong>, avec une mo<strong>le</strong>tte d'éperon ». Ce<br />

dernier détail, qui p<strong>eu</strong>t surprendre, a pour<br />

objet de rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s armoiries familia<strong>le</strong>s de<br />

la femme du nouveau vicomte.<br />

Le gouvern<strong>eu</strong>r de la vil<strong>le</strong> et du château<br />

vient de mourir. François confère <strong>le</strong>s d<strong>eu</strong>x<br />

titres vacants à Ango. Puis il s'en va, enchanté<br />

de son séjour. Il se réserve de se servir de<br />

la puissance de son ami l'armat<strong>eu</strong>r.<br />

A quelque temps de là, un navire d'Ango<br />

était capturé par <strong>le</strong>s Portugais et son capitaine,<br />

jeté en prison. L'armat<strong>eu</strong>r s'empresse de<br />

se plaindre à son roi, mais François se trouve<br />

fort gêné, dans <strong>le</strong> moment, pour exiger réparation<br />

de son collègue Jean III de Portugal.<br />

Agacé de ces <strong>le</strong>nt<strong>eu</strong>rs, et ne voulant pas rester<br />

sous <strong>le</strong> coup d'une pareil<strong>le</strong> mortification, Ango<br />

se décide à se faire rendre justice lui-même.<br />

Par ses soins, une flotte de dix gros bateaux<br />

et sept petits est armée en guerre. El<strong>le</strong> cing<strong>le</strong><br />

vers <strong>le</strong> Portugal, s'engage dans <strong>le</strong> Tage et va<br />

s'embosser devant Lisbonne. En tête de mât<br />

flotte un pavillon qui porte <strong>le</strong> nom d'Ango.<br />

La souricière est tendue. Il n'y a plus qu'à<br />

attendre <strong>le</strong> gibier, qui ne manquera pas de<br />

venir s'y faire prendre. Cela ne tarde pas.<br />

Tous <strong>le</strong>s navires revenant des Indes sont<br />

capturés, <strong>le</strong>s uns après <strong>le</strong>s autres. Entre<br />

temps, c<strong>eu</strong>x d'Ango brû<strong>le</strong>nt et pil<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s<br />

vil<strong>le</strong>s du littoral. C'est un désastre sans précédent<br />

pour la population, qui croit la guerre<br />

déclarée avec la France.<br />

Jean III proteste auprès de François I er .<br />

Il tient <strong>le</strong>s navires d'Ango pour des pirates.<br />

Apprenant qu'ils possèdent des <strong>le</strong>ttres de<br />

marque régulières, il demande qu'el<strong>le</strong>s l<strong>eu</strong>r<br />

soient retirées. De son côté, Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

s'entremet en fav<strong>eu</strong>r du roi de Portugal.<br />

François répond que cette affaire ne <strong>le</strong><br />

regarde pas, et qu'il faut s'adresser directement<br />

au vicomte de Dieppe. Voici doue<br />

un simp<strong>le</strong> armat<strong>eu</strong>r aux prises avec d<strong>eu</strong>x rois<br />

et un emper<strong>eu</strong>r ! Comment son cerveau ne<br />

serait-il pas troublé par <strong>le</strong>s fumées del'orgueil?<br />

L<br />

o *><br />

ES ambassad<strong>eu</strong>rs de Jean III viennent<br />

à Dieppe. Il <strong>le</strong>s reçoit à Varengevil<strong>le</strong>,<br />

où il tient à l<strong>eu</strong>r montrer sa puissance.<br />

L'accueil est plutôt rogue. Les négociations<br />

sont pénib<strong>le</strong>s. Fina<strong>le</strong>ment, il transige moyens<br />

nant <strong>le</strong> versement de 60.000 ducats. L'entrée<br />

du Tage redevient libre pour la navigation<br />

portugaise.<br />

En France, <strong>le</strong> trésor royal est vide. Souvent<br />

à court d'argent, <strong>le</strong> roi s'adresse à son « bon<br />

amy », qui lui prête des milHons. Mi<strong>eu</strong>x<br />

encore.<br />

En 1545, <strong>le</strong>s Anglais font une tentative de<br />

débarquement à Boulogne. Pour <strong>le</strong>s punir de<br />

l<strong>eu</strong>r audace, il s'agit de l<strong>eu</strong>r rendre la pareil<strong>le</strong>.<br />

Hélas ! ce n'est pas tout de vouloir armer une<br />

flotte ; pour ce faire, il faut de 1 argent, et<br />

François n'en a pas. Qu'à cela ne tienne.<br />

Ango fournit seize vaisseaux, prêts à combattre.<br />

De plus, il pourvoit à l'entretien des<br />

autres. Le reste de sa fortune y passe. Cette<br />

fois, s'il venait à n'être pas remboursé de ses<br />

énormes avances, ce serait, pour lui, la ruine.<br />

Et c'est ce qui ne va pas tarder à se produire.<br />

En 1547, François I er m<strong>eu</strong>rt. Il ne laisse<br />

que des dettes, qu'Henri II, son success<strong>eu</strong>r,<br />

ne se soucie pas de payer. En même temps<br />

qu'un protect<strong>eu</strong>r intéressé. Jean Ango perd sa<br />

fortune. C'est tout .ce qu'attenda't, pour<br />

l'accab<strong>le</strong>r, la fou<strong>le</strong> des envi<strong>eu</strong>x que lui avaient<br />

suscités ses richesses f abul<strong>eu</strong>ses et son orgueil<br />

croissant.<br />

Un armat<strong>eu</strong>r du nom de Morel, autrefois<br />

associé avec lui, <strong>le</strong> harcè<strong>le</strong> de réclamations»<br />

Dans une réunion, emporté par la colère,<br />

Ango s'oublie jusqu'à <strong>le</strong> gif<strong>le</strong>r. Poussé par la<br />

m<strong>eu</strong>te des envi<strong>eu</strong>x, l'autre lui fait un procès,<br />

en règ<strong>le</strong>ment de comptes jadis acceptés sans<br />

aucune observation. Û finit par avoir gain de<br />

cause.<br />

Le malh<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x armat<strong>eu</strong>r ne sait où se procurer<br />

<strong>le</strong>s sommes considérab<strong>le</strong>s qu'il est<br />

condamné à payer. Ne pouvant faire face à<br />

de tel<strong>le</strong>s échéances, il est saisi et vendu, ea<br />

1550. L'aimée suivante, usé par <strong>le</strong> travail,<br />

rongé par <strong>le</strong> désespoir, il m<strong>eu</strong>rt à soixante et<br />

onze ans.<br />

En 1694, un Anglais tire, à bou<strong>le</strong>ts rouges,<br />

sur la maison de bois, que <strong>le</strong> f<strong>eu</strong> réduit en<br />

cendres. Depuis lors, un collège de garçons<br />

a été bâti sur son emplacement. Dans l'église<br />

Saint-Jacques, où il fut enterré, au pied de<br />

l'autel de saint Yves, <strong>le</strong>s pas des fidè<strong>le</strong>s ont<br />

effacé l'inscription de sa pierre tomba<strong>le</strong>. H<br />

a fallu la remplacer par une plaque commémora<br />

tive.<br />

Enfin, <strong>le</strong>s débris du manoir de Varengevil<strong>le</strong><br />

ont été transformés en une ferme, et son élégante<br />

tourel<strong>le</strong>, à six étages, en pigeonnier.<br />

C'est dans cette tourel<strong>le</strong> qu'il s'était réfugié,<br />

avec un fidè<strong>le</strong> domestique, et mourut presque<br />

de faim.<br />

De cette puissante maison d'armement, de<br />

cette fortune fabul<strong>eu</strong>se, de cet homme entreprené<br />

nt, il n'est rien resté qu'un nom, rapidement<br />

întré dans la légende.<br />

G. <strong>DE</strong> RAULIN.


DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIIIIIIIIIIII«MIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIÎIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIII 6 '»•■■■.■" '" iiiiiiuMiiiiiiHiiiMiiiiiiiiiiiMiiiiu»"»"»"" il""'»»' LE 25 OCTOBRE 1931 miiinn<br />

LES CONTES D'ACTION<br />

CHEZ LES CHASSEURS <strong>DE</strong> TÊTES<br />

par EDMOND ROMAZIÈRES<br />

Loxm sauver Manoela, en<strong>le</strong>vée de la<br />

fazenda saccagée, <strong>le</strong>s quelques pionniers<br />

de l'Amazone marchaient vers<br />

<strong>le</strong> village indien pour s'en faire un<br />

allié. Ils avaient définitivement<br />

quitté l<strong>eu</strong>rs embarcations.<br />

Il ne fallut pas une h<strong>eu</strong>re pour que <strong>le</strong>s<br />

explorat<strong>eu</strong>rs apprissent combien était dure<br />

la marche en forêt. Tout sembla faci<strong>le</strong> tant que<br />

fut suivie la piste habi<strong>le</strong>ment offerte par <strong>le</strong>s<br />

Indiens. Mais quand el<strong>le</strong> cessa, après un petit<br />

tio, et que Santos, qui marchait <strong>le</strong> premier, ne S*<br />

trouva plus que cette sente presque invisib<strong>le</strong><br />

que laissent derrière <strong>eu</strong>x <strong>le</strong>s sauvages dans<br />

l<strong>eu</strong>rs courses, il fallut commencer à se battre<br />

qui tombait depuis d<strong>eu</strong>x h<strong>eu</strong>res, mais qui com-<br />

contre la nature. Pour glisser dans la trace que<br />

mençait s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment à percer <strong>le</strong> toit de verdure,<br />

laissait <strong>le</strong> guide, il fallut aussi se livrer aux<br />

<strong>le</strong> f<strong>eu</strong> fut activé ; d<strong>eu</strong>x hommes prirent la<br />

épines et aux ronces. Les fourréssedéfendaient. garde et <strong>le</strong> reste de la petite troupe se coucha.<br />

Il faisait étouffant. Une touff<strong>eu</strong>r humide mon-<br />

De bonne h<strong>eu</strong>re, sous une obscurité qui<br />

tait du sol. A midi, au bord d'un fi<strong>le</strong>t d'eau, laissait passer, de temps à autre, une flèche de<br />

Santos fit déjà prendre de la quinine. Ils en<br />

so<strong>le</strong>il éblouissant, ils reprirent la marche, <strong>le</strong><br />

absorbaient tel<strong>le</strong>ment qu'ils en seraient sourds. visage caché sous la moustiquaire diurne.<br />

Personne ne voyait plus <strong>le</strong> ciel. Ils mar- Lorsque <strong>le</strong> hasard de la sente <strong>le</strong>s mettait tout<br />

chaient sous une voûte absolument fermée, à au bord de la gorge, ils s'arrêtaient pour res-<br />

demi ténébr<strong>eu</strong>se. Il n'aurait pas été possib<strong>le</strong> pirer plus à l'aise. L'eau bouillonnante faisait<br />

de lire.<br />

monter à cent mètres une fraîch<strong>eu</strong>r, des gout-<br />

De plus, ils montaient durement. Ils arrite<strong>le</strong>ttes vaporisées qui ranimaient. Le so<strong>le</strong>il<br />

vèrent ainsi à surplomber <strong>le</strong> canon de roches, luisait, joy<strong>eu</strong>x et ardent. Mais il fallait bien<br />

au fond duquel <strong>le</strong> Parima rugissait. Ils purent, vite se renfoncer dans la forêt en caverne.<br />

d<strong>eu</strong>x ou trois fois, contemp<strong>le</strong>r, à d<strong>eu</strong>x cents — Ne perdons pas de temps, murmurait<br />

pieds sous <strong>eu</strong>x, ce flot en fur<strong>eu</strong>r qui roulait Adine la première. La malh<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>se Manoela<br />

entre ses murail<strong>le</strong>s vertica<strong>le</strong>s.<br />

B<strong>le</strong>ntao n'espère plus. Oui sait si el<strong>le</strong> ne se<br />

Santos arrêta sa troupe bien avant la fin tuerait pas ?...<br />

du jour. Il fallait ménager non s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s —-Nous sommes p<strong>eu</strong>t-être plus près du<br />

forces d'Adine, mais cel<strong>le</strong>s des j<strong>eu</strong>nes hommes village que nous ne l'espérons, dit Maurice.<br />

qui affrontaient, pour la première fois, la forêt Santos secoua la tête.<br />

tragique qui avait tué tant d'Européens. — Non, senhor. Si <strong>le</strong> village ennemi était<br />

Il fallait apprendre aussi à camper et à si proche, <strong>le</strong>s bandits que nous voulons<br />

trouver sa nourriture.<br />

atteindre n'auraient pas osé s'embarquer sur<br />

C'étaient d<strong>eu</strong>x sciences nouvel<strong>le</strong>s, que San- <strong>le</strong> Parima, près de ces voisins hosti<strong>le</strong>s. Ils<br />

tos allait enseigner en p<strong>eu</strong> de temps. seraient descendus par la forêt jusqu'à l'Urar<br />

— D 'abord <strong>le</strong>s hamacs, dit-il.<br />

ricoera. Nous avons au moins huit jours de<br />

Quand ils furent pendus, qu'ils ement un marche à couvrir. Et nos étapes n'atteignent<br />

toit de f<strong>eu</strong>il<strong>le</strong>s de palmier et la moustiquaire certainement pas la moitié de ce que ferait un<br />

prê', e, il l<strong>eu</strong>r montra <strong>le</strong>s cordes qui <strong>le</strong>s sus- sauvage.<br />

pendaient.<br />

Il ne se trompait pas. Ils marchèrent une<br />

— Nous <strong>le</strong>s avons armées a rede, comme je semaine sans rien trouver de nouveau. Les<br />

vous l'avais montré, dit-il. Cela emrêchera vêtements commençaient à être en lambeaux.<br />

beaucoup de visit<strong>eu</strong>rs nocturnes de marcher Adine <strong>le</strong>s raccommodait comme el<strong>le</strong> pouvait.<br />

sur cette corde raide. Mais ce n'est plus suffi- El<strong>le</strong>-même ne pouvait plus en changer. Le pasant.<br />

Nous ne sommes plus ici dans <strong>le</strong>s claiquet que portait Omar était destiné à Manoela<br />

rières des rives, où tout nous était faci<strong>le</strong>... B<strong>le</strong>ntao.<br />

— Même de recevoir <strong>le</strong>s crocodi<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s Maurice était rêv<strong>eu</strong>r. Il pensait souvent à la<br />

onces.<br />

j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> qu'il fallait délivrer. On la lui avait<br />

— Et d'allumer un f<strong>eu</strong>... Il n'y avait pres- dépeinte comme très jolie. Il l'idéalisait. La<br />

que pas de bêtes.<br />

souffrance qu'el<strong>le</strong> endurait la lui rendait par<br />

— Tu te contentes de p<strong>eu</strong>...<br />

avance t el<strong>le</strong>ment sympat hique...<br />

— Vous verrez... Aussi, je vous conseil<strong>le</strong> de Chaque jour, Santos faisait arrêter la troupe<br />

me confier votre provision de créosote, mon- au pied d'un grand arbre, qui dépassait la<br />

si<strong>eu</strong>r Edmond. Cela ne sentira pas bon, je forêt de toute sa cime. Il montait en s'aidant<br />

l'avoue, mais l'od<strong>eu</strong>r dégoûtera autant <strong>le</strong>s d'une corde, à la manière des Indiens. Avec <strong>le</strong>s<br />

bêtes que nous-mêmes. Dans la forêt, on n'ac- jumel<strong>le</strong>s d'Edmond, il explorait <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>ntours.<br />

quiert un p<strong>eu</strong> de tranquillité qu'au prix de Il cherchait la place nue, la clairière où <strong>le</strong> vil-<br />

menus sacrifices.<br />

lage était établi. Il cherchait une trace de<br />

Puis il disparut sous <strong>le</strong>s fourrés en compa- fumée. Il cherchait aussi la fin de ce caûon<br />

gnie d'Auguste et de Maurice.<br />

admirab<strong>le</strong> du Parima, sachant qu'il ne trou-<br />

Edmond aida Omar à ramasser <strong>le</strong> bois verait <strong>le</strong>s sauvages qu'en face de l'eau calme,<br />

nécessaire pour <strong>le</strong> f<strong>eu</strong> de la nuit.<br />

où l<strong>eu</strong>rs* « ubas » pourraient évoluer et où ils<br />

A Labri de celui-ci furent garés <strong>le</strong>s paque- pourraient pêcher.<br />

tages. Il fallait avant tout <strong>le</strong>s mettre hors de Le n<strong>eu</strong>vième jour s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment, il revit la<br />

ortée des fourmis sédentaires, plaie de nappe de la rivière, plus étalée, mourant<br />

PAmazone. contre des berges boisées ondul<strong>eu</strong>ses. Il en<br />

Lorsque Maurice rapporta un superbe oiseau conçut de l'espoir.<br />

qui fournirait un excel<strong>le</strong>nt repas, et Auguste — C'est p<strong>eu</strong>t-être pour demain, dit-il à ses<br />

un chargement d'ananas frais, très petits, de compagnons.<br />

ces ananas qui ont une sav<strong>eu</strong>r que nous ne Ils descendirent vers l'eau. Ils y firent une<br />

pouvons connaître en Europe, Santos entreprit halte en p<strong>le</strong>ine lumière. Là, ils jugèrent de<br />

de dévoi<strong>le</strong>r à ses compagnons quelques secrets l'altitude qu'ils avaient prise. L'air était frais,<br />

de la forêt.<br />

vivifiant. Les moustiques devenaient rares,<br />

— Us nous aideront à ne pas mourir de <strong>le</strong>s mouches minuscu<strong>le</strong>s ne harcelaient plus.<br />

faim.<br />

Ce n'était plus l'atmosphère étouffante de la<br />

■ — Bah ! Voilà une crainte que je n'ai pas, forêt, ses moisissures délétères, son air de<br />

répondit Maurice. Nous n'avions pas fait cent hammam continuel.<br />

pas que <strong>le</strong>s oiseaux arrivaient.<br />

Le <strong>le</strong>ndemain, il s'arrêta, souvent pour esca-<br />

— Mais, d'autres jours, vous ne trouverez lader un arbre. Vers trois h<strong>eu</strong>res, il s'écria,<br />

rien.<br />

en redescendant :<br />

— Nous avons trois jours de vivres. — J'ai vu <strong>le</strong> village... Les plantations rudi-<br />

— Auxquels je prétends qu'on ne touche mentaires, entourées de yuccas.<br />

pas, car ces trois jours nous sauveront p<strong>eu</strong>t- Maurice fut près de pousser un cri de joie.<br />

être la vie un p<strong>eu</strong> plus tard... comme la grande — Surtout, plus de bruit... fit Santos. Il<br />

gourde de «cachaça»...<br />

faut <strong>le</strong> bénéfice de la surprise. Nous ne sommes<br />

Il s'approchait des arbres, <strong>le</strong>s examinait qu'à un kilomètre des « maloccas » de ces Peauxavec<br />

soin. Il avisa un tronc rougeâtre et lisse. Rouges. Eu arrivant sur <strong>eu</strong>x, nous tirerons<br />

— Je ne sais pas <strong>le</strong> nom de cet arbre, dit-il, tous un coup de fusil en l'ait. La fray<strong>eu</strong>r, au<br />

mais il nous donnera du lait. Di<strong>eu</strong> v<strong>eu</strong>il<strong>le</strong> que premier moment, sera tel<strong>le</strong> que nous pourrons<br />

nous en trouvions souvent.<br />

nous approcher et témoigner ensuite que nous<br />

De la pointe de son façao, il pratiquait une n'avons tiré que par réjouissance.<br />

large entail<strong>le</strong>. Le liquide qui s'échappa avait,<br />

en effet, la coul<strong>eu</strong>r du lait. Santos en but quelques<br />

gorgées pour donner confiance, puis il<br />

tendit <strong>le</strong> récipient. Adine venait de préparer <strong>le</strong> LS se remirent en route avec courage, Iran-<br />

café. Le lait végétal y fut mêlé et trouvé aussi chant <strong>le</strong>s lianes, coupant <strong>le</strong>s branches<br />

bon que <strong>le</strong> meill<strong>eu</strong>r lait des vallées suisses. I aiguës, luttant sans trêve contre <strong>le</strong> fourré.<br />

Omar préparait <strong>le</strong> repas, vidait l'oiseau, ali- Santos s'arrêtait. A des indices imperceptib<strong>le</strong>s,<br />

mentait <strong>le</strong> f<strong>eu</strong>, ce qui permit à Adine de faire, il évaluait l'approche de la vie humaine. Il<br />

avec Edmond et Santos, quelques pas autour du remarquait des choses qui auraient passé tota-<br />

campement et d'admirer de plus près la végé<strong>le</strong>ment inaperçues aux autres. U savait qu'il<br />

tation amazonienne.<br />

allait déboucher.<br />

— Nous trouverons de la vanil<strong>le</strong>, parmi ces Il fit signe aux hommes de préparer l<strong>eu</strong>r<br />

orchidées, dit Santos. De même <strong>le</strong>s palmiers fusil. De la main, il recommanda encore - <strong>le</strong><br />

nous fourniront <strong>le</strong> chou palmiste, <strong>le</strong> pain, <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce. En marchant, il ne faisait aucun bruit.<br />

vin, la noix de coco. Mais ils vont disparaître Il n'écrasait pas une brnncbette, et ses com-<br />

p<strong>eu</strong> à p<strong>eu</strong>, et ce sera notre plus grande perte. pagnons s'efforçaient de l'imiter.<br />

Auprès des palmiers, on est toujours à p<strong>eu</strong> près — Nous y sommes, souffla-t-il à l'oreil<strong>le</strong><br />

certain de ne pas mourir d'inanition,. d'Edmond.<br />

Avant qu'il fût nuit noire et sous la pluie J Le j<strong>eu</strong>ne homme, lui, ne Nw-ait rien. La<br />

Au plus profond des forêts de l'Amazone, une tribu farouche<br />

d'Indiens a en<strong>le</strong>vé une j<strong>eu</strong>ne blanche, Manoela. Les compagnons de<br />

la disparue se mettent à sa recherche sans se douter un instant des<br />

terrib<strong>le</strong>s aventures qui <strong>le</strong>s attendent.<br />

J<br />

forêt était aussi obscure. Rien n'annonçait la<br />

clairière.<br />

Mais, au bout de dix minutes, pas davantage,<br />

la lumière filtra sous <strong>le</strong>s branches. Santos redoubla<br />

de précautions Et, tout à coup, il<br />

s'élança, sauta dans l'espace libre, au mili<strong>eu</strong><br />

duquel étaient plusi<strong>eu</strong>rs « maloccas », grandes<br />

huttes circulaires, et déchargea son .fusil.<br />

Une minute plus tard, la salve éclatait ; et<br />

<strong>le</strong>s indigènes, hommes, femmes, enfants ventrus,<br />

étaient à genoux, criant grâce. Ils étaient<br />

tous persuadés que d'autres blancs arrivaient<br />

encore dans la forêt ; qu'ils étaient- entourés,<br />

que <strong>le</strong>s fusils allaient encore par<strong>le</strong>r, et que<br />

l'ennemi n'avait d'autres pensées que de<br />

couper <strong>le</strong>s têtes pour lés momifier et <strong>le</strong>s pendre<br />

chez lui. Mais Santos s'avança. Il parla. Les<br />

indigènes re<strong>le</strong>vèrent la tête. Ils n'avaient guère<br />

de vêt ements et étalaient tous cett e face large<br />

aux pommettes saillantes, aux y<strong>eu</strong>x bridés,<br />

pourvue d'une chevelure luxuriante, mais<br />

privée de barbe et de moustache. Us écoutèrent.<br />

Ils comprenaient. Et sur l<strong>eu</strong>rs faces<br />

revenait un sourhe. Quelques-uns se re<strong>le</strong>vèrent.<br />

Adine se serrait contre Edmond, p<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>se.<br />

Auguste ouvrit <strong>le</strong> paquetage de miroirs et<br />

de colliers.<br />

Il n'en fallut, pas plus pour muer la terr<strong>eu</strong>r<br />

en une familiarité trop grande. Les hommes<br />

durent repousser <strong>le</strong>s Indiens, <strong>le</strong>s tenir à distance<br />

un p<strong>eu</strong> plus rassurante.<br />

Santés parlait aux chefs. Il <strong>le</strong>m imposait<br />

une réunion en conseil, pour l<strong>eu</strong>r raconter <strong>le</strong><br />

motif de l<strong>eu</strong>r visite.<br />

Les cadeaux ayant fait tout <strong>le</strong> monde h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x,<br />

il s'assit au mili<strong>eu</strong> des guerriers et commença<br />

son récit. Il n'omit pas <strong>le</strong> vol de la<br />

j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> par une tribu ennemie, et la ruse<br />

qu'avaient employée <strong>le</strong>s coupab<strong>le</strong>s pour<br />

essayer de fairetuer<strong>le</strong>shabitantsdel'«aldeia»<br />

Les hommes poussaient des grognements de<br />

fur<strong>eu</strong>r. Us appelèrent <strong>le</strong>s autres membres de<br />

l'expédition et <strong>le</strong>s emmenèrent dans une des<br />

« maloccas » rondes, qui servaient de dem<strong>eu</strong>re<br />

commune à une cinquantaine d'individus.<br />

Et là, ils montrèrent l'horr<strong>eu</strong>r. Les têtes<br />

pendues, aux longs chev<strong>eu</strong>x luisants, aux<br />

lèvres cousues, têtes parfaites, mais dont la<br />

haut<strong>eu</strong>r tota<strong>le</strong>, du menton aux chev<strong>eu</strong>x,<br />

n'atteignait plus que de six à sept centimètres.<br />

— Les têtes de l<strong>eu</strong>rs ennemis, expliquait<br />

Santos. C'étaient des guerriers de la tribu que<br />

nous voulons punir.<br />

— Et c<strong>eu</strong>x-ci ne va<strong>le</strong>nt pas mi<strong>eu</strong>x, sans<br />

doute ? questionna Edmond.<br />

— Evidemment, mais ils nous seront uti<strong>le</strong>s.<br />

Revenu au conseil, il détailla l<strong>eu</strong>rs forces.<br />

Il offrit de démontrer la puissance des armes<br />

à f<strong>eu</strong>. Ii abattit un petit oiseau perché tout au<br />

haut d'un grand arbre. Les Indiens furent<br />

éblouis.<br />

Des guerriers revenaient de la rivière, déjà<br />

au courant de la nouvel<strong>le</strong> incroyab<strong>le</strong>. Us<br />

étaient encore moins vêtus que c<strong>eu</strong>x qui se<br />

reposaient à l'«aldeia». Il y <strong>eu</strong>t fina<strong>le</strong>ment<br />

autour des Européens plus de cent hommes<br />

valides, courts de tail<strong>le</strong> mais fortement<br />

musclés.<br />

Santos l<strong>eu</strong>r exposa crûment ce qu'il voulait.<br />

Il <strong>le</strong>s aiderait à se venger de l<strong>eu</strong>rs ennemis. Us<br />

reviendraient avec une col<strong>le</strong>ction de têtes sans<br />

précédent. Ils seraient désormais <strong>le</strong>s alliés<br />

des blancs, et par là tout <strong>le</strong> monde <strong>le</strong>s craindrait.<br />

Us recevraient, après l'expédition,<br />

autant de cadeaux qu'ils en avaient déjà. Les<br />

Indiens, « habillés d'un rayon de so<strong>le</strong>il », semblaient<br />

enthousiastes. Us demandèrent, pour<br />

la forme, de remettre l<strong>eu</strong>r réponse dans une<br />

h<strong>eu</strong>re<br />

Pendant ce temps, Santos fit établir <strong>le</strong> bivouac<br />

à l'extrémité de la clairière opposée<br />

aux « maloccas ». Il avait ses raisons pour ne<br />

pas se fier entièrement à ses nouveaux amis,<br />

et redoub<strong>le</strong>rait de vigilance.<br />

Après uns h<strong>eu</strong>re, <strong>le</strong> chef vint lui annoncer<br />

que la tribu acceptait et partirait <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain.<br />

Pour <strong>le</strong> subjuguer, Santos fit <strong>le</strong> sorcier à<br />

p<strong>eu</strong> de frais. U lança une fusée d'appel, alluma<br />

quelques allumettes, insensibilisa <strong>le</strong> bras du<br />

chef à la cocaïne, et l'assura qu'il pouvait se<br />

couper sans <strong>le</strong> sentir. A la fin, <strong>le</strong> chef se laissa<br />

convaincre, se fit une entail<strong>le</strong> séri<strong>eu</strong>se, et<br />

avoua, avec des cris de stupéfaction, qu'il<br />

n'avait éprouvé aucune doul<strong>eu</strong>r.<br />

Tous <strong>le</strong>s guerriers voulurent essayer, mais<br />

Santos coupa court. La provision d'anesthésiant.<br />

qui pouvait devenir des plus uti<strong>le</strong>s, menaçait<br />

d'y passer.<br />

— Maintenant, laissons-<strong>le</strong>s à l<strong>eu</strong>r toi<strong>le</strong>tte,<br />

dit <strong>le</strong> guide en entraînant ses compagnons.<br />

— L<strong>eu</strong>r toi<strong>le</strong>tte, bougonnait Maurice. Humi<br />

Ça ne semb<strong>le</strong> pas compliqué.<br />

— Vous verrez un p<strong>eu</strong> plus tard.<br />

En effet, avant la nuit, la tribu entière vint<br />

se faire admirer, avec de grands gestes bravaches.<br />

Lés guerriers étaient devenus horrib<strong>le</strong>s.<br />

De la tête aux pieds, ils s'étaient peints, imitant<br />

par des cerc<strong>le</strong>s grossiers des colliers et dés<br />

brace<strong>le</strong>ts. La noix géante du huito l<strong>eu</strong>r avait<br />

fourni un noir d'ivoire, et l'urucu un vermillon<br />

fantastique.<br />

C'étaient cent démons vomis de l'enfer.<br />

— Et ils p<strong>eu</strong>vent se laver, se baigner...<br />

Pas de danger que ça s'en ail<strong>le</strong> avant d<strong>eu</strong>x ou<br />

trois mois, assurait Santos.<br />

Le <strong>le</strong>ndemain, ayant laissé dix hommes à la<br />

garde du village, la troupe partit.<br />

— Al<strong>le</strong>z en avant, avait dit <strong>le</strong> chef avec une<br />

grande courtoisie.<br />

Mais Santos se méfiait. Il exigea de fermer<br />

la marche.<br />

— Cependant, ils ont tout intérêt à dem<strong>eu</strong>rer<br />

bien avec nous, observait Auguste.<br />

— Sauf <strong>le</strong> désir de s'emparer de nos sortilèges,<br />

et de s'attribuer <strong>le</strong>s pouvoirs magiques<br />

qu'ils nous supposent, et qui <strong>le</strong>â ont décides à<br />

nous suivre.<br />

— Alors ?...<br />

— Des alliés, tant que nous <strong>le</strong>s aurons à<br />

l'œil, et tant que <strong>le</strong>s autres ne seront pas<br />

morts, articula sèchement <strong>le</strong> mulâtre. Après,<br />

des ennemis terrib<strong>le</strong>s, contre <strong>le</strong>squels, soyezen<br />

sûrs, il faudra nous défendre.<br />

G<br />

•o o o-<br />

RA' E aux cent hommes qui marchaient<br />

devant, pieds nus, et qui semblaient se<br />

soucier des formidab<strong>le</strong>s épines, des lianes,<br />

des serpents, de toutes <strong>le</strong>s embûches du chemin,<br />

autant que nous de la poussière d'un bon<br />

tapis d'Orient, <strong>le</strong>s blancs n'avançaient pas<br />

avec trop de difficultés. Le sentier était ouvert<br />

devant <strong>eu</strong>x. Pour <strong>le</strong>s repas, il était entendu<br />

qu'ils recevraient, contre des. petits miroirs,<br />

de la farine de manioc dont <strong>le</strong>s Indiens emportaient<br />

toute une provision. La frugalité, mais<br />

pas la faim. Et <strong>le</strong>s trois bienh<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x jours de<br />

vivres restaient intacts.<br />

— Combien de jours faut-il pour atteindre<br />

<strong>le</strong>s ennemis ? avait demandé Santos.<br />

On lui avait répondu sept jours. Mais rien<br />

n'était certain, car à sept s'arrête la numération<br />

des sauvages.<br />

Adine supportait assez bien la fatigue, mais<br />

l'atmosphère étouffante, humide, moisie, de<br />

la forêt, pesait à sa nature. Aux haltes, el<strong>le</strong><br />

s'endormait, la tête sur l'épau<strong>le</strong> de son mari.<br />

— Et pendant ce temps-là, où est l'avion ?<br />

demandait Maurice.<br />

— Plus loin, faisait Auguste avec un geste<br />

vague. Il a atteint, lui, <strong>le</strong>s montagnes où il<br />

n'y a plus de forêts.<br />

— Et pour l'essence ?....<br />

— Je suppose qu'il a fait <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in à Boa<br />

Vista, et qu'il n'emporte que cette charge. H<br />

doit se ménager <strong>le</strong> retour... Cependant, ne<br />

nous y trompons pas. Une fois près de votre<br />

père, et dès que ses plans seront accomplis,<br />

il piquera, par l'Orénoque, droit sur la rive<br />

vénézuélienne. Un raid d'un ou d<strong>eu</strong>x jours.<br />

U était, donc possib<strong>le</strong> d'emporter assez d'hui<strong>le</strong><br />

et d'essence, en sacrifiant tant de choses<br />

dont nous avons besoin, nous autres...<br />

La troisième nuit fut horrib<strong>le</strong>. Malgré <strong>le</strong>s<br />

moustiquaires, <strong>le</strong>s vampires attaquèrent <strong>le</strong><br />

camp. Omar fut mordu. Chose étrange, <strong>le</strong>s<br />

Indiens, qui couchaient sur <strong>le</strong> sol, sans aucune<br />

protection, n'étaient pas inquiétés par <strong>le</strong>s<br />

terrib<strong>le</strong>s chauves-souris. Le matin, l'Arabe ne<br />

put presque pas se tenir debout. Il devait<br />

avoir perdu au moins un demi-litre de sang.<br />

Sur l'ordre de Santos, d<strong>eu</strong>x Indiens <strong>le</strong> portèrent.<br />

Le soir, il allait mi<strong>eu</strong>x, grâce à une ■<br />

plante que <strong>le</strong> chef indigène avait cherchée et<br />

dont il lui avait fait sucer <strong>le</strong>s f<strong>eu</strong>il<strong>le</strong>s.<br />

Un verre de « cachaça » acheva de <strong>le</strong> remettre...<br />

Pour lui redonner des forces, Maurice avait<br />

abattu quelques oiseaux dont la chair lui<br />

conviendrait mi<strong>eu</strong>x que <strong>le</strong> manioc.<br />

Et la marche continua.<br />

— Nous nous éloignons de notre père, murmurait<br />

Maurice.<br />

Auguste avait entendu.<br />

—, D a P rès la carte, oui. Mais d'après <strong>le</strong>s<br />

possibilités, <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s à vaincre, non. Au<br />

contraire... Au village que nous allons punir,<br />

je prendrai une provision de farine de manioc,<br />

bonne pour une semaine. Et, par là, nous<br />

aurons beaucoup gagné.<br />

Le chef n'avait pas menti. Au bout de sept<br />

jours, il donna des signes d'agitation. Le <strong>le</strong>ndemain<br />

aurait li<strong>eu</strong> l'attaque. Tout semblait<br />

démontrer que la tribu ennemie se croyait en<br />

sûreté. Les raviss<strong>eu</strong>rs devaient bien rire à la<br />

pensée que <strong>le</strong>s poursuivants allaient massacrer<br />

l'autre village... Ils échapperaient à toute vengeance.<br />

D'après ce que disait <strong>le</strong> chef, <strong>le</strong>s « maloccas » se<br />

trouvaient au bord d'une rivièie, et sur la rive<br />

où ils allaient arriver. L'important était .d'entourer<br />

<strong>le</strong>s huttes et la portion de terrain défrichée,<br />

de ne pas être découvert, et de s'élancer<br />

tous au même moment. Les-Indiens, pris au<br />

dépourvu, seraient tués sans se défendre. Ceci


LE 25 OCTOBRE 1931 iiiiiiiiiiiiiiriiiMîiiiiiiiiiiiiiiniiiiiititiiiijuiiiiinuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii .7 iiiiiiiitiiiMiiiiiiMiiuiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiii DIMANCIÎS-ILLU3TR2 numn<br />

est extraordinaire et détermine bien la mentalité<br />

de ces hommes primitifs, très vaillants,<br />

très solides et, au fond, très couards.<br />

Santos prit: à part <strong>le</strong> chef da ^expédition<br />

— Monsi<strong>eu</strong>r, lui dit-il, vous ne soupçonnez<br />

pas ce que sera la bataillé de demain. A tout<br />

prix, il faut empêcher votre femme de voir<br />

ça. Gardez-la sous <strong>le</strong> bois. N'intervenez pas...<br />

Je suis assez triste d'aill<strong>eu</strong>rs de ne pouvoir en<br />

aire autant aux autres, mais si vous vou<strong>le</strong>z<br />

sauvez la j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> blanche, vous ne serez pas<br />

de trop. Une fois l'attaque déc<strong>le</strong>nchée, <strong>le</strong>s<br />

. Indiens seront ivres de sang. Us ne penseront<br />

plus qu'à une chose : augmenter <strong>le</strong> nombre de<br />

têtes. Us b<strong>le</strong>sseront tout ce qui sera à l<strong>eu</strong>r<br />

portée, et, ne l'oubliez pas, tout b<strong>le</strong>ssé qui ne<br />

p<strong>eu</strong>t fuir est aussitôt décapité sur place, avec<br />

ce qu'on a sous la main, même avec des pierres<br />

aiguës.<br />

— C'est horrib<strong>le</strong>. Et nous ne permettrons<br />

pas...<br />

: — Si... Justement... Il faudra permettre.<br />

Nous immiscer à ce moment dans l<strong>eu</strong>r réjouissance,<br />

ce serait être massacrés aussitôt. Je<br />

vous <strong>le</strong> dis, ils seront déments. Et n'oubliez pas<br />

qu'ils ont l<strong>eu</strong>rs flèches empoisonnées.<br />

Edmond hocha la tête.<br />

— Nous... Des civilisés...<br />

— Monsi<strong>eu</strong>r, rappe<strong>le</strong>z-vous la fazenda B<strong>le</strong>ntao.<br />

Rappe<strong>le</strong>z-vous ce que doit avoir souffert<br />

la j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong>...<br />

Lorsque <strong>le</strong> chef, qui avait envoyé des éclair<strong>eu</strong>rs<br />

en avant, décida la halte, il fut interdit<br />

de faire du f<strong>eu</strong>. U fallait se contenter de fruits.<br />

H<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>sement, <strong>le</strong>s bananes croissaient à proximité.<br />

Santos fit pendre lés hamacs à une distance<br />

de la tribu plus grande qu'à l'ordinaire. Il<br />

avait surpris certains regards et n'avait déjà<br />

plus qu'une demi-confiance dans ses alliés.<br />

L'absence de foyer nécessitait une garde très<br />

sévère. U fut convenu que <strong>le</strong>s hommes se divi-<br />

El<strong>le</strong> sortit sans mot dire. El<strong>le</strong> pl<strong>eu</strong>rait, serrait<br />

<strong>le</strong>s mains convulsivement. El<strong>le</strong> tremblait<br />

de tout son être. Dehors, Auguste la détourna<br />

de l'horrib<strong>le</strong> spectac<strong>le</strong>. Santos la quittait pour<br />

prendre dans la « malocca » la farine de manioc<br />

et des fruits. Maurice regardait cel<strong>le</strong> qu'ils<br />

venaient de sauver. Les chev<strong>eu</strong>x épars sur <strong>le</strong>s<br />

épau'es, l'air hagard, el<strong>le</strong> était pointant encore<br />

bel<strong>le</strong>, admirab<strong>le</strong>ment bel<strong>le</strong>. Ses grands y<strong>eu</strong>x<br />

offraient la douc<strong>eu</strong>r, mais non sans énergie.<br />

Sa bouche petite avait un dessin pur. Manoela<br />

était de cel<strong>le</strong>s qu'on p<strong>eu</strong>t aimer jusqu'à la<br />

mort.<br />

Quant à ses vêtements, ce n'étaient qu'un<br />

chiffon, une loque, des lambeaux.<br />

— Al<strong>le</strong>z vite chez Edmond et sa femme, dit<br />

Auguste. D faut que je reste près de Santos.<br />

Les Indiens interrompaient l<strong>eu</strong>r ignob<strong>le</strong><br />

besogne pour regarder passer cette femme, et<br />

dans l<strong>eu</strong>rs yëux luisaient des sentiments qui<br />

inc'taient Maurice à la- plus grande circonspection.<br />

Mais quand <strong>le</strong> groupe <strong>eu</strong>t disparu sous <strong>le</strong>s<br />

arbres, ils se remirent aux apprêts de la fête,<br />

c'est-à-dire à décapiter l<strong>eu</strong>rs victimes. Des<br />

râ<strong>le</strong>s. Des hur<strong>le</strong>ments d'agonie. Rien ne <strong>le</strong>s<br />

émouvait. Us coupaient. Les cris se tairaient<br />

— Le tiraill<strong>eu</strong>r qui reparaît, dit-il. Je plains<br />

<strong>le</strong> bandit qui tombera dans ses mains.<br />

— Pl<strong>eu</strong>rez, disait doucement Adine à la<br />

j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong>. Tout ce que vous nous diriez, ce<br />

sont. vos larmes qui nous <strong>le</strong> disent. Pl<strong>eu</strong>rez<br />

longtemps. Après, vous serez si h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>se...<br />

Auguste défaisait <strong>le</strong> paquet de vêtements<br />

qu'on avait réservés à la prisonnière. Adine<br />

emmena sa nouvel<strong>le</strong> amie a quelques mètres.<br />

Au; bout de dix pas, la végétation de la forêt<br />

fermait jalousement une chambre. On était<br />

aussi tranquil<strong>le</strong> que dans un appartement du<br />

Ritz Carlton de New-York, à part <strong>le</strong>s serpents,<br />

<strong>le</strong>s araignées écrevisses et autres agréments<br />

de la forêt.<br />

Un quart d'h<strong>eu</strong>re plus tard, reparaissait,<br />

souriante, une admirab<strong>le</strong> j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong>, en costume<br />

d'exploratrice. Et el<strong>le</strong> tenait à la main<br />

un bon pisto<strong>le</strong>t automatique.<br />

Tout a coup, une idée vint à Maurice.<br />

Nous sommes flambés. Les Indiens ont<br />

dû trouver dans <strong>le</strong>s « maloccas » <strong>le</strong>s fusils volés<br />

chez mademoisel<strong>le</strong>.<br />

Santos sourit d'un air entendu avec Auguste.<br />

— Pas moyen de <strong>le</strong>s empêcher de prendre<br />

<strong>le</strong> butin, dit-if, et <strong>le</strong>s fusils sont maintenant ce<br />

qui <strong>le</strong>s tente <strong>le</strong> plus, mais nous avons fait <strong>le</strong><br />

disaient toute l<strong>eu</strong>r reconnaissance, et ce<br />

regard lui était très doux. Il avait, lui. envia,<br />

non de pl<strong>eu</strong>rer, mais de crier joy<strong>eu</strong>sement. U<br />

trouvait l'aventure admirab<strong>le</strong>, et la réussite<br />

de l<strong>eu</strong>r premier plan ne faisait-il pas augurer<br />

sp<strong>le</strong>ndidement du second ?"... Demain, ils se<br />

remettraient en route vers l<strong>eu</strong>r père...<br />

— Car nous partons demain, n'est-ce pas ?<br />

demanda t-il.<br />

— Ce soir même, si nous <strong>le</strong> pouvions, mais<br />

ce sera impossib<strong>le</strong>. Nos alliés se mettraient<br />

à notre poursuite, et dans la forêt ils sont si<br />

habi<strong>le</strong>s, si forts, qu'avec l<strong>eu</strong>rs sarbacanes, et<br />

malgré nos fusils, c'est nous qui écoperions...<br />

« Or, nous avons vu ce que signifie, sous<br />

cette latitude, <strong>le</strong> verbe écoper. »<br />

— U faut donc attendre. J'irai p<strong>eu</strong>t-ê'.re à<br />

la fête. Vous <strong>le</strong>s tiendrez sous vos fusils. Demain<br />

matin, au plus tard, il faudra, je pense,<br />

l<strong>eu</strong>r infliger une <strong>le</strong>çon. U ne sera pas mauvais<br />

d'aill<strong>eu</strong>rs qu'après l<strong>eu</strong>r fuite, <strong>le</strong>s habitants du<br />

village trouvent chez <strong>eu</strong>x quelques cadavres de<br />

l<strong>eu</strong>rs ennemis. Cela nous évitera sans doute<br />

des représail<strong>le</strong>s.<br />

Santos revenait près d'<strong>eu</strong>x.<br />

— Les «ubas» sont au sud du village,d ; .t-il.<br />

Venez. Nous monterons chacun dans une<br />

embarcation. C<strong>eu</strong>x qui ne savent pas <strong>le</strong>s<br />

manier se cramponneront à cel<strong>le</strong>s de M. Maurice<br />

et à la mienne. U manque une « uba » pour<br />

tous. Mademoisel<strong>le</strong> devra monter dans cel<strong>le</strong><br />

d'Omar.<br />

Justement, celui-ci reparaissait. U était<br />

joy<strong>eu</strong>x et gloussait ses « youyou » nationaux.<br />

— D'où viens-tu ? lui jeta Auguste.<br />

— J'ti ai crivi mie crapi<strong>le</strong>, répondit placidement<br />

l'Arabe. Y en avait pas bon. Alors,<br />

kif kif dans <strong>le</strong>s tranchées, ti comprends...<br />

seraient en d<strong>eu</strong>x rô<strong>le</strong>s. Auguste et Santos,<br />

mis <strong>le</strong>s trois autres, moins expérimentés que<br />

Îe Brésilien.<br />

— On ne sait jamais, répétait celui-ci. J'ai<br />

vu tant de coups de traîtrise chez <strong>le</strong>s Indiens<br />

de l'Amazone.<br />

Le chef indien ressentait une joie sans mélange.<br />

Les rapports de ses hommes lui signalaient<br />

la parfaite sécurité du village. On ne<br />

B'y gardait pas.<br />

La nuit parut horrib<strong>le</strong>ment longue aux<br />

blancs. Nul ne dormit. El<strong>le</strong> se passa toutefois<br />

sans incidents. Les alliés n'essayèrent pas de<br />

troub<strong>le</strong>r <strong>le</strong> repos.<br />

Mais <strong>le</strong> matin, de nouveau, Santos et Auguste<br />

surprirent des regards qui l<strong>eu</strong>r donnèrent<br />

a réfléchir.<br />

— Après la victoire, dit <strong>le</strong> Brésilien, nous<br />

aurons mail<strong>le</strong> à partir avec ces chers amis...<br />

Le jour filtrait a travers <strong>le</strong>s cimes des arbres.<br />

Le chef vint avertir <strong>le</strong>s hommes que <strong>le</strong> moment<br />

approchait. Il demanda aux blancs de marcher<br />

derrière, car l<strong>eu</strong>rs souliers, en faisant craquer<br />

une branche, pourraient domier l'éveil. Santos<br />

lui rappela la promesse de ne pas toucher à la<br />

j<strong>eu</strong>ne femme prisonnière et lui fit donner<br />

l'ordre à ses guerriers de ne pas la b<strong>le</strong>sser.<br />

Il attendit donc trois minutes, que <strong>le</strong> gros<br />

se fût mis èh marche. Us étaient une centaine,<br />

et-l<strong>eu</strong>rs pieds ne produisirent pas <strong>le</strong> moindre<br />

bruit.<br />

— Us sont extraordinaires, vraiment, dit<br />

Santos à voix basse. Us ont des défauts horrib<strong>le</strong>s,<br />

mais c'est la vie sauvage qui <strong>le</strong>s y<br />

force. Si nous vivions ici, nous l<strong>eu</strong>r ressemb<strong>le</strong>rions<br />

; nous serions vol<strong>eu</strong>rs, assassins, sans<br />

loyauté et sans pitié...<br />

Comme il était convenu, Edmond dem<strong>eu</strong>ra<br />

en arrière, avec sa femme. Chacun avait <strong>le</strong>s<br />

revolvers prêts à tirer.<br />

Santos, lui, avait retiré ses chaussures et<br />

marchait sur <strong>le</strong>s talons du dernier sauvage. U<br />

fut auprès d'<strong>eu</strong>x lorsqu'ils débouchèrent soudain<br />

en p<strong>le</strong>ine lumière, devant une rivière<br />

large de trois cents mètres et quelques huttes — J'ti ai crivi une crapi<strong>le</strong>. Y en avait pas bon. Alors, kif kif dans <strong>le</strong>s tranchées, ti comprends..<br />

misérab<strong>le</strong>s. Uss'étaient élancés en poussant des<br />

cris de guerre. Entre <strong>le</strong>s huttes, des hommes bien, quand la tête serait séparée du tronc... tour des huttes... et nous avons, nous, ramassé<br />

et des femmes vaquaient. Les ennemis furent D'autres pillaient <strong>le</strong>s « maloccas », et tous <strong>le</strong>s tout ce qu'el<strong>le</strong>s pouvaient contenir de poudre<br />

6ur <strong>eu</strong>x avant qu'ils <strong>eu</strong>ssent pu chercher à fuir objets qui avaient été volés chez <strong>le</strong>s B<strong>le</strong>ntao et de cartouches...<br />

ou à saisir une arme. Tous furent abattus, tués passèrent à d'autres vol<strong>eu</strong>rs.<br />

Au même moment, <strong>le</strong> chef apparaissait. Il<br />

ou b<strong>le</strong>ssés, en quelques secondes. Le reste<br />

tenait un fusil de chasse à d<strong>eu</strong>x coups. En<br />

du village était déjà en fuite. Par terre gisaient<br />

vain, il s'efforçait d'en tirer <strong>le</strong> bruit de ton-<br />

une vingtaine de corps, et cette moisson de<br />

nerre qu'il avait entendu.<br />

têtes parut suffisante aux Indiens.<br />

ORSQUE Santos et Auguste revinrent auprès — Pourquoi ? demanda-t-il à Santos.<br />

D'aill<strong>eu</strong>rs, ils en espéraient d'autres.<br />

de l<strong>eu</strong>rs amis, <strong>le</strong> mulâtre fut surpris de — Parce que vous ne possédez pas <strong>le</strong> pou-<br />

— Us ne redoutent pas de retour offensif, L voir <strong>le</strong> chef qui l'attendait.<br />

voir magique, répondit <strong>le</strong> mulâtre.<br />

expliqua Santos à Auguste qui arrivait près — Que nous v<strong>eu</strong>t-il ? questionna Edmond. — Essayez... demanda <strong>le</strong> sauvage.<br />

de lui. Ils ont ici toutes <strong>le</strong>s armes de la tribu. Santos écouta l'explication du sauvage. Santos saisit l'arme, l'examina, se retourna,<br />

Us s'élançaient dans <strong>le</strong> village. Chaque blanc Celui-ci insistait pour que tous <strong>le</strong>s blancs fit quelques signes cabalistiques destinés à<br />

ouvrait une « malocca », inspectait l'intéri<strong>eu</strong>r. Ce prissent part, sans exception, aux danses et cacher qu'il introduisait une cartouche prise<br />

fut Maurice qui découvrit Manoela B<strong>le</strong>ntao. aux rites qui accompagneraient la préparation dans sa ceinture, visa une sorte d'écur<strong>eu</strong>il,<br />

La pauvre j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> se tapissait dans des fêtes.<br />

tira, et la bête tomba de l'arbre.<br />

l'ang<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus obscur. El<strong>le</strong> savait que cette — Mes amis ne p<strong>eu</strong>vent pas, répondit <strong>le</strong> — U faut être un p<strong>eu</strong> sorcier, dit-il en<br />

batail<strong>le</strong>, c'était la mort, décapitée vive, ou un Brésilien d'un ton sec. Nous viendrons, parce rendant l'arme au chef. Or, tu ne l'es pas. Ce<br />

autre esclavage.<br />

que nous sommes vos alliés, mais nous ne n'est pas de ma faute.<br />

Le j<strong>eu</strong>ne homme dut lui re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> front, en serons que d<strong>eu</strong>x.<br />

L'Indien lui lança un mauvais regard et s'en<br />

disant :<br />

Le chef essaya toute son éloquence. En fut, en pliant <strong>le</strong>s genoux.<br />

— Sefibrita... Vous êtes sauvée... s'abstenant, ils déplairaient aux gens de sa — Ceci m'amène à vous dire une chose,<br />

Alors, s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment, el<strong>le</strong> osa regarder. El<strong>le</strong> tribu. Us auraient l'air de ne pas <strong>le</strong>s aimer, de reprit <strong>le</strong> guide. Voici des provisions pour rem-<br />

poussa un cri sauvage, un cri de folie. La joie <strong>le</strong>s mépriser.<br />

placer la charge de vêtements qu'on a donnée<br />

était sur <strong>le</strong> point de la tuer.<br />

Ce sauvage ne manquait pas de dia<strong>le</strong>ctique. a M<br />

— Nous avons appris, par hasard, votre — Non. J'ai dit d<strong>eu</strong>x, c'est tout, répondit<br />

enlèvement, dit rapidement Maurice pour <strong>le</strong> guide.<br />

briser la première émotion de la prisonnière. Et il poussa <strong>le</strong> chef vers la clairière.<br />

Nou: nous sommes mis à la poursuite des Manoela était dans <strong>le</strong>s bras d'Adine. La<br />

Indiens... Votre père a été averti par des j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> avait essayé de témoigner à ses sau-<br />

hommes de votre fazenda que nous avons v<strong>eu</strong>rs tout son élan de recomiaissance, son<br />

rencontrés .. U né doit plus s'inquiéter... Et bonh<strong>eu</strong>r infini, mais ses paro<strong>le</strong>s la ramenaient<br />

vous échappez à ces démons.<br />

aux souffrances endurées, et la faisaient trem-<br />

A l'entrée de la «malocca » apparaissaient <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>r d'effroi. El<strong>le</strong> s'abîmait dans de nouveaux<br />

autres membres de l'expédition. La pauvre sanglots.<br />

j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> se <strong>le</strong>va. El<strong>le</strong> tendit <strong>le</strong>s bras, ët — C'ti crapi<strong>le</strong>. Y en a bisoin y tuer un,<br />

éclata an sanglots, incapab<strong>le</strong> de prononcer glapit soudain Omar.<br />

une paro<strong>le</strong>.<br />

Et il disparut sous <strong>le</strong>s fourrés, dans la direc-<br />

.— U y a parmi nous uns femme... Venez tion qu'avaient prise <strong>le</strong>s fuyards. ,<br />

près d'el<strong>le</strong>...<br />

1 Auguste haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s.<br />

l<strong>le</strong> LA petite troupe se mit en marche, obliquant<br />

à gauche, de façon à gagner plus<br />

au sud. Ils parvinrent ainsi à l'extrême<br />

limite de la clairière et de la.plantation. Les<br />

«ubas» gisaient sur <strong>le</strong> sab<strong>le</strong>.<br />

A d<strong>eu</strong>x cents mètres, <strong>le</strong>s sauvages ne s'occupaient<br />

plus d'<strong>eu</strong>x. Ils avaient allumé de grands<br />

f<strong>eu</strong>x, et tout en se gardant, chose rare, ils préparaient<br />

tout pour réduire et momifier <strong>le</strong>s<br />

têtes.<br />

— H<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>sement, ils ne pensent pas à nous,<br />

fit Santos. Pour l'instant, savez-vous ce qu'ils<br />

font ?... Us incisent la peau du crâne, depuis<br />

<strong>le</strong> nez jusqu'au cou. Us la retirent adroitement<br />

de chaque côté, comme une pelure d'orange,<br />

font quelques autres incisions pour l'aider, et<br />

parviennent à en<strong>le</strong>ver la boîte crânienne,<br />

entière, sans qu'il y reste attaché autre chose<br />

que la langue et <strong>le</strong>s y<strong>eu</strong>x.<br />

— Horr<strong>eu</strong>r I...<br />

— Alors, ils vont recoudre <strong>le</strong>s d<strong>eu</strong>x côtés<br />

de la coupure, refermer la tête si bien évidée.<br />

La section du cou va l<strong>eu</strong>r servir s<strong>eu</strong><strong>le</strong>. Car ils<br />

cousent aussi la bouche.<br />

— Passons vite...<br />

Les audaci<strong>eu</strong>x voyag<strong>eu</strong>rs étaient déjà dans<br />

<strong>le</strong>s barques minuscu<strong>le</strong>s. Maurice et Santos<br />

firent traverser <strong>le</strong>s trois cents mètres, tirèrent<br />

<strong>le</strong>s « ubas » sur <strong>le</strong> rivage et commencèrent à établir<br />

<strong>le</strong> camp.<br />

Sur l'autre rive, il y <strong>eu</strong>t alors un remueménage.<br />

Les sauvages avaient d'abord pensé<br />

que <strong>le</strong>s blancs chassaient. Ils ne <strong>le</strong>s soupçonnaient<br />

pas de méfiance.<br />

Le chef s'avança au bord de l'eau et l<strong>eu</strong>r<br />

cria de revenir.<br />

— Non, répondit Santos. Vous avez ce<br />

qu'il vous fallait. Nous aussi. Nous devons<br />

continuer notre route de ce côté. A notre<br />

retour, nous repasserons chez vous, et nous<br />

aurons encore des cadeaux pour tous...<br />

Sans ostentation, <strong>le</strong>s hommes s'étaient<br />

approchés et maniaient l<strong>eu</strong>r fusil. Le chef<br />

comprit que ses alliés se défendraient, et il<br />

n'insista pas. Mais, revenu près de ses guerriers,<br />

il <strong>le</strong>s rassembla et <strong>le</strong> palabre fut long. Us<br />

décidaient l<strong>eu</strong>r plan d'attaque. Il l<strong>eu</strong>r fallait<br />

<strong>le</strong>s têtes de ces hommes et <strong>le</strong>s d<strong>eu</strong>x femmes<br />

vivantes. Us retournèrent enfin à l<strong>eu</strong>rs f<strong>eu</strong>x,<br />

sur <strong>le</strong>squels chauffaient des pots de terre cuite.<br />

De loin, <strong>le</strong>s blancs suivaient l<strong>eu</strong>rs occupations<br />

rituel<strong>le</strong>s. A part, d'autres sauvages commençaient<br />

à chauffer du sab<strong>le</strong> et des pierres plates.<br />

— Us viennent de nous condamner à mort,<br />

disait Santos à ses compagnons assis à ses côtés.<br />

Manoela et Adinè etaietit dem<strong>eu</strong>rées près<br />

des hamacs. El<strong>le</strong>s avaient tant à se dire ; la<br />

femme d'Edmond ne devait-el<strong>le</strong> pas être la<br />

consolatrice ? Ne fallait-il pas rendre à ce<br />

pauvre cœur angoissé <strong>le</strong> calme et la confiance,<br />

fui faire admettre <strong>le</strong> mirac<strong>le</strong>, auquel, par<br />

moments, el<strong>le</strong> ne croyait pas ?...<br />

Maurice et Edmond reclamaient de l<strong>eu</strong>r<br />

guide l 'explication du rite qui s'accomplissait<br />

sous l<strong>eu</strong>rs y<strong>eu</strong>x. Maintenant, <strong>le</strong>s sauvages commençaient<br />

une danse échevelée, autour des<br />

crânes. Le chef vint encore crier que <strong>le</strong>s blancs<br />

devaient venir auprès d'<strong>eu</strong>x, qu'ils l'avaient<br />

promis. Santos, tranquil<strong>le</strong>ment, se dégagea<br />

de cette paro<strong>le</strong>.<br />

Une flèche est trop vite enfoncée dans <strong>le</strong><br />

cœur, dit-il.<br />

B<strong>le</strong>ntao. U ne faut pas moisir ici. Le — Enfin, que font-ils ?<br />

chef, tout à l'h<strong>eu</strong>re, insistait pour que nous Us célèbrent î<strong>eu</strong>r victoire auprès des<br />

prenions part aux fêtes qui vont se dérou<strong>le</strong>r. têtes conquises. Voyez. La danse finit. Ils<br />

Si nous acceptions, nous serions vite tués et prennent <strong>le</strong>s ci ânes et <strong>le</strong>s lancent dans la<br />

décapités. U faut, au contraire, <strong>le</strong>s tenir sous rivière. Us <strong>le</strong>s injurient et l<strong>eu</strong>r souhaitent<br />

la menace de nos armes... Et avoir devant mil<strong>le</strong> morts. C'est à présent que commence<br />

nous une défense naturel<strong>le</strong>. J'ai découvert <strong>le</strong>s <strong>le</strong> plus curi<strong>eu</strong>x. Regardez <strong>le</strong>s hommes qui se<br />

« ubas » des sauvages. El<strong>le</strong>s sont encore à l'eau. tiennent près des marmites. Us surveil<strong>le</strong>nt la<br />

Il faut <strong>le</strong>s prendre, <strong>le</strong>s mener sur l'autre rive. cuisson des têtes. U faut <strong>le</strong>s retirer juste avant<br />

Là s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment, nous aurons une sûreté relative. l'ébuhition, autrement <strong>le</strong>s chev<strong>eu</strong>x tombe-<br />

La position est bonne, semb<strong>le</strong>-t-il, pour orgaraient. Si vous voyiez l'infect bouillon que ça<br />

niser <strong>le</strong> camp. Us ne traverseront pas cette fait... U sort de ces têtes une quantité da<br />

rivière, s'ils ont p<strong>eu</strong>r des piranhas. Dans <strong>le</strong> graisse...<br />

cas contraire...<br />

— Mais après ?<br />

D'instinct, Maurice se mit près de cel<strong>le</strong> qu il (Lire la suite, page 14, f colonne.)<br />

avait sauvée. Les y<strong>eu</strong>x ds la jeûna fil<strong>le</strong> lui


m....... DIMANCHE-ILLUSTRE .......M........... ■.,..n..u.u.i.....i.n..nii l ii.iii...\ yp<br />

ETALAGE..1 TlEt\S. ATTRAPE/^ ^<br />

"?—■ ^ 1 MM ., /.r-<br />

Copyright par Dimanche-Illustré, Chicago Tribune.<br />

/ALLOHS<br />

' VOIR LA<br />

SAPRISTI*'.<br />

HAIS ON Dlîtr\lT<br />

quE. CE.ST<br />

ÇASTON.-..<br />

TENEZ LE VOILAll<br />

TU HEVEVX<br />

FflOVSSÀROMD TE.BAT-<br />

TRE AVEC HOUSl<br />

vw.! JE NE NE<br />

5ATS PA*> ANEC<br />

Ots çAnuSS<br />

connt vous M<br />

PASSE, SIFHJWTIW A,<br />

—J PRESENT<br />

rVEXPuquER<br />

AVEC LUI.M pi<br />

s*:<br />

ILDIT^VE HOUSN<br />

SOMMES <strong>DE</strong>S J<br />

OUl\ÏEV\\b\E|l.<br />

Ott POURRIT<br />

LUI .FA\RE ^Et\-<br />

COHTRER CETïE<br />

GRAN<strong>DE</strong>. &RUTE<br />

"tÇE. qKSTOHU<br />

pA'HÎAW! BEAU<br />

KS3 ej<br />

NERLEUTVDIS tfUE<br />

TU N'As PAS PEUR<br />

<strong>DE</strong>MOlUHEinlVlEHS^nAlS,<br />

PAR \CI!!« mr^T^°H5\EUR<br />

IP^1<br />

ET VOILA<br />

CE. quE J'EN<br />

Al FAIT <strong>DE</strong>.<br />

VOTRE CjASTOM^<br />

Imployez <strong>le</strong> liquide ininflammab<strong>le</strong>!


F. P^J F N T S ■'■■■■IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMII1IIIIIIIIIIIIII1II1I1IIIIIIIIIIIIIU1I1II1IIIMIIIIII1IIIIIIIIHI 9 IIHIIIIIIIUIIIHlllllll|lllllllilllll.llUI|llîll«lllHlilMH 11111111:111 {111111111 DIMÀN CHE-ÎLL US TR£ I1IIIW<br />

ENCORE<br />

/VÔÎcl DÉJÀ<br />

SôN COURAGE,<br />

TOMBÉ !..ÇA,<br />

N'A PAS ÉTÉ '<br />

LONG...<br />

AOUEL".<br />

PARES- N<br />

S EUX,TOUT)<br />

<strong>DE</strong> MÊME!;<br />

71<br />

^œp»AN<br />

IL AVAIT<br />

[TANT O'AR<br />

I<strong>DE</strong>UR QOAMO<br />

B^LE Ré(ViMEM<br />

I PASSAIT. 1<br />

"<br />

(POUR MOÏ ,C<br />

UN ANCIEN CHEVAL<br />

PE L'ARMEE


fssiiiin DIMANCHE-ILLUSTRÉ "" ' lïiïniïiifiiïirfi iiiiiiimiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiimii M) iiiiiiiiiiniMiiiiiiiiiiimiiniiiimiiiMimiiiiiniiiinniMMi.1111111 lillimmi LE 25 OCTOBRE 1931 iiiiiiili<br />

JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />

Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s essentiel<strong>le</strong>s de la<br />

ponctuation ?<br />

I A ponctuation «st la traduction extéri<strong>eu</strong>re des<br />

fr 1 tapports logiques qui unissent <strong>le</strong>s différentes parties<br />

de la phrase. Bien qu'aujourd'hui el<strong>le</strong> nous paraisse<br />

indispensab<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> n'a pas toujours existé. Le grammairien<br />

Aristophane, de Byzance, qui vivait au<br />

u" sièc<strong>le</strong> avant Jésus-Christ, fut <strong>le</strong> premier à imaginer<br />

un système de ponctuation qui fut enseigné dans <strong>le</strong>=<br />

éco<strong>le</strong>s, mais ne passa pas dans la pratique. On n'a qu'à<br />

voir <strong>le</strong>s manuscrits des aut<strong>eu</strong>rs latins. Non s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment il<br />

n'y a pas de ponctuation, mais la séparation des mots<br />

est purement illusoire.<br />

C'est s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment à partir du vu e sièc<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s mots<br />

sont nettement séparés et au rx e sièc<strong>le</strong> qu'apparaît la<br />

ponctuation, mais très irrégulièrement. Le Pentat<strong>eu</strong>que<br />

de Lyon, du VI E sièc<strong>le</strong>, en oncia<strong>le</strong>s, a déjà des points, et<br />

des points-virgu<strong>le</strong>s.<br />

Au xni° sièc<strong>le</strong>, on trouve encore des manuscrits sans<br />

ponctuation. Au XVI E sièc<strong>le</strong>, eUe est p<strong>le</strong>inement en<br />

usage, avec encore quelques incertitudes. Montaigne,<br />

par exemp<strong>le</strong>, écrit (Essais, livre II, chapitre premier) :<br />

« C<strong>eu</strong>lx qui s'exercent à contrerool<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s actions<br />

humaines, ne se tr<strong>eu</strong>vent en aulcune partie si empêchez...<br />

etc. t<br />

Il est évident que cette virgu<strong>le</strong>, entre <strong>le</strong> sujet et <strong>le</strong><br />

verbe, sans qu'il y ait d'incidente, est absolument<br />

déplacée.<br />

Le point est <strong>le</strong> signe de ponctuation <strong>le</strong> plus important.<br />

II marque la fin d'une phrase, complète au point de vue<br />

du sens et au point de vue grammatical. Lorsque la<br />

phrase est complète grammatica<strong>le</strong>ment, mais que <strong>le</strong><br />

sens continue, on met un point-virgu<strong>le</strong>.<br />

— Preneh ces cent écus ; gardez-<strong>le</strong>s avec soin.<br />

(L. F. vin, 2.)<br />

Mais il ne serait pas incorrect, grammatica<strong>le</strong>ment, de<br />

mett re un point.<br />

La règ<strong>le</strong> est la même pour <strong>le</strong> point d'interrogation<br />

et <strong>le</strong> point d'exclamation. Ils terminent une phrase<br />

complète, avec l'intention, la nuance, exprimée par<br />

chacun d'<strong>eu</strong>x.<br />

Les points de suspension indiquent une interruption,<br />

une hésitation, ou une lacune dans <strong>le</strong> texte. Le d<strong>eu</strong>xpoints<br />

amène une explication, une citation : (voyez justement)<br />

:<br />

Bornons ici cette carrière :<br />

Les longs ouvrages me font p<strong>eu</strong>r.<br />

(L. F. VI. Epilogue.)<br />

Le d<strong>eu</strong>xième vers donne la raison du premier. Mais,<br />

grammatica<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> d<strong>eu</strong>x-points, comme <strong>le</strong> pointvirgu<strong>le</strong><br />

et <strong>le</strong> point, termine une phrase complète. —<br />

G. <strong>DE</strong> LAUTREC.<br />

^><br />

Quand a li<strong>eu</strong> l'examen pour <strong>le</strong> certificat<br />

d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire<br />

municipal et de bibliothécaire universitaire?<br />

NE session d'examen pour l'obtention du certificat<br />

U d'aplitude aux fonctions de bibliothécaire municipal<br />

et de bibliothécaire universitaire s'ouvrira, à<br />

Paris, <strong>le</strong> mercredi io décembre 1931.<br />

Les candidats doivent produire un acte de naissance,<br />

un curriculum vitce, un certificat de stage.<br />

Les épr<strong>eu</strong>ves comportent : i° l'examen des travaux<br />

intéri<strong>eu</strong>rs, titres et services des candidats ; 2° une<br />

(pr<strong>eu</strong>ve écrite comprenant une composition sur des<br />

questions de bibliographie généra<strong>le</strong> et d'administration<br />

■ d'une bibliothèque municipa<strong>le</strong> ; 3" l'analyse d'une prélace<br />

écrite en latin.ou dans une des langues vivantes<br />

que <strong>le</strong> candidat aura déclaré connaître ; 40 la rédaction<br />

de répertoires bibliographiques ; 50 la transcription<br />

.d'un texte latin et d'un texte français empruntés à d<strong>eu</strong>x<br />

manuscrits. L'épr<strong>eu</strong>ve ora<strong>le</strong> comprend des interrogations<br />

sur la bibliographie et <strong>le</strong> service des bibliothèques<br />

municipa<strong>le</strong>s.<br />

Les inscriptions ont li<strong>eu</strong> du 5 au 20 novembre, au<br />

ministère de l'Instruction publique-<br />

Ce que sont 'es inscrits maritimes ?<br />

régime des inscrits maritimes remonte à l'époque<br />

LE<br />

de Colbert ; <strong>le</strong> premier, il <strong>eu</strong>t l'idée d'enrô<strong>le</strong>r d'une<br />

laçon obligatoire <strong>le</strong>s navigat<strong>eu</strong>rs professionnels pour<br />

ie service des bâtiments de guene. Ce régime a p<strong>eu</strong><br />

lhangé depuis lors. Tout marin qui totalise à sa majorité<br />

dix-huit mois de navigation est, d'office, inscrit<br />

maritime. Au bout de vingt-cinq ans de navigation, il<br />

lura droit à une pension que lui versera la«eaisse des<br />

pens de mer. En revanche, <strong>le</strong>s inscrits maritimes sont<br />

istreints à servir dans la flotte de guerre pour une<br />

durée qui est, aujourd'hui, fixée à d<strong>eu</strong>x ans. Ce laps de<br />

temps compte d'aill<strong>eu</strong>rs pour l<strong>eu</strong>r pension. Ce système<br />

a l'avantage de doter la marine militaire d'un cadre<br />

tolide de gens connaissant bien la navigation et rompus<br />

LUX choses de la mer.<br />

-e» «=*<br />

Quel est <strong>le</strong> poids du cerveau humain?<br />

I E cerveau constitue la partie la plus volumin<strong>eu</strong>se<br />

'—' de la matière cérébra<strong>le</strong>, nommée encépha<strong>le</strong>,<br />

contenue dans la boîte crânienne. Cette matière cérébra<strong>le</strong><br />

ayant un poids moyen de 1.360 à 1.400 grammes<br />

UN TRESOR<br />

EST CACHÉ<br />

LA-<strong>DE</strong>D<strong>ANS</strong><br />

Ce trésor, c'est la beauté que vous<br />

trouverez dans un tube de Velouty<br />

de Dixor, <strong>le</strong> produit qui s<strong>eu</strong>l<br />

remplace la crème et la poudre.<br />

liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiîiiiiiiïiiiitn iiiiiiuiiniiiMiïiiiiiiînitiifiiiiiiiiMiiiiiuiilny|<br />

| Cette rubrique est ouverte à tous nos <strong>le</strong>ct<strong>eu</strong>rs. El<strong>le</strong> l<strong>eu</strong>r permettra de se |<br />

1 tenir en contact constant avec l<strong>eu</strong>r journal, qui <strong>le</strong>s renseignera volontiers §<br />

1 sur tous <strong>le</strong>s faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou |<br />

1 pratique; mais un délai assez long p<strong>eu</strong>t s'écou<strong>le</strong>r avant l'insertion des |<br />

I réponses, et nous restons naturel<strong>le</strong>ment juges de l<strong>eu</strong>r opportunité. §<br />

âmuiUHii 1 iiiiîii|iiiiiiiimiiiHBiiiiiiiiuiiiiiiniiiiiiii»iiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinuiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiuS<br />

pour un Européen, <strong>le</strong> cerveau, à lui s<strong>eu</strong>l, y entre environ<br />

pour 1.200 à 1.250 grammes chez l'homme et 1.150 à<br />

1.200 grammes chez la femme. Par exception, l'encépha<strong>le</strong><br />

de Cuvier pesait 1.828 grammes, celui deBismark,<br />

1.807 grammes, celui de Kant, 1.624 grammes, et celui<br />

de Schil<strong>le</strong>r, 1.596 grammes.<br />

Quel<strong>le</strong> est la quantité d'eau qui entre dans<br />

la composition du lait?<br />

A proportion d'eau entrant dans la composition<br />

L d'un lait varie avec la nature de celui-ci. Voici<br />

dès nombres relatifs à un litre de lait : vache (876 gr.<br />

chèvre (873.gr.), brebis (816 gr.), ânesse (896 gr.),<br />

jument (913 gr.)* lama (866 gr.), femme (874 gr.).<br />

Lorsqu'on soupçonne que du lait est mouillé, <strong>le</strong><br />

meill<strong>eu</strong>r moyen de s'en assurer consiste à faire analyser<br />

ce lait par un laboratoire municipal.<br />

,C> O 4><br />

Comment acquérir propriété en premières<br />

mains ou obtenir une concession gratuite<br />

en Algérie ?<br />

/~"HAQUE année, dans <strong>le</strong> but de compléter <strong>le</strong> p<strong>eu</strong>p<strong>le</strong>-<br />

^ ment do l'Algérie, l'Administration fait choix de<br />

territoires qu'el<strong>le</strong> relie par des routes aux centres<br />

voisins. El<strong>le</strong> y amène l'eau potab<strong>le</strong> et d'irrigation,<br />

procède à la construction des bâtiments publics qui<br />

sont ie noyau obligé d'un village et organise <strong>le</strong>s services<br />

administratifs, scolaires et médicaux. Puis el<strong>le</strong> morcel<strong>le</strong><br />

en lots qui comprennent, en général : un terrain à bâtir<br />

à l'intéri<strong>eu</strong>r du village, et sur <strong>le</strong> territoire du dit, des<br />

terrains à cultures loca<strong>le</strong>s variées. Ainsi se créent des<br />

propriétés de superficies moyennes comprise entre<br />

60 et 100 hecteres, certaines pouvant dépasser 200 hectares.<br />

Ces propriétés sont : 1° soit vendues à bureau<br />

ouvert ; 2 0 soit concédées à titre gratuit.<br />

Pour <strong>le</strong>s ventes à bureau ouvert, <strong>le</strong>s acquér<strong>eu</strong>rs,<br />

obligatoirement Français ou Européens, natifs ou<br />

naturalisés, chefs de famil<strong>le</strong> et jouissant de l<strong>eu</strong>rs droits<br />

civils, p<strong>eu</strong>vent échelonner l<strong>eu</strong>rs paiements sur une<br />

période -<strong>le</strong> dix années, <strong>le</strong> premier quart ' devant être<br />

versé en même temps que <strong>le</strong>s frais, au moment de la<br />

signature de l'acte. Ils sont tenus : i° d'établir, sur la<br />

terre acquise, un domici<strong>le</strong> de val<strong>eu</strong>r minime, 18.000<br />

francs, et ce dans <strong>le</strong>s six mois à dater du jour de l'achat ;<br />

2 0 d'y résider avec l<strong>eu</strong>r famil<strong>le</strong> et de l'exploiter personnel<strong>le</strong>ment<br />

;«ndant vingt années (quinze s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment en<br />

cas d'habitation personnel<strong>le</strong> et sans aucune interruption).<br />

Ils p<strong>eu</strong>vent être toutefois autorisés à céder l<strong>eu</strong>r<br />

propriété à unè famil<strong>le</strong> remplissant <strong>le</strong>s conditions et<br />

n'étant pas déjà propriétaire ou locataire dans <strong>le</strong> centre.<br />

Les concessions gratuites sont accordées aux candidats<br />

colons présentant <strong>le</strong>s mêmes conditions de nationalité,<br />

s'engageant à résider vingt ans et justifiant de<br />

ressources suffisantes pour la mise en val<strong>eu</strong>r (minimum :<br />

20.000 francs). Il est tenu compte, r.utant que possib<strong>le</strong>,<br />

des vœux émis par <strong>le</strong>s intéressés, tant du point de vue<br />

de la région que d^ celui du centre. Des Tacilités de<br />

transport sont accordées aux concessionnaires et à l<strong>eu</strong>rs<br />

famil<strong>le</strong>s, l<strong>eu</strong>rs obligations principa<strong>le</strong>s consistant dans :<br />

i° la résidence sur la terre concédée ; 2 0 l'installation<br />

dans <strong>le</strong>s six mois qui suivent l'admission ; 3 0 la construction,<br />

sur un des lots, de bâtiments d'habitation et<br />

d'exploitation, l'acquisition du bétail et de l'outillage<br />

adéquat à l'étendue de la concession et au mode de<br />

culture.<br />

D'où viennent <strong>le</strong>s noms de Saint-Avoie et<br />

de Saint-Victor donnés à d<strong>eu</strong>x quartiers de<br />

Paris?<br />

1 E quartier Saint-Avoie, taisant partie du 3 E arrondis-<br />

*— 1 sèment, doit son nom à ceiui de rue Saint-Avoie<br />

que portait la partie de l'actuel<strong>le</strong> rue du Temp<strong>le</strong>, comprse<br />

entre <strong>le</strong>s rues Saint-Merri et Michel-<strong>le</strong>-Comte.<br />

Et cette partie de rue tenait el<strong>le</strong>-même son nom d'un<br />

couvent de religi<strong>eu</strong>ses fondé au xm J sièc<strong>le</strong> qui y était<br />

situé.<br />

Quant au quartier Saint-Victor, qui, dans <strong>le</strong> 5 E arrondissement,<br />

forme <strong>le</strong> premier contrefort de la montagne<br />

Sainte Geneviève, il doit son nom à une abbaye Samt-<br />

Victor (fondée en 1113I, dont <strong>le</strong>s bâtiments occupaient<br />

<strong>le</strong> vaste enclos compris entre <strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>s ruec Jussi<strong>eu</strong>,<br />

Linné, Cuvier, <strong>le</strong>s berges de la Seine et la rue des<br />

Fossés-Saint-Bernard. 1,'abbaye en question joua, de sa<br />

fondation au xv" sièc<strong>le</strong>, une part considérab<strong>le</strong> dans<br />

l'évolution de la littérature et de la philosophie scholastiques.<br />

o o<br />

A quel âge on p<strong>eu</strong>t obtenir un permis de<br />

chasse ?<br />

'ÂGE minimum, pour l'obtention d'un permis de<br />

L chasse, est fixé, par la loi, à seize ans. Mats il<br />

dem<strong>eu</strong>re entendu que <strong>le</strong> bénéficiaire doit joindre à sa<br />

demande une autorisation écrite de ses parents ou<br />

de ses tut<strong>eu</strong>rs.<br />

Quel est <strong>le</strong> nouveau régime du baccalauréat?<br />

E décret du 2 octobre 1931 a réduit <strong>le</strong> nombre des<br />

L épr<strong>eu</strong>ves écrites et ora<strong>le</strong>s des divers baccalauréats :<br />

SÉRIE A<br />

Epr<strong>eu</strong>ves écrites : 1° composition française; 2° version<br />

latine ; 3 0 version grecque ; 4 0 composition de<br />

mathématiques.<br />

Epr<strong>eu</strong>ves ora<strong>le</strong>s : i° explication d'un texte français';<br />

2° explication d'un texte latin et d'un texte grec ;<br />

3° explication d'un texte de langue vivante étrangère ;<br />

4° interrogations d'histoire et de géographie ; 5 0 interrogations<br />

de sciences physiques.<br />

SÉRIE A<br />

Epr<strong>eu</strong>ves écrites : i° composition française ; 2 0 ver-<br />

sion latine ; 3 0 épr<strong>eu</strong>ve de langue vivante étrangère ;<br />

4° composition de mathématiques.<br />

Epr<strong>eu</strong>ves ora<strong>le</strong>s : 1° explication d'un texte français ;<br />

2° explication d'un texte latin ; 3 0 explication d'un texte<br />

de langue vivante étrangère ; 4° interrogations d'histoire<br />

et de géographie ; 5 0 interrogations de sciences<br />

physiques.<br />

SÉRIE B<br />

Epr<strong>eu</strong>ves écrites : i° composition française ; 2° une<br />

épr<strong>eu</strong>ve portant sur l'une des d<strong>eu</strong>x langues vivantes<br />

étrangères étudiées par <strong>le</strong> candidat ; 3 0 composition<br />

de mathématiques ; 4 0 composition de physique. .<br />

Epr<strong>eu</strong>ves ora<strong>le</strong>s : i° explication d'un texte français ;<br />

2 0 explication d'un texte dans cel<strong>le</strong> des d<strong>eu</strong>x langues<br />

vivantes étrangères étudiées par <strong>le</strong> candidat n'ayant<br />

pas fait l'objet d'une épr<strong>eu</strong>ve écrite ; 3 0 interrogations<br />

d'histoire et de géographie ; 4 0 interrogations de rnathé'<br />

niatiques ; 5 0 interrogations de sciences physiques.<br />

SÉRIE PHILOSOPHIE<br />

Epr<strong>eu</strong>ve= écrites : i" dissertation philosophique ;<br />

2° composition de sciences physiques et naturel<strong>le</strong>s.<br />

Epr<strong>eu</strong>ves ora<strong>le</strong>s : i° interrogations de philosophie ;<br />

2° interrogations d'histoire et de géographie ; 3 0 interrogations<br />

de mathématiques et de cosmographie ;<br />

4° interrogations de sciences physiques ; 5 0 interrogations<br />

de sciences naturel<strong>le</strong>s ; 6° interrogations de langue<br />

vivante étrangère.<br />

SÉRIE MATHÉMATIQUES<br />

Epr<strong>eu</strong>ves écrites : i° composition de mathématiques ;<br />

2° composition de sciences physiques ; 3 0 dissertation<br />

philosophique.<br />

Epr<strong>eu</strong>ves ora<strong>le</strong>s : 1» interrogations de mathématiques<br />

; 2 0 interrogations de sciences physiques ; 3 0 interrogations<br />

de sciences naturel<strong>le</strong>s ; 4 0 interrogations de<br />

philosophie ; 5° interrogations d'histoire et géographie;<br />

6° interrogations de langue vivante étrangère.<br />

Remarque<br />

La val<strong>eu</strong>r de chaque épr<strong>eu</strong>ve est cotée de o à 10,<br />

avec des coefficients différents.<br />

o o<br />

Que faire en cas d'empoisonnement par des<br />

conserves défectu<strong>eu</strong>ses ?<br />

IL faut : i° faire rejeter <strong>le</strong> poison en provoquant <strong>le</strong>s<br />

vomissements, soit par absorption d'eau tiède, soit<br />

en touchant légèrement la luette au fond de la bouche.<br />

Le médecin s<strong>eu</strong>l a qualité pour utiliser <strong>le</strong> moyen <strong>le</strong> plus<br />

efficace : <strong>le</strong> lavage de l'estomac ;<br />

2° Donner du lait ét du charbon animal (d<strong>eu</strong>x à trois<br />

cuil<strong>le</strong>rées à soupe en quelques h<strong>eu</strong>res) ; donner un p<strong>eu</strong><br />

de café fnrt ;<br />

3° Il existe un sérum antibotulinique qui agit contre<br />

tous <strong>le</strong>s empoisonnements par conserves. Il faut faire<br />

venir un médecin au plus tôt, car ces intoxications sont<br />

toujours graves et certaines médications très énergiques<br />

p<strong>eu</strong>vent être indiquées.<br />

& o o<br />

Ce qu'est la transcription hypothécaire ?<br />

A transcription hypothécaire est une formalité qui<br />

L consiste à déposer, au bureau des hypothèques<br />

de la situation du bien vendu, un acte constatant la<br />

mutation ; cette formalité a pour but de rendre la<br />

mutation immobilière opposab<strong>le</strong> aux tiers.<br />

Sans cette formalité, un vend<strong>eu</strong>r n'est plus considéré<br />

comme propriétaire que par rapport à son acquér<strong>eu</strong>r,<br />

mais d'autres personnes sont ignorantes de cette mutation,<br />

et c'est la transcription qui a pour but de <strong>le</strong>s<br />

renseigner.<br />

' En conséquence, l'acquér<strong>eu</strong>r qui n'a* pas fait transcrire<br />

pourra se voir évincé, soit par un autre acquér<strong>eu</strong>r,<br />

à qui l'ancien propriétaire aurait revendu fraudul<strong>eu</strong>sement<br />

l'imm<strong>eu</strong>b<strong>le</strong> qui fera transcrire avant <strong>le</strong> premier<br />

acquér<strong>eu</strong>r, ou encore par <strong>le</strong>s créanciers du vend<strong>eu</strong>r qui<br />

pourraient taire prendre toutes inscriptions hypothécaires.<br />

D'où vient <strong>le</strong> mot avoué ?<br />

ES premiers mandataires admis pour représenter en<br />

L justice <strong>le</strong>s parties, après la disparition du formalisme<br />

de la procédure des <strong>le</strong>gis actiones, s'appelèrent cognitores<br />

ou prozuratores.<br />

De ce dernier mot vint celui de procur<strong>eu</strong>r, pour désigner<br />

une fonction qui commença à apparaître réguliè-<br />

.rement sou? <strong>le</strong> règne de François Ier . Avant, il avait été<br />

décrété que « nui, en France, ne plaide par procur<strong>eu</strong>r »,<br />

puis on avait admis !e droit à représentation de l'homme<br />

infirme et malade, enfin la permission avait pu être<br />

obtenue par <strong>le</strong>ttres de grâce. Les procur<strong>eu</strong>rs devinrent<br />

légion ; il y <strong>eu</strong>t de véritab<strong>le</strong>s et scandal<strong>eu</strong>x abus, tant<br />

et si bien que, sous Char<strong>le</strong>s IX, on décida d'ériger la<br />

profession en office et de limiter <strong>le</strong> nombre des offices.<br />

Il y <strong>eu</strong>t de très vives résistances qui firent différer<br />

l'application ; <strong>le</strong> statu quo dem<strong>eu</strong>ra jusqu'à l'ordonnance<br />

de 1620 (Louis XIII) créant des offices de procur<strong>eu</strong>rs<br />

près de la plupart des juridictions et rendant<br />

obligatoire, dans presque tous <strong>le</strong>s cas, l<strong>eu</strong>r ministère.<br />

La loi du 20 mars 1791 en<strong>le</strong>va à ces auxiliaires de la<br />

justice la propriéi é de l<strong>eu</strong>rs offices, l<strong>eu</strong>r retira <strong>le</strong> nom de<br />

procur<strong>eu</strong>r,N.et l<strong>eu</strong>r donna celui d'avoué qui avait appartenu,<br />

sous l'ancien régime, aux personnes chargées de<br />

l'administration du temporel des églises.<br />

Supprimes par la Convention, <strong>le</strong>s avoués furent<br />

rétablis par la loi du 27 ventôse an VIII, mais il l<strong>eu</strong>r<br />

fallut attendre cel<strong>le</strong> du 28 avril 1816 pour retrouver la<br />

propriété et la vénalité de l<strong>eu</strong>rs charges et offices (avec<br />

l'agrément de l'Etat). Cette loi rendit, d'autre part, <strong>le</strong><br />

ministère de l'avoué (dont <strong>le</strong> mandat consiste à postu<strong>le</strong>r<br />

et à conclure) obligatoire pour <strong>le</strong>s plaid<strong>eu</strong>rs :<br />

devant <strong>le</strong>s cours d'appel, en matière civi<strong>le</strong> ou commercia<strong>le</strong><br />

; devant <strong>le</strong>s tribunaux d'arrondissement, en matière<br />

civi<strong>le</strong> s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment.<br />

Devant <strong>le</strong>s tribunaux de commerce, <strong>le</strong>s personnes<br />

ayant même mandat que <strong>le</strong>s avoués reçurent <strong>le</strong> nom<br />

d'agréés.<br />

Quant aux hommes qui plaidaient (postulare) au<br />

temps des Romains, Us s'appelaient patroni; <strong>le</strong> plai-<br />

d<strong>eu</strong>r l<strong>eu</strong>r adjoignait des conseils judiciaires, appelés<br />

(advocati) tout exprès, jusqu'au jour où cette distinction<br />

entre patrom et advocati disparut, et où il n'y <strong>eu</strong>t<br />

plus que des advocati. De là vient <strong>le</strong> mot avocat.<br />

' •&


•■muni LE 25 OCTOBRE 1931 iiiiMiMniiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiii n iiiiMiiiii|iiiiiiMiiiiiHiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiMiMiriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuii DIMANCHE-ILLUSTRÉ muim<br />

N<br />

PROFITONS <strong>DE</strong> NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />

LÉMERY<br />

É.à Rouen <strong>le</strong> 19 novembre 1645, Nicolas<br />

Lémery, pharmacien français, <strong>eu</strong>t <strong>le</strong><br />

mérite de « repousser <strong>le</strong> langage énigmatique<br />

des alchimistes, de rejeter l<strong>eu</strong>rs théories<br />

obscures et inintelligib<strong>le</strong>s », pour amener<br />

la pharmacie dans la voie de la pure science,<br />

tel<strong>le</strong> qu'on commençait à la concevoir à son<br />

époque.<br />

D'abord élève en pharmacie dans sa vil<strong>le</strong><br />

nata<strong>le</strong>, puis, en 1645, aide de laboratoire de<br />

Glazer (pharmacien ordinaire de Louis XIV),<br />

puis démonstrat<strong>eu</strong>r de chimie au Jardin du<br />

Roi, il alla faire des cours de chimie à Montpellier.<br />

Il en revint pour fonder, rue Galande,<br />

une pharmacie où ses cours attiraient de nombr<strong>eu</strong>x<br />

élèves français et étrangers, à côté de<br />

très nob<strong>le</strong>s assistants, comme <strong>le</strong> grand Condé.<br />

Il fut, un instant, contraint de s'exi<strong>le</strong>r comme<br />

protestant, mais se convertit au catholicisme,<br />

avec tous <strong>le</strong>s siens, pour échapper aux persécutions<br />

et pouvoir librement rentrer en France.<br />

L'Académie des Sciences l'y attendait.<br />

Lémery ne tenait compte que des faits, des<br />

et des raisonnements. « Le public,<br />

nériences it de lui Voltaire, fut étonné de voir une<br />

chimie dans laquel<strong>le</strong> on ne cherchait ni <strong>le</strong><br />

grand œuvre ni l'art de prolonger la vie au<br />

delà des bornes de la nature. » Son Cours de<br />

thimie (1675), sa Pharmacopée universel<strong>le</strong><br />

(1697), son Traité des drogues simp<strong>le</strong>s (1698),<br />

gomme de tout ce qu'on savait en pharmacie<br />

NICOLAS LÉMERY<br />

à la fin du xvn 8 sièc<strong>le</strong>, ont été traduits en<br />

beaucoup de langues. On doit aussi à Lémery<br />

un Traité de l'antimoine, une fou<strong>le</strong> d'analyses<br />

sur <strong>le</strong>s eaux minéra<strong>le</strong>s et diverses matières<br />

organiques, la préparation du sublimé corrosif,<br />

l'expérience dite du « volcan de Lémery ».<br />

Ce grand pharmacien et chimiste mourut<br />

à Paris <strong>le</strong> 19 juin 1715.<br />

T<br />

LE BILLARD<br />

OUT <strong>le</strong> monde connaît <strong>le</strong> billard, tab<strong>le</strong><br />

rectangulaire de 3 m. 8o l à 2 m. 10 de<br />

•grand côté (moitié pour <strong>le</strong> petit côté),<br />

recouverte d'un. tapis, entouré de quatre<br />

rebords garnis appelés bandes, et portée sur<br />

quatre pieds de forte dimension. • -<br />

Les rebords ont l<strong>eu</strong>r bois garni de lisières<br />

amoncelées <strong>le</strong>s unes sur <strong>le</strong>s autres ; cette façon<br />

l<strong>eu</strong>r, donne de l'élasticité; <strong>le</strong>s autres qualités<br />

nécessaires au m<strong>eu</strong>b<strong>le</strong> lui-même étant l'hori-<br />

.zontalité et rimmobilité.<br />

Le mot billard vient de bil<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>s bil<strong>le</strong>s sont<br />

des bou<strong>le</strong>s d'ivoire poussées au moyen de<br />

bâtons à forme conique appelées qu<strong>eu</strong>es, et<br />

ayant à l<strong>eu</strong>r extrémité une rondel<strong>le</strong> de cuir,<br />

collée et serrée avec du fil de fer et appelée<br />

procédé. Ju?qu'au xvni e sièc<strong>le</strong>, on se servait,<br />

pour jouer, d'une crosse qui s'appelait alors billard.<br />

La qu<strong>eu</strong>e est postéri<strong>eu</strong>re à la Révolution.<br />

L'invention du billard remonte assez loin<br />

dans <strong>le</strong> temps ; <strong>le</strong> j<strong>eu</strong> ne commença toutefois<br />

à être répandu que sous Louis XIII. Sous<br />

Louis XIV, à qui <strong>le</strong>s médecins en avaient<br />

ordonné l'usage chaque soir, après souper, il<br />

fit'la fortune de Chamillard qui savait perdre<br />

à propos, et en devint ministre. Le billard du<br />

Roi-So<strong>le</strong>il était en marbre et <strong>le</strong> j<strong>eu</strong> comportait<br />

tout un attirail d'engins : râteau, hou<strong>le</strong>tte,<br />

grande qu<strong>eu</strong>é, qu<strong>eu</strong>e cadette.<br />

En 1766, il y avait, à Paris, soixante-dix-<br />

Bept « maîtres paulmiers », dont cinquantefiept<br />

tenaient des billards. La partie se jouait<br />

en 16 points et se payait 2 sous 6 deniers au<br />

jour, et 5 sous à la chandel<strong>le</strong>.<br />

: Sous Louis-Philippe, des règ<strong>le</strong>ments de<br />

police intervinrent pour rég<strong>le</strong>menter <strong>le</strong> billard,<br />

et <strong>le</strong> nombre de billards, en France, s'accrut<br />

dans des proportions considérab<strong>le</strong>s. Paris<br />

s'enorgueillit alors de jou<strong>eu</strong>rs célèbres : Paysan<br />

qui a créé la série ; Sauret, l'invent<strong>eu</strong>r du coup<br />

d'effet, etc..<br />

• La partie <strong>le</strong> plus couramment jouée aujourd'hui<br />

est <strong>le</strong> carambolage ; mais on joue<br />

aussi au décompte, aux cinq quil<strong>le</strong>s, au cazion<br />

(une. s<strong>eu</strong><strong>le</strong> quil<strong>le</strong>), au doub<strong>le</strong>, à la pou<strong>le</strong>, à<br />

l'impérial.<br />

Eu<strong>le</strong>r, puis Coriolis et-Reral, ont étudié <strong>le</strong><br />

billard pour en dégager la théorie mathématique.<br />

Le j<strong>eu</strong> lui-même a donné li<strong>eu</strong> à un<br />

grand nombre de problèmes de géométrie. -<br />

D<br />

LES DÉPARTEMENTS FRANÇAIS<br />

Géographie<br />

UNE superficie de 601.012 hectares, <strong>le</strong><br />

département de l'Aube contient des<br />

parties à p<strong>eu</strong> près éga<strong>le</strong>s des vallées de<br />

la Seine et de son affluent l'Aube, « la rivière<br />

blanche », qui se rejoignent, à p<strong>eu</strong> de distance<br />

de son territoire, dans la Marne, à Marcilly.<br />

Son territoire englobe une partie de la corniche<br />

oolithique, dont l'arc de cerc<strong>le</strong> joint <strong>le</strong>s plateaux<br />

bourguignons à l'Argonne ; il ne<br />

comprend qu'une infime partie de l'I<strong>le</strong>-de-<br />

France, dans <strong>le</strong> canton de Vil<strong>le</strong>nauxe, sur<br />

la rive droite de<br />

la Seine. Tout<br />

<strong>le</strong> reste est partagé,géographiquement,<br />

entre<br />

la Champagne<br />

sèche qut voit<br />

émerger, entre la<br />

Vanne et l'Othe,<br />

la plate - forme<br />

tertiaire et boisée<br />

du pays d'Othe<br />

et ses champs de<br />

pommiers, et la<br />

Champagne humide,<br />

coupée de<br />

forêts (Chapurce,<br />

Grand - Orient,<br />

etc.) et d'étangs,<br />

notamment sur<br />

la rive droite de<br />

la Seine. C'est au<br />

sud de Bar-sur-<br />

Aube que se trouvent<br />

<strong>le</strong>s cotes<br />

m<br />

L'AUBE<br />

ment : <strong>le</strong> trouvère Chrestien de Troyes, <strong>le</strong>s<br />

chroniqu<strong>eu</strong>rs Geoffroy de Vil<strong>le</strong>hardouin et<br />

Jean de Troyes, <strong>le</strong> romancier Huon de Vil<strong>le</strong>n<strong>eu</strong>ve,<br />

Jean de Brienne, roi de Jérusa<strong>le</strong>m,<br />

Thibaut <strong>le</strong> Grand, comte et trouvère ; Jean<br />

Passerat et Pierre Pithou, collaborat<strong>eu</strong>rs de<br />

la Satire Ménippée ; <strong>le</strong>s peintres Mignard, <strong>le</strong><br />

sculpt<strong>eu</strong>r Girardon, la comtesse de Lamotte,<br />

<strong>le</strong> physicien Desmarest, <strong>le</strong> conventionnel<br />

Danton, <strong>le</strong> maréchal comte Valée, <strong>le</strong> chimiste<br />

Thénard, <strong>le</strong> mathématicien Delaunay, <strong>le</strong>s<br />

habi<strong>le</strong>s sculpt<strong>eu</strong>rs du XIX E sièc<strong>le</strong>, Simart et<br />

Durgis. P<strong>eu</strong>plé<br />

de 238.253 hab.<br />

(chiffres pour<br />

1926), <strong>le</strong> département<br />

de l'Aube<br />

comprend trois<br />

arrondissements :<br />

Troyes (chefli<strong>eu</strong><br />

et vil<strong>le</strong> de<br />

58.321 hab.), Barsur-Aube,Nogent-sur-Seine,<br />

c<strong>eu</strong>x d'Areis-sur-<br />

Aube et de Barsur-Seine<br />

ayant<br />

été supprimés<br />

en 1926.<br />

Economie<br />

politique<br />

L'économie du<br />

département est<br />

dominée par<br />

d<strong>eu</strong>x faits capi-<br />

UN ASPECT DU CANAL A TROYES, D<strong>ANS</strong> L'ÀUBE<br />

n<strong>eu</strong>f églises : cathédra<strong>le</strong> Saint-Pierre et Saint-<br />

Paul, Sainte-Made<strong>le</strong>ine, Saint-Urbain Saint-<br />

Remi, Saint-Jean-du-Marché, Saint-Pantaléon,<br />

Saint-Martin-des-Vignes, qui en font une<br />

des vil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s plus artistiques de France ;<br />

Nogent-sur-Seine, son église Saint-Laurent ;<br />

Brienne-<strong>le</strong>-Château (château et église) ; Barsur-Aube<br />

; Arcis-sur-Aube ; Romilly-sur-<br />

Seine (château de Sellières) ; l'abbaye de<br />

Clairvaux (ordre des Cîteaux), actuel<strong>le</strong>ment<br />

maison de détention ; Mussy.<br />

Spécialités gastronomiques : charcuteries<br />

de Troyes (surtout andouil<strong>le</strong>ttes et langues<br />

fourrées), escargots, truites de l'Aube,<br />

vins. — A. LORBERT.<br />

S<br />

«3* -O O<br />

STOLYPINE<br />

TOLYPINE, qui mourut tragiquement <strong>le</strong><br />

18 septembre 1911, était né à Dresde, en<br />

1861, Fils d'un général qui s'était illustré<br />

en Crimée, il avait rempli d'abord quelques<br />

obscurs emplois de fonctionnaire, bientôt<br />

abandonnés pour la gestion de ses vastes<br />

domaines lithuaniens.<br />

Il y avait été élu, en 1890, grand maréchal<br />

de la nob<strong>le</strong>sse. Nommé, au moment des<br />

troub<strong>le</strong>s agraires de 1902-1903, gouvern<strong>eu</strong>r<br />

de Grodno, puis de Saratov, il y fit montre de<br />

tel<strong>le</strong>s qualités d'énergie, que Goremykine vint<br />

l'y chercher pour lui confier <strong>le</strong> portef<strong>eu</strong>il<strong>le</strong> de<br />

taux : i° au<br />

<strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vées<br />

CARTE PHYSIQUE ET ÉCONOMIQUE<br />

XII<br />

du département<br />

DU DÉPARTEMENT <strong>DE</strong> L'AUBE<br />

(bois du Mont :<br />

366 mètres), autour de la grande forêt de<br />

Clairvaux .que l'Aube partage avec ses voisines<br />

Haute-Marne et Côte-d'Or. H<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>sement<br />

pour la Champagne sèche, dite « pouill<strong>eu</strong>se<br />

», de frais vallons viennent atténuer<br />

l'apparente aridité de ses douces ondulations<br />

sans eau, piquées de pins chétifs.<br />

. : Nombr<strong>eu</strong>ses sont lés rivières affluent es de la<br />

Seine et de l'Aube.: Les plus importantes, en<br />

dehors de ces cours d'eau principaux, sont<br />

la Vann\ AUX bel<strong>le</strong>s sources, dont <strong>le</strong> produit<br />

E sièc<strong>le</strong>, dans<br />

<strong>le</strong> Vallage, dont<br />

Bar-sur-Aube est<br />

la petite capita<strong>le</strong>, plant, par l'abbaye de Clairvaux,<br />

des premiers pieds de vigne ; 2° naissance,<br />

tout au début du xve sièc<strong>le</strong>, à Troyes,<br />

d'une première bonneterie pour laquel<strong>le</strong>,<br />

au sièc<strong>le</strong> suivant, Colbert envoya Hindret<br />

chercher la formu<strong>le</strong> de métier anglais. Viticulture<br />

et bonneterie, voilà <strong>le</strong>s d<strong>eu</strong>x éléments<br />

que 1 on trouve dans l'Aube, à la base de 1 outes<br />

<strong>le</strong>s prospérités comme de toutes <strong>le</strong>s crises Une<br />

culture rationnel<strong>le</strong> n a pas été sans améliorer<br />

la Champagne pouill<strong>eu</strong>se. L'artire fluvia<strong>le</strong><br />

est partiel<strong>le</strong>ment capté pour Paris, et l'Amance. j maîtresse,- ta Seine, est canalisée à partir de<br />

Beaucoup ont l<strong>eu</strong>rs origines dans de puis<br />

santés fontaines.<br />

Histoire<br />

Le département de l'Aube a été formé,, en<br />

1790, de territoires appartenant à la Bourgogne<br />

et à la Champagne (quatorze quinzièmes<br />

de cette dernière). Ancien habitat des Tricasses<br />

et des Lingons, il vit, sous l'occupation<br />

romaine, sa capita<strong>le</strong> Trœcae devenir<br />

Augustobona. Un dès grands évêques de '<br />

Troyes fut saint Loup, qui tint tête aux Huns<br />

d'Attila. Ce fut un autre évêque, Ansegise, qui<br />

repoussa <strong>le</strong>s Normands.<br />

Le xne sièc<strong>le</strong> vit naître d<strong>eu</strong>x grands monastères,<br />

dont l'un fut Clairvaux (fondé par<br />

saint Bernard, qui prêcha, pour la première<br />

fois, au public, <strong>le</strong> conci<strong>le</strong> de Troyes), l'autre<br />

Parac<strong>le</strong>t (fondation d'Abélard).<br />

Le XIII E STOLYPINS<br />

Bar-sur-Seine. La bonneterie a fait naître à<br />

Troyes des industries annexes importantes : l'Intéri<strong>eu</strong>r. En 1906, il était à son tour pré-<br />

construction de métiers, fabrication d'aiguil<strong>le</strong>s, sident du Conseil. Il s'était imposé.<br />

de cartonnage, d'emballage, de bobines, fila La situation était critique. On était au<br />

r<br />

ture et impression ; industries chimique et <strong>le</strong>ndemain du traité russo-japonais de Ports-<br />

tinctoria<strong>le</strong>, etc.<br />

mouth, d'autres négociations de politique<br />

extéri<strong>eu</strong>re traînaient en longu<strong>eu</strong>r ; <strong>le</strong>s diffi-<br />

Ressources agrico<strong>le</strong>s et industriel<strong>le</strong>s cultés financières étaient grandes, l'anarchie<br />

Malgré <strong>le</strong>s efforts faits pour arriver à une<br />

éga<strong>le</strong>ment. Stolypine comprit qu'il fallait<br />

culture de céréa<strong>le</strong>s d'un certain rendement<br />

faire l'éducation de la Douma et acheminer<br />

blés, avoines, seig<strong>le</strong>s; de pommes de terre et<br />

la Russie, dans la fermeté que commande <strong>le</strong><br />

de betteraves, <strong>le</strong>s d<strong>eu</strong>x principaux produits<br />

maintien de l'ordre, vers un certain libéra-<br />

du sol aubois sont toujours : la forêt ( 134.653 h<br />

lisme. L'union des Octobristes avec <strong>le</strong>s partis<br />

en 1924), donnant bois d'œuvre, mais surtout<br />

de droite rétablit, dans la troisième Douma<br />

(il avait dû dissoudre la seconde), ùh calmé<br />

bois de f<strong>eu</strong>, et la vigne. Le vignob<strong>le</strong> aubois<br />

couvre de 20.000 à 25.000 hectares autour de<br />

favorab<strong>le</strong> à des discussions fructu<strong>eu</strong>ses. Ainsi<br />

put-il obtenir d'el<strong>le</strong> l'émancipation du paysan<br />

centres principaux, qui sont Les Riceys, Bar<br />

sur-Aube, Bar-sur-Seine, etc. L'Othe est cidri<br />

et l'abolition, dans <strong>le</strong>s mirs, de la communauté<br />

de biens.<br />

sièc<strong>le</strong> fut celui de la naissance des co<strong>le</strong>. Du point de vue é<strong>le</strong>vage, nombr<strong>eu</strong>x<br />

A l'extéri<strong>eu</strong>r, il obtint l'apaisement des<br />

foires de Troyes. Pendant la guerre de Cent troupeaux de bovins et d'ovins, ruches produi<br />

relations entre la Russie et <strong>le</strong> Japon, d'h<strong>eu</strong>-<br />

ans, la vil<strong>le</strong> reçut <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment de Paris sant du miel de bonne qualité.<br />

r<strong>eu</strong>ses conventions avec l'Ang<strong>le</strong>terre et l'Au-<br />

(1418), vit un hont<strong>eu</strong>x traité (1420) et fut' La bonneterie et ses industries annexes<br />

triche, et orienta ainsi son pays vers la route<br />

reprisé sans coup férir par Jeanne d'Arc (1429). régnent sur Troyes, Romilly-sur-Seine, Aix-<br />

d'une paix que, lui vivant, rien ne troubla.<br />

El<strong>le</strong> fut la première à reconnaître <strong>le</strong> dauphin en-Othe, Estissac, Marigny, Le Châtel, Arcis-<br />

U fut moins h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x dans <strong>le</strong>s rapports de<br />

pour roi de France (Louis XII).<br />

smsAube, etc. Autres productions : briqueterie<br />

son gouvernement avec <strong>le</strong>s Finlandais et <strong>le</strong>s;<br />

Le traité d'Arras rattacha Bar-sur-Seine et tui<strong>le</strong>rie, verrerie, pel<strong>le</strong>terie (Bar-sur-Aube),<br />

Polonais, mais ne manqua pas d'énergie vis-<br />

et <strong>le</strong> comté à la Bourgogne, la Champagne tannerie (Bar-sur-Seine), minoterie (Nogentà<br />

étant pays d'é<strong>le</strong>ction. Brienne vit Bonaparte sur-Seine), etc.<br />

: vis des fonctionnaires dans <strong>le</strong>s nombr<strong>eu</strong>ses<br />

affaires de concussion qui lui furent soumises.<br />

élève officier; mais aussi, avec une grande<br />

Tourisme et gastronomie Déjà visé, en 1906, par un attentat qui<br />

partie du département, <strong>le</strong>s combats désespérés<br />

l'épargna, en atteignant toutefois quelques-<br />

de la campagne de France. Occupée <strong>eu</strong> 1815, A voir : Troyes, ses vieil<strong>le</strong>s rues courtes et uns des siens, il fut mortel<strong>le</strong>ment atteint, <strong>le</strong><br />

l'Aube <strong>le</strong> fut encore en 1870-1871.<br />

tortu<strong>eu</strong>ses, ses antiques maisons en bois ou 14 septembre 1911, par d<strong>eu</strong>x coups de revolver<br />

- Persoimages célèbres nés dans <strong>le</strong> départe- en pisé, ses hôtels aux curi<strong>eu</strong>ses cours, ses que lui tira, au théâtre de Kiev, l'avocat révolutionnaire<br />

Bogrov. Il devait mourir, quelques<br />

jours après, des suites de ses b<strong>le</strong>ssures.<br />

D<br />

L'HECATOMBE<br />

<strong>ANS</strong> <strong>le</strong>s grandes occasions, lés Grées<br />

offraient à l<strong>eu</strong>rs di<strong>eu</strong>x des hécatombes :<br />

sacrifices de cent ( hékaton) bœufs<br />

(boûs). Puis on put sacrifier cent animaux<br />

tout autres que <strong>le</strong> bœuf ; et <strong>le</strong> chiffre cent<br />

ne joua que comme limite inféri<strong>eu</strong>re du nombre<br />

de bêtes sacrifiées. Ainsi en vint-on p<strong>eu</strong> à p<strong>eu</strong><br />

au sens de l'hécatombe : grand massacre, et<br />

l'usage du mot s'étendit à des êtres humains.<br />

Ainsi dit-on de la Saint-Barthélémy, de tel<strong>le</strong><br />

ou tel<strong>le</strong> journée révolutionnaire, de batail<strong>le</strong>,<br />

qu'el<strong>le</strong>s furent des hécatombes humaines.<br />

Dans <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier grec, qui commençait —<br />

théoriquement — au solstice d'été (21 juin),<br />

<strong>le</strong> premier mois était, en raison de la fête à<br />

hécatombe qui tombait parmi son cours, dit<br />

Hécatombeîon. C'était - en ce mois qu'était<br />

soumis, à Athènes, .à rassemblée du p<strong>eu</strong>p<strong>le</strong><br />

ou ecc<strong>le</strong>sia, pour approbation, <strong>le</strong> code des fois<br />

tout entier Et tout citoyen présent avait <strong>le</strong><br />

droit de proposer ,l'addition d'une-.loi nouvel<strong>le</strong><br />

ou l'abrogation d'une loi ancienne.<br />

C'était donc, léga<strong>le</strong>ment, mi événement de la<br />

plus haute importance. -


«muni DIMANCHE-ILLUSTRÉ "ni"»»"""'""»"'"»»"»»» rinMinn inmiiuiiiiiiHrmiitni 12 m it«tTninnmmnmntt«mnimtiwmitnii«nitrajfi«ininiutf»iimiii LE 25 OCTOBRE 1831 tririim<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

UN TRAVAILLEUR CONSCIENT ET... DÉSORGANISÉ<br />

— Ah ! dis donc, je suis content de U voirl ... Oui l j'ai trouvé du travail... — Du travail 1 — Pour ma femme ?<br />

(Destin nédit de ROBERT BLACKJ Oui 1 Non 1 Pouf toi l<br />

UN MOYEN<br />

— Ça doit être fatigant d'être toujours<br />

baissé I<br />

— Oui ! Faudrait que la terre soit suré<strong>le</strong>vée<br />

de quatre-vingts centimètres, au moins 1<br />

(Dessin inédit de TH. BARN.)<br />

ACQUISITION<br />

— Ça va vous faire un gentil comp<strong>le</strong>t<br />

veston...<br />

— Hum / Ça m'a plutôt l'air de faire un<br />

Veston incomp<strong>le</strong>t 1... (Dessin inédit de VAKÉJ<br />

QUIPROQUO<br />

— Garçon, une glace l<br />

* — Vanil<strong>le</strong>, framboise, chocolat ?<br />

— Ça ne fait rien, c'est pour arranger ma<br />

ttavate i (Destin inédit de GEOBGE FBONVJUJ<br />

F<br />

LA I M J U E<br />

ARFANJOT, et Castanié étaient jardiniers de<br />

l<strong>eu</strong>r état...<br />

Chacun, dans son champ respectif,<br />

faisait pousser <strong>le</strong>s tendres légumes que, <strong>le</strong> vendredi,<br />

ils apportaient au marché de Gonfie-<br />

Boufigue, <strong>le</strong>s étalant côte à côte, dans l<strong>eu</strong>rs<br />

banastes, sur <strong>le</strong>s vieil<strong>le</strong>s dal<strong>le</strong>s de la place<br />

Couverte.<br />

Et, comme de juste, ils ne pouvaient se<br />

sentir...<br />

Il fallait voir de quel air de mépris Farfanjol<br />

considérait <strong>le</strong>s tomates ou <strong>le</strong>s aubergines<br />

de son rival, et avec quels haussements<br />

d'épau<strong>le</strong>s dédaign<strong>eu</strong>x, Castanié regardait <strong>le</strong>s<br />

poivrons ou <strong>le</strong>s choux-fl<strong>eu</strong>rs de son voisin I...<br />

...si on dirait pas une pièce d'exposition ?...<br />

Et, ainsi que l'on s'en doute, ils ne s'en<br />

tenaient pas à ces manifestations si<strong>le</strong>nci<strong>eu</strong>ses...<br />

— Tenez, assurait Castanié à sa cliente,<br />

regardez-moi un p<strong>eu</strong> cette coucourde, si on<br />

dirait pas une pièce d'exposition ?... Ah ! je ne<br />

lui ai pas marchandé <strong>le</strong> fumier ! Je ne suis pas<br />

comme certaines gens de ma connaissance<br />

dont <strong>le</strong>s légumes font pitié !...<br />

Et cela, accompagné d'un coup d'ceil de<br />

côté, était transparent comme de l'eau de<br />

roche et l'on devinait tout de suite de qui <strong>le</strong><br />

brave homme voulait par<strong>le</strong>r !...<br />

D'aill<strong>eu</strong>rs, Farfanjol n'était pas en retard<br />

pour rendre la bal<strong>le</strong> et il fallait l'entendre proclamer':<br />

— Ces artichauts ?.., C'est tendre comme<br />

du mou de veau !... Ce n'est pas comme certains<br />

que je sais et qui sont comme si l'on mâchait<br />

de la pail<strong>le</strong> !...<br />

Mais l'autre jour, et je sais comment cela<br />

se fit, Farfanjol, en servant une chalande,<br />

ayant touché <strong>le</strong> coude de Castanié, celui-ci se<br />

dressa comme un coq, lui faisant des y<strong>eu</strong>x<br />

gros comme <strong>le</strong> poing :<br />

— Tu ne pourrais pas faire attention, espèce<br />

de malappris !...<br />

— Malappris, "moi ?... riposta Farfanjol;<br />

si tu crois que je l'ai fait exprès de te toucher,<br />

que j'ai trop p<strong>eu</strong>r de me salir !<br />

— Te salir U. Tu ne t'es pas regardé, fumier<br />

de lapin !...<br />

Je n'ai pas besoin de vous <strong>le</strong> dire, fumier de<br />

lapin est la plus terrib<strong>le</strong> injure qu'un jardinier<br />

puisse adresser à un autre, car tout <strong>le</strong> monde<br />

sait <strong>le</strong> p<strong>eu</strong> de val<strong>eu</strong>r nutritive du fumier de<br />

lapin 1...<br />

Aussi, à cette appellation, il se fit nn si<strong>le</strong>nce<br />

religi<strong>eu</strong>x sous la place Couverte, et tout <strong>le</strong><br />

monde sentit qu'il allait se passer des choses<br />

effroyab<strong>le</strong>s...<br />

Ma ; s il ne sè passa rien, que ce mot dédié<br />

par Farfanjol à Castanié :<br />

— Bandit i...<br />

A quoi Farfanjol répondit par cet antre :<br />

— Canail<strong>le</strong> !...<br />

— Va donc rendre tout ce que tu as volé !<br />

ajouta Farfanjol.<br />

— Bohémien, qui as jamaisconnu ton père t...<br />

— Galérien !...<br />

— Bâtard 1...<br />

Tes d<strong>eu</strong>x hommes, ronges comme <strong>le</strong>s<br />

tomates qui empourpraient l<strong>eu</strong>rs banastes, se<br />

dressaient l'un contre l'autre, comme d<strong>eu</strong>x<br />

dindons...<br />

Mais ils n'en vinrent pas aux mains !...<br />

A quoi bon !<br />

Il y avait trop de monde sur <strong>le</strong> marché, et<br />

ils savaient qu'à Gonf<strong>le</strong>-Boufigue, quand d<strong>eu</strong>x<br />

hommes v<strong>eu</strong><strong>le</strong>nt se battre, il s'en trouve<br />

aussitôt une douzaine pour <strong>le</strong>s séparer-<br />

Mais ce fut alors que Farfanjol, à bout d'injures<br />

sans doute, clama :<br />

— Tiens, v<strong>eu</strong>x-tu que je te dise ce que tu<br />

es, crève-la-faim ?...<br />

— Dis-<strong>le</strong> pour voir, mang<strong>eu</strong>r du bien des<br />

autres 1...<br />

— Tu es un individu qui...<br />

Il n'acheva pas...<br />

Cette fois, tout de même, c'en était trop...<br />

Castanié, b<strong>le</strong>ssé au -vif, tomba sur Farfanjol<br />

... la plus terrib<strong>le</strong> injure qu'un jardinier...<br />

à bras raccourcis, et zou !... des poings, et<br />

zou !... des pieds, et zou I... des dents !...<br />

Quel<strong>le</strong> raclée, mes amis 1... Et tout en tapant :<br />

— Un individu 1... Ah ! je suis un individu !..<br />

Et quand on ramassa ce pauvre Farfanjol<br />

tout en sang, Castanié, non moins ensanglanté,<br />

car, tout de même, l'autre s'était défendu,<br />

de prendre à témoin l'assistance, proclamant<br />

:<br />

— Un individu !... H<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>sement que tout<br />

<strong>le</strong> monde me connaît dans <strong>le</strong> pays et que l'on<br />

sait qu'il n'y a jamais <strong>eu</strong> un s<strong>eu</strong>l individu<br />

dans ma famil<strong>le</strong>l... RODOLPHE BRINGER.<br />

BONNE INTENTION<br />

— Je ne sais pas ce qu'a ma montre pour<br />

ne pas marcher... El<strong>le</strong> doit avoir besoin d'être<br />

nettoyée.<br />

— Oh l non, papa. Je l'ai lavée dans la<br />

cuvette, moi 1... (Dessin inédit de ROMÉO CABLES.)<br />

CO<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> LA ROUTE<br />

— Ce n'est pas la peine d'étendre la main.,<br />

Je vous préviendrai quand il pl<strong>eu</strong>vra...<br />

(Dessin inédit .de J.-C. BELLAICUE.)<br />

RECOMMANDATION<br />

— Surtout, n'oublie pas de dire que nous<br />

sommes descendus .dans un palace, à Deau~<br />

v * lie t (Dessin Inédit de L. LECATj


«..m... LE 25 OCTOBRE 1931 mmunuiiiiiiuiiimuuyimumiiiii ■IIIIIIIIIIllllllllll.lllIl...l...[.lll.lllltllllllllllllllUllllllllllIllllllIlllllllllllll> DÏMANCHE-ILLUSTRË KIIIIIII<br />

L'IRONIE <strong>DE</strong>S NOMS ET LEUR TRADUCTION IMAGÉE<br />

Marguerite Made<strong>le</strong>ine Désiré .Marc Clément Blanche Fortuné Benjamin Rose Noël<br />

' f<br />

ROUBLARDISE<br />

— Il est moche ton prix; j'préfère <strong>le</strong> mien,<br />

il est plus chic... Tu v<strong>eu</strong>x changer?<br />

(Dessin inédit de BERTHE MEUNIER.)-<br />

INNOCENCE<br />

— Ce serait pour faire remettre des dents<br />

à mon peigne !<br />

(Dessin inédit de DHARM.)<br />

UN PETIT OUBLI<br />

— Regardez, j<strong>eu</strong>ne homme, comment<br />

on fait un excel<strong>le</strong>nt pot-au-f<strong>eu</strong> l<br />

...Des poireaux, du cé<strong>le</strong>ri, ou pommes,<br />

de terre...<br />

... et il ne reste plus qu'à laisser bouillir<br />

à petit f<strong>eu</strong>. Vous avez vu?<br />

... Vous mettes des carottes, des<br />

navets...<br />

quelques épices...<br />

— Oui, mais... alors, vous ne mettes<br />

jamais de viande dedans ?<br />

(Dessin inédit d'E. WAL.)<br />

UN MALA<strong>DE</strong> BEAUCOUP TROP DISTRAIT<br />

POIDS LOURD<br />

(Dessin inédit de LÉGAT.)<br />

— Et comme essence?., que me conseil<strong>le</strong>z'<br />

vous?<br />

— Mon Di<strong>eu</strong> !... la « Poids lourd » me<br />

paraît toute indiquée !<br />

(Dessin inédit de M.-W. JuLHES.)<br />

BONNE VOLONTÉ<br />

— Alors, vous ne travail<strong>le</strong>z jamais?...<br />

— J'voudrais bien... Mais j'p<strong>eu</strong>x pas!.,<br />

Je suis toujours en prison !<br />

(Dessin médit Je GASTON MAS.)<br />

DISTRACTION<br />

Le chairff<strong>eu</strong>r distrait. — Enfin, -fiais <strong>le</strong>s<br />

cahots, voici la bonne route en descente qui<br />

commence l<br />

(Dess'n inédit de RuTRAY<br />

. — Monsi<strong>eu</strong>r 1 c'est <strong>le</strong> doct<strong>eu</strong>r I — Je ne v<strong>eu</strong>x pas être dérangé ... Dites que je suis malade t (Dessin inédit de M. SAUVAYKE.)


niiiim DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■■'■''''■■■■'■■iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 14 i.iiiiiiiiiiiHHiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMniiiiiiiiiiHMiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii LE 25 OCTOBRE 1931 'HIMII*<br />

ÉCHOS ET<br />

PASTEUR A VILLA V1CENTLNA<br />

I E nom de Villa Vicentina évoque-t-il beaucoup de<br />

'-' souvenirs pour <strong>le</strong>s Français?. C'est dans cette petite<br />

localité du Krioul, hier autrichienne, depuis 1918 italienne,<br />

que mourut, en 1820, Elisa Baciocchi, la sœur<br />

aînée de Napoléon, et que Past<strong>eu</strong>r poursuivit ses expériences<br />

sur la maladie des vers à soie et <strong>le</strong>s résuma dans<br />

un beau livre.<br />

La mémoire du séjour de notre illustre compatriote<br />

est dem<strong>eu</strong>rée très vivante dans ce pays auquel il a<br />

rendu la prospérité, — chez <strong>le</strong>s séricicult<strong>eu</strong>rs frioulans,<br />

l'année 1870 est encore appelée l'année d'or, — où<br />

la tradition s'est conservée de ses relations amica<strong>le</strong>s<br />

avec <strong>le</strong> chimiste triestin Chiozza. Celui-ci, déjà son discip<strong>le</strong>,<br />

allait devenir, en 1869-1870, son voisin et son ami,<br />

et multiplier à son égard <strong>le</strong>s témoignages du plus entier<br />

dévouement.<br />

Ce sont ces souvenirs .que, s'inspirant d'une suggestion<br />

du consul général de France, la Société adriàtique<br />

des Sciences naturel<strong>le</strong>s de Trieste a voulu commémorer<br />

par l'apposition d'une plaque commémorâtive à Villa<br />

Vicentina,"sur la villa qu'habita Past<strong>eu</strong>r (c'est la graci<strong>eu</strong>se<br />

retraite que s'était préparée Elisa Baciocchi et<br />

qui ne fut terminée qu'après sa mort), et d'une autre<br />

à Scodavacca, sur la maison de Chiozza.<br />

Les d<strong>eu</strong>x inaugurations ont <strong>eu</strong> li<strong>eu</strong> <strong>le</strong> dimanche<br />

19 avril, à quelques minutes d'interval<strong>le</strong>. Des paro<strong>le</strong>s<br />

empreintes d'une simplicité cordia<strong>le</strong> ont été prononcées,<br />

au cours- des d<strong>eu</strong>x cérémonies, par <strong>le</strong> profess<strong>eu</strong>r Rayasini,<br />

président de la Société Adriatique des sciences<br />

naturel<strong>le</strong>s, et M. René Dollot, consul général de France,<br />

donnant à cette petite fête son caractère de fraternité<br />

Intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>.<br />

Oh lira sans doute avec plaisir <strong>le</strong> texte de l'inscription<br />

relative à Past<strong>eu</strong>r. El<strong>le</strong> est due à M. Silvio Benco, dont<br />

tous <strong>le</strong>s Italiens apprécient <strong>le</strong>s dons lapidaires :<br />

Calma dimora<br />

dal 25 novembre MDCCCLXJX<br />

al VI LuglioMDCCCLXX<br />

qui arrise'<br />

a '<br />

Lvigi Past<strong>eu</strong>r<br />

il grande scienziato<br />

intenta<br />

col vigore délia .ritemprata'sahite<br />

agli studi sul.bac'o da seta<br />

inserti nella sua opéra immorta<strong>le</strong><br />

'. bened-etta<br />

dall'umanità.<br />

t Cette paisib<strong>le</strong> dem<strong>eu</strong>re accueillit, du 25 novembre<br />

1869 au 6 juil<strong>le</strong>t 1870, Louis Past<strong>eu</strong>r, l'illustre savant.<br />

Dans la plénitude de sa santé recouvrée, il se'consacra<br />

ici aux études sur <strong>le</strong> ver à soie, enchâssées dans son<br />

c<strong>eu</strong>vre immortel<strong>le</strong>, bénie par l'humanité. »<br />

Journal des Débats..<br />

POUR GUÉRIR LÉS ENTORSES<br />

oici plusi<strong>eu</strong>rs procédés de traiter <strong>le</strong>s entorses ' :<br />

V lorsqu'un musc<strong>le</strong> est froissé par une entorse, une<br />

foulure ou un faux mouvement quelconque, on applique<br />

sur la partie malade un cataplasme très chaud de vin<br />

rouge et de son. Il faut délayer <strong>le</strong> son à froid dans <strong>le</strong> vin,<br />

puis <strong>le</strong> faire chauffer doucement en remuant constamment.<br />

Ce remède empêche l'enflure et l'inflammation<br />

de la partie atteinte.<br />

Un autre procédé, très recommandé éga<strong>le</strong>ment,<br />

Consiste à appliquer sur l'articulation ou sur la vertèbre<br />

doulour<strong>eu</strong>se, s'il n'y a pas écorchure, une bonne êompresse<br />

d'eau sédative ; si l'enflure se manifeste, il faudrait<br />

appliquer dessus un linge fortement imbibé<br />

d'alcool camphré et envelopper ensuite l'articulation<br />

avec des linges graissés à la pommade camphrée que<br />

l'on maintient dessus jusqu'à ce qu'on applique de<br />

nouveau une compresse d'alcool camphré.<br />

Si l'entorse ou la foulure était très grave, il faudrait<br />

vivement appliquer sur la partie doulour<strong>eu</strong>se un cataplasme<br />

alcétique composé de la manière suivante :<br />

Faire bouillir, dans un demi-litre d'eau, une bonne<br />

poignée de sel marin, cinq ou six f<strong>eu</strong>il<strong>le</strong>s de lauriersauce,<br />

2 grammes d'aloès en poudre ; délayer la farine<br />

de lin en quantité suffisante; on fait, avec cette pâte,<br />

un cataplasme de dimension suffisante afin de pouvoir<br />

recouvrir toute la partie malade, puis on l'arrose d'eau<br />

sédative au moment de l'appliquer.<br />

Il est nécessaire de supporter ce cataplasme aussi<br />

chaud que possib<strong>le</strong> et de <strong>le</strong> retirer au bout d'une demit<strong>eu</strong>re<br />

- A la Page.<br />

ENCORE LE NOMBRE TREIZE<br />

ES superstitions ont grand'peine à mourir, même en<br />

L un sièc<strong>le</strong> qui croit à ses lumières. Cette année encore,<br />

la date de départ du Mauretania dut être changée pour<br />

lie pas plonger dans la consternation c<strong>eu</strong>x qui craignent<br />

de s'embarquer,un vendredi 13.<br />

• Au point de vue superstition, nos contemporains<br />

sont aussi absurdes que l<strong>eu</strong>rs devanciers. Est-il moins<br />

nombr<strong>eu</strong>x qu'autrefois <strong>le</strong> nombre de c<strong>eu</strong>x qui attachent<br />

de l'importance aux présages fastes ou néfastes,<br />

craignent <strong>le</strong>s vendredis, <strong>le</strong>s hiboux, <strong>le</strong>s glaces cassées,<br />

et s'estiment h<strong>eu</strong>reùx de rencontrer un chat noir ou de<br />

trouver un fer à cheval?<br />

Quant au nombre treize, il a une importance socia<strong>le</strong><br />

qui ne saurait être niée, et tout <strong>le</strong> monde connaît <strong>le</strong>s<br />

angoisses de la maîtresse de maison menacée d'avoir<br />

treize invités à tab<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>s cliniques, il n'est pas de<br />

chambre pour porter <strong>le</strong> nombre 13; en y pénétrant,<br />

<strong>le</strong> futur opéré se croirait déjà mort.<br />

L'éducation est impuissante pour balayer de l'esprit<br />

ces absurdes croyances, et l'on connaît des gens<br />

raffinés et de haute culture pour accorder la foi la plus<br />

absolue en de risib<strong>le</strong>s sornettes. C'est ainsi qu'un aut<strong>eu</strong>r<br />

célèbre appose sur ses livres un signe symbolique qui<br />

doit lui assurer <strong>le</strong> succès.<br />

Voici, à ce propos, une charmante anecdote : un<br />

L'HEURE DU DIABLE<br />

.Employer « Le Diab<strong>le</strong> » contre un cor au pied, c'est<br />

marquer l'h<strong>eu</strong>re de son trépas. « Le Diab<strong>le</strong> » enlève <strong>le</strong>s<br />

cors en six jours, pourtoujours. 3fr.95, Pharmacie Weinmann.àlipernay.ettoutes<br />

pharmacies. Maisattention!...<br />

Exigez « Le Diab<strong>le</strong> ».<br />

AUX FUMEURS<br />

Vou> pouvez vaincre l'habitude de fumer en trois<br />

ours, améliorer votre santé et prolonger votre vio.<br />

Îjus de troub<strong>le</strong>s d'estomac, plus de mauvaise ha<strong>le</strong>ine;<br />

plus de faib<strong>le</strong>sse de cœur. Recouvrez votre vigu<strong>eu</strong>r,<br />

calmez vos nerfs, éclaircissez votre vue et développez<br />

Votre force menta<strong>le</strong>. Que vous fumiez la cigarette, <strong>le</strong><br />

çigarc, la pipe ou que vous prisiez, demandez mon livre<br />

si intéressant pour tous <strong>le</strong>s fum<strong>eu</strong>rs. U vaut son pesant<br />


miim* LE 25 OCTOBRE 1931 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiuiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiti 15 iiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiMiniiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiii DIMANCHE^JLLUSXRÉ miiiiltt<br />

Sur .l'autre rive, la fête durait encore.<br />

Plusi<strong>eu</strong>rs têtes étaient prêtes, et <strong>le</strong>s guerriers<br />

<strong>le</strong>s hissaient au. bout de bâtons, pour<br />

<strong>le</strong>s montrer. Les blancs <strong>le</strong>s voyaient distinctement,<br />

petites, noiraudes, avec l<strong>eu</strong>rs chev<strong>eu</strong>x<br />

qui, maintenant, semblaient démesurément<br />

longs.<br />

— Qu'ils y viennent vite... maugréait<br />

Maurice. Que nous l<strong>eu</strong>r infligions la défaite<br />

qu'ils méritent, et que nous puissions partir...<br />

vers notre père...<br />

Edmond était sombre. La première tâche<br />

remplie, lui aussi avait hâte de se mettre en<br />

rou f e. S'il l'avait pu, il aurait doublé la longu<strong>eu</strong>r<br />

des marches.<br />

— L'ennemi est au nord. Di<strong>eu</strong> sait s'il<br />

n'attaque pas un homme s<strong>eu</strong>l, sans défense.<br />

Auguste intervint :<br />

—- Sans défense ? Vous vous trompez,<br />

monsi<strong>eu</strong>r. Vous ne savez pas quel être de force<br />

et de prudence est devenu votre père... pendant<br />

son martyre... Soyez sûr que, dans sa<br />

solitude, il aura su se fortifier, et que, pour<br />

arriver à lui, il faut montrer patte blanche. U<br />

sait bien, où qu'il soit, que <strong>le</strong>s périls l'entourent,<br />

qu'il ne p<strong>eu</strong>t compter que sur luimême.<br />

Et, dans <strong>le</strong>s montagnes, û est assez<br />

"faci<strong>le</strong> de se construire un abri sur un point<br />

inaccessib<strong>le</strong>.<br />

o o<br />

L<br />

A pluie avait cessé. Les nuages s'évaporaient<br />

et lé ciel, nettoyé, pâlissait sous<br />

<strong>le</strong>s approches de la nuit tropica<strong>le</strong>, cette<br />

nuit qui, toute l'année, a la même longu<strong>eu</strong>r.<br />

— Mangeons... Puis prenons la garde, dit<br />

l'ancien clown.<br />

Le repas fut rapide, et souvent Omar allait<br />

écarter <strong>le</strong>s f<strong>eu</strong>il<strong>le</strong>s de palmier pour surveil<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s environs et la rive opposée. Mais <strong>le</strong>s Indiens<br />

dansaient, buvaient l'alcool trouvé dans<br />

quelques «maloccas »,,et qui provenait encoredu<br />

pillage de la fazenda.<br />

— Ce sera pour cette nuit... Ils célèbrent<br />

d'avance l<strong>eu</strong>r nouvel<strong>le</strong> victoire et se demandent<br />

comment seront <strong>le</strong>s têtes des blancs, après <strong>le</strong><br />

repassage.<br />

Maurice parlait avec Adine et Manoela.<br />

P<strong>eu</strong> à p<strong>eu</strong>, la. j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> sortait du cauchemar<br />

terrib<strong>le</strong> et du rêve incroyab<strong>le</strong> de la délivrance.<br />

El<strong>le</strong> se confiait déjà, el<strong>le</strong> donnait son cœur<br />

à ses sauv<strong>eu</strong>rs, à ses amis. El<strong>le</strong> était bel<strong>le</strong> et<br />

douce. El<strong>le</strong> voulait veil<strong>le</strong>r, disait-el<strong>le</strong>, toute la<br />

nuit, car el<strong>le</strong> passerait cette nuit en prières de<br />

gratitude. '<br />

Mais Maurice, qui semblait avoir assez<br />

d'ascendant sur el<strong>le</strong>, lui persuada qu'el<strong>le</strong><br />

devait s'étendre dans son hamac, pendu assez<br />

haut pour que <strong>le</strong>s flèches éventuel<strong>le</strong>s "ne<br />

pussent la frapper.<br />

La nuit s'abattit, et, de l'autre côté de<br />

l'eau, <strong>le</strong>s chants, <strong>le</strong>s cris s'éteignirent aussitôt.<br />

— Ils sont ivres, dit Edmond.<br />

— Ils <strong>le</strong> sont, mais ils ne boivent plus.<br />

Dans trois h<strong>eu</strong>res, ils n'auront plus, de l<strong>eu</strong>r<br />

ivresse, qu'une sauvagerie plus grande, une<br />

cruauté plus av<strong>eu</strong>g<strong>le</strong>.<br />

— Pensez-vous que nos fusils ne l<strong>eu</strong>r font<br />

pas p<strong>eu</strong>r ?<br />

— Ils croient nous surprendre. Ils ont<br />

confiance dans <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce de l<strong>eu</strong>r marche.<br />

U y avait tant d'étoi<strong>le</strong>s au ciel que <strong>le</strong>s y<strong>eu</strong>x<br />

des guett<strong>eu</strong>rs furent vite habitués à la nuit.<br />

Les trois hommes qui prendraient <strong>le</strong> d<strong>eu</strong>xième<br />

tour se couchèrent, <strong>le</strong> fusil dans la main, et<br />

s'endormirent vite, pour profiter du olus<br />

long repos qui devrait fata<strong>le</strong>ment être<br />

troublé.<br />

Mais <strong>le</strong>s sentinel<strong>le</strong>s furent re<strong>le</strong>vées sans avoir<br />

rien vu de suspect.<br />

Gantos, Auguste et Omar <strong>le</strong>s remplacèrent.<br />

Santos se réservait de surveil<strong>le</strong>r la rivière vers<br />

l'aval. Selon lui, l'attaque viendrait par là.<br />

Au mili<strong>eu</strong> du petit bivouac brillait un f<strong>eu</strong><br />

clair.<br />

Santos, <strong>le</strong> fusil entre <strong>le</strong>s genoux, la tête<br />

immobi<strong>le</strong> devant <strong>le</strong> trou aménagé dans la défense<br />

accessoire, armait <strong>le</strong>ntement d<strong>eu</strong>x pisto<strong>le</strong>ts<br />

automatiques.<br />

Us ne se parlaient pas, même à voix basse.<br />

Chacun se préparait à jeter l'alarme.<br />

Us dem<strong>eu</strong>rèrent une grande h<strong>eu</strong>re à épier<br />

sans résultat. Les Indiens avaient-ils adopté<br />

une autre tactique ? Voulaient-ils <strong>le</strong>s attendre<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain, en p<strong>le</strong>in jour, dans la forêt ?<br />

Seraient-ils cachés sur <strong>le</strong>s arbres, rendus invisib<strong>le</strong>s<br />

par <strong>le</strong> rideau de lianes ?... Le péril serait<br />

alors décuplé.<br />

—. Non... Non... murmurait <strong>le</strong> guide. C'est<br />

impossib<strong>le</strong>. L'occasion que nous l<strong>eu</strong>r offrons<br />

est trop bel<strong>le</strong>. Ils ne p<strong>eu</strong>vent manquer d'en<br />

profiter...<br />

A DÉTACHEB<br />

THÉÂTRE DU PETIT MON<strong>DE</strong><br />

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BICOT,SUZY&C 18<br />

Opérette en 3 actes de THÉRÈSE LENOTRE<br />

Coup<strong>le</strong>ts U' A. de MONTOOH. | Musique de BEN£H BASH<br />

d'après LES AVENTURES <strong>DE</strong> BICOT<br />

Au 3» Acte : LE MATCH <strong>DE</strong> BASE-BALL<br />

Qui ont li<strong>eu</strong> <strong>le</strong> J<strong>eu</strong>di 29 octobre et <strong>le</strong>s<br />

dimanches 1" et S novembre.<br />

Rideau à 15 h. Location tous <strong>le</strong>s fours, de 11 i 18 h.<br />

Il regardait mi<strong>eu</strong>x encore. Ses y<strong>eu</strong>x perçants<br />

trouaient la nuit.<br />

Tout à coup, au loin, il crut distinguer des<br />

ténèbres qui bougeaient. C'était sur la rivière...<br />

un rien... imperceptib<strong>le</strong>... Une illusion...<br />

Mais Santos se rendit près des d<strong>eu</strong>x<br />

autres veill<strong>eu</strong>rs.<br />

— Attention... On passe l'eau, très loin,<br />

sùu91a-t-il.<br />

Une demi-h<strong>eu</strong>re coula ensuite. Du côté de<br />

la rivière, semblait-il, rien n'était à craindre.<br />

Le ciel s'éclairait. N'importe quoi serait tout<br />

de suite découvert.<br />

Ce qui inquiétait <strong>le</strong> mulâtre, c'était la bordure<br />

de la forêt, à d<strong>eu</strong>x ou trois cents mètres.<br />

Ses y<strong>eu</strong>x allaient partout, fouillaient l'herbe,<br />

<strong>le</strong>s ténèbres entre <strong>le</strong>s premiers arbres.<br />

Soudain, il sauta debout. Il avait cru voir<br />

remuer une ombre. Sans hésiter, il alla aux<br />

hamacs, secoua tout <strong>le</strong> monde.<br />

— A<strong>le</strong>rte, au poste de combat, dit-il. Us<br />

s'apprêtent.<br />

Et aux d<strong>eu</strong>x j<strong>eu</strong>nes femmes :<br />

— Restez au mili<strong>eu</strong>... Mais pas debout. Et<br />

<strong>le</strong> revolver prêt. Vous nous serez p<strong>eu</strong>t-être<br />

d'un grand secours.<br />

Il retourna à son poste d'observation.<br />

Pisto<strong>le</strong>ts à la ceinture, <strong>le</strong> fusil à la main,<br />

<strong>le</strong>s cinq hommes étaient prêts à recevoir<br />

l'ennemi.<br />

— Us nous entourent, soyez-en sûrs, glissa<br />

Santos à son voisin. Vous avez vu l<strong>eu</strong>r tactique.<br />

Ils vont attendre d'être partout... Tenez I<br />

regardez bien. En voilà qui commencent à<br />

ramper.<br />

Lui s<strong>eu</strong>l voyait. Pour <strong>le</strong>s autres, <strong>le</strong>s herbes<br />

ne bougeaient pas.<br />

■ — Aplatissez-vous, avertit <strong>le</strong> mulâtre de<br />

proche en proche. L<strong>eu</strong>rs flèches vont pl<strong>eu</strong>voir.<br />

Ils ne soupçonnent pas que nos défenses<br />

<strong>eu</strong>vent <strong>le</strong>s arrêter net. Ils savent à quel<strong>le</strong><br />

Êaut<strong>eu</strong>r sont <strong>le</strong>s hamacs. Et ils viseront<br />

juste, soyez-en sûrs. Ils p<strong>eu</strong>vent croire que<br />

nous n'avons autour de nous qu'un rideau de<br />

f<strong>eu</strong>il<strong>le</strong>s...<br />

Pourtant, <strong>le</strong>s sauvages, que <strong>le</strong>s y<strong>eu</strong>x commençaient<br />

à distinguer, s'avançaient <strong>le</strong> plus<br />

près qu'ils pouvaient. Us étaient à vingt-cinq<br />

mètres qu'aucune sarbacane n'avait encore<br />

envoyé la mort empoisonnée.<br />

— Vont-ils s'élancer sans décocher de<br />

flèches ? se demandait Santos.<br />

Il se trompait. Mais ils avaient résolu de<br />

ne lancer qu'un s<strong>eu</strong>l trait par guerrier, tous<br />

ensemb<strong>le</strong>, et de se ruer en même temps.<br />

— Attention, glissa Santos à son voisin.<br />

U avait vu <strong>le</strong>s tubes de sarbacanes se dresser.<br />

Un instant, tous s'aplatirent sur <strong>le</strong> sol.<br />

Us entendirent crépiter <strong>le</strong>s bois dans <strong>le</strong>s<br />

branches mortes. Au même moment, un horrib<strong>le</strong><br />

cri retentit, poussé par plus de cinquante<br />

poitrines. La ligne entière, re<strong>le</strong>vée, se précipitait,<br />

brandissait surtout <strong>le</strong>s armes des blancs,<br />

volées dans <strong>le</strong>s « maloccas. » Us avaient bien calculé<br />

l<strong>eu</strong>r coup. Entre l<strong>eu</strong>r cri et <strong>le</strong> moment où<br />

ils tomberaient sur <strong>le</strong>s étrangers, il ne s'écou<strong>le</strong>rait<br />

pas trois secondes. Impossib<strong>le</strong> de se<br />

dépêtrer du hamac et de prendre <strong>le</strong>s armes.<br />

Tous seraient massacrés.<br />

Mais, dans la nuit, une voix brève cria :<br />

— F<strong>eu</strong>!<br />

Cinq détonations déchirèrent <strong>le</strong>s ténèbres.<br />

Cinq Indiens tombèrent en hurlant. Toutefois<br />

la bande ne pouvait s'arrêter. Son élan<br />

l'emportait. Les Indiens vinrent se buter aux<br />

branches.<br />

Adine et Manoela étaient accourues. La<br />

première se tenait près de son mari, <strong>le</strong> revolver<br />

braqué. La j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> s'était tout naturel<strong>le</strong>ment<br />

trouvée à côté de Maurice.<br />

Avec des cris de menaces et de mort, <strong>le</strong>s<br />

sauvages traversaient <strong>le</strong> rempart fragi<strong>le</strong>, se<br />

précipitaient dans <strong>le</strong> camp.<br />

C<br />

HAQUE défens<strong>eu</strong>r avait abandonné <strong>le</strong> fusil<br />

pour <strong>le</strong> browning. Les détonations crépitaient.<br />

Les Indiens tombaient. D'autres,<br />

encore à moitié ivres, prenaient l<strong>eu</strong>r place,<br />

tâchaient d'assommer <strong>le</strong>s ennemis. Sans<br />

l'alcool qu'ils avaient bu, ils seraient déjà en<br />

fuite, mais, à présent, l<strong>eu</strong>r cerveau embrumé<br />

ne voyait plus <strong>le</strong> péril et voulait du sang.<br />

Par bonh<strong>eu</strong>r, <strong>le</strong>s sept défens<strong>eu</strong>rs avaient<br />

chacun quatorze coups à tirer avant de<br />

recharger. Et l<strong>eu</strong>rs revolvers faisaient bonne<br />

besogne. Habitués au tir comme tout <strong>le</strong> monde<br />

l'est en Suisse, ils ne tiraient qu'à coup sûr,<br />

avant que l'arme offensive de l'Indien fût à<br />

portée. L'aide d'Adine et de Manoela n'était<br />

pas à dédaigner. El<strong>le</strong>s se défendaient avec<br />

courage.<br />

Au premier rang de l'attaque, vociférant,<br />

était <strong>le</strong> chef, celui qui avait fait alliance. Omar<br />

<strong>le</strong> vit. D tira son poignard arabe, <strong>le</strong> mit entre<br />

ses dents, et s'avança. Le chef l'aperçut et,<br />

dans sa rage de tuer, il fit un bon en avant.<br />

Déjà Omar avait glissé ses pisto<strong>le</strong>ts à sa ceinture.<br />

La lame brillait. Le chef brandissait<br />

en massue un des fusils du village. Il fit un<br />

moulinet. La crosse passa à un pouce d'Omar,<br />

mais l'ancien tiraill<strong>eu</strong>r s'était baissé. Avant<br />

que <strong>le</strong> sauvage pût arrêter son moulinet, il se<br />

re<strong>le</strong>vait contre lui, et, de bas en haut, lui<br />

ouvrait <strong>le</strong> ventre. Ensuite, il <strong>le</strong> saisit par un<br />

pied et <strong>le</strong> traîna sanglant, déjà mort, dans la<br />

ligne.<br />

D'un coup de sa lame kaby<strong>le</strong>, il lui trancha<br />

la tête, et la saisissant par <strong>le</strong>s chev<strong>eu</strong>x, il la<br />

lança à toute volée sur l'ennemi.<br />

Il hurlait :<br />

. — Tiens... C'ti crapi<strong>le</strong>... kif kif tout <strong>le</strong><br />

monde, si ti viens...<br />

La tête frappa un Indien en p<strong>le</strong>ine poitrine,<br />

comme un bou<strong>le</strong>t, et l'inonda de sang. Les<br />

revolvers continuaient l<strong>eu</strong>r tintamarre et <strong>le</strong>s<br />

sauvages n'osaient plus avancer. Us se cou-<br />

laient à terre, épouvantés, ne sachant com<br />

ment fuir. Celui qui avait reçu la tête du<br />

chef, et l'avait reconnue, cria sa fray<strong>eu</strong>r.<br />

Alors toute la bande, ensemb<strong>le</strong>, recula, lançant<br />

des flèches inuti<strong>le</strong>s. Les fusils rentrèrent<br />

en ligne. Quelques guerriers touchèrent<br />

encore lé sol, puis ce fut la retraite éperdue,<br />

fol<strong>le</strong>, avec des plaintes, des cris d'appel, de<br />

ralliement. Les b<strong>le</strong>ssés se traînaient, malgré<br />

l<strong>eu</strong>rs souffrances, persuadés que <strong>le</strong>s blancs<br />

allaient faire comme <strong>eu</strong>x et couper toutes <strong>le</strong>s<br />

têtes.<br />

Dans <strong>le</strong> petit camp, personne n'était b<strong>le</strong>ssé.<br />

.Edmond, qui avait vu la prouesse d'Omar,<br />

<strong>le</strong> félicitait. C'était vraiment lui qui avait déterminé<br />

la débandade.<br />

— Cette fois, ils ne s'y frotteront plus, dit<br />

Santos. Nous pouvons être tranquil<strong>le</strong>s.<br />

— Oui, coupa Maurice, mais nous ne dormirons<br />

pas. Le mi<strong>eu</strong>x, je crois, est de bouc<strong>le</strong>r nos<br />

bagages.<br />

Auguste consultait sa montre.<br />

— D'autant plus que <strong>le</strong> jour se lèvera<br />

dans une h<strong>eu</strong>re... et que nous n'avons, ni <strong>le</strong>s<br />

uns ni <strong>le</strong>s autres, grande envie, je suppose,<br />

de perdre du temps parmi ces cadavres que <strong>le</strong>s<br />

fourmis et <strong>le</strong>s charognards vont attaquer cette<br />

nuit même.<br />

Le conseil était bon, et fut suivi. Adine<br />

et Manoela, remises de l'a<strong>le</strong>rte, préparaient<br />

<strong>le</strong> café chaud. La j<strong>eu</strong>ne fil<strong>le</strong> se considérait<br />

comme sauvée une seconde fois, et définitivement.<br />

Quand <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il parut, il éclaira un champ<br />

de carnage. Les blancs ne se doutaient pas<br />

qu'ils avaient tant tué. C'étaient <strong>le</strong>s Indiens<br />

qui, croyant surprendre, avaient, en réalité,<br />

été pris dans <strong>le</strong> traquenard.<br />

S<strong>eu</strong><strong>le</strong> la tête coupée avait disparu.<br />

— Ils l'ont emportée, assura Santos. Us ne<br />

se souviennent déjà plus que ce fut l<strong>eu</strong>r chef.<br />

Us la momifieront comme <strong>le</strong>s autres, et en<br />

garderont <strong>le</strong>s chev<strong>eu</strong>x comme un trophée de<br />

victoire.<br />

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qui est maintenant mon mari, j'ai <strong>eu</strong> envie,<br />

de couvrir mon visage pour qu'il ne puisse<br />

voir mon teint. J'avais alors une peau graiss<strong>eu</strong>se,<br />

jaune, des pores dilatés et des rides<br />

commençaient même à paraître, bien que je<br />

n'<strong>eu</strong>sse que 33 ans.<br />

A cette époque, je décidai que je me débar-<br />

Tasserais de ces tares choquantes si c'était<br />

humainement possib<strong>le</strong>. Des <strong>le</strong>ctures m'avaient<br />

souvent renseignée sur la Crème. ïokalon,<br />

mais pour une raison ou une autre, je n'en<br />

avais jamais fait usage. Que ne l'ai-je connue<br />

plus tôt!<br />

Je sais maintenant qu'il y a des raisons<br />

scientifiques qui expliquent <strong>le</strong>s choses si miracul<strong>eu</strong>ses<br />

que la Crème ToKalon accomplit pour<br />

la peau, mais cel<strong>le</strong> qui, pour moi, est la plus<br />

importante de toutes, est qu'après un mois<br />

s<strong>eu</strong><strong>le</strong>ment ie ne pouvais plus re<strong>le</strong>ver la moindre<br />

trace de la coul<strong>eu</strong>r blafarde et des rides<br />

qui me faisaient d'ordinaire paraître Vieil<strong>le</strong>.<br />

Mon mari ne voulait pas en convenir, mais<br />

je sais qu'il ne m'aurait jamais regardée si je<br />

ne l'y avais volontairement forcé en rendant<br />

mon teint irrésistib<strong>le</strong>. S'il est d'autres femmes<br />

qui ont différé comme je l'ai fait, à employer<br />

la Crème Tokalon, je voudrais pouvoir <strong>le</strong>s<br />

inciter à commencer aujourd'hui même l "<br />

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que son nom ne soit pas publié mais<br />

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regarder dans une glace. Vous verrez alors un tout autre<br />

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et votre dos. Vous serez fierde vos larges épau<strong>le</strong>s, de votrepoitrine<br />

arrondie, du superbe développement<br />

obtenu de la tête aux pieds.<br />

Nous agissons éga<strong>le</strong>ment sur vos organes intéri<strong>eu</strong>rs. —<br />

Nous vous ferons h<strong>eu</strong>r<strong>eu</strong>x de vivre ! Vous serez mi<strong>eu</strong>x et vous vous sentirez mi<strong>eu</strong>x<br />

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