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ALGER AU XVIIIe<br />

SIÈCLE 91<br />

La France, un présent consulaire tous les six ou sept<br />

ans à un changement de consul, indépendamment de<br />

quelques petits présents d'amitié et donnés en recon<br />

naissance. Elle aussi paye son tribut annuel à Alger.<br />

Tous les ans la chambre de commerce de Marseille<br />

envoie dans le mois de janvier un présent en pommes,<br />

en châtaignes, en poires, en confitures, en anchois, en<br />

sirops, qui monte à 6 ou 7,000 livres. Ces objets se distri<br />

buent à plus de 60 personnes qui composent les grands<br />

et les petits officiers du gouvernement d'Alger. Chacun<br />

a sa portion relativement à son grade et à son état, et<br />

cette redevance est tellement liée à la place d'un chacun<br />

que personne ne remercie de ce qu'il reçoit et fait éclater<br />

sa mauvaise humeur lorsqu'il pense qu'on ne lui a pas<br />

fait son droit (1). On ne voit à Alger d'un bout de l'année<br />

à l'autre que des usages et des manières qui affligent<br />

l'amour-propre. Au reste toutes ces redevances ou, si<br />

on veut se servir d'un mot plus honnête, toutes ces pré<br />

venances ne produisent aucun bon effet pour les affaires,<br />

et elles ne s'accommodent, même les plus injustes, qu'à<br />

beaux deniers comptants.<br />

La maison française qui est à Alger fait aussi la même<br />

redevance, et plus généralement encore : elle donne le<br />

double du consulat, car il n'y a personne dans la ville,<br />

avec quelque titre, qui ne reçoive son présent. Plus de<br />

200 personnes ont leur portion de ce présent.<br />

La France a été obligée de payer les dettes des mar<br />

chands français qui avaient failli à Alger : en 1777, elle<br />

à Alger, consistant en 200 jarres d'huile et 50 jarres de savon; mais<br />

en outre il envoie en présent aux grands de l'ogeac, des bernus,<br />

des barracans, des palascas, de l'essence de rose, des fes ou calottes<br />

rouges, des châles de Girbé et autres choses,<br />

quelques jarres d'huile<br />

et du savon pour leur usage. On peut estimer le tout à 50,000 écus ».<br />

(1) On lit ailleurs (f. 120) : « Les présents sont pour les grands,<br />

le dey à la tête, en draps, caftan d'or, montre à répétition garnie en<br />

diamant ; pour les petits officiers et raïs du beilik, en deux aunes et<br />

1/8 de quatre drap, pics ».

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