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ALGER AU XVIIIe<br />

SIÈCLE 77<br />

déposition du caïd qu'on envoie à Seboû. Depuis lors,<br />

on a toujours égard aux plaintes qu'ils font contre le<br />

caïd, qui ne paye point de garame,<br />

attendu qu'il n'en<br />

reçoit presque point. Il envoie de l'huile et des figues<br />

sèches au beilik; il n'est le maître que de la plaine.<br />

Cependant comme les Cabaïlis de Felissa sont presque<br />

toujours en guerre entre eux, le caïd est sollicité tantôt<br />

par un cheikh tantôt par un autre d'entrer dans leur<br />

querelle,<br />

et le caïd embrasse le parti qui convient le<br />

mieux à ses intérêts. La politique consiste à semer la<br />

division parmi eux pour les affaiblir et les ronger les<br />

uns après les autres; c'est un art dans lequel les Turcs<br />

excellent. Lorsque les Algériens attaquèrent ces mon<br />

tagnes, les Cabaïlis gâtèrent tous les chemins, de sorte<br />

qu'il serait impossible d'y pénétrer à cheval. Lorsque<br />

quelqu'un poursuivi par le gouvernement se rend dans<br />

ces montagnes, il y est en toute sûreté.<br />

Une des constitutions militaires d'Alger<br />

Mœurs. —<br />

est la défense de se marier sous peine d'être privé du<br />

pain du beilik et de quelques autres avantages. La<br />

modique paye qu'a le joldach en commençant son ser-<br />

'vice lui en impose l'obligation. Le gouvernement a dû<br />

par conséquence fermer les yeux et tolérer même ouver<br />

tement deux vices qui sont la suite du célibat : les filles<br />

publiques et les garçons. Toute fille maure qui veut faire<br />

le métier de putain va se faire inscrire sur les registres<br />

du Mezouar, et ses parents n'ont plus droit sur elle;<br />

elle [devient] la femme des joldachs. Mais sans la per<br />

mission du lieutenant de police et sans qu'elle paye,<br />

elle ne peut se donner à des Maures; elle appartient<br />

entièrement aux soldats qui, lorsqu'ils ont un peu d'ar<br />

gent, prennent une chambre dans un foundouk, où ils<br />

les reçoivent. Quant aux garçons, c'est un vice encore<br />

plus commun chez les Turcs, et personne ne s'en cache.<br />

Il y a bien peu d'enfants nés à Alger qui, de gré ou de<br />

force, n'aient servi à assouvir la passion des joldachs,<br />

et cela est si vrai que beaucoup de Turcs restent garçons

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