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256 ANNALES DU MAGHREB ET DE L'ESPAGNE
Ech-Chemmâkh Yemâmi, client d'El-Mehdi, qui se donna
pour un chi'ite et qui, par les marques de respect qu'il
lui prodigua, se concilia sa faveur. ldrîs,
fait demeurer avec lui,
des dents,
qui l'avait
se plaignant un jour de souffrir
reçut de son confident un remède empoisonné
à employer au lever du jour. Ech-Chemmâkh s'enfuit
aussitôt,
et reçut d'Er-Bechîd la direction des postes
d'Egypte. Quant à ldrîs, il mourut empoisonné, laissant
pour successeur son fils ldrîs ben ldrîs, qui régna après
lui. Cette famille garda le pouvoir dans ce pays et
disputa le gouvernement de l'Espagne aux Omeyyades,
ainsi que nous le dirons.
[P 75] En 170 (2 juillet 786)
Mohallebi, gouverneur d'ifrîkiyya,
mourut Yezîd ben Hâtim
qui laissa ses fonc
tions à son fils Dâwoûd. Les Ibâdites s'étant soulevés
dans les montagnes de Bâdja,
Dâwoûd envoya contre
eux une armée, qui fut battue ; il en équipa une seconde
qui obtint cette fois le dessus et qui massacra de nom
breux Ibâdites. Après neuf mois de gouvernement,
Dâwoûd céda la place à son oncle Rawlr ben H'àtim
Mohallebi,
Er-Rechîd (1).
nommé gouverneur d'ifrîkiyya par Hâroûn
En 170 (2 juillet 786) l'Omeyyade 'Abd er-Bah'mân,
prince d'Espagne, tomba sur les Berbères Nefza, dont
il humilia la puissance et à qui il tua du monde.
[P. 76] La même année, 'Abd er-Rah'màn fit cons
truire la grande mosquée de Cordoue sur l'emplacement
d'une église. Il dépensa pour cela cent mille dinars (2).
(1) Comparez les récits, qui ne sont pas entièrement identiques,
des Berbères, x, 224 et 387, et du Bayân, i, 72 ; Fournel, i, 385.
(2) Ces deux derniers faits sont également mentionnés dans le
Bayân (x\,b$ etbO, suprà, p. 223) ; le Falho-l-Andaluçi (p. 70) parle de la
fondation du djdmi'
de Grenade (par suite d'une mauvaise lecture ?).
C'est à Hichàm qu'lbn el-Koutiyya (p. 279) attribue la fondation
de la grande mosquée de Cordoue dont une portion du butin fait