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ANNALES DU MAGHREB ET DE L'ESPAGNE 255
En cette année 168 mourut Chîloûn (Silon),
Galice,
roi de
que l'on remplaça par Alphonse. Mais Maure-
gat l'attaqua et le tua (1). Dans cette situation troublée, le
lieutenant à Tolède d"Abd er-Bah'mân fit une incursion
dans le pays; il y massacra du monde et rentra sain et
sauf, traînant derrière lui du butin et des captifs.
En 168 (23 juillet 784), Aboû'l-Kâsim ben Wâsoûl,
chef des hérétiques çofrites à Sidjilmàsa, mourut subi
tement pendant la dernière prière du soir. Il avait
exercé l'autorité pendant douze ans et un mois, et fut
remplacé par son fils Elyâs (2).
[P. 63] (Le soulèvement des Alides,
Hâdi en 169 (13 juillet 785),
sous le khalife El-
se termina par le massacre
qui eut lieu à Fakhkh, près la Mekke (3), où périt notam
ment El-H'oseyn ben 'Ali). Parmi ceux qui parvinrent à
s'échapper figurait ldrîs ben 'Abd Allah ben el-H'asen
ben el-H'asen ben 'Ali,
qui put gagner l'Egypte. Le
directeur des postes de cette province, Wàd'ih', client
de Çâlih ben el-Mançoûr, qui était chi'ite ou partisan
d'Ali, le fit fuir en poste jusqu'au Maghreb. Le fuyard
s'installa à Walîla (Oulîli) dans le territoire de Tanger (4),
et les Berbères du pays se rallièrent à lui. El-Hâdi fit
d'abord décapiter, puis crucifier Wàdih'. Selon une autre
version,
c'est Er-Bechîd qui le fit mettre à mort. Ce
prince, ajoute-ton, envoya auprès d'Idris un émissaire,
(1) Après Silon, mort en 783, régna Mauregat, à qui succéda
Bermude I, en 788. Alphonse II le Chaste monta sur le trône en
797.
On retrouve à peu près les mêmes renseignements dans le
(2)
Bayân (x, 155 ; cf. Berbères, x, 261).
(3) Sur ces événements, cf. notamment Fournel, i, 389 et suiv.
(4) Bekri écrit Oulîli et Oulileni (voir p. 248, 263, 269, 317) ; sur
la fuite d'Idrîs et son établissement dans le Maghreb, cf. ibid, p.
268 ; Berbères, xx, 559 ; Bayân, x, 72 et 218 ; Nodjoûm, x, 433 et 452 ;
Kartâs, éd. Tornberg, texte p, 5, trad. p. 6).