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ANNALES DU MAGHREB ET DE L'ESPAGNE 243<br />

toujours, à gagner son refuge habituel. 'Abd er-Bah'mân<br />

reçut alors de son fils Soleymân, qui le remplaçait pen<br />

dant son absence à Cordoue, des lettres lui annonçant<br />

la révolte des Sévillans, commandés par 'Abdel-Ghaffâr<br />

et H'ayât ben Molâmis (1), chefs qui marchaient d'accord<br />

avec er-<br />

les Yéménites établis dans la ville. [P. 5] 'Abd<br />

Bah'mân revint sur ses pas, mais n'entra pas à Cordoue,<br />

effrayé qu'il était par ce qu'on disait de l'union et du<br />

nombre des rebelles. Il mit en avant son cousin paternel<br />

'Abd el-Melik ben 'Omar, le plus intrépide guerrier de<br />

la famille de Merwân, et lui-même resta en arrière, prêt<br />

à lui porter secours au besoin. En approchant des<br />

Sévillans, 'Abd el-Melik envoya son fils Omeyya en<br />

reconnaissance; celui-ci, qui les trouva éveillés (et sur<br />

leurs gardes), retourna auprès de son père, qui, le blâ<br />

mant de sa faiblesse, lui fit trancher la tête. Alors, réu<br />

nissant les gens de sa famille et ses intimes, il leur tint<br />

ce langage : « A nous, proscrits de l'Orient arrivés dans<br />

ce lointain pays, on nous dispute encore la bouchée<br />

nécessaire pour nous conserver le souffle; brisons<br />

plutôt le fourreau de nos épées, car il faut vaincre ou<br />

mourir ! » Ainsi firent-ils, et chargeant à leur tête il<br />

infligea aux Yéménites et aux Sévillans une défaite<br />

complète,<br />

si bien que désormais il ne resta plus aux<br />

Yéménites aucun pouvoir. A la nouvelle qu'<br />

'Abd el-Melik<br />

était blessé, 'Abd er-Bah'mân vint trouver son parent,<br />

dont la blessure saignait, tandis que sa main restait fixée<br />

à la poignée de son épée, toute dégouttante de sang ; il<br />

l'embrassa sur les yeux et le récompensa magnifique-<br />

(1) Ailleurs le premier de ces noms est écrit 'Abd el-Ghâfir<br />

(Madjmoû'a, 107 ; Bayân, n, 57) ; on retrouve la lecture « el- 'Abd<br />

Ghaffâr » dans le Fatho-l-Andaluçi (p. 65) ; chez Ibn Khaldoùn ; chez<br />

Ibn el-Koùtiyya (p. 274) et chez Makkari (éd. de Leyde, n, 33). —<br />

Je lis Molâmis, selon une variante rejetée en note par Tornberg,<br />

et d'accord avec les divers textes qui viennent d'être cités; cepen<br />

dant Makkari (l. I.) écrit aussi .< Molâbis » ; Dozy (Mus. d'Espagne,<br />

x, 344) a reproduit la lecture « Molâmis ». Cf. Fournel, i, 425.

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