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232 ANNALES DU MAGHREB ET DE L'ESPAGNE
drapeau pour ensuite le dénouer sans rien faire?
•> Et
il se révolta. Entouré des Yéménites qui se rallièrent à
lui, il s'empara de Séville,
et la force de son armée
devint considérable. A l'approche d'Abd er-Bah'mân et
de ses troupes, El-Mat'ari se retrancha dans le fort de
Za'wâk' rebî'
(1), le 11 I (6 mai 765). 'Abd er-Bah'mân l'y
assiégea et le serra de près, mais les révoltés ne le lais
sèrent pas pénétrer. Ghiyâth (2) ben 'Alk'ama Lakhmi,
avait fait cause commune avec les
qui était à Sidona,
révoltés, et nombre de chefs berbères s'étaient joints à
lui pour renforcer El-Mat'ari. A cette nouvelle, 'Abd
er-Bah'mân envoya contre eux une armée commandée
par son affranchi Bedr, qui les empêcha d'opérer leur
jonction avec El-Mat'ari. Celui-ci, qui continuait d'être
assiégé, voyait diminuer son armée par la mort et la
défection; il fut un jour tué en faisant une sortie, et sa
tête fut portée à 'Abd er-Bah'mân. Le siège n'en conti
nua pas moins, car les assiégés choisirent pour chef
Khalîfa ben Merwân ; mais bientôt ils firent demander
grâce à 'Abd er-Bah'mân en s'offrant à lui livrer Khalîfa.
L'émîr ayant accepté, on lui livra le fort et Khalîfa : le
fort fut détruit,
mort (3).
'
Khalîfa et ses compagnons mis à
De là, il marcha contre Ghiyâth, complice delà révolte
d'El-Mat'ari. Assiégés et serrés de près, les rebelles
demandèrent grâce. Leurs propositions furent accueil-
(1) Ce nom est écrit Ra'wâk, résultant de l'omission d'un point
diacritique, par le Bayân (u, 55), et le Madjmoû'-a (p. 102 et 105);
on trouve aussi Raghwàn (Zaghwân ?) ailleurs. D'après l'éditeur et
traducteur de ce dernier ouvrage, il y faut voir Alcala de Guadaira
(l. L, p. 256). Je ne crois pas qu'il en soit parlé dans les géographies
arabes, sous l'une ou l'autre orthographe. C'était le premier château
qu'on trouvait, en remontant le fleuve, à huit milles de Séville
(Dozy, Recherches, 3e éd., t. n, p. 261).
(2) Dans Ibn Khaldoùn,
et. Ghiyâth ;
on trouve les deux orthographes iAldb
mais ou sait combien l'édition de Boulak est fautive.
(3) D'après le Madjmoûa, au contraire, le vainqueur les épargna,