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220 ANNALES DU MAGHREB ET DE L'ESPAGNE<br />

quatre ans, et qui jouait sous mes yeux, sortit de la<br />

maison. Quand il rentra, il pleurait, et tout apeuré, se<br />

cramponna à moi ; comme je ne pouvais parvenir à me<br />

débarrasser de son étreinte,<br />

je sortis pour me rendre<br />

compte de ce qui se passait. Tout le village était en<br />

émoi à cause des drapeaux noirs (des Abbâssides) qui<br />

y flottaient, et un de mes jeunes frères me cria : « Sau<br />

vons-nous ! Sauvons-nous ! ce sont les drapeaux des<br />

troupes Abbâssides. » Je me précipitai aussitôt sur<br />

quelque argent et m'enfuis avec mon frère, en indiquant<br />

à mes sœurs l'endroit où je me réfugiais et les priant<br />

de m'envoyer mon affranchi Bedr. Les cavaliers cer<br />

nèrent alors le village,<br />

mais sans trouver ma trace. Je<br />

me rendis chez un homme que je connaissais et par qui<br />

je me fis acheter des montures et les approvisionnements<br />

nécessaires ; mais un esclave de cet homme alla nous<br />

dénoncer au chef du détachement,<br />

qui arriva avec ses<br />

hommes à ma recherche. Nous nous enfuîmes à pied,<br />

mais les cavaliers nous aperçurent,<br />

et nous nous jetâ<br />

mes dans des jardins qui bordent l'Euphrate; arrivés<br />

les premiers au bord du fleuve, nous nous y précipi<br />

tâmes, mais je pus seul échapper. En effet, malgré les<br />

cris des cavaliers qui promettaient de nous épargner,<br />

je continuai de nager ; tandis que mon frère, quand il<br />

fut au milieu du fleuve, ne put lutter contre le courant<br />

et regagna le bord où, malgré la promesse faite, il fut<br />

massacré sous mes yeux ; il avait treize ans quand<br />

j'eus la douleur de le perdre. Je continuai de fuir et me<br />

tins caché dans un fourré marécageux jusqu'à ce qu'on<br />

eût cessé de me poursuivre; puis j'en sortis pour me<br />

rendre dans le Maghreb et gagner l'Ifrîkiyya. » Sa sœur<br />

Omm el-Açbagh lui envoya son affranchi Bedr avec<br />

de l'argent et des pierreries.<br />

Arrivé en Ifrîkiyya, le fugitif fut rigoureusement<br />

recherché par 'Abd er-Bah'mân ben H'abîb ben Aboû<br />

'Obeyda Fihri, qui était, dit-on, le père de Yoûsof<br />

Fihri, gouverneur de l'Espagne, tandis que lui-même

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