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112 ALGER AU XVIIIe SIÈCLE
quart d'heure. Il est étonnant de voir ce que l'estomac
d'un Turc et surtout d'un Arabe peut engloutir. Un seul
homme en général mange autant que trois hommes
chez nous. Ne serait-ce pas à cette quantité de nourri
ture qu'on doit attribuer la force de leur corps et les
prodiges qu'ils font en amour? A 9 heures tout le monde
est couché,
et on se lève avant ou au moment que le
soleil se lève. Du temps de Charles V en France, le dîner
de la Cour était à 10 heures du matin, le souper à 6
heures,
heures en hiver.
et elle était couchée à 10 heures en été et à 9
Tout billet privé, même attesté par deux témoins par
ticuliers, n'est point légal et on peut le nier en justice
même quand il aurait le cachet : il faut qu'ils soient faits
par des notaires publics. Chaque cadi, hanefi et maleki,
en a 12 : ils dressent les billets et les reçus pour toutes
sortes d'affaires et d'engagements. Deux signent au bas
leur nom avec paraphe,
et le cadi met sa tape dabet.
Suivant la pièce, on donne aux chahids adalet nommés
pata-
aussi schuhoud du cadi, demi pataque chique, une
que, deux et plus si la chose est de conséquence et si
la pièce est longue,
mais ce n'est jamais plus d'un
sequin. Le droit du cadi pour sa tape est d'une mezoune
seulement. Pour les ventes des immeubles,
comme il
faut lire et examiner les titres pour dresser le contrat,
cela se paye davantage,
mais le cadi n'a jamais plus
d'une mezoune. Pour le partage des héritages, le cadi a
10 0/0. Les droits en général sont peu de chose ; mais
comme il dépend de lui de faire parler la loi dans beau
coup de choses,
on achète sa justice moyennant des
présents. On peut appeler de son jugement au meglis
chérif.
Les baux. —
Les
baux de maisons, de jardins, les
fermes des terres ne peuvent être passés que pour 3 ans
seulement. C'est une loi de la jurisprudence algérienne.
Le cadi dans son acte ne peut rien stipuler au delà de ce
terme, quel que soit l'accord des contractants, et s'il le