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opinions 103.p65 - Nigerdiaspora

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN INDÉPENDANT D'ANALYSES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIALES - N° 103 DU 24 MARS 2010 - PRIX : 300 FCFA<br />

RECONCILIATION ET RESTAURATION:<br />

Le Le dilemme dilemme !<br />

!<br />

Aujourd’hui, Ben Omar est riche. Riche comme un crésus et circule à Niamey en narguant ceux qu’il avait,<br />

hier seulement, pris pour des canards sauvages ! Où est passé Ibrahim Foukori, celui-là même qui refusa<br />

de l’électricité à tout un quartier de Bobiel, alors même que dans une de ses villas dans le même coin, ses<br />

vaches importées de Hollande bénéficiaient de climatiseurs car ne supportant pas la chaleur de nos<br />

tropiques ? Comment pourrait-on penser un seul instant que les Nigériens seraient prêts à raser gratis sur<br />

l’autel d’une réconciliation ? La réconciliation oui, mais seulement après la Justice et la confiscation des<br />

biens mal acquis !<br />

TAZARCHE :<br />

L’effondrement L’effondrement (suite et fin).<br />

Autant, j’étais convaincu que le maintien de Tandja au-delà du 22 Décembre 2009, était non seulement illégal, mais<br />

dangereux pour lui et pour le Niger, autant, aujourd’hui, je suis convaincu qu’une transition déraisonnable serait<br />

dangereuse pour la junte et pour le Niger. Elle serait également totalement peu crédible aux yeux des partenaires<br />

internationaux qui savent tous qu’une transition raisonnable se compte en quelques unités de mois et non en<br />

dizaines de mois ou d’années. Faut-il, peut être, le mentionner à nouveau, un régime militaire, même s’il a renversé<br />

un régime aussi exécrable que celui de Tandja, reste quand même un régime d’exception et en cela, il n’a pas<br />

vocation à durer<br />

Pr Bilal TEFRIDJ<br />

NIGELEC :<br />

Le lourd passif de Foukori<br />

- Un découvert bancaire de : 4 milliards 300 millions ;<br />

- Une dette à court terme de 28 milliards 300 millions répartie entre les acteurs suivants :<br />

* NEPA : 1 milliard 600 millions<br />

* Impôts : 4 milliards 300 millions dus et 4 milliards 900 millions de redressement fiscal<br />

* Sonichar : 2 milliards 300 millions<br />

* CPCT : 4 milliards 800 millions<br />

* SONIDEP : 1 milliard 900 millions<br />

* la différence concerne les autres fournisseurs<br />

- Une dette à moayen et long terme de 17 milliards 600 millions dont 5 milliards 300 millions exigibles par<br />

an !<br />

A ce tableau sombre, il faut ajouter un écrêtage qui coûte entre 600 à 800 millions de consommation de gasoil<br />

pour la seule ville de Niamey par mois pendant cette période de forte chaleur.


Page 2<br />

MESSAGE<br />

REPUBLIQUE DU NIGER<br />

CONSEIL SUPREME POUR LA RESTAURATION DE LA DEMOCRATIE<br />

MINISTERE DE LA POPULATION DE LA PROMOTION DE LA FEMME ET DE LA PROTECTION DE L’ENFANT<br />

DIRECTION DES RESSOURCES FINANCIERES ET DU MATERIEL (ANCIEN MP/RS)<br />

PROJET DEMOGRAPHIQUE MULTISECTORIEL<br />

AVIS DE RECRUTEMENT<br />

Le gouvernement de la République du Niger a obtenu de l'Association<br />

Internationale pour le Développement (IDA), un don en vue de financer<br />

les activités du Projet Démographique Multisectoriel (PRODEM) et envisage<br />

d'utiliser une partie de ce fonds pour payer les services d'un Spécialiste<br />

en passation de marchés.<br />

1) MANDAT DU SPECIALISTE EN PASSATION DES MARCHES<br />

. Mettre sur pied la fonction de passation des marchés au niveau du projet<br />

;<br />

. Mettre en place les instruments de base de la passation de marchés<br />

(manuel des opérations, directives et documents de gestion des marchés<br />

conforme aux exigences du manuel d'exécution du projet) ;<br />

. Mettre en place des outils de gestion des marchés adaptés aux besoins<br />

du projet, dont le plan annuel de passation des marchés et sa mise à jour<br />

périodiquement ;<br />

. Développer des mécanismes de suivi de l'exécution des contrats ;<br />

. Développer les mécanismes, procédures et pratiques nécessaires à l'intégrité<br />

du système de passation des marchés dont le système de classement.<br />

2) NATURE ET ETENDUE DES SERVICES<br />

Sous la supervision de la Directrice des Ressources Financières et du<br />

Matériel, le SPM :<br />

- Sera responsable de la mise en place d'un système simple de gestion de<br />

la passation des marchés comprenant (i) la planification des opérations<br />

de passation des marchés, (ii) le suivi de l'avancement, (iii) l'analyse des<br />

écarts entre les réalisations et le plan de passation des marchés.<br />

- Sera responsable de l'ensemble du processus d'acquisition. A cet effet,<br />

ses tâches, sans qu'elles ne soient exhaustives seront notamment :<br />

a. Faire le suivi auprès des services techniques bénéficiaires de l'acquisition<br />

ou de l'unité de coordination du projet de la préparation et la<br />

finalisation des termes de référence (TDR), pour les acquisitions de service<br />

de consultant, et des spécifications techniques pour les biens et travaux<br />

;<br />

b. Finaliser les dossiers d'appel d'offres, et des demandes de propositions<br />

(suivant les modèles fournis par l'IDA) devant être soumis à la non objection<br />

de l'IDA, et s'assurer de leur transmission/vente selon le cas ;<br />

c. Procéder au lancement des appels d'offres (le cas échéant aux avis à<br />

manifestation d'intérêt ou présélection), selon les modes convenus dans<br />

les accords de prêts ou de dons ;<br />

d. Veiller à la bonne gestion des appels d'offres en cours ;<br />

e. Superviser et contrôler l'évaluation des offres et propositions ;<br />

f. Assister aux séances d'ouverture publique des offres et veiller à ce que<br />

ces séances se déroulent conformément aux procédures et aux documents<br />

d'appels d'offres et demandes de propositions ;<br />

g. Veiller à l'élaboration des rapports d'ouverture de plis et d'évaluation<br />

des offres et y assurer le contrôler qualité ;<br />

h. Etre l'interlocuteur du bailleur de fonds sous l'autorité du Coordonnateur<br />

pour toutes les questions relatives aux acquisitions notamment pour<br />

toutes les communications liées à l'obtention des non objections du<br />

bailleur de fonds ;<br />

i. Préparer les contrats, après l'obtention des avis de non objection si<br />

c'est requis, et veiller à leurs signatures par les personnes habilitées à le<br />

faire ; et<br />

j. Concevoir, mettre en place une base de données fournisseurs et en<br />

assurer la mise à jour, et développer des statistiques de gestion qui per-<br />

mettront aux bailleurs de mesurer le niveau de performance de l'équipe<br />

chargée de la passation des marchés.<br />

- Il sera chargé de planifier, préparer et Coordonnateur le calendrier<br />

d'acquisition des services de consultants et de biens et travaux pour<br />

chaque projet<br />

- Il sera responsable de l'établissement de tous les rapports d'activités<br />

prescrits par le manuel des procédures d'acquisition de l'unité de coordination<br />

du projet, mais également de tout autre rapport lié à la passation<br />

de marchés que les bailleurs pourraient demander dans le cadre de<br />

l'exécution du projet.<br />

- Il devra mettre en place un système de classement des dossiers de<br />

passation des marchés qui inclura pour chaque marché tous les documents<br />

relatifs à ce marché y inclus les documents relatifs aux paiements,<br />

en vue de permettre toute revue a postériori de l'IDA ou audit externe de<br />

passation des marchés.<br />

3) QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES ET ACADEMIQUES<br />

1. Un diplôme supérieur en Ingénierie, Administration publique, droit<br />

commercial, ou gestion (minimum Bac + 4), équivalent d'une maîtrise -<br />

Master) ;<br />

2. excellente connaissance des techniques de passation des marchés<br />

en général et des règles de procédure de passation des marchés sur<br />

financement des banques multilatérales de développement : Banque<br />

africaine de développement et Banque Mondiale,…<br />

3. expérience professionnelle : 5 ans minimum dont 3 ans au moins<br />

dans le domaine de la passation des marchés en qualité d'expert/spécialiste<br />

en passation des marchés pour des projets financés ou<br />

cofinancés par la Banque mondiale ou des instituions ayant des procédures<br />

similaires de passation des marchés ;<br />

4. bonne connaissance du Français ainsi qu'une bonne aptitude pour la<br />

communication et le travail en équipe ;<br />

5. une bonne capacité de résolution des problèmes liés à la passation<br />

de marchés publics ;<br />

6. une connaissance informatique des logiciels courants (Word, Excel,<br />

PowerPoint, E-mail et autres outils de communication) ;<br />

4) COMPOSITION DES DOSSIERS<br />

- un CV détaillé ;<br />

- une lettre de motivation ;<br />

- une copie légalisée des diplômes ;<br />

- un casier judiciaire datant de moins de trois mois ;<br />

- un certificat de nationalité ;<br />

- un acte de naissance ;<br />

5) DEPOT DE DOSSIERS<br />

Les candidats intéressés pourront déposer leurs dossiers au plus tard le<br />

lundi, 05 avril 2010 au secrétariat du PRODEM dans l'enceinte du Ministère<br />

de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection<br />

de l'Enfant, Immeuble Sonara II 1er étage, BP 13 885 Niamey - Tél : 20<br />

73 94 63, avec la mention " Recrutement d'un Spécialiste en passation<br />

de marchés ".<br />

L'évaluation aura lieu à la même date à 10h 30 selon les directives de<br />

l'IDA, sélection et emploi des consultants (mai 2004 et octobre 2006).


A A QUOI QUOI JOUE JOUE LE LE CSRD CSRD ?<br />

?<br />

Plus d’un mois après sa prise de<br />

pouvoir, le Conseil Suprême pour<br />

la Restauration de la Démocratie<br />

(CSRD) continue à maintenir le<br />

suspense quant à la convocation<br />

du fameux Conseil Consultatif<br />

chargé de fixer ‘’une durée raisonnable’’<br />

à la transition, ainsi que<br />

d’établir le calendrier électoral. On<br />

ne sait toujours pas ce qui bloque,<br />

mais tout laisse à croire que de<br />

petits calculs au sein d’une partie<br />

de la junte présideraient à cette<br />

lenteur. Peu à peu, à l’enthousiasme<br />

des premières heures<br />

qu’avait suscité l’avènement du<br />

CSRD chez l’écrasante majorité<br />

de nos concitoyens, succède à<br />

présent une sorte de scepticisme<br />

quant aux desseins véritables qui<br />

animeraient certains dirigeants de<br />

la junte qui apparaissent<br />

aujourd’hui comme les nouveaux<br />

maîtres de nos destins.<br />

En effet, le problème est que si le<br />

vieux meurt et que le neuf ne peut<br />

naître, cela signifie tout simplement<br />

que, quelque part, au niveau<br />

du CSRD, on assisterait, vraisemblablement,<br />

à une tentative de récupération<br />

qui ne dit pas son mot,<br />

perceptible entre le premier discours<br />

de Djibo Salou marqué par<br />

une profonde sincérité dans l’analyse<br />

des problèmes du pays du<br />

fait du tazarché et les autres discours<br />

prononcés, par exemple, à<br />

l’occasion de la rencontre avec la<br />

classe politique, où l’on avait cru<br />

sentir la doxologie tazarchiste du<br />

‘’tous pourris’’ ! Depuis lors, les<br />

observateurs notent une certaine<br />

digression dans l’approche des<br />

questions politiques de la part du<br />

CSRD, comme si un ressac<br />

tazarchiste était venu balayer la<br />

profonde conviction qu’avaient<br />

tous les démocrates nigériens que<br />

si l’armée était intervenue sur la<br />

scène politique nationale le 18<br />

février dernier, c’était uniquement<br />

par la faute d’un autocrate qui avait<br />

bénéficié de grandes complicités<br />

dont justement celle de la hiérarchie<br />

militaire ! Or, en parlant d’assainissement<br />

au sein de la classe<br />

politique, pour notre part, nous<br />

aurions voulu que cela commence<br />

là où tout avait débuté, c’est-àdire,<br />

situer d’abord les responsabilités<br />

qui ont été celles de tous<br />

ces grands officiers de l’armée<br />

nigérienne dont le silence ou la<br />

NATION<br />

complaisance ont conforté Tandja<br />

Mamadou dans sa volonté de liquidation<br />

des institutions démocratiques.<br />

Oui, tout le monde sait<br />

au Niger que si Tandja s’était permis<br />

de faire ce qu’il avait fait, c’est<br />

que quelque part il avait été assuré<br />

du soutien, ou à tout le moins,<br />

de la complaisance des seules<br />

forces organisées qui auraient dû<br />

le dissuader de commencer cette<br />

entreprise. L’armée avait pourtant<br />

le devoir sacré de protéger la république<br />

et ses institutions, et seuls<br />

Djibo Salou et ses camarades<br />

avaient perçu cette nécessité un<br />

18 février. En voila pour la hiérarchie<br />

militaire.<br />

Quant aux civils, pêcheurs en eaux<br />

troubles de tous les temps, ils sont<br />

bien connus de tous, et ce sont les<br />

mêmes qui, aujourd’hui encore,<br />

rôdent autour du CSRD pour tenter<br />

de jeter l’opprobre et le discrédit<br />

en professant la vieille rengaine<br />

du ‘’tous coupables’’, philosophie<br />

anti-partis et antidémocratique !<br />

Ce sont les mêmes qui ‘’conseillent’’<br />

à la junte une longue transition<br />

afin de la noyauter à terme.<br />

Sinon, le Niger ne souffre point<br />

d’un problème majeur de textes<br />

qui puisse nécessiter une très longue<br />

transition, car, la Constitution<br />

de la Cinquième République avait<br />

largement démontré son efficacité<br />

pour assurer une stabilité politique<br />

et institutionnelle jamais éga-<br />

lée dans toute l’histoire de la jeune<br />

démocratie nigérienne. Tout au<br />

plus, cette Constitution pourraitelle<br />

faire l’objet de quelques réaménagements<br />

afin de clarifier certaines<br />

de ses dispositions pour<br />

ne plus laisser de doutes dans<br />

l’esprit des futurs dirigeants du<br />

pays. Pour ce qui est de la nature<br />

du régime politique, présidentiel<br />

ou semi-présidentiel, cette Constitution<br />

le règle en son sein même !<br />

Au regard de tout cela, à moins<br />

qu’il n’y ait des desseins cachés,<br />

- Journaux nationaux ;<br />

- Journaux internationaux ;<br />

- Livres et ouvrages<br />

- Envois de colis ;<br />

Page 3<br />

la transition vers un régime démocratique<br />

définitif ne pourra requérir<br />

une longue période comme le<br />

souhaiteraient certains.<br />

Djibo Salou, bénéficiant d’une très<br />

large confiance populaire, est un<br />

officier qui cultive le sens de l’honneur<br />

et du patriotisme. Son seul<br />

acte du 18 février 2010 en est le<br />

témoignage vivant. Cet acte historique<br />

a fait éviter à notre pays de<br />

graves périls sur son devenir. Officier<br />

patriote, il devra prendre de<br />

la hauteur par rapport à toutes ces<br />

luttes de positionnement, car il sait<br />

que les Nigériens et l’extérieur le<br />

jugeront sur sa capacité à mettre<br />

en place une bonne transition pour<br />

remettre les Nigériens sur les rails<br />

de la démocratie. Pour montrer sa<br />

bonne foi à la Communauté Internationale,<br />

il peut déjà fixer le calendrier<br />

électoral définitif de la<br />

période transitoire et ainsi prendre<br />

part au prochain Sommet de<br />

France - Afrique à Nice, ce qui<br />

équivaudra à une reconnaissance<br />

de facto.<br />

Djibo Salou a toutes les cartes du<br />

poker en mains pour écrire l’histoire<br />

en lettres dorées ou bien, il<br />

l’écrira en pointillé, hélas alors pour<br />

le Niger ! Optimistes, nous espérons<br />

que Djibo Salou ne videra<br />

pas son acte du 18 février de toute<br />

sa portée historique sur l’autel des<br />

calculs réducteurs de certains.<br />

A bon entendeur salut !<br />

Ayouba Karimou<br />

Siège : Quartier Terminus - Niamey-Niger<br />

B.P 383 - Tél : (00227) 20 73 30 91<br />

Pour toutes vos commandes:<br />

- Saisie et mise en page des journaux et des brochures, des<br />

cartes de mariage, etc..<br />

NB: Tarifs étudiés sur les abonnements avec livraison


Page 4<br />

D’une manière générale, lorsque survient<br />

un changement de régime politique,<br />

soit à la faveur d’une révolution rose,<br />

soit par une révolution violente, les nouvelles<br />

autorités parlent souvent de la<br />

nécessité d’une réconciliation nationale.<br />

En tenant un tel discours, ces autorités<br />

font allusion aux nombreux coups subis<br />

par l’unité nationale du fait du régime<br />

oppresseur qui avait dressé certains citoyens<br />

contre d’autres. Dans ces conditions,<br />

une réconciliation nationale pourrait<br />

refaire l’unité du pays autour d’idéaux<br />

communs pour la réalisation desquels<br />

une communauté de destin a vu le jour.<br />

Parfois aussi, les nouveaux hommes<br />

forts parlent de restauration de la démocratie,<br />

ce qui signifie que le régime<br />

précédent n’était point démocratique.<br />

Comme on le voit, la conjugaison de ces<br />

deux exigences fondamentales, même<br />

si elle apparaît primordiale, rencontre<br />

dans la pratique des difficultés énormes<br />

dans son articulation. En effet, lorsqu’on<br />

parle de réconciliation, c’est que l’on<br />

entend, forcément, passer l’éponge ou<br />

faire table rase du passé afin de se<br />

projeter dans le futur. On a connu, un peu<br />

partout en Afrique, ce genre de situations<br />

où, suite à un consensus national,<br />

les différents protagonistes ont accepté<br />

NATION<br />

RECONCILIATION ET RESTAURATION:<br />

Le Le dilemme dilemme !<br />

!<br />

de ‘’s’autoamnistier’’ pour repartir sur de<br />

nouvelles bases. C’était déjà le cas de la<br />

Commission Vérité et Réconciliation<br />

nationale en Afrique du Sud présidée par<br />

le Prix Nobel de la Paix, Desmond Tutu.<br />

Ce fut également le cas au Maroc après<br />

la disparition du Roi Hassan II, au Togo<br />

après Eyadema et enfin au Burkina Faso<br />

avec l’affaire Norbert Zongo. Chez nous<br />

au Niger, le Conseil de Réconciliation<br />

Nationale (CRN) de Wanké de 1999 s’était<br />

également inscrit dans ce schéma-là.<br />

Voila pour la réconciliation nationale.<br />

Voyons, à présent, ce qu’il en est de la<br />

restauration de la démocratie.<br />

En effet, lorsqu’on parle de restauration<br />

de la démocratie, c’est que l’on entend<br />

juger le passé, c’est-à-dire, juger ceux<br />

ou celles qui ont remis en cause le<br />

fonctionnement démocratique, par leurs<br />

actes ou par leurs paroles et en fonction<br />

des responsabilités qui étaient les leurs.<br />

A vrai dire, les exemples de réussite de<br />

restauration de la démocratie ne foisonnent<br />

guère comme ceux de la réconciliation<br />

nationale, car une telle exigence est<br />

plus difficile à mettre en pratique. C’était<br />

déjà le cas du CRN dans notre pays en<br />

99 qui avait mis fin au Renouveau Démocratique,<br />

mais situation qui enfantera<br />

OPINIONS N° 103 DU 24 MARS 2010<br />

quelques années plus tard la Refondation<br />

de la République. Or, aujourd’hui, la junte<br />

dirigée par Djibo Salou, parle quant à<br />

elle, de restauration de la démocratie, ce<br />

qui suppose que des sanctions devront<br />

être infligées à tous ceux qui ont entravé,<br />

à un degré ou à un autre, le processus<br />

démocratique. Car, n’oublions point, si la<br />

Refondation avait pu naître et prospérer,<br />

c’est qu’en grande partie, cette restauration<br />

pédagogique avait fait défaut en 99.<br />

En effet, à y regarder de près, ce sont les<br />

mêmes acteurs ou leur affiliation qu’on<br />

retrouve sur le théâtre de la refondation,<br />

ceux-là mêmes qui avaient perdu Baré !<br />

Pour une bonne réussite de cette restauration<br />

démocratique, il faudrait à tout prix<br />

mettre fin à cette impunité qui est l’ADN<br />

de toutes les perversions et autres dérives<br />

que notre démocratie a connues.<br />

Ces nageurs en eaux troubles doivent<br />

être démasqués et sanctionnés avec<br />

toute la rigueur de la loi, d’autant plus<br />

qu’ils ont agi délibérément, par opportunisme<br />

et/ou par calculs politiques mesquins.<br />

La restauration de la démocratie<br />

au Niger ne doit pas être semblable au<br />

mythe de Sisyphe qui est un éternel<br />

recommencement. Soyons matures. En<br />

définitive, il faut bien se rendre à l’évi-<br />

Agence de Pèlerinage et la Oumra<br />

SABILUL HOUDA<br />

dence que restauration et réconciliation<br />

sont deux concepts totalement antinomiques.<br />

Pour restaurer, il faut sanctionner<br />

d’abord les fautifs en procédant à un<br />

assainissement qui séparera la bonne<br />

graine de l’ivraie ! Autrement comment<br />

comprendre les inepties du genre ‘’dans<br />

trois ans, le Niger sera le Dubaï ou le<br />

Koweït de l’Afrique de l’Ouest’’ d’un Ben<br />

Omar, ce grand délinquant politique ?<br />

Aujourd’hui, Ben Omar est riche. Riche<br />

comme un crésus et circule à Niamey en<br />

narguant ceux qu’il avait, hier seulement,<br />

pris pour des canards sauvages ! Où est<br />

passé Ibrahim Foukori, celui-là même<br />

qui refusa de l’électricité à tout un quartier<br />

de Bobiel, alors même que dans une<br />

de ses villas dans le même coin, ses<br />

vaches importées de Hollande bénéficiaient<br />

de climatiseurs car ne supportant<br />

pas la chaleur de nos tropiques ? Comment<br />

pourrait-on penser un seul instant<br />

que les Nigériens seraient prêts à raser<br />

gratis sur l’autel d’une réconciliation ? La<br />

réconciliation oui, mais seulement après<br />

la Justice et la confiscation des biens<br />

mal acquis !<br />

Ayouba Karimou<br />

RCCM/NI/NIA/2008/A/584 NIF : 11.715/R B.P.383 Siége quartier Terminus Niamey - Niger<br />

Tél : (+227) 20 73 30 91 / Cel : (+227) 94 71 04 42 / (+227) 94 94 66 00<br />

Comptes Bancaires : BIA 025110035968/85 / ECOBANK 07702542077011 / 76. E-mail: sabiluhouda@yahoo.fr<br />

HADJ 2010<br />

Notre tarif comprend les frais de 16 photos d’identité, le carnet de vaccination, les<br />

billets d’avion aller-retour Niamey-Djeddah-Niamey, le transport intérieur par bus en<br />

Arabie Saoudite, l’hébergement à Médine et à la Mecque, la location des tentes à Mina<br />

et Arafat, l’encadrement, les documents de voyage, la prise en charge médicale,<br />

un portable cellulaire avec puce et une carte de 1000 fcfa.<br />

Pièces Pièces à à fournir:<br />

fournir:<br />

- Un acte de naissance, une carte<br />

d’identité ou un passeport<br />

Notre mission : donner entière satisfaction au pèlerin !<br />

APO, le pèlerinage et et la la Oumr Oumra Oumr a en toute quiétude


Genèse et évolution de la crise politique actuelle<br />

I. Le phénomène « Tazartché » ou « Prolongation illégale »<br />

du mandat présidentiel<br />

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Tazartché »,<br />

Monsieur Tandja Mamadou décida que Monsieur Hama Amadou son<br />

Premier Ministre et Président de son parti, était le premier obstacle.<br />

Ainsi, pour se débarrasser de lui, il l’éjecta d’abord du pouvoir en<br />

cautionnant la motion de censure qui a renversé son gouvernement le<br />

31 mai 2007. Il parachèvera le complot en le jetant en prison pendant<br />

10 mois, suite à une procédure judiciaire inique basée sur un dossier<br />

controuvé.<br />

L’annonce officielle de la « continuation du mandat présidentiel » ou<br />

« Tazartché » a d’abord été faite par le Gouvernement de la région de<br />

Zinder, un proche de Monsieur Mamadou Tandja, lors de la cérémonie<br />

de la pose de la première pierre de la construction d’une affinerie de<br />

pétrole le 27 octobre 2008. Elle fut ensuite largement reprise à travers<br />

des marches et des déclarations orchestrées par l’administration et<br />

relayées par une campagne tonitruante à travers les médias d’Etat.<br />

En dépit des rappels à l’ordre et des mises en garde de la société civile,<br />

des structures syndicales, de la classe politique, et de certains pays<br />

amis dont ceux de la CEDEAO, le phénomène « Tazartché » a continué<br />

de défrayer la chronique et de tenir le pays en haleine. A chaque fois<br />

qu’il était interpellé sur cette question, Monsieur Mamadou Tandja a<br />

toujours répondu que lui, est un soldat, ayant vécu sous le règlement<br />

militaire qu’il connaît et qu’il a toujours respecté ; le moment venu, il<br />

respectera les dispositions de la constitution du 09 août 1999 et il<br />

prendra sa retraite.<br />

Mais, le 04 mai 2009, à l’occasion de la cérémonie marquant le début<br />

des travaux de la mine d’imouraren dans le Nord du pays, le président<br />

Tandja annonce clairement son intention de modifier la constitution à<br />

travers un référendum afin de se maintenir au pouvoir. « Le peuple<br />

demande que je reste, je ne peux pas rester insensible à son appel »<br />

a-t-il déclaré dans l’entretien qu’il a accordé à l’envoyé spécial de<br />

« France 24 » et du journal « Libération », deux médias français.<br />

Ainsi, il fait fi de l’article 36 de la constitution du 09 août 1999 qui stipule<br />

clairement que : « Le président de la République est élu pour cinq (5)<br />

ans au suffrage universel, libre, direct, égal et secret. Il est rééligible une<br />

seule fois ». Il viole également ses deux serments coraniques (du<br />

premier et du second mandat aux termes desquels Tandja Mamadou<br />

s’astreint de respecter et de faire respecter la constitution).<br />

Or, l’article 36 de la Constitution du 9 août 1999 ne peut faire l’objet de<br />

révision ni par voie législative ni par voie référendaire. Face à cette<br />

situation, la Cour Constitutionnelle est saisie le 11 mai 2009 par un<br />

groupe de députés aux fins d’obtenir son avis sur l’interprétation d’un<br />

DOSSIER<br />

v<br />

HISTOIRE HISTOIRE DE DE L LLA<br />

L A CROISADE CROISADE CONTRE CONTRE LE LE T TTAZARCHE<br />

T ARCHE<br />

L’année 2009 fut incontestablement riche en événements politiques au Niger. En effet, elle fut l’année de l’assassinat de la<br />

démocratie nigérienne par l’imposteur Tandja Mamadou qui veulent s’éterniser au pouvoir au-delà de son second et dernier<br />

mandat.<br />

Pour cela, il fit démolir toutes les institutions démocratiques mises en place par la constitution du 09 août 1999 à travers un<br />

simulacre de référendum constitutionnel illégal et illégitime, ainsi que de législatives et de municipales dont les taux de<br />

participation n’avaient guère dépasser les 3 %. Mais face à cette entreprise funeste de liquidation de la démocratie, les<br />

démocrates nigériens de tous bords politiques, avaient décidé de créer un cadre permanent de lutte en vue de la restauration<br />

du cadre démocratique chèrement acquis.<br />

C’est ainsi que la Coordination des Forces pour la Démocratie et la République (CFDR) a vue le jour, regroupant les plus grands<br />

partis politiques du Niger, les 7 centrales syndicales et une galaxie d’organisations de la société civile. Cette coordination a<br />

constitué les lignes de résistance contre le Tazartché en menant des batailles sur le plan juridique (saisine de la Cour<br />

Constitutionnelle), politique, sociale et diplomatique. Son unité et sa cohésion d’action lui ont permis de gagner la sympathie<br />

de la communauté internationale. Donc, cet en hommage à son combat épique que nous retraçons les grandes étapes de sa<br />

résistance à travers ce supplément de 4 pages.<br />

OPINIONS N° 103 DU 24 MARS 2010<br />

Page 5<br />

certain nombre d’articles de la constitution, le 25 mai 2009, elle émet<br />

un avis (Avis N° 02/CC du 25 mai 2009) ; cet avis est défavorable au<br />

projet de changement constitutionnel du président de la République,<br />

puisqu’il précise « L’article 49 de la constitution du 09 août 1999 ne<br />

peut servir de fondement à un changement de la constitution ». De<br />

même, « le président de la République ne saurait engager ou poursuivre<br />

le changement de la constitution sans violer son serment ».<br />

Malgré cela, le président de la République persiste dans son entreprise<br />

périlleuse d’imposer à tout prix au peuple nigérien une nouvelle<br />

loi fondamentale, dans le but d’obtenir « un bonus » de trois (3) ans<br />

sans passer par des élections (cas unique au monde) pour, dit-il, « finir<br />

ses chantiers », laissant entendre et croire au passage, qu’il est le<br />

meilleur et que rien ne pourrait se réaliser sans lui. Ainsi, après avoir<br />

passé presque dix (10) ans à la tête de l’Etat, c’est curieusement à<br />

quelques mois seulement de la fin de son deuxième et dernier mandat,<br />

que le président de la République Mamadou Tandja trouve le réflexe<br />

d’initier des chantiers, multipliant les cérémonies de poses de première<br />

pierre dans le pays, donnant ainsi l’illusion d’être un grand<br />

patriote et un grand bâtisseur.<br />

En réalité, les intentions du président sont claires : les changement de<br />

constitution qu’il envisage vise essentiellement à se tailler un texte sur<br />

mesure sur fond de dérive monarchique afin de s’éterniser au pouvoir.<br />

Le régie de type présidentialiste qu’il préconise est destiné à lui<br />

permettre de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, afin de<br />

s’éterniser au pouvoir et protéger son clan, englué dans des pratiques<br />

mafieuses et de trafic de tous genres au détriment de l’Etat, telles que<br />

dénoncés par de nombreux médias privés indépendants.<br />

1.1. Le référendum du 04 août 2009 au Niger : un projet<br />

anticonstitutionnel, un coup d’Etat institutionnel<br />

Sous prétexte que la cour n’a donné qu’un avis et non un arrêt, l’idée du<br />

référendum continue son chemin. Dès lors, les événements s’accélèrent<br />

du côté de la présidence devenue un haut lieu de complot contre<br />

l’Etat de droit et la démocratie. Ainsi :<br />

· Le 26 mai 2009, le président de la République dissout inopportunément<br />

le parlement, alors même que le président de l’Assemblée<br />

nationale est en mission à l’extérieur du pays.<br />

· Le 29 mai 2009, le chef de l’Etat, dans un message à la nation,<br />

confirme son intention d’organiser un référendum anticonstitutionnel<br />

;<br />

· Dans la foulée, un décret est pris, convoquant le corps électoral<br />

pour un référendum le 04 août 2009 et ouvrant au passage la<br />

campagne référendaire le 13 juillet 2009 ;<br />

· Le 02 juin 2009, un autre décret est signé qui met en place un<br />

comité chargé de rédiger une nouvelle constitution ; comité


Page6<br />

composé de cinq (5) membres tous proches et affidés de<br />

Monsieur Tandja ;<br />

· Le 09 juin 2009, c’est-à-dire seulement une semaine plus tard,<br />

l’avant-projet de constitution de la 6 ème République est remis au<br />

chef de l’Etat, ce qui constitue une prouesse historique.<br />

Mais la classe politique opposée au référendum du 4 août 2009 ne<br />

reste pas les bras croisés. Inscrivant son action dans la légalité et<br />

dans le respect de l’Etat de droit, elle va saisir la Cour Constitutionnelle<br />

aux fins d’obtenir de celle-ci l’annulation du décret convoquant<br />

le corps électoral audit référendum.<br />

Ainsi, constatant l’entêtement du président Mamadou Tandja à<br />

banaliser cet avis de la Cour Constitutionnelle du 25 mai 2009 et le<br />

droit en général, des partis politiques (l’ANDP Zaman Lahiya, le<br />

PNDS Tarayya, le PNA Al’Oumma et l’UDSN-Talaka), saisissent le<br />

8 juin 2009 la Cour Constitutionnelle d’un recours pour excès de<br />

pouvoir en matière électorale, conformément à la loi organique<br />

portant code électoral du Niger, notamment en ses articles 104 et<br />

105.<br />

En application de ces textes la Cour Constitutionnelle se déclare<br />

non seulement compétente, mais aussi annule par arrêt n° 04/CC/<br />

ME du 12 juin 2009, le décret présidentiel convoquant le corps<br />

électoral au référendum projeté pour le 4 août 2009, parce que<br />

contraire à la constitution.<br />

Or, selon l’article 115 de la Constitution du 9 août 1999, « les arrêts<br />

de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours.<br />

Ils lient les pouvoirs publics et toutes les autorités administratives,<br />

civiles, militaires et juridictionnelles ». A partir de cet instant, le<br />

débat devait être juridiquement clos. Mais hélas, contre tout bon<br />

sens, le président persévère et s’enfonce de plus en plus dans<br />

l’illégalité.<br />

1.2.Violations répétées de la constitution du 09 août 1999 du<br />

Niger par Monsieur Mamadou Tandja<br />

Suite à l’arrêt n° 04/CC/ME du 12 juin 2009 rendu par la Cour<br />

Constitutionnelle, annulant le décret présidentiel convoquant le<br />

référendum du 04 août 2009, une campagne de dénigrement est<br />

savamment orchestrée par le pouvoir de Monsieur Mamadou<br />

Tandja, en vue de vilipender les membres de la Cour Constitutionnelle.<br />

C’est dans ce contexte que le 19 juin 2009, le président de la<br />

République, invoquant l’article 56 de la Constitution du 09 août<br />

1999, convoque une réunion du Conseil de la République afin<br />

d’obtenir de cette instance, les pleins pouvoirs, tout en sachant que<br />

celle-ci n’a pas cette prérogative. Devant l’échec de la réunion du<br />

Conseil de la République, le président de la République écrit le 24<br />

juin 2009 à la Cour Constitutionnelle pour qu’elle annule son arrêt du<br />

12 juin 2009 qui déclarait anticonstitutionnel son référendum. La<br />

requête du président Mamadou Tandja est rejetée par la Cour<br />

Constitutionnelle.<br />

Le 26 juin 2009, dans un message à la nation, le président Mamadou<br />

Tandja se donne des pouvoirs exceptionnels, en invoquant anticonstitutionnellement<br />

l’article 53 de la constitution du 9 août 1999,<br />

dont aucune des conditions d’application n’est remplie. Ainsi, il<br />

prendra les mesures suivantes :<br />

· Dissolution de la Cour Constitutionnelle alors même qu’aucun<br />

texte législatif ou réglementaire ne lui en donne le pouvoir et<br />

bien que les membres de la Cour Constitutionnelle sont inamovibles<br />

(article 105 de la Constitution du 09 août 1999) ;<br />

· Abrogation des décrets N° 2004-297/PRN/MJ du 30 septembre<br />

2004, N° 2006-295/PRN/MJ/MCRI du 05 octobre 2008 et<br />

N° 2008-346/PRN/MJ du 02 octobre 2008 portant nomination<br />

des membres de la Cour Constitutionnelle ;<br />

· Suspension des articles 104, 105, 106 et 107 de la Constitution<br />

du 09 août 1999 ;<br />

· Triturations du code électoral pour l’ajuster à ses besoins<br />

DOSSIER<br />

OPINIONS N° 103 DU 24 MARS 2010<br />

immédiats : modification de certains articles relatifs à la composition<br />

et au fonctionnement de la Commission électorale nationale<br />

indépendante (CENI), modification des articles 41, 42,<br />

108, 117 et 135 relatifs aux circonscription^s électorales, aux<br />

candidatures et aux modes de scrutin, etc.<br />

· Installation d’une nouvelle Cour Constitutionnelle dont tous les<br />

membres sont nommés par M. Mamadou Tandja en violation<br />

des dispositions de la constitution en la matière (article 104 de<br />

la Constitution du 09 août 1999).<br />

· Modification des attributions du Conseil Supérieur de la Communication<br />

(CSC) en vue de donner des pouvoirs exceptionnels<br />

à son président, un proche de M. Mamadou Tandja.<br />

Ainsi, assiste-t-on à la caporalisation des médias publics. En effet,<br />

pendant que les manifestations, favorables au référendum bénéficient<br />

d’une couverture abusive de la part des médias d’Etat celles<br />

qui y sont opposées sont littéralement censurées.<br />

A titre d’illustration, un monitoring effectué par le Réseau des<br />

Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) par rapport à<br />

l’accès effectif des partisans du oui et du non au référendum sur la<br />

semaine du 8 au 14 juin 2009, a donné les résultats suivants :<br />

Tableau : Récapitulatif hebdomadaire du temps<br />

de couverture par médias publics<br />

Semaine du 8 au 14 juin 2009 Temps total des partisans du Temps total des adversaires<br />

référendum<br />

du référendum<br />

Journal télévisé de 20 h 121 minutes 09 secondes<br />

30<br />

(Télévision nationale)<br />

1 minute 50 secondes<br />

Journal des régions 97 minutes 45 secondes 0<br />

(Télévision nationale)<br />

Voix du Sahel (Radio<br />

nationale<br />

116 minutes 34 secondes 3<br />

Source : Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH).<br />

Les médias privés sont mises sous strict surveillance. Des mesures<br />

sont prises en vue de museler la presse.<br />

Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), dont l’une des<br />

prérogatives essentielles est de veiller à l’accès équitable des citoyens<br />

aux médias, est détournée de ses missions originelles, malgré<br />

les innombrables mises en garde et protestations de la classe politique,<br />

de la société civile et des structures syndicales opposées au<br />

« Tazartché ». Les arrestations et intimidations des personnes exprimant<br />

des <strong>opinions</strong> contraires à celles des autorités en place se font<br />

sans discernement sur l’ensemble du territoire national. Les acteurs<br />

des partis politiques, de la société civile et des syndicats opposés au<br />

coup de force font l’objet de persécutions et de harcèlements.<br />

Les manifestations des forces opposées au « Tazartché » sont sauvagement<br />

réprimées à travers un déploiement massif des forces de<br />

l’ordre.<br />

1.1.Le référendum anticonstitutionnel du 04 août 2009 au<br />

Niger : un cuisant échec pour Monsieur Mamadou Tandja<br />

Le référendum anticonstitutionnel est organisé le 04 août 2009 dans un<br />

climat d’état de siège. Malheureusement, pour lui, cette consultation a<br />

été un cuisant échec pour M. Mamadou Tandja. En effet, en dépit de<br />

l’instrumentalisation de l’administration et de la chefferie traditionnelle,<br />

caporalisées et corrompues, le boycott préconisé par les partis politiques,<br />

la société civile et les structures syndicales opposés au


« Tazartché », a été largement suivi. La propagande officielle crédite<br />

ce scrutin truqué d’un taux de participation de 68,26 %, taux jamais<br />

atteint dans l’histoire démocratique du Niger, surtout qu’il s’est déroulé<br />

en pleine saison de pluie, au moment ou la majorité de la population du<br />

Niger est occupée aux travaux champêtres.<br />

Le taux réel de participation a atteint à peine 5 % selon les estimations<br />

de l’opposition et de la société civile. Et comme il fallait s’y attendre,<br />

« la Cour Constitutionnelle maison », honorant sa mission commandée,<br />

entérine les résultats préfabriqués de ce simulacre de référendum.<br />

Conçu aux forceps, pour donner un semblant de légitimité à un<br />

processus de coup d’Etat institutionnel d’une grossièreté sans pareil<br />

dans la sous- région, le référendum anticonstitutionnel du 4 août 2009<br />

plonge le régime nigérien dans une impasse juridique au plan interne<br />

et international.<br />

II. La résistance contre le changement de la Constitution du<br />

09 août 1999<br />

Dès son initiation, le changement illégal et illégitime de la Constitution<br />

du 09 août 1999 du Niger, décidé par Monsieur Mamadou Tandja, a<br />

été combattu par toutes les composantes de la société nigérienne.<br />

La société civile, les structures syndicales et les partis politiques<br />

s’étaient mobilisés depuis plusieurs mois contre le projet de nouvelle<br />

constitution que Monsieur Mamadou Tandja avait préparé et qu’il<br />

voulait imposer au peuple nigérien.<br />

C’est ainsi que diverses actions ont été menées en vue d’amener le<br />

président de la République à respecter son serment constitutionnel.<br />

· Les deux grands partis membres de la majorité au pouvoir à<br />

savoir le MNSD NASSARA et le CDS RAHAMA, après analyse<br />

de la situation demandent au président de la République<br />

d’abandonner le projet de référendum dès lors que la Cour<br />

Constitutionnelle a annulé le décret de convocation du collège<br />

électoral. Cette démarche a été entreprise en présence des<br />

leaders des autres partis politiques de la majorité. Devant son<br />

refus obstiné d’obtempérer à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle,<br />

le CDS décide alors de quitter la coalition gouvernementale<br />

par le retrait de ses neuf membres du Gouvernement.<br />

· Le 6 novembre 2008, déclaration de CROISADE contre toute<br />

prolongation de mandat de Tandja Mamadou, ce qui serait une<br />

violation de la Constitution du 09 août 1999 et de son serment.<br />

· Le 9 novembre 2008, déclaration de la CDTN ;<br />

· Le 23 novembre 2008, déclaration du MNDNP ;<br />

· Novembre 2008 meeting du Collectif de la Société Civile<br />

Nigérienne (CSCN) ;<br />

· Note en décembre 2008 du président du PNDS Tarayya,<br />

Issoufou Mahamadou au président Mamadou Tandja ;<br />

· Le 21 décembre 2008, le gouvernement a organisé un meeting<br />

à la place de la Concertation commémorant l’an 4 du deuxième<br />

mandat de M. Tandja Mamadou, et le mémorandum<br />

« Tazartché » a été rendu public par un comité d’organisation.<br />

L’Assemblée nationale a refusé de recevoir le mémorandum<br />

pour non respect de la procédure de saisine du parlement ;<br />

· Le 27 décembre 2008, le CSCN a organisé un contre meeting<br />

pour rejeter le mémorandum des « Tazartchistes » ;<br />

· Le 30 décembre 2008, création du Front Uni pour la Sauvegarde<br />

des Acquis Démocratiques (FUSAD) ;<br />

· Le 04 janvier 2009, discours du président Mahamane Ousmane<br />

au meeting du CDS – Rahama commémorant le 18 ème<br />

anniversaire du parti à Niamey, soulignant la nécessité d’organiser<br />

des élections présidentielles, législatives et locales en<br />

2009 ;<br />

· Le 04 janvier 2009, discours du président Issoufou Mahamadou<br />

à l’occasion du 18 ème anniversaire du PNDS Tarayya à Maradi ;<br />

· Le 10 janvier 2009, conférence publique du FUSAD contre le<br />

DOSSIER<br />

OPINIONS N° 103 DU 24 MARS 2010<br />

Page7<br />

« Tazartché » ;<br />

· Le 17 janvier 2009, meeting populaire du FUSAD pour fustiger<br />

les violations de la Constitution du 09 août 1999 et dépôt d’un<br />

contre – mémorandum à l’Assemblée nationale ;<br />

· Le 07 mars 2009, meeting Collectif de la Société Civile Nigérienne<br />

(SCCN) à la Place Toumo ;<br />

· Le 22 mars 2009, marche suivie de meeting du CSCN ;<br />

· Le 18 avril 2009 Conférence publique animée par Soly<br />

Abdourahamane ancien procureur de la République, ancien<br />

ministre de la justice, Abdoulaye Niandou Souley politologue<br />

enseignant chercheur à l’Université de Niamey, Amadou Bounty<br />

Diallo philosophe, enseignant chercheur à l’Université de Niamey<br />

;<br />

· Le 7 mai 2009, déclaration contre « Tazartché » d’une frange<br />

importante du MNSD qui créera par la suite le MODEN/FA<br />

Loumane ;<br />

· Le 9 mai 2009, meeting organisé par le PNDS-Tarayya dans le<br />

cadre de la première Journée anti-Tazartché (JAT) ayant mobilisé<br />

des dizaines de milliers de manifestants ;<br />

· Le 9 mai 2009, déclaration de l’ANDP Zaman Lahiya affirmant<br />

comme étant anticonstitutionnel le projet de référendum visant à<br />

prolonger le mandat du président Tandja ;<br />

· Le 14 mai 2009, exclusion du gouvernement des ministres<br />

ANDP fidèles à cette déclaration du parti ;<br />

· Le 11 mai 2009, déclaration de l’USTN pour protester contre les<br />

violations de la Constitution ;<br />

· Le 12 mai 2009, déclaration de l’UGTN pour protester contre les<br />

violations de la Constitution ;<br />

· Le 14 mai 2009, déclaration du CDS-Rahama demandant au<br />

président de la République de ne pas céder à l’activisme des<br />

groupe de pression.<br />

· Le 14 mai 2009, déclaration de la CDTN pour protester contre<br />

les violations de la Constitution ;<br />

· Le 14 mai 2009 déclaration de l’USPT pour protester contre les<br />

violations de la Constitution ;<br />

· Le 16 mai 2009 déclaration de la CGSL-Niger pour protester<br />

contre les violations de la Constitution ;<br />

· Le 16 mai, déclaration de la CNT pour protester contre les<br />

violations de la Constitution ;<br />

· Le 24 mai 2009, création du Front pour la Défense de la<br />

Démocratie (FDD) regroupant 229 structures (partis politiques,<br />

associations et syndicats) ;<br />

· Le 1 er juin 2009, journée anti-tazartché organisée à Dosso,<br />

entraînant la mort d’une femme, Ramatou Mahamadou, l’arrestation<br />

de nombreux militants ANDP et plusieurs blessés :<br />

· Meetings et déclarations dans les différentes communes de<br />

Niamey et les villes de l’intérieur organisés par le PNDS-<br />

Tarayya ;<br />

· Le 14 juin 2009, grande marche suivie de meeting à Niamey<br />

organisée par le FDD et au cours de laquelle est décédé le<br />

président de l’ANDP Zaman Lahiya, Adamou Moumouni<br />

Djermakoye ;<br />

· Le 23 juin 2009, déclaration du CDS-Rahaman dénonçant le<br />

projet de référendum ;<br />

· Le 24 juin 2009, départ du CDS Rahaman de la coalition au<br />

pouvoir ;<br />

· Création du FRD (Front pour la République et la Démocratie) ;<br />

· Création de l’ITN (Intersyndicale des travailleurs du Niger) regroupant<br />

les 7 centrales syndicales du pays ;<br />

· Le 24 juin 2009 création du MDDR (Mouvement pour la Défense<br />

de la Démocratie et de la République) regroupant les partis<br />

politiques CDS-Rahama UDR Tabatt, UDFP Sawaba, MSD-<br />

Kaoussara ;


Page 8 DOSSIER<br />

· Le 24 juin 2009, déclaration du MDDR dénonçant et fustigeant<br />

le projet anticonstitutionnel de M. Tandja Mamadou ;<br />

· Samedi 27 juin Déclaration du FDD demandant la démission de<br />

Tandja suite à la prise des mesures exceptionnelles<br />

· Grèves de l’intersyndical des travailleurs du Niger (ITN) ;<br />

· Démission des représentants de l’opposition de la Commission<br />

électorale indépendante (CENI) ;<br />

· Le 8 juillet 2009, lettre du MDDR, adressée au x institutions de<br />

la République, aux ambassades des pays amis, à la chefferie<br />

traditionnelle, aux associations religieuses et aux institutions<br />

internationales, pour une sortie de crise au Niger ;<br />

· Le 10 juin 2009, deuxième déclaration du MDDR, donnant la<br />

consigne de boycott du projet de référendum ;<br />

· Du 11 au 25 juillet 2009, tournée à l’intérieur du pays du FUSAD ;<br />

· Le 16 juillet 2009 création de la Coordination des Forces pour<br />

la Démocratie et la République (CFDR) ;<br />

· Le 17 juillet 2009, déclaration conjointe ANDP-Zaman Lahiya et<br />

CDS-Rahama décidant du retrait de tous les cadres de commandement<br />

(gouverneurs de région, préfets et chefs de postes<br />

administratifs) exerçant leurs fonctions au titre des deux forma-<br />

tions politiques.<br />

La création de la CFDR, le 16 juillet 2009, il faut le rappeler, s’est faite<br />

à la suite de la déclaration commune, rendue publique le 16 juin 2009<br />

par l’ensemble des fronts et mouvements opposés à la tenue du<br />

référendum du 4 août. Dans cette déclaration, ces fronts et mouvements<br />

réaffirment leur attachement à la constitution du 9 août 1999.<br />

La Coordination des Forces pour la Défense et la République (CFDR)<br />

regroupe désormais le FDD, le MDDR, le FRD et L’ITN (l’intersyndiclale<br />

des travailleurs du Niger regroupant les 7 centrales syndicales du pays)<br />

en vue de lutter contre le changement de constitution et la remise en<br />

cause des acquis démocratiques au Niger.<br />

Depuis le lencement du phénomène ‘Tazartché », le pouvoir multiplie<br />

les entraves à la liberté d’expression et aux manifestations des organisations<br />

politiques et de la société civile, usant et abusant de la repression.<br />

Les citoyens nigériens engagés dans cette lutte contre la restauration<br />

autoritaire, font l’objet d’une violence sauvage et gratuite et de traitement<br />

dégradants.<br />

Cette lutte aura ses martyrs.<br />

· Ramatou Abdou, décédée à Dosso le 14 mai 2009 ;<br />

· Le président de l’ANDP Moumouni Djermakoye est pris d’un<br />

malaise, le 14 juin 2009, alors qu’il s’apprêtait à prendre la<br />

parole, à la suite d’une marche organisée par le fdd. Il va décéder<br />

quelques minutes après ;<br />

· 103 personnes ont séjourné en prison ;<br />

· 16 militants de l’opposition croupissent dans les geôles du<br />

régime à la suite de manifestations ou d’<strong>opinions</strong> exprimées, à<br />

OPINIONS N° 103 DU 24 MARS 2010<br />

la date du 31 octobre 2009 ;<br />

· 200 personnes ont été blessées à la suite des manifestations ;<br />

· 50 demandes de manifestations des partis politiques, syndicats<br />

et sociétés civiles opposés au Tazartché ont été interdites.<br />

En dépit de la répression, la CFDR va poursuivre la lutte tout en la<br />

diversifiant. Les anciens députés vont joué un rôle actif dans cette lutte<br />

à laquelle ils payeront son tribut. On se souvient, en effet, que le<br />

Président de la République avait dissous l’Assemblée nationale le 26<br />

mai 2009. Or, l’article 48 de la Constitution du 9 août 1999 prescrit au<br />

président de la République un délai maximum de 90 jours pour organiser<br />

des élections législatives anticipées et mettre en place une nouvelle<br />

assemblée. Du fait du non respect de ce délai, la CFDR a procéder le<br />

24 août 2009, à la réhabilitation de fait de l’Assemblée nationale<br />

dissoute le 26 mai 2009.<br />

Par la suite, dans une déclaration rendue publique le 30 août 2009, une<br />

majorité de 67 députés sur 113 demandaient, la convocation d’une<br />

session extraordinaire du Parlement. Des milliers de personnes ayant<br />

pris part à cette cérémonie, ont fait l’objet d’une répression brutale qui<br />

s’est soldée par plusieurs dizaines de blessés.<br />

Le 3 septembre 2009, le régime procède à l’interpellation et au<br />

placement en garde à vue des 28 députés des deux dernières législatures,<br />

membres du bureau de l’Assemblée, présidents des groupes et<br />

des commissions parlementaires ; ainsi que de certains agents de<br />

l’administration de ladite Assemblée, sur la base des conclusions d’un<br />

rapport d’inspection diligentées en violation de la loi par Monsieur<br />

Tandja, et qui leur reproche d’avoir détourné des deniers publics. En<br />

dépit du caractère illégal de cette inspection, tous les députés des 2<br />

législatures sont en train d’être entendus par un juge d’instruction qui les<br />

inculpe systématiquement et qui les met en liberté provisoire. Toutefois,<br />

2 d’entre eux, et 2 agents de l’Assemblée ont été placés sous<br />

mandat de dépôt et mis en prison de façon arbitraire.<br />

L’Assemblée nationale paie ainsi son refus de donner la rallonge de<br />

trois ans que lui réclamait Tandja Mamadou.<br />

(A suivre dans le prochain numéro)

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