Quand le succès dépasse les attentes...

Sommaire
articles
Dîner-gala de l’aMlFc
Donner, recevoir,
partager
– Page 5
coup d’œil sur les
médecins de cœur
et d’action 2007
– Page 9
Un mandat social
pour l’aMlFc :
fondements et défis
– Page 11
le Dr Jacques Étienne
Des Marchais, lauréat
du prix Dr louis
levasseur
– Page 13
le Défi J’arrête,
j’y gagne! et le
Défi Santé 5/30 sont
de retour...
– Page 13
sauvé des eaux
– Page 14
site internet
avez-vous lu récemment
Des mots et des remèdes ?
www.amlfc.org
Volume 41 – N° 1 – Janvier-février 2008
SympoSium francophone de médecine 2007
Quand le succès dépasse
les attentes...
Par Claudine auger
une réussite indiscutable pour ce deuxième
Symposium francophone de médecine réalisé par
l’AMLFC! Avec son thème « Médecine de première ligne :
maintenir ses compétences! » et ses activités de promotion
du français en médecine, l’Association des médecins
de langue française du Canada ancre sa mission : offrir
une formation professionnelle continue de qualité et
promouvoir le français.
La fébrilité était palpable chez les membres du comité
organisateur ce matin du 31 octobre 2007, au moment de
l’ouverture du Symposium, tenu à nouveau au Palais des
Congrès de Montréal. En un an, le taux de participation a
doublé, avec plus de 800 inscriptions. En souhaitant la
bienvenue aux congressistes, le président du comité scientifique,
le Dr Sébastien Toussaint, s’est dit heureux d’une
réponse aussi enthousiaste. Il a également souligné
l’importance que l’événement revêtait pour l’AMLFC en lui
permettant de consolider ses valeurs et sa raison d’être.
suite à la page 2 ➤
ii Le Dr Fernand Labrie, lauréat du Prix de l’œuvre
scientifique 2007 de l’AMLFC, recevant son prix des mains
des Drs Jean-Marie Martel et Jacques Des Marchais,
président et président sortant de l’AMLFC
L’AMLFC, partenaire du médecin francophone pour l’innovation et l’engagement social

SFdM 2007
suite de la une
ii Le Dr François Croteau, membre du comité scientifique du Symposium
une logistique
bien huilée
Postée à l’entrée du site des exposants,
l’Association affirmait sa
présence avec la force d’un nouveau
kiosque, plus grand et plus
accueillant. Le site lui­même,
davantage aéré et invitant que
l’année dernière, comptait une
quarantaine d’exposants associés
à l’univers médical.
Le Dr François Croteau, membre
du comité scientifique, explique
que ces exposants n’influencent en
rien le contenu du congrès. Le programme
est conçu à partir des
besoins des médecins et les conférenciers
ne sont en aucun cas sollicités
pour faire de la promotion pharmaceutique.
« Le mur est infranchissable!
» garantit le Dr Croteau.
ASSOCIATION
DES MÉDECINS
DE LANGUE FRANÇAISE
DU CANADA
8355, boul. Saint-Laurent
Montréal (Québec) H2P 2Z6
Un second atout de cet événement
est son coût concurrentiel
par rapport aux autres congrès
médicaux offerts. C’est un facteur
apprécié si l’on tient compte de
l’augmentation du taux de participation
cette année, et ce, malgré
le fait que durant cette même
semaine se tenaient plusieurs
autres congrès dans la région
de Montréal. La Dre Johanne
Blais, également membre du
comité scientifique, confie que
l’AMLFC peut se permettre des
frais d’inscription aussi abordables
principalement parce qu’elle
a choisi de ne pas produire de
cahier de textes. En effet, si l’on
calcule 800 cahiers comprenant
chacun les textes d’une trentaine
de conférences à raison d’une
Rédaction : (514) 388-2228
1 800 387-2228
Télécopieur : (514) 388-5335
Internet : www.amlfc.org
Courriel : info@amlfc.org
Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
ii Le Dr Sébastien Toussaint, président du comité scientifique
du Symposium
dizaine de pages chacune... les
coûts sont significatifs et la quantité
de papier requise est énorme.
Les participants, sensibles à ce
geste environnemental qui distingue
l’Association, pouvaient
par contre imprimer les textes
qui les intéressaient, disponibles
sur le site Internet de l’AMLFC
(www.amlfc.ca).
La Dre Blais poursuit en décrivant
la conception particulière
du Symposium : varié et flexible,
le menu compte cinq conférences
de pointe échelonnées sur deux
jours et demi et le reste du
programme offre deux confé­
rences simultanées tout au long
du Symposium. Des ateliers et
des conférences­repas complètent
l’agenda. Agréée par le Collège
des médecins du Québec aux
fins de formation professionnelle
continue, l’AMLFC remet un certificat
de présence aux participants
attestant un crédit de catégorie 1
pour chaque heure de formation
à laquelle ils ont assisté.
Rédactrice en chef
Marie-Françoise Mégie, MD
Comité éditorial
Jacques Étienne Des Marchais, MD
Jean léveillé, MD
Jean-Marie Martel, MD
louis conrad Pelletier, MD
Le Symposium est ainsi planifié
pour offrir une formation sur
mesure, selon les besoins pratiques
et concrets de chacun, comme
le confirme ce congressiste, le
Dr Louis Beaudoin, omnipraticien
de Shefford : « L’événement est de
plus en plus populaire compte tenu
de la qualité des conférenciers et
du choix des sujets. Personnellement,
je viens pour apprendre des
nouveautés sur la gériatrie, et
plusieurs conférences abordent ce
domaine de ma pratique. Je profite
aussi de la visite des exposants avec
qui je peux échanger et m’informer
sur les produits. Je reviendrai l’an
prochain, je suis un abonné! »
Plusieurs témoignages vont en ce
sens et les médecins abordés ont
affirmé leur désir de récidiver.
Quant à la Dre Blais, elle se dit
choyée de participer à l’organisation
d’un tel événement : « Tous
les médecins à qui j’ai demandé
d’être conférenciers ont répondu
par l’affirmative! » Une réaction
positive qu’elle explique par le fait
Révision et coordination
Diane Bircher
Journalistes
claudine auger
Jean Michel taub
Conception graphique
Pascal Gornick
Convention de la Poste-publications n° 40009931– Les membres de l’AMLFC sont abonnés au coût de 12 $. – Abonnement au Canada : 24 $ plus taxes par année.

ii Congressistes
que le comité scientifique fournit
des objectifs clairs et propose
des sujets intéressants. La réputation
de l’Association sert également
leur cause. Elle conclut en
s’exclamant : « Et puis, c’est un
charme de travailler avec l’équipe
du comité scientifique, composé
des Drs Sébastien Toussaint, président,
François Croteau, André­
H. Dandavino, Munir Habra et
moi­même! Chacun sait ce qu’il
a à faire et l’organisation roule
rondement. J’organise plusieurs
congrès, et celui­ci est un de ceux
que je préfère. »
Médecine de
première ligne
tous azimuts
Si, comme en témoignaient les
participants interrogés, le Symposium
a répondu aux attentes
par la qualité de son contenu,
c’est aussi parce que l’événement
couvrait de larges horizons. Pour
les omnipraticiens s’étant déplacés,
les objectifs d’autogestion
étaient comblés. L’apprentissage
se tournait vers trois créneaux
principaux : les sciences cliniques
pour acquérir des connaissances
de pointe sur la prise en
charge des problèmes de
santé de première ligne, la
thérapeutique afin d’adapter
la prescription aux nouvelles
connaissances, et la prévention
de la maladie et la promotion
de la santé.
Les congressistes se créaient un
programme personnalisé parmi la
variété de conférences offertes : la
maladie de Parkinson, les troubles
du comportement alimentaire, la
maladie bipolaire, l’apnée du
sommeil, pot­pourri en dermatologie,
mise à jour en contraception,
médecin stressé ou médecin
en difficulté, l’insulinothérapie, la
sclérose en plaques, la prise en
charge des bactéries résistantes, les
anémies, la lombalgie... pour ne
nommer que celles­là. Les participants
pouvaient également opter
pour une série d’ateliers.
Finalement, question d’apprendre
tout en se divertissant, l’AMLFC
a fait appel à son comité de la promotion
du français en médecine.
Nouvellement constitué, ce dernier
a proposé deux activités ludiques :
un jeu de graffitis et une dictée
médicale. Quelques congressistes
ont accepté de relever le défi, de
taille : la dictée de 250 mots, composée
et lue par le Dr Serge Quérin,
vice­président du comité et rédacteur
de la rubrique Parlez­vous
franglais en médecine? dans le
Bulletin de l’AMLFC, était truffée
de pièges... dans lesquels plusieurs
sont tombés! L’intérêt envers
les subtilités de notre langue en
a été décuplé!
grosses pointures
Les conférences de pointe, quant à
elles, rassemblaient tous les participants
chaque demi­journée. Le
ii M. Michel Lucas, Ph. D. (C), conférencier
ii Le Dr Donald Rivest, conférencier
Dr Donald Rivest, neurologue au
CHUL de Québec et à l’Hôtel­Dieu
de Lévis, a ouvert le bal en informant
son public sur les accidents
cérébrovasculaires. Comme on le
sait, ce fléau qui augmente avec
l’âge est la principale cause
d’incapacité et une source grave de
démence chez l’adulte.
Afin d’être en mesure de prévenir
les ACV chez leurs patients, les
médecins doivent savoir en reconnaître
les facteurs de risque, les
signes annonciateurs et les symptômes.
Tout en prônant les équipes
multidisciplinaires – dont le travail
d’ensemble diminue efficacement
les complications – le Dr Rivest
préconise l’intervention primaire
et le continuum thérapeutique. Il
a informé son auditoire sur les
stratégies d’investigation dans le
cadre d’ischémie cérébrale transitoire
(ICT), sur les manières
d’optimiser l’approche thérapeutique
en prévention secondaire
d’ICT­ACV et a donné des outils
permettant de reconnaître le degré
d’urgence dans la symptomatologie
cérébrovasculaire.
Pour mettre un frein à la course
aux vertus miracles qu’offriraient
ii Le Dr Louis Beaudoin,
congressiste
les oméga­3, M. Michel Lucas,
Ph. D. (C), épidémiologiste et
nutritionniste à l’Université Laval,
a mis en lumière cette panacée à la
mode dans une conférence des plus
nutritives. Alors que les oméga­3
diminueraient le risque de mortalité
coronarienne de 35 %, de
mort subite de 45 % et de mortalité
totale de 17 %, à peine 20 % des
Québécois auraient des apports
en oméga­3 marins répondant à
la consommation hebdomadaire
suite à la page 4 ➤

SFdM 2007
suite de la page
ii Participants à la dictée
recommandée par les organismes
de santé, soit 500 mg par jour. Un
peu de poisson dans votre assiette?
Cardiologue hémodynamicienne
et chef du service de cardiolo­
gie au CSSS Pierre­Boucher, la
Dre Sylvie Maillette a suscité l’intérêt
chez son auditoire en
l’entretenant de la cardiologie au
féminin, encore largement entourée
de tabous. Nettement sous­
estimée, la maladie coronarienne
est la première cause de décès chez
les femmes alors que chez les hommes,
elle est désormais surpassée
par le cancer. Énumérant les
facteurs de risque, dont le tabac,
l’obésité et les lipides – un indicateur
plus puissant chez la femme
que chez l’homme –, la conférencière
a insisté sur le diabète, particulièrement
dangereux. À l’aide
d’une étude de cas, la Dre Maillette
a pu mettre en évidence les examens
et autres outils diagnostiques
ainsi que le traitement et le suivi
en cardiologie de la femme, similaires
à ceux de son homologue
masculin. Elle a, en outre, conseillé
l’aspirine aux patients de
50 ans et plus présentant un facteur
de risque et à tous les patients de
plus de 60 ans.
Les deux autres conférences de
pointe – celle sur la prostate et
celle sur l’ostéoporose – étaient respectivement
présentées par les
Drs Martine Jolivet­Tremblay, urologue
au CHUM et Louis­Georges
Ste­Marie, directeur du laboratoire
des maladies osseuses métaboliques
au CHUM. Là encore, les
congressistes ont eu droit à deux
conférences présentées de main de
maître sur des sujets de vif intérêt
en médecine de première ligne.
Sogemec Assurances et La Personnelle
remercient les participants au SFdM 2007
Sogemec Assurances et La Personnelle tiennent à remercier les quelque 500 congressistes
qui sont venus les visiter lors du Symposium francophone de médecine de l’AMLFC.
Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
ii Kiosque de l’AMLFC : Mmes Gina Simboli et Maria Martineau
Prenez votre billet
pour 2008!
Lors de la clôture de l’événement,
plusieurs personnes ont reçu des
prix des présence, dont les deux
livres récemment coécrits par la
Dre Johanne Blais, Être femme à
50 ans (coauteure : Nathalie Gascon)
et Être femme à 60 ans (coauteure
: France Castel), ouvrages parus
aux éditions Les Intouchables.
Se sont également mérité une inscription
de base gratuite au Symposium
en 2008, les Dres Marie­Andrée
Champagne de Saint­Gabriel, Carole
Filiatrault de Blainville, Lorraine
Grenon de Montréal, Hany Keryakes
de L’Annonciation et Brigitte
Veilleux de Saint­Georges.
Le président de l’AMLFC, le
Dr Jean­Marie Martel, a invité tous
les congressistes à revenir en 2008,
pour la prochaine édition du Sym­
posium francophone de médecine.
À l’évidence, un événement de plus
en plus recherché! i
En plus d’obtenir de l’information sur les avantages offerts par leur assureur de groupe, les
visiteurs ont eu la chance de participer à la Chasse aux trésors La Personnelle. Sogemec
Assurances et La Personnelle souhaitent féliciter les 20 gagnants!
l’avantage d’être en groupe
Sogemec Assurances vous rappelle qu’en tant que membre de l’AMLFC, vous avez désormais
accès à l’expertise du premier assureur de groupe au Québec pour vos assurances
auto, habitation et entreprise. Pour découvrir tous les avantages et les rabais offerts par
La Personnelle ou pour demander une soumission, composez le 1 866 350­8282.
ii M. Yves Martel, Sogemec Assurances; Mme Brenda Cook, La Personnelle; Mme Carole Carrière, Sogemec Assurances;
Mme Chantal Aubin, Sogemec Assurances; Mme Lucie Labbé, La Personnelle
ii La Dre Johanne Blais, membre
du comité scientifique du
Symposium et coauteure des
livres Être femme à 50 ans
et Être femme à 60 ans

Dîner-gala De l’aMlFC
Donner, recevoir, partager
Par Claudine auger
la soirée du 2 novembre dernier
l’a mis en évidence : trois
mots simples peuvent dégager une
énergie constructrice et modifier
une communauté à son insu.
« Donner, recevoir, partager », le
thème choisi par le président de
l’AMLFC, le Dr Jean­Marie Martel,
a inspiré ce 22 e dîner­gala de
l’Association des médecins de
langue française du Canada.
L’orchestre Jean­Pierre Masse,
dirigé par son chef du même nom,
a participé à l’ambiance de fête qui
régnait au quatrième étage du
Centre Mont­Royal, à Montréal.
Une soirée mémorable a débuté
alors que Mme Céline Monette,
directrice générale par intérim de
l’AMLFC et maître de cérémonie
pour l’occasion, a présenté les
premiers invités. Dans la salle, les
lauréats avaient déjà pris place.
Sur leur visage se lisait l’émotion
et l’excitation.
une thématique
inspirée et inspirante
Dans son discours d’ouverture, le
Dr Jean­Marie Martel a insisté sur
l’impact de la reconnaissance
sociale, source de motivation véritable,
trop rare en ces temps de tension,
de surcharge de travail et de
scandales de toutes sortes qui briment
le climat – et l’état d’esprit! –
du corps médical. Le dîner­gala
demeure une occasion de reconnaître
le travail exceptionnel de
confrères et consœurs qui se
consacrent passionnément à leur
travail et qui n’hésitent pas à se
donner de multiples manières pour
leur communauté, dépassant
largement les tâches exigées
par leur fonction. Le Dr Martel
a tenu à souligner l’importance
de ces valeurs pour la médecine
et pour l’Association qu’il représente
: générosité, compassion et
engagement.
ii Le Dr Jean-Marie Martel,
président de l’AMLFC
Le président a donc développé
ce thème qui lui est si cher :
« donner, recevoir, partager ». En
mettant l’accent sur ces trois mots
qui rythment son discours depuis
un moment déjà, le Dr Martel
désirait visiblement conscientiser
ses invités à cette abondance qui,
n’en doutons pas, circule autour
de nous. « L’abondance de cœur,
l’esprit de générosité, la volonté
d’un monde humain. Partageons
cette abondance », a­t­il dit. Plus
tard dans la soirée, le Dr Martel et
Mme Monette ont invité M. Simon
Dutil­Paquette, un jeune artiste
peintre prometteur, à monter sur
scène pour dévoiler le triptyque que
lui a insufflé la thématique de cette
soirée de gala.
suite à la page 6 ➤
ii Mandat social de l’AMLFC
Triptyque « Donner, recevoir, partager »,
de l’artiste peintre Simon Dutil-Paquette

Dîner-gala de l’AMLFC
suite de la page
ii Prix de l’œuvre scientifique : ovation pour le Dr Fernand Labrie
Comme l’ont confirmé les lauréats
honorés au cours de cette
soirée, la disposition à donner, à
recevoir et à partager est présente
au quotidien dans la pratique
médicale. Le président de l’AMLFC
a invité son auditoire à se laisser
inspirer par un tel esprit au
moment de divulguer le projet que
l’Association désire concrétiser :
développer un mandat social. La
forme du projet, encore au stade
de réflexion, se dessine tranquillement.
L’essentiel, comme l’a
souligné le Dr Martel en dévoilant
le logo du mandat social de
l’AMLFC, c’est de ne pas perdre de
vue les motivations réelles qui en
sont le fondement : « donner,
recevoir, partager ».
une force de la nature
Le Prix de l’œuvre scientifique
de l’AMLFC a été remis cette an­
née au Dr Fernand Labrie. Ce
prix s’accompagnait d’une sculpture
intitulée Vrille 1 de l’artiste
Ghislaine Verville.
Tous les témoignages concordent
: le Dr Labrie possède une
capacité de travail prodigieuse.
C’est ce qu’ont affirmé tous les
collègues et collaborateurs interviewés
dont les propos ont fait
l’objet d’une présentation audiovisuelle
sur l’exceptionnel parcours
du Dr Labrie. « En recherche,
l’intelligence ne suffit pas. Le
travail fait la différence. Et à ce
niveau, le Dr Labrie est très compétitif!
Travailler ne le fatigue pas...
Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
ii Le Dr Fernand Labrie, lauréat du Prix de l’œuvre scientifique 2007
de l’AMLFC
ça le repose! Il se distingue par
sa simplicité et sa manière de
présenter les résultats pour qu’ils
ne soient pas discutables », s’est
exprimé M. Alain Bélanger, Ph. D.,
professeur au département de
biologie de l’Université Laval.
En présentant ce prestigieux
lauréat, le Dr Jacques Étienne
Des Marchais a souligné la déter­
mination qui a guidé ses combats
contre les cancers de la prostate et
du sein. Le Dr Labrie, reconnu
comme étant un travailleur acharné,
est poussé par un désir de vaincre
que n’égale que sa passion pour
l’endocrinologie. Visiblement ému
de cet hommage, le Dr Labrie a
remercié sa femme, sa famille et ses
collègues avant de conclure : « Je

suis très fier de l’esprit batailleur
québécois qui veut construire et suis
heureux d’en faire partie! »
les promesses
de la relève
La soirée s’est poursuivie avec la
remise du Prix d’excellence,
accompagné d’une bourse de 500 $
et commandité par le Groupe
Levine/Barrette de TD Waterhouse.
Cinq jeunes médecins de la relève
ont reçu ce prix pour avoir obtenu
les meilleurs résultats académiques
pour l’ensemble de leurs études
médicales. Les lauréats 2007 sont
les suivants :
• Dre Isabelle Bourque, de
l’Université de Sherbrooke,
• Dre Deborah Casey, de
l’Université McGill (en résidence
à l’extérieur au moment de la
remise du prix),
• Dr Simon Ducharme, de
l’Université de Montréal,
• Dre Hélène O’Connor, de
l’Université d’Ottawa (en résidence
à l’extérieur au moment de la
remise du prix),
• Dr Jean­François Shields,
de l’Université Laval.
Par son Prix de reconnaissance,
l’AMLFC veut reconnaître une autre
dimension de la relève, en soulignant
l’implication dans leur
milieu de travail et de vie de résidents
dont le parcours, déjà, dénote
d’un souci humanitaire manifeste.
Une bourse de 750 $ accompagne
ce prix. Deux de ces bourses ont été
offertes gracieusement par la firme
ProCourtage+. Les lauréats 2007
sont les suivants :
• Dr André Bélanger, de
l’Université de Sherbrooke (absent
au moment de la remise du prix),
• Dr Simon Berthelot, de
l’Université Laval,
• Dr Didier Jutras­Aswad,
de l’Université de Montréal,
• Dre Annie Morissette,
de l’Université McGill.
Venant du cœur
Parce qu’ils travaillent pour la
seule force de leur passion, sans
chercher l’éclat d’une médaille
ou d’une distinction, ils œuvrent
souvent dans l’ombre. Leur détermination
et leur fougue les distinguent
pourtant, entraînant souvent
derrière eux des hommes et des
femmes qui les suivent dans leur
idéal de faire progresser leur communauté.
Dix de ces médecins ont
reçu le Prix des médecins de cœur
et d’action – décerné conjointement
par l’AMLFC et L’actualité
médicale – en reconnaissance
de l’excellence de leur pratique,
de leurs réalisations et de leur remarquable
engagement. Le prix
était accompagné de gravures des
artistes peintres Valery Mihalkov,
Nicole Ouellet et Pierre Patry.
Les médecins de cœur et
d’action 2007 sont :
• le Dr Martin Arata, pour la
catégorie médecin administrateur,
• la Dre Sylvie Berthiaume, pour
la catégorie soins mère/enfant,
• la Dre Raymonde Dupras, pour
la catégorie omnipraticienne en
milieu urbain,
• le Dr Denis Fortier, pour la
catégorie omnipraticien en
milieu non urbain,
• le Dr Pierre Jetté, pour la
catégorie spécialiste du domaine
chirurgical,
• la Dre Christiane Laberge, pour
la catégorie formation continue
ou promotion de la santé,
• le Dr Joaquim Miro, pour la
catégorie spécialiste du domaine
médical,
• le Dr Simon Patry, pour la
catégorie soins en santé mentale,
• le Dr Raynald Simard, pour la
catégorie spécialiste du domaine
de l’investigation diagnostique
ou du traitement,
• le Dr Alain Trudel, pour la
catégorie médecin exerçant en
soins d’urgence.
Avec une grande modestie, surpris
même que cet hommage leur
soit rendu, les lauréats du Prix des
médecins de cœur et d’action ont
exprimé, par des témoignages
émouvants, leur perception propre
de « donner, recevoir, partager ».
Donner. Faire preuve d’empathie
pour des patients qui ont
tant besoin d’être compris dans ce
qu’ils vivent; faire l’effort, sans
regarder son horaire surchargé,
d’aller vers eux. Accepter la
défaite – la médecine ne donnant
suite à la page 8 ➤
prix d’excellence
ii La Dre Isabelle Bourque (Université de Sherbrooke)
ii Le Dr Simon Ducharme (Université de Montréal)
ii Le Dr Jean-François Shields (Université Laval)
ii Les Dres Deborah Casey, de l’Université McGill, et Hélène
O’Connor, de l’Université d’Ottawa, étaient absentes au
moment de la remise du prix.

Dîner-gala de l’AMLFC
suite de la page
prix de reconnaissance
ii Le Dr Simon Berthelot (Université Laval)
ii Le Dr Didier Jutras-Aswad (Université de Montréal)
ii La Dre Annie Morissette (Université McGill)
ii Le Dr André Bélanger, de l’Université de Sherbrooke,
était absent au moment de la remise du prix.
Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
pas toujours les résultats escomptés
– sans jamais abandonner, en
continuant de donner temps et
énergie... avec conviction!
Recevoir. Parce que le don sait
rendre à son tour, créant une communion
entre le médecin et son
patient. Avoir la conviction, simplement,
d’avoir fait son travail,
d’avoir réussi à aider ou de voir se
concrétiser les résultats de nos
efforts. Recevoir, surtout, la reconnaissance
d’un patient : le plus
réconfortant des salaires!
Partager. Être capable de partager
connaissances et compétences
avec la relève, pour le bien­être des
patients et de la communauté. Vulgariser
ces mêmes connaissances
afin que les patients deviennent de
véritables partenaires. Partager une
certaine intimité avec des patients
qui confient ce qu’ils n’osent dire à
personne d’autre, partager leurs
inquiétudes mais aussi leur joie.
La médecine, une profession qui
offre une expérience très riche en
rapports humains, qui permet
d’apprendre et de recevoir grâce à
ces contacts. Oui, le mot partager
rend bien compte de ce qui existe
entre le médecin et ses patients!
en français, s.v.p.!
En montant sur scène, le dernier
invité de cette soirée – qui n’était
pas lauréat – a profité de l’émotion
ambiante pour livrer son message.
Monsieur Hubert Gauthier, président
et directeur général de la
Société Santé en français (SSF),
captivant orateur, milite pour
l’accessibilité à des soins en santé
en français à ce million de francophones
vivant à l’extérieur du
Québec. Les liens entre la langue et
la santé sont éloquents : à défaut
d’être compris par son médecin et
de comprendre ce qui lui est prescrit,
le patient abandonne souvent
son traitement. Bref, les communautés
francophones du Canada
sont en moins bonne santé que la
majorité anglophone.
Si la Société Santé en français,
depuis sa création en 2002, a agi
avec dynamisme en construisant
17 réseaux régionaux, ce regroupement
national a besoin de tout le
soutien de ses pairs pour concrétiser
sa mission. Le récent partenariat
entre l’AMLFC et la SSF va en ce
sens. « L’expertise québécoise est
une valeur ajoutée à nos réseaux!
De la même manière, nos communautés
minoritaires peuvent partager
leurs approches novatrices »,
s’est exclamé M. Gauthier, faisant
allusion tout au long de son allocution
à la thématique de « donner,
recevoir, partager ». « En nous
unissant, notre force d’action sera
beaucoup plus grande », a­t­il
ajouté en terminant.
Une soirée consistante dans
son désir d’éveiller la fibre vocationnelle
et le sentiment d’engagement,
quelle que soit la dimension
qu’ils prendront. À l’évidence,
l’Association des médecins de
langue française du Canada
ii M. Hubert Gauthier, président et directeur général de la Société
Santé en français
regarde l’horizon avec, bien inscrites
dans son code génétique, les
valeurs qui la poussent au devant
de son destin : une médecine humaniste
en français! i

Coup d’œil sur les médecins
de cœur et d’action 2007
1 2 3 4
1 Le Dr Martin Arata,
médecin administrateur
2 La Dre Sylvie Berthiaume,
soins mère-enfant
3 La Dre Raymonde Dupras,
omnipraticienne en milieu
urbain
4 Le Dr Denis Fortier,
omnipraticien en milieu
non urbain
5 Le Dr Pierre Jetté,
spécialiste du domaine
chirurgical
6 La Dre Christiane Laberge,
formation continue ou
promotion de la santé
7 Le Dr Joaquim Miro,
spécialiste du domaine
médical
8 Le Dr Simon Patry,
soins en santé mentale
9 Le Dr Raynald Simard,
spécialiste du domaine de
l’investigation diagnostique
ou du traitement
10 Le Dr Alain Trudel,
médecin exerçant en
soins d’urgence
leur manière unique, reflé­
À tant leur personnalité et leurs
valeurs, ils sont des êtres profondément
engagés. Deux traits plus que
d’autres les unissent : générosité et
passion. Leur carrière leur a permis
5 6
8 9
de se battre pour des idées et des projets,
d’une certaine façon d’œuvrer
pour l’humanité et – définitivement
– de servir leur communauté.
Le Prix des médecins de cœur et
d’action, décerné conjointement par
l’AMLFC et L’actualité médicale
depuis 1990, vise à honorer des
médecins dont la carrière, parfois
discrète, demeure admirable et
mérite d’être reconnue. Cette
année encore, la dizaine de lau­
7
10
réats qui se sont vu décerner ce prix
incarnent une médecine humaniste
orientée vers l’implication et
la compassion. Chacun de ces
suite à la page 10 ➤

Coup d’œil sur les médecins de cœur et d’action 2007
suite de la page
ii Mme Céline Monette, directrice générale par intérim de l’AMLFC
et maître de cérémonie
médecins de cœur et d’action se
consacre passionnément à son travail
et n’hésite pas à donner temps
et énergie pour faire avancer la
cause de la médecine, tant sur le
plan humain que scientifique.
Sûrement inspirés par ces trois
mots fétiches, « donner, recevoir,
partager », les lauréats 2007 donnent
sans conteste le meilleur
d’eux­mêmes.
Merci à Martin Arata, omnipraticien
et gestionnaire dans
l’âme. Dynamique, un brin idéaliste
et débordant d’idées, il a su
construire la crédibilité nécessaire
à son désir de changer les choses.
Convaincu de la force du travail
d’équipe, il partage sa vision avec
les confrères qui l’entourent,
contre vent et marée, dans l’espoir
d’optimiser les services professionnels
tout en familiarisant les
médecins à une saine gestion.
Merci à Sylvie Berthiaume,
au tempérament de battante,
qui ne cesse depuis le début de
sa pratique de militer pour
l’humanisation du suivi de grossesse
et de l’accouchement. Sur
cette même route, elle se bat depuis
tout aussi longtemps pour la pratique
obstétricale des médecins de
famille, désireuse de mettre en
lumière le travail réalisé par les
omnipraticiens mais qui demeure
dans l’ombre de celui de leurs
confrères spécialistes.
Merci à Raymonde Dupras,
femme joviale et énergique s’il
en est. Levée à l’aube, cette omnipraticienne
dévouée se consacre
chaque jour à la fois aux patients
de sa clinique, à ceux de trois
CHSLD et à ceux encore d’un
centre de toxicomanie. Puis, en
soirée, elle accueille dans son
salon, autour de son piano, ses
patients qui chantent avec elle
pour le Chœur des Berges, la chorale
qu’elle a fondée.
Merci à Denis Fortier, Manitobain
francophone extrêmement
sensible aux questions d’identité et
de survie. Son combat médical
l’aura conduit à une réussite inspirante
: l’inauguration d’un centre
de santé moderne dans son village
de Notre­Dame­de­Lourdes afin
que ses concitoyens puissent obtenir
des soins de santé en français.
Un esprit de leadership et de partage
peu commun.
Merci à Pierre Jetté, chirurgien
bariatrique qui, en vingt ans
de pratique auprès des personnes
obèses, a métamorphosé les mentalités
et fait tomber les préjugés
tenaces et non fondés qui emprisonnaient
et minaient la vie de ses
patients. Par son empathie, il a pu
expliquer la souffrance et transformer
le regard du personnel sur
ces malades.
Merci à Christiane Laberge
qui, entre ses 45 heures de pratique
médicale hebdomadaire et
le temps qu’elle consacre au
bénévolat, n’a de cesse de rendre
compréhensible l’information sur
10 Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
ii Mme Manon Richer, éditrice de l’actualité médicale, et M. Michel
Dongois, alors chef de pupitre de l’actualité médicale
la santé grâce à ses talents de vulgarisatrice
et de communicatrice.
Simple et accessible, elle défend et
soutient les clientèles des milieux
défavorisés depuis ses débuts en
médecine.
Merci à Joaquim Miro,
citoyen du monde pour qui la
médecine doit s’ouvrir sur le partage
et les contributions internationales.
Il va, là où il peut, porter
un espoir durable, en partageant
ses connaissances avec des médecins
qui ne peuvent être formés
par leur propre système de santé
national et favorisant ainsi leur
autonomie.
Merci à Simon Patry, psychiatre
fasciné et ému par le cerveau.
Grâce à son inlassable
curiosité et au doute, qu’il accepte
d’écouter, ses recherches le mènent
toujours plus loin dans les profondeurs
de la discipline à laquelle
il se dévoue entièrement. Il est
essentiellement motivé par la relation
étroite qu’il développe avec
ses patients et dont l’écoute est le
principe de base, sa manière de
donner et de recevoir.
Merci à Raynald Simard, le
Robin des bois de la médecine en
région qui, inlassablement poussé
par sa conviction que les patients
méritent de bénéficier des meilleurs
soins de proximité possible,
a contribué à la mise sur pied
d’une minifaculté de médecine à
Chicoutimi, espérant que les nouveaux
diplômés s’y enracineront.
Sa cause : contrer la pénurie
d’effectifs en région.
Merci à Alain Trudel, totalement
dévoué à sa vocation : la
médecine d’urgence, une spécialité
qui impose un horaire difficile
et des conditions de travail particulièrement
stressantes. Il se porte
tout entier à la défense de la médecine
d’urgence, servant sa communauté
par ce biais essentiel alors
que pour certains patients, elle est
trop souvent la seule voie d’accès à
des soins. i

un mandat social pour l’amLfc :
fondements et défis
Par Claudine auger
depuis le début de son mandat,
il y a plus d’un an, le
président de l’Association des
médecins de langue française du
Canada, le Dr Jean­Marie Martel,
caresse un rêve : créer une fondation.
L’AMLFC se doterait de la sorte
d’une mission sociale concrète en
mettant à la disposition d’un
groupe particulier ses ressources
et ses compétences. Le Dr Martel
a accepté de partager avec nous
l’essence de cette vision communautaire.
Le Bulletin : Docteur Martel,
dans votre discours, « donner,
recevoir, partager » sont des
mots qui reviennent régulièrement.
Visiblement, ils incarnent
des valeurs que vous portez en
vous et que vous désirez
communiquer, entre autres à
l’AMLFC. Ce projet social, l’aviezvous
en tête avant même de
prendre la présidence de
l’Association?
Dr Jean-Marie Martel : En effet,
ce projet qui me tient particulièrement
à cœur s’est peu à
peu forgé tandis que j’étais viceprésident
de l’AMLFC. Le Dr Jacques
Étienne Des Marchais, alors à la
tête de notre organisation, avait
amorcé un exercice de planification
stratégique. Cette réflexion, à
laquelle j’ai participé, a abouti à
de nombreuses actions concrètes.
Durant tout le processus, j’ai pu
réfléchir aux différentes voies que
pourrait prendre l’AMLFC pour
renforcer sa crédibilité. Et cela
implique de multiples éléments...
Le Bulletin : Pouvez­vous nous
donner quelques exemples?
Dr Martel : La nouvelle mission
qui a émergé de l’exercice de planification
stratégique vise entre
autres à retoucher notre image
dans l’opinion publique qui, on le
sait, n’est pas toujours favorable
aux médecins. Malgré que ceux­ci
se consacrent souvent avec énergie
à leur pratique, le jugement de la
population, occulté par la compensation
pécuniaire importante que
rapporte leur travail aux médecins,
est souvent sévère, négligeant la
dimension humaine qui guide
encore la plupart de mes collègues.
Un projet comme celui­ci contribuerait
à améliorer cette perception
en faisant de l’AMLFC un
organisme engagé regroupant des
médecins animés d’une volonté
humanitaire. Les médecins sont
capables, en tant que groupe, de se
mobiliser et d’appuyer une cause
sociale! Je crois aussi, enfin
j’espère, que ce projet éveillerait
chez la relève de médecins cette
notion de vocation à mon avis
essentielle à notre travail. Plus que
tout, je souhaite que ce projet de
fondation – une des formes que
pourrait prendre notre mandat
social (j’utilise les deux termes car
ils vont dans la même direction) –
ait un effet d’entraînement!
L’AMLFC a beaucoup fait – et
continue de le faire! – au niveau
des services en français et de la formation
professionnelle continue
(FPC), ses deux principaux
chevaux de bataille. L’ajout d’un
mandat social pourrait en plus
créer un formidable sentiment
d’appartenance.
Le Bulletin : Est­ce que vous
sous­entendez que du fait que
la langue française n’est plus
menacée comme elle l’était lors
de la création de l’AMLFC, il faut
plus pour créer ce sentiment
d’appartenance?
Dr Martel : Il est encore essentiel
de se distinguer comme association
francophone dont les activités
visent à promouvoir le français.
ii Le Dr Jean-Marie Martel
Seulement, dans le contexte actuel,
regrouper les gens autour du partage
créera une ouverture nouvelle,
dynamique. Une ouverture vers le
public, entre autres, qui vit toutes
sortes de problématiques sociales.
L’Association ne sera pas
uniquement tournée vers des services
aux membres – qui soit dit
en passant sont bien ancrés, le
succès du Symposium et tout ce
qui est fait au niveau de la FPC en
est un exemple – mais s’ouvrira
sur une collaboration avec la
collectivité. Les médecins seront
mobilisés pour leur communauté.
Le Bulletin : Votre motivation
se communique! Dites­nous ce
qui a été réalisé jusqu’à maintenant
pour la concrétisation de
votre projet.
Dr Martel : Outre cette réflexion
qui se définit en mettant en
lumière les avantages qu’une fondation
apporterait à l’AMLFC, aux
médecins et à la communauté, de
plus en plus de membres ainsi que
l’entourage de l’Association se
familiarisent avec le projet. Il a été
accepté dans la planification
stratégique, trouvant également
écho auprès de la direction
générale qui s’est montrée enthousiaste
et convaincue.
Par ailleurs, certaines personnes
hésitent à participer à une
aventure qui, c’est certain, exigera
du temps et de l’énergie. Mais je
suis convaincu de pouvoir rassembler
une équipe pour qui l’esprit de
générosité donnera la force de
mener le projet à terme.
Quant au mandat social, il
n’est pas encore défini. Lors d’une
réunion le printemps dernier,
quelques membres se sont montrés
réticents à ce que la fondation
s’adresse à d’autres qu’aux médecins.
Pour ma part, je suis convaincu
qu’il est fondamental de s’ouvrir
aux populations plus démunies. La
définition du créneau est actuelle­
suite à la page 12 ➤
11

Un mandat social pour l’AMLFC
suite de la page 11
ment le débat de l’heure et mon
objectif est de le préciser rapidement.
Une des idées émises jusqu’ici
suggérait un soutien à des fondations
déjà existantes, selon certains
critères établis, et pouvant être
choisies lors d’un concours.
Le dossier avance. D’ailleurs,
lors du dîner­gala de l’Association,
le 2 novembre dernier, nous avons
présenté le logo du mandat social
de l’AMLFC.
Le Bulletin : Il y a évidemment
plusieurs options qui s’offrent à
vous. Comment définit­on, généralement,
une fondation?
Dr Martel : Une fondation communautaire
est un organisme
de bienfaisance autonome – enregistré
comme tel auprès de l’Agence
des douanes et du revenu du
Canada – dont la mission et la
structure visent à établir des fonds
permanents qui serviront à soutenir
des projets communautaires
spécifiques à court et à long terme.
J’aimerais vous citer un extrait
de Comment les fondations communautaires
se démarquent publié
en 2002 et rédigé par les Fondations
communautaires du Canada
(www.cfc­fcc.ca) : « Les fondations
communautaires rassemblent des
gens qui se préoccupent de leur
communauté. (...) Elles facilitent
la pratique de la philanthropie,
elles établissent des fonds de dotation
permanents et d’autres types
de fonds en partenariat avec
des donateurs en vue d’appuyer la
réalisation de projets communautaires
et elles exercent leur
leadership en vue de trouver des
solutions aux grandes préoccupations
de leur communauté.
« Misant sur la confiance
qu’elles inspirent, les fondations
communautaires prêtent leur concours
aux donateurs en vue de les
aider à atteindre leurs objectifs de
bienfaisance et à investir de leurs
ressources financières dans leur
communauté. Elles facilitent et
soutiennent aussi l’établissement
de relations entre les citoyens, relations
qui engendrent un sentiment
d’appartenance. Les spécialistes en
sciences sociales qualifient ces
relations vitales de “capital social’’
et ils ont constaté qu’elles influent
sur le niveau de bien­être des
communautés et des gens. Les
fondations communautaires, des
spécialistes de l’accumulation de
capital financier au profit de leur
communauté, ont aussi un rôle de
leader à jouer dans l’accumulation
du capital social. »
Le Bulletin : Il y a là, en effet,
un cadre clair où pourrait
s’épanouir la mission que vous
poursuivez. Et une année à
venir chargée, si l’on tient compte
PRINCIPE 10
Répartir nos
ressources de
façon équitable
PRINCIPE 9
Instaurer des
méthodes de
reddition de
comptes bien
adaptées à la
communauté
1 Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
Le triple rôle des fondations communautaires
et les 10 principes clés
PRINCIPE 1
Renforcer les
capacités des
communautés
PRINCIPE 8
Évaluer et
partager
les résultats
de l’ampleur d’un projet comme
celui­là.
Dr Martel : Compte tenu du fait
que certains éléments de la planification
stratégique, dont la FPC, sont
étroitement encadrés et solidifiés, je
pourrai me consacrer à l’avancement
de ce projet. C’est en effet un
défi de taille, tant au niveau des
aspects légaux que de la formation
d’une équipe engagée et efficace.
Alors que la moitié des organismes
sans but lucratif et des organismes
de bienfaisance sont gérés par des
PRINCIPE 2
Bien comprendre
l’évolution de nos
communautés
UNE GOUVERNANCE RESPONSABLE,
Rôles clés des
fondations communautaires
Établissement de fonds de dotation
permanents et prestation de services flexibles
bien adaptés aux besoins des donateurs
Subventionnement efficace
et de grande portée
Leadership en vue de favoriser
le façonnement d’une société
inclusive
PRINCIPE 7
Enrichir l’actif des
communautés et
faciliter la pratique
de la philanthropie
bénévoles, un des problèmes les plus
souvent soulevés par ces organismes
concerne le recrutement d’individus
prêts à se consacrer à une cause.
Le choix de notre créneau doit être
examiné minutieusement.
Concrètement, la prochaine
étape consiste à former un groupe
de travail qui se penchera sur deux
aspects : la définition de la mission
de cette fondation et la consultation
légale qui lui permettra d’exister
officiellement. Il y a du pain sur la
planche, mais ma conviction est
profonde! i
Tiré du document Comment les fondations communautaires se démarquent publié en 2002 par les Fondations communautaires du Canada
ATTENTIVE ET TRANSPARENTE
PRINCIPE 3
Susciter le
dialogue
PRINCIPE 6
Établir des
programmes
de subventions
efficaces et
novateurs
PRINCIPE 4
Favoriser la
constitution
de partenariats
PRINCIPE 5
Tenir compte
de la diversité
et favoriser
le renouveau

Le Dr Jacques Étienne Des Marchais,
lauréat du prix Dr Louis Levasseur
l’occasion de son assemblée
À annuelle, en octobre 2007,
le Conseil médical du Canada
a souligné la contribution exceptionnelle
du Dr Jacques Étienne
Des Marchais au développement
des activités du Conseil en lui attribuant
le prix Dr Louis Levasseur
2007.
Jacques Étienne Des Marchais a
consacré une partie de ses activités
professionnelles au Conseil médical
du Canada pendant un quart de
siècle : d’abord (à partir de 1978) à
titre de représentant de l’Université
de Montréal, puis comme représentant
de la faculté de médecine de
l’Université de Sherbrooke.
Le lauréat a siégé à de nombreux
comités avant de devenir
président du Conseil en 1988­89.
Après sa carrière politique, il
accepte, en 1995, la présidence du
Comité central des examens, complétant
ces deux mandats en 2004.
Cette reconnaissance nationale
du Conseil médical s’ajoute aux
multiples autres prix décernés au
Dr Des Marchais pour sa contribution
exceptionnelle à l’éducation
médicale, dont le prix Duncan
Graham en 2001, pour un enseignant
éminent, et le non moins
prestigieux prix James H. Graham
en 2005, pour ses réalisations
remarquables aux buts du Collège
royal des médecins et chirurgiens
du Canada. Ces deux prix n’ont été
remis, durant un quart de siècle,
qu’à un seul autre candidat.
Mentionnons enfin que l’Université
de Montréal a décerné au
ii Le Dr Jacques Étienne Des Marchais
Pr Jacques Étienne Des Marchais
un doctorat honoris causa, en juin
2006, à titre de père fondateur
de la pédagogie médicale au
Québec. Le Dr Des Marchais a en
Le Défi J’arrête, j’y gagne! et le
Défi Santé 5/30 sont de retour...
Cette invitation est lancée à
tous les Québécois afin de
maintenir leurs résolutions audelà
des premières semaines de
l’année et de prendre leur santé en
main dans le plaisir. Pour les
médecins, c’est l’occasion d’inciter
les patients à passer à l’action dans
le cadre d’événements santé mobilisateurs
et motivants.
Le Défi J’arrête,
j’y gagne!
Près de 60 % des fumeurs souhaitent
arrêter de fumer. Quand on sait
que 2 personnes sur 3 réussissent à
relever le Défi en arrêtant de fumer
pendant au moins 6 semaines et
que le taux de succès après un an se
situe en moyenne à 25,4 %*, cette
campagne devient une proposition
très intéressante à faire aux patients.
Le Défi, reconnu par l’OMS, a
accueilli 250 000 participants au
cours des 8 dernières années.
* Rapport d’étape d’évaluation du Défi J’arrête, j’y
gagne! de l’année 2007. Agence de la santé et des
services sociaux de Montréal.
Pour cette 9 e édition, les fumeurs
sont invités à cesser de
fumer pendant six semaines,
du 15 février au 27 mars
2008. Pour ce faire, on s’inscrit
avant le 15 février sur le site
defitabac.ca avec un parrain ou
une marraine qui ne fume pas, ou
avec un partenaire qui souhaite
aussi écraser.
Le Défi J’arrête, j’y gagne! est
une initiative d’ACTI­MENU, de la
Direction de la prévention de
l’Institut de cardiologie de Montréal.
Il est réalisé en partenariat
avec plusieurs organismes publics
et privés, notamment le ministère
de la Santé et des Services sociaux
du Québec, les directions de santé
publique du Québec, la Société
canadienne du cancer, Jean Coutu,
Pfizer et Novartis.
Le Défi Santé 5/30
Pour inciter
petits et grands
à développer des
réflexes santé, le
Défi Santé 5/30 est ouvert à tous
les Québécois de 4 ans et plus.
Chaque participant s’engage à
manger au moins 5 portions
de fruits et légumes et à
être actif pendant au
moins 30 minutes par jour
– au minimum 5 jours par
semaine – durant 6 semaines,
effet formé et influencé toute
une génération de ses collègues
enseignants.
Nous offrons toutes nos félicitations
au Dr Des Marchais. i
du 1 er mars au 11 avril 2008.
De plus, le Défi invite les adultes
à faire le point sur leur poids et
leur tour de taille, et les jeunes
à limiter le temps d’écran (télévision,
jeux, ordinateur, etc.). Lancé
en 2005, le Défi Santé 5/30 a été
déjà relevé par plus de 200 000 participants.
Pour prendre part à cette
aventure santé, on s’inscrit
avant le 1 er mars sur le site
defisante530.ca.
Le Défi Santé 5/30 est une initiative
d’ACTI­MENU, de la Direction
de la prévention de l’Institut de
cardiologie de Montréal et de la
Société canadienne du cancer. Il est
réalisé en partenariat avec les directions
de santé publique du Québec,
le ministère de la Santé et des
Services sociaux du Québec ainsi
qu’IGA, le Mouvement Desjardins,
AstraZeneca, Énergie Cardio, Danone
et sanofi­aventis. i
1

Sauvé des eaux
Par Claudine auger
ii Le comité organisateur et les congressistes
Première rangée : les Drs Marie-Françoise Mégie (5 e en partant de la gauche), Binh Minh Do, Diane Lambert, Jean-Marie Martel et le Pr Bui Duc Phu
un voyage en Asie ouvre sur
l’exotisme et l’aventure. Ce
séjour des congressistes de l’AMLFC
au Vietnam aura, à tout le moins,
frappé l’imaginaire de ses participants
: les intempéries qui ont
menacé le déroulement du 14 e Colloque
de médecine ambulatoire multidisciplinaire
(CIMAM) de novembre
2007 entrent dans la légende. Grâce à
la vivacité de réaction des organisateurs
et à la faculté d’adaptation de
tous, les souvenirs gardent la marque
du succès.
Les deux pieds dans l’eau, la
délégation canadienne de médecins
francophones a visité les beautés de
la ville de Hoi An sous une pluie battante
avec cette insouciance des
vacanciers. Pendant la première partie
du séjour, tous ont eu droit à une
température tropicale et un dépaysement
des plus agréables. Pourtant,
lors de la journée de départ pour la
ville de Hué où le colloque devait
avoir lieu, la nature débordait : les
inondations ayant largement détérioré
les routes, le trajet était devenu
périlleux. Malgré tout, les autobus
purent prendre la route avec à leur
bord les congressistes qui observaient
avec désolation les dégâts causés par
ces pluies diluviennes.
Changement
de programme
Le 14 e CIMAM, organisé conjointement
avec l’Hôpital central de Hué, a
requis des mois d’organisation pour
offrir aux congressistes un pro­
gramme répondant à leurs attentes
professionnelles. Au menu, trois
thèmes principaux : la neurologie, la
1 Vol. 41 – N° 1 Janvier–février 2008
psychiatrie et la prévention. Le comité
organisateur – dont faisaient partie
le Dr Jean­Marie Martel, président de
l’AMLFC, le Pr Bui Duc Phu, directeur
de l’Hôpital central de Hué, la
Dre Marie­Françoise Mégie, directrice
de l’unité de la formation professionnelle
continue (FPC) de l’AMLFC, la
Dre Binh Minh Do et la Dre Diane
Lambert, membres du comité de la
FPC – avait minutieusement planifié
le déroulement de l’événement. Mais
en quelques heures de déluge, tout
semblait vouloir tomber à l’eau...
C’était sans compter sur
l’étonnante faculté d’adaptation du
comité organisateur. Tout en res­
pectant l’état d’urgence dans lequel
était plongé le Vietnam, le Dr Martel
et ses collègues ont rapidement remédié
à la situation. Avec diplomatie,
le Pr Phu s’est prêté au jeu improvisé
d’un changement d’horaire – qui
devait s’ajuster aux circonstances,
d’heure en heure : accueillir les
conférenciers vietnamiens selon
leur possibilité de déplacement, trouver
de la nourriture pour sustenter
les congressistes, fournir le matériel
nécessaire dans un lieu agréable malgré
une conjoncture bousculée.
Grâce à la vivacité de réaction des organisateurs
et à la faculté d’adaptation de tous, les souvenirs
gardent la marque du succès.
Si le comité scientifique fut déstabilisé,
il est vivement retombé sur ses
pieds : la qualité des conférences a été

préservée. Les conférenciers, de leur
côté, ont fait montre d’une tolérance
remarquable. L’événement s’est terminé
par la prise d’une photo de
groupe et la visite complète de l’Hôpital
central de Hué. Bref, grâce au pouvoir
de réaction et aux prises de décision
efficaces du Dr Martel et du Pr Phu, le
14 e Colloque international de médecine
ambulatoire multidisciplinaire
s’est déroulé dans l’harmonie.
En outre, les efforts soutenus de
la Dre Diane Lambert ont permis une
visite de l’Institut Pasteur de Hô Chi
Minh, où les congressistes ont pu
bénéficier d’un entretien tantôt sur le
VIH, tantôt sur la grippe aviaire, une
manière de bonifier cette formation.
ii L’Hôpital central de Hué
deux itinéraires distincts. À cause
de l’obligation de se rejoindre dans
la ville de Hué pour le colloque, située
au centre du pays et sans aéroport,
la logistique d’un si grand
groupe devenait complexe. »
Pourtant, les dérangements
causés par les inondations n’auront
duré en somme que quelques heures.
« À 13 h, nos voyageurs étaient
un partenaire solide
Collaboratrice de longue date,
l’agence Voyages Malavoy avait la
charge de la logistique du voyage.
Interrogée sur le bilan de l’aventure,
Mme Odette Thomas, copropriétaire
de l’agence, affirme que leur
plus grand défi a été de gérer un
aussi large groupe : « 170 personnes
participaient au voyage,
réparties dans six autocars selon ii Des participants au 14 e CIMAM
confortablement installés devant un
repas et pouvaient se remettre
de leurs émotions! » raconte
Mme Thomas. Même le gala a pu
avoir lieu, retardé d’une journée,
dans la magnifique cité impériale
de Hué qui date du IX e siècle et où
les participants se sont rendus en
cyclopousse. Satisfaite du travail
de coordination de son équipe,
Mme Thomas souligne que le
Vietnam n’avait pas connu pareilles
intempéries depuis des décennies.
Elle conclut par cet étonnant commentaire
de plusieurs participants :
« Malgré tout, le passage à Hué reste
notre coup de cœur. Nous avons vu
là quelque chose que nous ne reverrons
plus jamais! » Oui, la mer était
réellement déchaînée, paraît­il... i
1

UN élaN commUN,
UN accord parfait