La lettre du Symbhi

La lettre du Symbhi La lettre du Symbhi

13.07.2013 Views

▲ ▲ Histoire Histoire Prévenir les risques et valoriser les espaces naturels Pourquoi “aménager” La Romanche ? Les riverains de la Romanche pourraient à nouveau être victimes des crues qui, à plusieurs reprises, ont déjà touché cette vallée encaissée entre Le Bourg d’Oisans et Champ sur Drac. Le Symbhi lance un plan anti-inondation qui a aussi pour ambition de revaloriser la rivière et ses milieux naturels. ▲ Quelque 25 000 habitants – sans compter les milliers de touristes qui y passent ou s’y arrêtent – vivent le long des berges de la Romanche. Ils pourraient être menacés par une crue majeure de la Romanche, identique à celles qui se sont produites en 1928 ou, plus récemment, en 1955 et 1968. Ces crues ont eu dans le passé des conséquences dramatiques : inondation d’une hauteur de plus de deux mètres à certains endroits de la plaine du Bourg d’Oisans par exemple, destruction d’habitations et de bâtiments, sinistres agricoles jusqu’à la plaine de Vizille. Protéger les habitants et valoriser l’environnement Aujourd’hui, les conséquences pourraient être encore plus graves en raison des activités économiques de l’agglomération grenobloise. La solution passe non seulement par un plan de prévention des inondations, mais aussi par une mise en valeur du potentiel écologique de la rivière. Voilà pourquoi, le Conseil général a chargé le Symbhi (Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère) de lancer un vaste projet d’aménagement de la Romanche, entre Le Bourgd’Oisans et Vizille. Ce projet poursuit deux objectifs principaux : En 1928, une crue soudaine de la Romanche inondait la plaine du Bourg-d’Oisans. En quelques heures, le centre bourg était submergé par le flot rapide des eaux boueuses qui dépassa les deux mètres à certains endroits. Les dégâts furent importants, et des milliers ▲ ▲ 2 • protéger les habitants et leurs biens, notamment ceux des secteurs du Bourg d’Oisans et de Vizille, contre la crue centennale, • revaloriser l’environnement et les espaces naturels, particulièrement en valorisant espaces naturels et l’attrait paysager de la rivière. Ces enjeux s’inscrivent dans une solidarité entre l’amont et l’aval de la rivière. D’autres objectifs sont poursuivis par le projet d’aménagement, comme le rétablissement de la “franchissabilité naturelle” qui permettra aux poissons de remonter la rivière ; ou encore le développement d’activités de loisirs sur les berges ou sur l’eau. d’habitants, sinistrés. En aval, de nombreuses communes dont les plus importantes comme Vizille et Jarrie, subissaient, elles aussi, les méfaits de cette catastrophe naturelle. 80 ans plus tard, cette vallée de la Romanche n’est pas à l’abri des risques d’inondation. Les différents visages de la Romanche Entre le torrent qui prend sa source dans le massif des Ecrins (La Grave) et la rivière qui se jette dans le Drac (Champ sur Drac), la Romanche emprunte au long de ses 76 km la plaine du Bourg d’Oisans, les gorges encaissées de Livet-et-Gavet entre les massifs du Taillefer et Belledonne, puis la plaine de Séchilienne, avant de rejoindre la plaine de Vizille. Entretemps, elle aura franchi une douzaine de barrages d’EDF. Et reçu le renfort de ses deux principaux affluents, le Vénéon et l’Eau d’Olle. Crue centennale : un débit multiplié par 15 ! En temps normal, la Romanche affiche un débit moyen (au Bourg d’Oisans) de 38 m3 /s. Il peut varier, au gré des saisons, d’un maximum de 64 à 87 m3 /s pendant l’été (après la fonte des neiges) à un minimum de 12 m3 /s en janvier. Mais les crues changent la donne : selon les spécialistes d’Hydrétudes*, une crue centennale c’est-à-dire pouvant survenir tous les 100 ans pourrait atteindre 580 m3 /s à Vizille, soit 15 fois plus ! Un tel déferlement causerait bien sûr d’énormes dommages jusqu’aux portes de Grenoble. * Leur calcul prend en compte la réduction du débit (“écrêtement”) obtenue en contrôlant l’inondation naturelle d’une partie de la plaine du Bourg d’Oisans

Dossier ▲ ▲ Aménagement de la Romanche pour imaginer Scénario 1 Scénario Barrage à usage hydroélectrique RD 1091 Principes Comment trouver des solutions les plus efficaces qui concilient à la fois lutte contre l’inon Le Symbhi a élaboré deux scénarios, volontairement contrastés. Soumis à la concertation débats, sur une troisième solution reprenant les points forts de chaque proposition. Champ d’inondation contrôlée Aménagements liés aux digues ● Amélioration de l’écrêtement* actuel de la crue, c’est-à-dire réduire le débit de la crue ● Sept champs d’inondation contrôlée. ● Maintien et confortement des digues existantes (secteurs du Bourg d’Oisans et Vizille). ● Rehausse de certaines digues de 50 cm à 1 m (à Notre-Dame-de-Mésage). ● Restauration du lit du Vénéon à l’aval du gué pour retrouver un lit de torrent naturel ● Aménagement d’une plage de dépôt à la confluence Romanche/Vénéon et maintien du gué. ● Enlèvement de la végétation sur les bancs dans la traversée de Vizille pour favoriser l’écoulement de l’eau ● Mise en place de passes à poissons sur les ouvrages EDF. ▲ ▲ 3 ▲ Réduire le débit de la crue L’objectif du scénario 1 est de protéger toutes les habitations contre une crue centennale* de la Romanche en réduisant au minimum son débit grâce à une succession de champs d’inondation contrôlée qui permettront à la Romanche de s’épandre dans des zones agricoles et naturelles. Aménagements liés aux transports de graviers Aménagements environnementaux Points forts Aménagements de passes à poissons Aménagements particuliers ● Les zones urbanisées du Bourg d’Oisans et de Vizille et le lotissement de Notre-Dame de Mésage ne seront plus inondées. ● Le débit de pointe de la crue centennale* est limité à 510 m 3 /s dans la plaine de Vizille. ● Remise en zone humide et valorisation environnementale d’anciens méandres de la Romanche dans la plaine du Bourg d’Oisans et sur l’Ile Falcon. ● Libre circulation des poissons. ● Création d’une piste cyclable sur 18 km de digues et d’une “voie verte” dans la vallée. * Ecrêtement : Phénomène physique qui se traduit par la réduction du débit de pointe lors d’une crue et par suite par l’abaissement du niveau d’eau. Il peut être naturellement engendré par l’élargissement et le reprofilage du lit de la rivière ou volontairement provoqué par la mise en place de champs d’inondation contrôlée. Crue centennale : C’est une crue qui a une chance sur cent de se produire chaque année. Elle peut donc arriver dans cent ans… ou l’année prochaine. Les autres types de crue sont : décennale (une chance sur dix), vingtennale (une chance sur vingt) ou cinquantennale (une chance sur cinquante).

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Histoire<br />

Histoire<br />

Prévenir les risques<br />

et valoriser les espaces naturels<br />

Pourquoi “aménager”<br />

<strong>La</strong> Romanche ?<br />

Les riverains de la Romanche pourraient à nouveau être victimes des crues qui, à<br />

plusieurs reprises, ont déjà touché cette vallée encaissée entre Le Bourg d’Oisans<br />

et Champ sur Drac. Le <strong>Symbhi</strong> lance un plan anti-inondation qui a aussi pour ambition<br />

de revaloriser la rivière et ses milieux naturels.<br />

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Quelque 25 000 habitants –<br />

sans compter les milliers de<br />

touristes qui y passent ou s’y<br />

arrêtent – vivent le long des<br />

berges de la Romanche. Ils<br />

pourraient être menacés par une<br />

crue majeure de la<br />

Romanche, identique<br />

à celles qui se sont<br />

pro<strong>du</strong>ites en 1928<br />

ou, plus récemment,<br />

en 1955 et 1968. Ces<br />

crues ont eu dans le passé des<br />

conséquences dramatiques :<br />

inondation d’une hauteur de<br />

plus de deux mètres à certains<br />

endroits de la plaine <strong>du</strong> Bourg<br />

d’Oisans par exemple, destruction<br />

d’habitations et de bâtiments,<br />

sinistres agricoles jusqu’à<br />

la plaine de Vizille.<br />

Protéger<br />

les habitants<br />

et valoriser<br />

l’environnement<br />

Aujourd’hui, les conséquences<br />

pourraient être encore plus graves<br />

en raison des activités économiques<br />

de l’agglomération<br />

grenobloise.<br />

<strong>La</strong> solution passe non seulement<br />

par un plan de prévention<br />

des inondations,<br />

mais aussi par<br />

une mise en valeur<br />

<strong>du</strong> potentiel écologique<br />

de la rivière.<br />

Voilà pourquoi, le Conseil général<br />

a chargé le <strong>Symbhi</strong> (Syndicat<br />

mixte des bassins hydrauliques<br />

de l’Isère) de lancer un<br />

vaste projet d’aménagement de<br />

la Romanche, entre Le Bourgd’Oisans<br />

et Vizille.<br />

Ce projet poursuit deux objectifs<br />

principaux :<br />

En 1928, une crue soudaine<br />

de la Romanche<br />

inondait la plaine <strong>du</strong><br />

Bourg-d’Oisans. En quelques<br />

heures, le centre<br />

bourg était submergé<br />

par le flot rapide des<br />

eaux boueuses qui<br />

dépassa les deux mètres<br />

à certains endroits. Les<br />

dégâts furent importants,<br />

et des milliers<br />

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2<br />

• protéger les habitants et<br />

leurs biens, notamment ceux<br />

des secteurs <strong>du</strong> Bourg d’Oisans<br />

et de Vizille, contre la crue centennale,<br />

• revaloriser l’environnement<br />

et les espaces naturels, particulièrement<br />

en valorisant espaces<br />

naturels et l’attrait paysager<br />

de la rivière.<br />

Ces enjeux s’inscrivent dans une<br />

solidarité entre l’amont et l’aval<br />

de la rivière.<br />

D’autres objectifs sont poursuivis<br />

par le projet d’aménagement,<br />

comme le rétablissement de la<br />

“franchissabilité naturelle” qui<br />

permettra aux poissons de<br />

remonter la rivière ; ou encore<br />

le développement d’activités de<br />

loisirs sur les berges ou sur l’eau.<br />

d’habitants, sinistrés.<br />

En aval, de nombreuses<br />

communes dont les plus<br />

importantes comme<br />

Vizille et Jarrie, subissaient,<br />

elles aussi, les<br />

méfaits de cette catastrophe<br />

naturelle. 80 ans<br />

plus tard, cette vallée<br />

de la Romanche n’est<br />

pas à l’abri des risques<br />

d’inondation.<br />

Les différents visages<br />

de la Romanche<br />

Entre le torrent qui prend sa<br />

source dans le massif des Ecrins<br />

(<strong>La</strong> Grave) et la rivière qui se<br />

jette dans le Drac (Champ sur<br />

Drac), la Romanche emprunte<br />

au long de ses 76 km la plaine<br />

<strong>du</strong> Bourg d’Oisans, les gorges<br />

encaissées de Livet-et-Gavet<br />

entre les massifs <strong>du</strong> Taillefer et<br />

Belledonne, puis la plaine de<br />

Séchilienne, avant de rejoindre<br />

la plaine de Vizille. Entretemps,<br />

elle aura franchi une<br />

douzaine de barrages d’EDF. Et<br />

reçu le renfort de ses deux principaux<br />

affluents, le Vénéon et<br />

l’Eau d’Olle.<br />

Crue centennale :<br />

un débit multiplié<br />

par 15 !<br />

En temps normal, la<br />

Romanche affiche un<br />

débit moyen (au Bourg<br />

d’Oisans) de 38 m3 /s. Il<br />

peut varier, au gré des saisons,<br />

d’un maximum de 64 à<br />

87 m3 /s pendant l’été (après<br />

la fonte des neiges) à un minimum<br />

de 12 m3 /s en janvier.<br />

Mais les crues changent la<br />

donne : selon les spécialistes<br />

d’Hydrétudes*, une crue centennale<br />

c’est-à-dire pouvant<br />

survenir tous les 100 ans pourrait<br />

atteindre 580 m3 /s à Vizille,<br />

soit 15 fois plus ! Un tel déferlement<br />

causerait bien sûr<br />

d’énormes dommages jusqu’aux<br />

portes de Grenoble.<br />

* Leur calcul prend en compte la<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> débit (“écrêtement”)<br />

obtenue en contrôlant l’inondation<br />

naturelle d’une partie de la plaine <strong>du</strong><br />

Bourg d’Oisans

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