journal de bord de la 5ème étape - Le Tour du monde du Taranis

Au large de la Nouvelle Ecosse
vers des pontons, où des pêcheurs étaient amarrés,
et qui étaient tenus par un restaurant répertorié
dans le guide. Une grosse vedette américaine
(Aphrodite), arrivée juste avant nous, ayant
monopolisé l'attention des aide-lamaneurs (et
d'ailleurs aussi la bonne place), en faisant force
cinéma pour s'amarrer, nous en fûmes quittes pour
nous demm… tout seuls à l'arrivée. En plus de
cette faute de goût, la grosse vedette nous avait
sucé tout le gas-oil restant dans les cuves. Et pour
couronner le tout, l'aide-lamaneur nous ayant dit
de nous adresser au restaurant à notre arrivée, nous crûmes naïvement qu'il serait de bon
commerce d'y aller dîner pour les remercier de mettre à notre disposition ces pontons frustres
(sans eau ni électricité) mais honnêtes. Non seulement nous mangeâmes fort mal (pour
Chantal une salade César forte en croûtons mais faible en homard, celui-ci n'y ayant laissé
qu'une pince rachitique, et pour moi un sandwich avec des frites, où l'autre pince de la même
bête baignait dans une sauce au porridge), mais, en plus, au moment de demander par
politesse si nous devions un petit quelque chose pour le bateau, la fille de nous annoncer un
prix d'amarrage presque digne des US ! Autant dire que le pourboire ne fut pas à la hauteur de
leurs espérances et qu'ils perçurent probablement le fond de notre pensée inamicale !
Ne souhaitant pas rester un jour de plus dans ce petit cloaque, nous partîmes le lendemain
matin sans avoir eu le fuel escompté (mais en ayant quand même récupéré une planche pour
nos amarrages futurs aux quais canadiens faits de piles de bois…et qui nous donne d'ailleurs,
amarrée le long du tangon, un petit air encore plus tour-du-mondiste professionnel).
Malheureusement pour nous, un vent d'est plus que frais s'était levé et c'est avec 27 nœuds
dans le nez que nous commençâmes l'étape. La météo nous ayant annoncé un vent d'est de 10
à 15 nœuds, nous persévérerâmes après avoir néanmoins pris 2 ou 3 pions d'eau de mer bien
sentis. Effectivement, trois heures après avoir piétiné à 4 nœuds au moteur en battant des
pieux dans une mer hachée, le vent se calmait et nous ralliâmes Liverpool (avec sa rivière
Mersey) petit port de réparation de cargos dont l'unique quai n'était visiblement pas pour
nous, malgré toute la bonne volonté que nous avions déployée en essayant de nous amarrer
entre deux cargos pourris. On nous aiguilla gentiment vers Brooklyn sur la rive d'en face vers
une marina coquette, cependant installée face à une aciérie, beaucoup moins coquette ! Mais
la marina était vraiment mignonne, avec son ponton visiteur agrémenté d'un petit phare qui
clignotait au bout de celui-ci, son club house très cozy et ses membres charmants qui nous
accueillirent en nous disant que le "club" était très "casual" et que nous pouvions simplement
faire une donation dans la boîte ad hoc en guise de paiement. Tout était ouvert et en libre
service, la glace, les douches,…en faisant
confiance au visiteur… Rare ! Et le soir,
j'eus même une discussion passionnée
avec un des membres du club sur les
performances comparées des équipes de
football de France et du Canada. Autant
dire que j'étais plus à l'écoute qu'à même
d'émettre un avis autorisé sur la question !
Mais nous causâmes aussi bateau et ce fut
un grand moment !
Un petit créneau de beau temps s'offrant
encore à nous le lendemain, nous mîmes
Le charme cosy de "Brooklyn"
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