journal de bord de la 5ème étape - Le Tour du monde du Taranis

contacté nous envoie vers le capitaine de port qui louait des corps-morts à 20 Euros la nuit en
pleine ville…et en fin d'après-midi c'est avec un plaisir non dissimulé que nous crochions
notre pompon réservé face à cette petite ville très "carte postale".
Dès le lendemain matin, sous une pluie glaciale, après un accueil sympa du "harbormaster" et
de son bras droit Jennifer, je partais en chasse vers le réparateur, mon alternateur sous le bras
(mon diagnostic penchant plutôt pour l'alternateur HS que l'électronique de commande).
Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris que mon réparateur était en fait un
réparateur…d'aspirateurs ! Un peu inquiet et pensant m'être trompé, je fus pourtant accueilli à
bras ouverts par Tony Marino qui avait un accent italien à couper au couteau, mais qui
s'identifia bien comme l'homme que j'avais eu au téléphone la veille, spécialiste depuis plus
de trente ans d'alternateurs en tous genres ! Dix minutes après, il m'annonçait après l'avoir
essayé que celui-ci était HS, et, un quart d'heure plus tard, il m'en commandait un équivalent
pour le matin suivant à 9 heures. Je n'en revenais pas, d'autant plus que la fiche signalétique
de l'alternateur avait été peinte par Volvo, et que seule la marque bien française de Valéo
subsistait, marque pas forcément bien connue des américains… Mais Tony était tellement sûr
de lui qu'il ne demanda pas d'arrhes et me donna rendez-vous pour le lendemain… A l'heure
dite, j'étais là, toujours un peu inquiet, quand je vis arriver le livreur UPS avec mon petit colis
renfermant un alternateur tout neuf…Valéo, exactement le même que le mien ! J'en étais
comme deux ronds de flan et j'aurais presque embrassé Tony, mon réparateur surdoué !
Enfin, le beau temps était revenu et nous appréciâmes tellement Gloucester que nous y
passâmes 2 jours à flâner, avec bien sûr le passage à la bibliothèque pour internet, quelques
achats, et le lave-tout où nous laissâmes un monceau de linge sale et humide que nous
retrouvâmes tout chaud, tout propre et bien plié, après s'être envoyé un gratin de homard à
faire pâlir de jalousie Coutanceau ! Et nous passâmes la soirée du deuxième jour avec un
couple de Canadiens (en fait un Québécois anglophone et une Hollandaise de Marken), qui
avaient ramené leur bateau de Vancouver à Montréal par Panama, et étaient venu réparer et
hiverner à Gloucester dont ils étaient tombés amoureux. Nous les assaillîmes bien sûr de
questions et fîmes même l'échange du guide nautique du Saint Laurent en anglais contre le
même en français, au grand bonheur de chacun !
Toutes les bonnes choses ayant une fin et le Canada n'étant pas encore tout à fait la porte d'à
côté, nous repartîmes le 5 juin au petit matin par un temps frais et à peine pluvieux, à travers
un tout petit canal (un de plus) qui derrière Gloucester nous permit de passer le Cap Ann en
évitant son détour. L'expression admirative du capitaine de port, lorsque nous lui avions
exprimé notre intention de prendre ce canal et sollicité quelques conseils de sa part, nous avait
un peu mis la puce à l'oreille, mais nous ne pouvions imaginer qu'il était si petit et le passage
de ponts d'à peine 10 mètres de large avec
un courant de 5 à 6 nœuds nous fit un
Aux portes du Maine
moment regretter de s'être embarqué là
dedans (pour gagner 5 miles et perdre une
heure)! En revanche nous fûmes
récompensés par le beau paysage
verdoyant, boisé et granitique. Et c'est
avec peu de vent que nous quittâmes le
Massachusetts pour passer les 10 miles de
côte du New Hampshire, toutes ces
provinces (et presque jusqu'au Canada)
étant en fait la Nouvelle Angleterre
comme on aurait pu le deviner avec les
noms des villes.
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