Téléchargez le guide d'accueil des nouveaux arrivants en Aveyron

PETITE HISTOIRE DE L’AVEYRON
Campagnac, Naucelle, Clairvaux
1062, Villeneuve, La Salvetat…),
où commence la bastide
(Villefranche, Sauveterre,
Réquista…) et quelle est la
place, entre les deux, des villes
de peuplement (St-Jean du
Bruel) et des cités templières du
Larzac. Dans le même temps,
les villes anciennes et nouvelles
sont dotées de consulats (Millau
1183) et de chartes de coutumes
qui reconnaissent aux bourgeois
et aux marchands une personnalité
sociale, qui ira en se renforçant.
En 1317, est créé l'évêché de
Vabres au détriment de celui de
Rodez (le Tarn fait la limite).
L'unité du Rouergue ne sera
rétablie, sur ce plan là, qu'à la
Révolution. Après la disparition
des comtes d'Armagnac, les
évêques de Rodez incarnent le
mieux l'identité du Rouergue :
François d'Estaing, le constructeur
du clocher de la cathédrale,
le cardinal Georges d'Armagnac,
le fondateur du collège de
Rodez. Mais sur le plan religieux,
les grandes villes du Rouergue
méridional éloignées de Rodez
ou hors de son influence (Millau
1561, Saint-Affrique) adhèrent
au calvinisme. La guerre civile
dite Guerre de Religion déchire
le pays tout entier, à l'image de
la France.
L'époque du rattachement définitif
du comté de Rodez à la couronne
de France, après l'accession
au trône d'Henri de
AVEYRON EXPANSION
Guide d’accueil des nouveaux arrivants en Aveyron - édition 2011
Bourbon, est aussi celle de la
France centralisée moderne : un
intendant, représentant du roi
(préfiguration des préfets du
XIXe s.) est nommé à la tête
d'une circonscription administrative,
la Généralité de Montauban
(1635). On crée même en 1779
une assemblée provinciale (à
compétence fiscale, économique,
sociale, etc.), elle-même
préfiguration de ce que sera le
Conseil Général.
En instituant en 1790 le
département de l'Aveyron, la
Constituante reprend exactement
la carte de la sénéchaussée
de Rouergue, c'est-à-dire
celle du territoire rutène. Mais
en 1808, créant le département
de Tarn-et-Garonne, Napoléon
retire à l'Aveyron le secteur de
Saint-Antonin et de Parisot.
Les innovations techniques et
économiques du XIXe siècle
vont changer la physionomie du
pays. Citons les principales,
même si dans certains cas il faut
chercher leur origine sous
l'Ancien Régime : par exemple
l'industrie textile, la mégisserie
et la ganterie principalement
dans le Sud-Aveyron, l'exploitation
du charbon par le Duc
Decazes en 1826 (d'où
Decazeville), avec les mutations
sociales et politiques qui leur
sont liées, la création d'un
réseau ferré (création de
Capdenac-Gare en 1891, viaduc
du Viaur en 1903), le renforcement
d'un réseau routier adapté
8
à l'automobile (naissance de
Baraqueville, de La Primaube),
les grands barrages hydroélectriques
(vallées de la Truyère, du
Lot, du Tarn et les lacs du
Lévezou), etc.
Les deux grandes guerres (1914-
1918 et 1939-1945) font l'effet,
moralement, de grandes révolutions
: à côté d'un syndicalisme
ouvrier se crée un syndicalisme
agricole. Le déclin de la mine
(grève de 1962) et de l'industrie
métallurgique, celui de l'agriculture
familiale, le renversement
de la population, de rurale à
urbaine, la longévité accrue, l'apparition
d'énergies nouvelles
(éoliennes), les nouvelles communications
(aérodrome de
Rodez-Marcillac, les grands viaducs
de Rodez, Tanus, Millau…)
ne sont que quelques-unes de
ces manifestations qui changeront
radicalement le Rouergue. Il
est trop tôt pour dresser la liste
de ce qui est essentiel et dont
les conséquences sont durables.
L'Aveyron a jusqu'à présent
trouvé dans la décentralisation
(1982) la confirmation de son
identité plusieurs fois millénaire».
Jean DELMAS,
Directeur des Archives
Départementales
de l’Aveyron
(1967-2008),
Conservateur du Musée du
Rouergue (1978-2008)