Projets de Réformes - western armenia

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trois Puissances qui
se sont entendues pour localiser l'incident, selon son expression.
La question arménienne est délicate à traiter; le comte Kalnocky le reconnaît.
Le plus sage, d'après le Ministre des Affaires étrangères, serait, aussitôt l'enquête
terminée, d'exercer une
pression
sur le Sultan, afin qu'il accorde de lui-même, en
améliorant l'administration de ces provinces,
une satisfaction à
l'opinion publique et
à l'Europe.
N° 36.
LOZÉ.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères.
Péra, le 21 février i8g5.
Divers télégrammes
de M. Vilbert m'ont fait sommairement connaître le résultat des
témoignages recueillis jusqu'ici par
la Commission d'enquête. Après
s'être efforcés
de ne citer et de n'entendre que des témoins stylés et chapitrés par avance, les Com-
missaires ottomans ont dû, sur les instances des Délégués étrangers, écouter la déposition
d'un Arménien, nommé Erko, habitant le village
de Chenik. Son témoignage
paraît marquer un point de départ
nouveau dans les recherches de la Commission
d'enquête
et établir déjà la réalité des événements clu Sassoun. Ses déclarations
confirmées par les nommés Sako et Tavo, peuvent se résumer ainsi : la fuite des
Arméniens sur la montagne
d'Antok a été causée par l'attaque des villages de Chenik,
Sémal et Gueliguzan;
les troupes turques et les Kurdes, après avoir incendié ces
trois localités et massacré les vieillards, les femmes et les enfants, ont. poursuivi les
hommes valides dans la montagne, tuant tous ceux qui tombaient entre leurs mains.
Le prêtre
du village de Sérnal qui s'était rendu au camp turc pour se livrer au général,
a été massacré avec tous ceux qui l'accompagnaient.
Des excès et des atrocités
de tout
genre
ont été commis par les soldats. Les cadavres des Arméniens se trouvent
amoncelés dans des fossés du village de Gueliguzan.
Les dépositions
de ces témoins offrant quelques, contradictions, les
Délégués
étrangers ont réclamé de la Commission qu'elle se transportât à un village situé à
trois heures de Mouch, et où ont été, paraît-il, relégués des Arméniens
échappés
aux massacres. Les Commissaires ottomans s'y étaient refusés sur de vains
prétextes;
nous avons dû, M. de Nélidow, sir Philip Currie et moi, insister auprès de la Porte
pour que la requête de nos Délégués fût admise. Nous avons également signalé à
Saïd Pacha que des cheïks kurdes, qui ont joué un rôle important dans les affaires
du Sassoun, se disposaient
à
quitter
Diarbékir
pour
dler en
pèlerinage à la Mecque,
afin
tion.
d'échapper
à la Commission d'enquête, et nous avons réclamé leur
comparu-
De divers côtés, du reste, nous arrivent des renseignements qui montrent qu'en
dehors même du district de Sassoun une persécution sourde se poursuit partout
contre les Arméniens delà part des autorités.