Projets de Réformes - western armenia

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ANNEXE À LA DÉPÊCHE DE CONSTANTINOPLEDU 28 JANVIER 1897.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à S. Exe. TEWFIK PACHA, Ministre des Affaires étrangères de Turquie.
Le 26 août 1896, M. {de' la Boulinière, Chargé d'affaires de France adressait à
Votre Excellence un
télégramme par lequel il lui réclamait des mesures de protection
immédiates en faveur des
citoyens français résidant à Constantinople et dont les
personnes
et les
propriétés se trouvaient à la merci de la populace musulmane
déchaînée depuis le matin contre les chrétiens. Il
ajoutait que, devant l'inaction de la
police
et de la troupe en face du massacre et du pillage systématiquement organisés
et favorisés par l'autorité, il faisait les réserves les plus formelles à
l'égard des dom-
mages que
ces désordres
pourraient entraîner pour nos nationaux français, et
qu'il en
rendait responsable dès ce moment le Gouvernement impérial.
Bien que
Votre Excellence ait
répondu à M. de la Boidinière dans la soirée du
même jour que le Gouvernement ferait tout son devoir pour assurer la
protection
des étrangers et de leurs biens, les Français et protégés français de la
capitale ont
eu sérieusement à souffrir des désordres.
Votre Excellence pourra s'en rendre compte en prenant connaissance des annexes
que je joins à cette lettre et où se trouvent consignées les réclamations de mes ressortissants
pour les pertes qu'ils
ont subies pendant ces troubles.
Chacune de ces réclamations a fait l'objet d'une enquête du Consulat de France
et c'est d'après ces expertises que le chiffre des dommages
a été établi.
Je n'ai pas besoin d'insister sur l'obligation qui pèse sur le Gouvernement impérial
de les réparer et d'indemniser les réclamants des pertes qu'ils ont subies. Car non
seulement l'autorité n'a eu ni la prévoyance, ni l'énergie de prendre des mesures
pour assurer le maintien de l'ordre, mais elle a, par une attitude qu'on
ne saurait
trop sévèrement qualifier,
sciemment contribué à étendre-et à
prolonger
les massacres
et le pillage en livrant plusieurs quartiers
de la ville à la populace musulmane
armée. La police et la
troupe
ont assisté indifférentes et complices au pillage d'établissements
appartenant
à des ressortissants français, alors qu'un seul mot eût suffi
pour arrêter les méfaits des bandes armées. ,
La Sublime Porte ne saurait dans ces conditions se soustraire à la responsabilité
qui pèse tout entière sur le Gouvernement impérial et à la nécessité d'indemniser
les
étrangers qu'elle a refusé de protéger. Aucune discussion ne saurait s'élever sur
leur bon droit.
Je prie donc Votre Excellence de prendre connaissance du dossier ci-joint et de
me faire connaître quelles dispositions
la Sublime Porte aura prises pour assurer à
mes ressortissants le remboursement des dommages et intérêts qui leur sont dus.
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES. — Arménie.
P. CAMBON.