Projets de Réformes - western armenia

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paraît-il,
défendus en désespérés. On m'assure que, cernés de tous les côtés par
un
cordon de soldats qui enveloppaient
la montagne, les Arméniens ont été
poursuivis
à
outrance et massacrés sans-merci. Très peu d'entre eux auraient
pu s'échapper;
on
parle
de i,5oo morts, et quelques personnes, qui se disent bien informées, affirment
que
ce chiffre est encore
plus
élevé.
Après
avoir anéanti ces malheureux, les Kurdes et les Hamidiés se sont portés
sur
les villages arméniens situés au bas de la
montagne
et les ont
pillés et incendiés. On
dit qu'ils se sont livrés à toutes sortes d'atrocités sur la
population chrétienne du
pays, tuant les vieillards et les enfants, enlevant les filles et allant
jusqu'à couper
le
ventre-des femmes enceintes : environ 7,500 personnes auraient
péri, 3o villages
auraient été brûlés et I\.oo femmes enlevées. On
rapporte
ce fait
que
200 de ces dernières
, délivrées par le Muchir, auraient tenté de se noyer pour ne pas survivre à
leur déshonneur. En somme, la terreur
règne
dans le pays.
Ces événements ont eu leur contre-coup sur la frontière du vilayet de Diarbékir,
près
de Slivan, où plusieurs villages ont été pillés et incendiés par les Kurdes. Le
chef delà gendarmerie
a été envoyé avec un fort détachement de gendarmes et on
assure qu'à l'heure actuelle tout est rentré dans l'ordre.
Par contre, grâce à l'énergie et à la bonne administration du Gouverneur général,
Souri Pacha, notre pravince jouit d'une tranquillité presque absolue; les habitants
sont naturellement paisibles et travailleurs, et chrétiens et musulmans vivent entre eux
en assez bonne harmonie. Quant aux Arméniens, en particulier, ils se bornent à par-
ticiper de leur bourse à la défense de leur cause, mais ils sont peu disposés, en général
à
payer
de leurs personnes. Nous n'avons donc, il faut l'espérer, pas à craindre
dans ce vilayet des excès de la nature de ceux que je viens de signaler.
Du reste, je dois dire, en.terminant, que les renseignements qui précèdent m'ont
été fournis
par plusieurs voyageurs, venus de la province voisine, qui ont eu plus ou
moins à souffrir de cet état de choses, et
qu'il
m'a été impossible de les contrôler.
H y a donc heu de ne les accepter qu'en faisant la
part
des
exagérations proA7enantnaturellement
de l'intérêt qu'ont dans la question les personnes qui me les ont
donnés.
"N° 11.
MEYRIER.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires
étrangères.
Pcra, le 14 novembre i8g4-,
Les incidents sanglants dont la
province
de Bitlis a été le théâtre sont loin d'être
oubliés malgré les efforts du Gouvernement ottoman pour les tenir cachés. Grâce à
l'éloignement des régions oùles massacres se sont produits et à l'absence sur les lieux
d'agents étrangers,
la Porte
est.parvenue à laisser planer un certain doute sur l'exactitude
des rumeurs qui sont arrivées
jusqu'aux ambassades à Constantinople. La pro-