Projets de Réformes - western armenia

M. HANOTAUX, Ministre des Affaires
Ns 340.
étrangères,
au Comte DE MONTEBELLO, Ambassadeur de la République française à
Saint-Pétersbourg.
• Paris, le 6 janvier 1897.
M. de Neïidoff a
communiqué à notre Ambassadeur à
Constantinople le texte de
deux notes verbales
qu'il a remises à la Porte et qui sont relatives, l'une, à la
question
générale
des réformes, l'autre à l'attitude que le Gouvernement
impérial, adopterait
dans le cas où
quelque atteinte serait
portée ara: droits des créanciers de la
Turquie.
J'ai l'honneur de vous
envoyer sons ce pli une copie de ces deux documents ^
qui
sont conformes, comme vous, le verrez,, aux indications que le Gouvernement russe
avait tenu à nous donner par avance sur le langage que M. de Neïidoff aurait mission,
dès son retour à Constantinople, de tenir au Sultan,
Il n'a pu que m'ètre agréable de prendre connaissance d'une double communication
aussi propre
à convaincre le Sultan de l'étroite'communauté de vues et d'action
qui
existe entre les cabinets de Paris et de
Saint-Pétersbourg. En ce qui concerne particulièrement
la
question financière, nous avons constaté avec satisfaction les termes
dans lesquels le Gouvernement impérial, donnant suite aux intentions qu'il nous avait
spontanément manifestées,;avait déclaré au Gouvernement ottoman que si une
atteinte était portée aux droits du Conseil de la Dette
publique ou si l'on touchait
aux revenus concédés aux porteurs de fonds turcs, la Russie se verrait obligée de
réclamer, à l'égal des autres Puissances, l'institution d'une Commission financière
internationale
prévue par le Protocole 18 du congrès de Berlin. Le fait que le Gouvernement
russe a ainsi reconnu l'existence du Conseil de la Dette publique ottomane
et affirmé la résolution de ne pas se désintéresser du sort des créanciers de la Turquie
nous donne la preuve que l'on se rend compte à Pétersbourg comme jci de l'impor-
tance
qui s'attache à ce que la Russie,, sous une forme plus ou moins directe, parti-
cipe au, contrôle'déjà exercé sur les finances turques.
J'ai terni naturellement à; vous faire part de l'impression que devait nous causer la
démarche dont M. de Neïidoff s'est, ainsi acquitté à Constantinople.
Je vous serai obligé de donner lecture de cette lettre au Gérant du Ministère
impérial des Affaires étrangères.
fl) Annexes à la lettre de Constantinople âa 3o décembre 1896.
G. HANOTAUX.