Projets de Réformes - western armenia

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rites ottomanes. Il y a environ un an, les autorités provinciales décidèrent de
mettre fin à cet état de choses et réclamèrent des impôts aux habitants ; ceux-ci
se sont fortifiés et se tiennent si bien sur la. défensive qu'ils auraient même fait
éprouver plusieurs échecs à quelques troupes,
fort peu nombreuses d'ailleurs, en-
voyées contre eux. Tout dernièrement de nouveaux troubles auraient eu heu dans ce
même canton et un conflit assez sérieux, dit-on, aurait éclaté entre les habitants de
Sassoun et des Kurdes voisins. Ce serait donc pour mettre fin une fois pour toutes
à ce déplorable état de choses que les autorités militaires, sur des ordres venus sans
aucun doute de
Constantinople,
auraient décidé
d'envoyer
des
troupes
en nombre
suffisant pour châtier les rebelles : on dit
que
les bataillons
expédiés
à Sassoun
cernent la contrée et ressèrent
davantage
de jour en
jour
leur cercle d'action.
L'autorité cherche à cacher comme toujours le plus qu'elle peut tous ces pénibles
incidents sans pouvoir toutefois ramener la tranquillité dans les esprits.
N° 10.
M. MEYRIER, Vice-Consul de France à Diarbékir,
à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires
étrangères.
A. BERGERON.
Diarbékir, le 5 octobre 1894.
J'apprends que des troubles ont éclaté dans le vilayet de Bitlis, près de Moucli, à
la suite d'une tentative de soulèvement qui aurait été faite
par les Arméniens de
- cette contrée dans les premiers joins du mois de septembre. Environ 3,o00 de ces
derniers se seraient réunis dans la montagne d'Antok Dagh ou Daiverig et se seraient
mis ouvertement en rébellion contre la domination du sultan. Ils auraient
été.poussés
à cet acte de désespoir par les vexations sans nombre dont ils sont l'objet de la part
des Kurdes et même des fonctionnaires turcs.
Le mouvement aurait été, dit-on, préparé de longue main par la Société de
Hentchak, dont le siège
est actuellement à Tiflis, après avoir été à Londres et à
Athènes, et qui
a
pour
but de
poursuivre l'indépendance de l'Arménie. C'est au mot
d'ordre donné par
cette société que les insurgés auraient obéi pour faire cette
démonstration qui, du reste, n'aurait abouti qu'à un échec et à des scènes de cruauté
dont le récit est parvenu jusqu'ici, malgré les efforts des autorités pour ne laisser rien
transpirer des événements qui se sont passés.
Sur un. ordre venu de Constantinople, le commandant du 4-° corps
d'armée à
Erzindjian s'est rendu sur les lieux, à la tête d'une force assez considérable dont le
nombre s'élèverait après de i5,ooo hommes et serait composée de troupes régulières,
d'un contingent fourni par les tribus kurdes dès environs et d'un certain
nombre d'Hamidiés (troupes irrégulières) requis par le Valide Bitlis. Après plusieurs
attaques.infructueuses,
il est parvenu
à se rendre maître, des rebelles
qui se sont,