Projets de Réformes - western armenia

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hors de danger; est Simon Mahsoud
Bey «Kapoù Kiehaya»ou premier drogman du
patriarcat arménien, riche
banquier
et fournisseur du Ministère de la Guerre. Membre
du Conseil laïque du patriarcat, Mahsoud Bey était
depuis longtemps décrié parmi
ses coreligionnaires, comme vendu aux Turcs et ennemi de sa nation. Lorsque, l'an
dernier, le Sultan interdit la célébration de la fête annuelle instituée en mémoire de
la constitution accordée par le Sultan Abdul-Medjid aux Arméniens, Mahsôud-Bey
refusa de faire des démarches
pour que cette interdiction fut levée. Depuis lors, il
s'était attiré de vifs ressentiments de la. part des éléments remuants delà communauté
arménienne.
Les deux individus
qui ont tenté de le tuer sont des Harnais ou
portefaix arméniens,
originaires de Van, où ils ont eu beaucoup à souffrir des vexations des Kurdes
et des fonctionnaires turcs.
Il est hors de doute que nous sommes en présence d'un crime politique. Les assas-
sins ont été trouvés
porteurs de papiers et de lettres émanant des comités arméniens
et ils ont âVoué qu'ils avaient été stipendiés par
le nommé Levon. En les armant, les
comités ont donc voulu, après la tentative criminelle contre le patriarche, donner un
nouvel avertissement aux classés
de trahir la cause nationale
supérieures de "là nàtion~ârménienne qu'ils accusent
auprès des Turcs. Ce n'est plus en province, mais à Cons-
tantinople même qu'ils ont voulu frapper leur coup, afin de lui donner un plus
grand retentissement et d'impressionner plus vivement le Sultan. Celui-ci a été fort
ému, paraît-il, de cet attentat; aussi s'explique-t-onles nombreuses arrestations d'Ar-
méniens faites par là police de Constantinople depuis quelques jours.
. '•.... N° 9.- .. .
M. BERGERON, Consul, chargé
P. CAMBON.
du Vice-Consulat dé France à Erzeroum,
à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères.
Erzeroum, le 31 août i8g4-
Depuis quelque temps
une certaine inquiétude règne dans les
esprits
à la suite de
•mesures récentes prises par les autorités militaires. La
portion
du
contingent
de
l'armée active laissée dans ses foyers à la disposition de l'autorité militaire vient
d'être appelée sous les drapeaux. Trois bataillons ont été détachés d'Erzeroum avec
une batterie d'artillerie de
montagne,
trois autres bataillons d'Erzindjian,. en tout
environ'.2,5o© Jâommes; et ont reçu l'ordre de se rendre entre Mouch et Diarbékir,
dans le district de Sassoun, pour y réprimer une sorte de révolte qui règne
dans ces
parages depuis fort longtemps déjà et qui menace de s'éterniser. Le canton de Sassoun,
situé dans un centre extrêmement montagneux et d'un accès fort difficile, se com-
pose d'une dizaine'de villages habités principalement par des Arméniens. Rançonnés
par des Kurdes qu'ils considéraient pour ainsi dire comme leurs suzerains naturels,
les habitants, de cette contrée 'n'ont jamais été soumis que nominalement aux auto-