Projets de Réformes - western armenia

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— 283 N° 256..' M. DE LA BOULINIERE, Chargé d'affaires de France à Constantinople, à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères. Thérapia, le k septembre 1896. Les engagements pris vis-à-vis des dix-sept Arméniens embarqués sur la Gironde sont les suivants : i° La vie sauve; 20 l'embarquement sur un navire étranger pour un pays étranger. Le respect de leur liberté individuelle est compris dans ces engagements; mais le droit des Autorités françaises de les expulser, si elles le jugent convenable, est intact. tifiée. L'intervention des Autorités Consulaires ottomanes ne serait pas, à mon avis, jus- De nombreux Arméniens s'embarquent d'ailleurs pour l'étranger soit par crainte, soit parce que les maisons étrangères qui les occupaient veulent se débarrasser d'eux en ce moment où tout Arménien est suspect aux gens de la police; aucun de ceux-là n'est compromis dans les menées révolutionnaires, ni Ils sont inoffensifs et leur sort est digne de pitié. N° 257. M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères, à M BARTHOU, Ministre de l'Intérieur. Notre Chargé d'affaires à Constantinople me l'objet de poursuites judiciaires. J, DE LA BOULINIERE* Paris, le 5 septembre 1896. signale que, sur différents points de l'Empire ottoman, de nombreux Arméniens s'embarquent pour l'étranger, soit par crainte, soit parce que les maisons étrangères qui les occupaient veulent se débarrasser d'eux, en ce moment où tout ce qui est arménien est suspect à la police turque. Aucun de ces individus n'est compromis dans les menées révolutionnaires, ni l'objet de poursuite judiciaires. Dans ces conditions, j'estime qu'il y a lieu d'accorder un traitement différent aux révolutionnaires amenés par la Gironde et aux simples fugitifs. Ces derniers peuvent être admis à profiter, s'ils le désirent, de notre hospitalité, moyennant qu'ils ne troublent pas la paix publique. H peut être d'ailleurs utile d'exercer sur eux discrètement une certaine surveillance en raison des derniers événements. Quant aux autres, ils devront être internés provisoirement ainsi qu'il a été convenu 36.

— 284 — entre nos deux Départements. J'attacherais d'ailleurs du prix, au cas où ils exprimeraient le désir de quitter la France, à en être informé sans retard. N° 258. G. HANOTAUX. M. DE LA BOULINIÈRE, Chargé d'affaires de France à Constantinople, à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères. Thérapia, le 6 septembre 1896. J'ai chargé M. de Margerie de visiter les quartiers les plus éprouvés par sacres : Kassim Pacha, Hasskeui et Psammatia. Il s'y est rendu aujourd'hui, pagné d'un Drogman de l'Ambassade. les mas- accom- Je tiens à vous signaler, dès à présent, l'état dans lequel il a trouvé Hasskeui, où il y avait 800 maisons arméniennes renfermant, avant les événements, environ /|.,ooo habitants : il n'y a pas 1 o maisons qui n'aient été saccagées de fond en comble; 55o hommes ont été tués, les autres ont disparu. Il ne reste au milieu des décombres que des femmes à moitié folles et des enfants. La misère est déjà très grande. Je serais très reconnaissant à Votre Excellence de me faire parvenir des secours en argent ou en nature, pour soulager les nombreuses mi- sères accumulées là et dans les autres quartiers arméniens. J'ai fait moi-même, soit pendant les journées sanglantes que nous venons de tra- verser, soit les jours suivants, des visites à nos établissements français de Constanti- nople, de Cadikeuy et du Bosphore. Je tenais à leur apporter, en même temps que des encouragements et des paroles rassurantes, le témoignage de la sollicitude du Gouvernement de la République et une marque de la vigilance avec laquelle l'Ambas- sade veille à leur sécurité. J'ai pu constater partout un grand esprit de charité et de dévouement dominant tous les autres sentiments. Des réfugiés en assez grand nombre, après avoir reçu sous notre pavillon garanties pour l'avenir. un abri sûr, trouvent encore, grâce à notre protection momentanée, des Je suis heureux de signaler à Votre Excellence la bonne attitude de la Colonie française, et le dévouement de nos religieux dont les établissements ont servi de refuge à bien des malheureux. Conformément à vos instructions, j'ai signalé au Gouvernement ottoman la lourde responsabilité qui retombe sur lui par suite de sa négligence, et j'ai insisté pour la prompte exécution du plan de réformes. J. DE LA BOULINIÈRE.

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N° 256..'<br />

M. DE LA BOULINIERE, Chargé d'affaires <strong>de</strong> France à Constantinople,<br />

à M. HANOTAUX, Ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères.<br />

Thérapia, le k septembre 1896.<br />

Les engagements pris vis-à-vis <strong>de</strong>s dix-sept Arméniens embarqués sur la Giron<strong>de</strong><br />

sont les suivants :<br />

i° La vie sauve; 20 l'embarquement sur un navire étranger pour un pays étranger.<br />

Le respect<br />

<strong>de</strong> leur liberté individuelle est<br />

compris dans ces engagements; mais le<br />

droit <strong>de</strong>s Autorités françaises <strong>de</strong> les expulser, si elles le jugent convenable, est<br />

intact.<br />

tifiée.<br />

L'intervention <strong>de</strong>s Autorités Consulaires ottomanes ne serait<br />

pas,<br />

à mon avis, jus-<br />

De nombreux Arméniens s'embarquent d'ailleurs pour l'étranger<br />

soit<br />

par crainte,<br />

soit parce que les maisons étrangères qui les<br />

occupaient<br />

veulent se débarrasser d'eux<br />

en ce moment où tout Arménien est<br />

suspect aux gens <strong>de</strong> la<br />

police; aucun <strong>de</strong> ceux-là<br />

n'est compromis<br />

dans les menées révolutionnaires, ni<br />

Ils sont inoffensifs et leur sort est<br />

digne<br />

<strong>de</strong><br />

pitié.<br />

N° 257.<br />

M. HANOTAUX, Ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères,<br />

à M BARTHOU, Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur.<br />

Notre Chargé d'affaires à Constantinople<br />

me<br />

l'objet <strong>de</strong> poursuites judiciaires.<br />

J, DE LA BOULINIERE*<br />

Paris, le 5 septembre 1896.<br />

signale que, sur différents points <strong>de</strong><br />

l'Empire ottoman, <strong>de</strong> nombreux Arméniens s'embarquent pour l'étranger, soit par<br />

crainte, soit parce que les maisons étrangères qui les occupaient veulent se débarrasser<br />

d'eux, en ce moment où tout ce qui est arménien est suspect à la police turque.<br />

Aucun <strong>de</strong> ces individus n'est compromis dans les menées révolutionnaires, ni l'objet<br />

<strong>de</strong> poursuite judiciaires.<br />

Dans ces conditions, j'estime qu'il y a lieu d'accor<strong>de</strong>r un traitement différent aux<br />

révolutionnaires amenés par<br />

la Giron<strong>de</strong> et aux<br />

simples fugitifs.<br />

Ces <strong>de</strong>rniers<br />

peuvent<br />

être admis à<br />

profiter, s'ils le désirent, <strong>de</strong> notre hospitalité, moyennant qu'ils ne<br />

troublent<br />

pas la paix publique.<br />

H<br />

peut être d'ailleurs utile d'exercer sur eux discrètement<br />

une certaine surveillance en raison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers événements.<br />

Quant aux autres, ils <strong>de</strong>vront être internés provisoirement ainsi qu'il<br />

a été convenu<br />

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