Projets de Réformes - western armenia

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ment où ils avaient été déchargés comme des tas de pierres à l'intérieur du cime-
tière.
De leur côté, les Arméniens semblaient vouloir continuer leurs provocations
et je
reçus d'eux, dans l'après-midi du 28, une lettre
peu rassurante, au mEieu des événements
actuels. C'était une nouveEe preuve de l'exaspératîlii
des Arméniens contre
l'Europe
et peu après que cette lettre m'eut été remise, comme plusieurs
bombes
éclataient de nouveau dans la vEle, je pus craindre de voir recommencer les scènes
affreuses de la veiEe.
C'était à ce moment-là seulement qu'arrivaient d'Andrinople
les deux seuls bataillons
des troupes réguEères qui avaient été
chargés, avec les postes disséminés dans la
viEe, du rétablisssement de l'ordre!
Le soir de ce même jour, Tewfik Pacha se présentait chez le Doyen
du Corps
diplomatique
et lui remettait une Note, également
ci-annexée en copie, par laqueEe
la Sublime Porte cherche à établir que toutes les mesures nécessaires ont été prises
et que les observations des Puissances ne sont pas justifiées.
De l'organisation
de la populace armée E est à
peine question.
Aussi les Représentants
des Puissances, en accusant réception,
de cette communication, ont-Es cru
devoir insister de nouveau hier, 2 septembre,
sur ce
point spécial.
Tewfik Pacha était, en outre, chargé d'apporter
la réponse
du Sultan au télégramme
direct des Ambassades.
Sa Majesté
en avait été très affectée; jamais, au cours de son règne, EEe n'avait
été ainsi directement interpeEée.par
les Représentants
des Grandes Puissances^ Elle
pensait donc qu'il
devait s'être passé
des faits qu'EEe ignorait
et qui avaient amené
ce changement
dans l'attitude des Ambassades, et EEe chargeait son Ministre des
Affaires étrangères
de venir s'enquérir
de ces faits auprès
du Doyen du Corps diplo-
matique.
L'Ambassadeur d'Autriche-Hongrie répondit à Tewfik Pacha que Sa Majesté
ne
devait, pas plus que personne,
douter des sentiments amicaux des Représentants
des
Puissances, qui venaient, dans les affaires de Crète, de Lui en donner un nouveau
témoignage,
mais qu'en
effet il y avait quelque
chose de changé; des faits inouïs
venaient de se passer à Constantinople même; la Turquie ne pouvait plus
désormais
compter sur l'incrédulité qui,
l'an dernier, avait en Europe accueEli les nouvelles
des massacres d'Anatolie. Aujourd'hui,
les Ambassadeurs, les membres de leurs missions,
les étrangers avaient, de leurs propres yeux, constaté à Constantinople même
des faits semblables à ceux que le Gouvernement ottoman avait niés l'an dernier et
auxquels en Europe on avait eu peine
à croire
pendant longtemps.
E n'était pas douteux
à présent qu'en Europe on ne fût désormais convaincu que
la Turquie ne se
trouvait plus apte
à maintenir dans l'Empire un gouvernement normal, capable
de
punir les coupables,
de
protéger
les innocents sans distinction de race ni de religion.
On
y saurait à l'avenir que le Sultan voulant s'appuyer
sur les Musulmans seuls,
et laissant un libre cours à leurs passions,
livrait de propos
délibéré ses peuples
chrétiens
à l'oppression et aux plus
crueEes persécutions,
sans leur laisser espoir
d'obtenir
justice.
Là était le véritable danger pour l'Empire ottoman, car plus cette impression s'en-