Projets de Réformes - western armenia

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avait visité la veille. D fallut renoncer à prendre la route d'été, le Kersoulou éta$t à
cette époque
de l'année grossi par la fonte des neiges,
et l'on dut prendre la route
d'hiver. Cependant, lorsque les membres de la Commission arrivèrent à hauteur du
gué,
ils virent de leurs yeux plusieurs voyageurs qui le franchissaient, même à cette
époque de l'année, Es avaient de l'eau jusqu'au ventre. Le pont de Kersoulou fut
franchi, on tourna à droite, on descendit la rivière jusqu'au gué et, tournant alors à
gauche,
on se trouva sur le chemin d'été
que l'on suivit jusqu'au point où le P. Marcellino
invita à descendre de cheval. Nous avions passé sous le moulin Keiiakian,
nous étions entre le Kersoulou et Gheudjek et nous avions devant nous ces deux
maisons qui
avaient tant
vée dans sa mémoire.
frappé
la vue de Mariem et dont l'image était restée gra-
Nous fîmes quelques pas pour descendre dans un ravin : nous étions sur le théâtre
du crime. Des branches avaient été
coupées
aux arbustes environnants; quelquesunes,
inutilisées, gisaient
encore sur
place, desséchées; l'emplacement du bûcher,
de l'unique bûcher, était encore marqué par un sillon de cendres noires qui en
traçaient l'ovale. Dans la terre grasse du centre, grasse de la graisse des victimes,
et
plus loin, entraînés, épandus par les eaux sur une étendue de 3o mètres
environ, ou bien ça et là, dispersés et rongés par les fauves, des ossements humains
en quantité, tous
plus ou moins calcinés; et, avec les ossements, intimement mélangés
à la terre, des matières
organiques,
des viscères, des caillots de sang conservés
parla cuisson; des lambeaux de vêtements incontestablement reconnus
pour
avoir appartenu
à certaines des victimes; après un de ces lambeaux, une corde qui
le serrait, le pénétrait, une de ces cordes avec lesquelles les prisonniers avaient
été solidement garrottés ; une autre partie de corde calcinée, partie peut-être de là
ceinture du Père franciscain, des restes de toutes sortes, enfin, dont la liste est
jointe au dossier :
N° 1. Etoffe moitié brûlée avec une corde graissée.
N° 2. Un morceau de drap.
N° 3. Des morceaux d'aladja (tissus) moitié brûlés.
N° k- Un morceau de corde de ceinture carbonisé.
N° 5. Un morceau de corde graissée, des boutons, des morceaux de crânes, un
os de doigt et divers.
N° 6. Vingt-huit morceaux d'os et une collection de petits morceaux d'os brûlés,
N° 7. Des membres brûlés, des viscères brûlés, foie, sang, etc.
N° 8. Terre contenant des matières organiques.
N° g. Des morceaux d'habits brûlés.
N° 10. Terre mélangée
à des matières organiques.
N° a. Os divers trouvés par le P. Marcellino.
Pendant une heure on trouva, on trouva toujours,
et il est incontestable qu'on
aurait encore trouvé longtemps
si de plus longues recherches n'avaient été jugées
inutiles.
Quelques jours après, en présence du docteur Pathitos Kalispérakis, médecin-
major du 27e régiment de cavalerie, détaché, à Marache. l'inventaire de ces ôsse^
ments et de ces restes fut dressé.