Projets de Réformes - western armenia

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KâicMi est venu à Kaichli, au milieu de nous, dire
qu'ils
avaient brûlé tout, que le
Père était gras et qu'on a ramassé deux ou trois pièces
d'or de ;sa cendre., que
deux
parmi
eux étaient
gaillards qui ne sont pas morts vite et qu'ils les ont enfin tués à
moitié et à moitié
jetés
au feu. »
7° Celle de Marguerite (n° 6a).
«Je déclare encore qu'un mois et demi après, Kal-Wali, dans la mosquée de
Dungalé où je tissais du coton, il m'a adressé la
parole
en me demandant : « Le
« P. Salvatore avait-il cousu un sac ?» Je lui ai
répondu que je n'ai
pas vu. Sur ce
« fait, en réponse il me dit que le P. Salvatore avait attaché un sac d'or sous sa robe
« et
qu'après
l'avoir brûlé il a été retiré 8o livres de la cendre et qu'on les avait
«
comptées
!»
Il est donc maintenant établi, non plus seulement d'après la rumeur publique,
mais d'après
des témoignages se contrôlant les uns par les autres et par l'enchaîne-
ment logique de faits incontestables :
i° Que le colonel Mazhar Bey est parti
de
Mudjuk-Deressi
avec ses deux bataillons
le 2 2 novembre, qu'il a
passé le gué de Kersoulou avec ses troupes, qu'il les a con-
duites lui-même jusqu'à Nadirli;
2° Que le P. Salvatore et ses compagnons ont été emmenés par Mazhar Bey, qu'ils
ont passé le Kersoulou à gué et n'ont pas atteint Gheudjek;
3° Que le P. Salvatore et ses compagnons ont été mis à mort par les soldats com-
mandés par Mazhar Bey, que les restes des victimes ont été brûlés.
Nous n'ignorions pas que la crémation complète est une opération délicate, dif-
ficile, qui nécessite des locaux et des moyens particuliers. Nous étions donc convaincus
que les traces
palpables
du crime n'étaient
pas complètement
effacées.
Le 8 mai, la Commission d'enquête se
transporta
de Marache à Mudjuk-Deressi£&
Dungalé.
Le lendemain 9 mai, à la tombée de la nuit, à notre rentrée à Buyuk-keuy, quaje
nous étions allés visiter, nous trouvâmes une lettre du P. Marcellino, adressée à son
confrère le P. Emmanuel. Écrite en italien, elle a été traduite et jointe au dossier;
elle est ainsi conçue :
« R. P. Emmanuel,
Mudjuk-Deressi, 9 mai 1896.
« Je suis parti ce matin vers Ô heures pour aller chercher le lieu où le P. Salva-
« tore et ses compagnons ont été tués. Après quatre heures de recherches, nous
« sommes enfin arrivés à découvrir le heu précis où ils furent brûlés. J'ai même trouvé
« des os de bras et divers autres os brûlés...»
Le 10 mai, à 6 heures et demie du matin, la Commission quittait Dungalé et
revenant sur ses
pas s'arrêtait une heure après
à
Mudjuk-Deressi.
Le P. Marcellino nous confirmait en particulier la nouvelle de la veille; il avait
rapporté quelques ossements, mais il s'empressait d'ajouter que surplace
encore un grand nombre.
il en restait
Je réunis alors mes collègues ottomans, les mis au courant de ce
qui s'était passé;
le P. Marcellino fut
appelé
à
déposer (voir déposition n° 5i) et l'on mit sous leurs
yeux les ossements apportés.
•
On remonta à cheval et l'on se dirigea, le P. Marcellino en tête, sur le lieu qu'il