Projets de Réformes - western armenia

— 256 —
C'était ce: dernieriet non celui du Djihan qu'il fallait garder.
-.%-.. •
Mazhar bey y avait
songé trop tard. : .
D'ailleurs il.se trahit lui-même; ses troupes formées, il dit les avoir mises en marche
au commandement de « demi à droite ». ;
Cette direction de « demi à droite » c'est celle du chemin qui conduit au gué, passe
ensuite près du moulin et plus loin près du ravin où ont été retrouvés, les ossements
des victimes avant la traversée du Gheudjek.
Les bataillons du "colonel Mazhar bey ont passé par
suivaient anxieusement leur marche ont vu de Dungalé les troupes
le gué; plusieurs témoins qui
le franchir. (Dépo-
sitions nos 6.3, 6/t et 65.)
Mazhar bey a passé par le gué. Un soldat libéré du bataillon de Killis, que nous
avons interrogé nous-mêmes en dehors de l'enquête,
à
qui
nous avons posé
la
question
sans indication pouvant lui faire soupçonner sa gravité, nous a
répondu
: « Nous avons
«
passé
le
gué,
nous avions de l'eau jusqu'à mi-jambe; le bataillon de Karlek était decevant
nous-, j'ai vu le prêtre et les Arméniens passer l'eau..»
Il suffit de lire la déposition du colonel Mazhar bey pour juger de son trouble. Il
cherche à dégager sa responsabilité; alors il nous dit qu'un quart
d'heure après le
départ,
il est parti en avant des
troupes
avec le Colonel Agassi Saïd bey pour choisir
le lieu du campement, laissant, par conséquent, ses bataillons en arrière.
Mais avant il nous avait dit
que
deux heures
après
le départ, le bataillon de Karlek
s'était séparé des autres et que lui-même avait marché avec les bataillons du Nizam
et de Killis.
Ce n'est pas tout; plus tard il nous dit qu'après avoir donné le commandement de
«marche » il a pris place
à la tête de la colonne et il ne parle pas de l'avoir quittée !
Mazhar bey déclare qu'il ne sait pas quand le bataillon de Karlek s'est séparé de
lui ; qu'il ignore
le chemin pris par
ce bataillon pour rentrer à Marache.
Mais le commandant du bataillon de Karlek affirme qu'à Nadirli, c'est-à-dire
après
le passage du Gheudjek, c'est Mazhar bey qui lui a donné l'ordre de continuer
sur Marache et qui lui a indiqué sa route.
En présence des contradictions de Mazhar bey
et des déclarations des témoins il
n'y a pas de doute possible.
La preuve est faite. Les trois bataillons sont restés sous les ordres de Mazhar bey
jusqu'à Nadirli, c'est-à-dire jusqu'après
le passage du
Gheudjek.
Ils étaient sous ses ordres pendant la halte où le crime fut commis.
Les dépositions des officiers supérieurs sont, comme celle de Mazhar bey, pleines
de craintes et de contradictions. Us sont trois et chacun d'eux donné sur l'ordre de la
marche une version différente.
La vérité se dégage cependant impitoyable.
Nous avons quitté Mudjuk-Deressi avec le colonel Mazhar bey ; nous avons passé
avec lui le Kersoulou à gué ; nous l'avons suivi jusqu'à Nadirli, nous l'y laissons.
Ce sont des témoins oculaires qui nous ont fait assister au départ de Mudjùk-Déf essi
de la triste caravane.
C'est encore un témoin oculaire qui va maintenant nous représenter
nous sommes venus éclairer.
le drame que