Projets de Réformes - western armenia

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fut retiré au moment du massacre, qui nous fut livré quelque temps après à Zeïtoun
et que nous possédons.
Cette scène du départ nous est racontée par des témoins occulaires.
C'est Lucique, fille
d'Ayoub (déposition n° 3); c'est Marguérid, fille de Kévork
(déposition
n° i3); c'est
Marguérid, fille d'Agop Sarkis (déposition
n°
i4); c'est
Terfendé, fille de Gaspar (déposition n° i5); c'est Aimas, fille de Mogdissi Kakor
(déposition
n° 21); c'est
Marguérid,
fille de Manouk (déposition
n° 5 2).
Ce sont toutes des femmes
et|>our cause: des hommes, des chrétiens du moins
qui
se trouvaient là, pas un n'est revenu.
Leurs dépositions sont formelles dans leur ensemble ; mais ce que nous ne retrou-
vons par sur ces feuilles, c'est l'accent de vérité, c'est le sentiment de douleur profonde
et résignée qui nous ont touché et ému aussi bien dans le prétoire que sur
place, lorsqu'elles nous indiquaient de la main la voie douloureuse suivie par leur
pasteur, leurs voisins ou leurs parents.
Avec le P. Salvatore il y avait :
Erémia, son domestique,
Baldji Ohannés (oncle de Mariem),
Kodajnin Oglou Hadjir,
David Oglou David,
Kochkher Dimbalaq, autrement dit Vartivar,
Kouradji Oglou Ziroun,
Tadji Krikor et son fils Léon,
Vanès Oglou Simon et un autre peut-être encore.
Mais qu'importe le nombre ?
A ce moment précis, le matin du départ de Madjuk-Déressi, le vendredi 22 no-
vembre, il est certain que le P. Salvatore était entre les mains du colonel Mazhar
bey. Il est également certain qu'il fut emmené lui et ses compagnons avec les
troupes.
Que sont devenus ces prisonniers
?
Nous avons vu que deux chemins conduisent de Mudjuk-Deressi à Marache ou
plutôt au
pont
de
Djihan,
car c'est auprès de ce pont que ces deux routes se rencontrent.
L'un, celui d'hiver, est plus long;
il franchit le Kersoulou sur un pont. L'autre ,
celui d'été, plus court que le premier,
C'est ce dernier, c'est le chemin de la vallée
franchit le Kersoulou à gué.
que prit
le colonel.
Mazhar bey, quand il a été interrogé, a cherché à nous conduire sur le premier
ces chemins.
Ses officiers, des témoins musulmans font de même; ils parlent ainsi parce qu'ils
veulent que nous ne trouvions rien.
Mais cette route était fermée aux troupes; elles y auraient été harcelées sur leur
flanc gauche par les bandes d'insurgés qui, les jours précédents,
leur avaient avantageusement
tenu tête ; une poignée
d'entre eux eût suffi pour infliger à Mazhar bey des
pertes sérieuses au passage
du Kersoulou, étroit, difficile, dominé.
de