Projets de Réformes - western armenia
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— 254 —<br />
Une ban<strong>de</strong> d'insurgés<br />
<strong>de</strong> Zeïtoun, <strong>de</strong> Fernez, <strong>de</strong> Guében, etc., opérait dans la<br />
région. Mazhar bey dut se porter<br />
à sa rencontre avec une partie <strong>de</strong> son contingent,<br />
et il eut avec elle quelques engagements près <strong>de</strong> Buyuk-keuy. Bien que très<br />
supérieur<br />
en nombre, malgré un armement supérieur, l'avantage ne lui resta pas.<br />
Nous en trou-<br />
vons le<br />
témoignage<br />
dans les dépositions mêmes <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux binbachis et nous apprenons<br />
d'eux<br />
que,<br />
laissant au feu les troupes avec lesquelles il était parti, il retourna au<br />
camp, <strong>de</strong> sa<br />
personne,<br />
sous le<br />
prétexte d'y chercher du secours en hommes et en munitions.<br />
(Voir dépositions<br />
nos 53 et 54.)<br />
« Les malfaiteurs se sont précipités<br />
sur nous, nous ont cernés et j'ai été blessé au<br />
pied » dit le gui<strong>de</strong> Ahmed ben Hussein. (Voir déposition<br />
n° 25.)<br />
Mazhar bey envoya directement ce blessé à<br />
l'hôpital<br />
<strong>de</strong> Marache pour le faire<br />
soigner et lui remit à son départ une lettre <strong>de</strong> recommandation pour<br />
le mé<strong>de</strong>cin militaire,<br />
datée du 20 novembre, avec un post-scriptum daté du 21. Elle nous sert à<br />
établir<br />
que<br />
ce n'est<br />
que le len<strong>de</strong>main 2 2 novembre que Mazhar bey a quitté Mudjuk-<br />
Deressi; .car s'il était<br />
parti<br />
le 2 1 il aurait emmené avec lui le blessé. Cette date du<br />
retour <strong>de</strong> Mazhar bey, qu'il importe <strong>de</strong> fixer, puisque c'est celle du meurtre, nous a<br />
été également donnée par l'état-major. Inquiet sur son retour, Mazhar bey dépêcha un<br />
express à Marache pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> faire gar<strong>de</strong>r le pont <strong>de</strong> Djihan.<br />
Le P. Salvatore, que-Mazhar bey reconnaît bien avoir vu à Mudjuk-Deressi pendant<br />
la durée <strong>de</strong> son-séjour, mais qu'il prétend avoir vu pour<br />
la <strong>de</strong>rnière fois la<br />
veille du départ <strong>de</strong>s troupes, traitait <strong>de</strong> son mieux officiers et soldats. Il leur donnait<br />
à boire et à manger. (Voir dépositions Nos 3 et 21, notamment celle <strong>de</strong> la femme<br />
Aimas qui servait elle-même les invités. Voir aussi notes explicatives. )<br />
Mazhar bey prétend au contraire, et il y revient plusieurs fois, que c'est lui qui<br />
donna <strong>de</strong>s provisions. C'est inadmissible ; car il ne <strong>de</strong>vait pas en avoir <strong>de</strong> trop, à<br />
moins qu'elles ne provinssent <strong>de</strong>s habitations pillées par<br />
sa<br />
troupe, ce qu'il ne reconnaît<br />
pas. Nous savons<br />
par<br />
contre que le couvent <strong>de</strong> Mudjuk-Deressi était largement<br />
pourvu.<br />
Nous arrivons enfin à la journée du 22 novembre.<br />
Le Colonel Aghassi Saïdbey, venu avec le bataillon <strong>de</strong>Killis, avait apporté <strong>de</strong> Ma-<br />
rache l'ordre <strong>de</strong> retour et, <strong>de</strong> bon matin, l'on abattit les tentes et l'on<br />
plia bagage.<br />
Mais, en même temps, se passait une scène importante, et les témoins<br />
qui<br />
la<br />
racontent sont nombreux.<br />
On faisait <strong>de</strong>scendre <strong>de</strong> l'étage supérieur le P. Salvatore et les chrétiens qui n'avaient<br />
pas pu s'enfuir et qu'on gardait; on séparait<br />
les hommes <strong>de</strong>s femmes; on confiait ces<br />
<strong>de</strong>rnières auMudir après avoir dit aux hommes <strong>de</strong> bien les regar<strong>de</strong>r, <strong>de</strong> les regar<strong>de</strong>r<br />
une <strong>de</strong>rnière fois (on faisait<br />
signe <strong>de</strong> la main qu'on allait faire périr ceux-ci); on les<br />
garrottait avec une pièce <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> prise au couvent.<br />
Les troupes se'forment en ordre et l'on va se mettre en marche.<br />
Le P. Salvatore, blessé à la jambe, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un cheval : on le lui refuse. H aurait<br />
pu s'enfuir peut-être. Lui a-t-on hé les mains comme aux autres ? Nous ne saurions<br />
l'affirmer, tous les témoins n'étant pas d'accord sur ce point. Nous osons espérer et<br />
nous avons <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> croire que cette <strong>de</strong>rnière injure ne lui fut pas infligée,<br />
puisque nous savons qu'il tenait en main un cierge et son bréviaire, ce cierge, qui lui