Projets de Réformes - western armenia

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La région qui est comprise entre le Djihan et le Gheudjek est connue sous le nom
de Nadirli; elle est parsemée de villages. La
région qui s'étend au delà de Gheudjek
porte
le nom de Yénidjé-Kalé. C'est dans cette région deYénidjé-Kaléque se trouvent
les trois villages chrétiens avec chacun leur couvent :
i° Mudjuk-Déressi. Président du couvent : Père Salvatore;
2° Dungalé. Président du couvent : Père Emmanuel Trigo;
3° Buyuk-keuy, ou Nassara-keuy, ou
Ghiaour-keuy,
ou Yénidjé-Kalé, nom donné
plus particulièrement
même par les Pères Franciscains. Président du couvent : Père
Emmanuel Garcia.
(Les couvents de Mudjuk-Déressi et de Buyuk-keuy ont été complètement pillés et
incendiés. Celui de Dungalé a été pillé seulement).
Au-dessus et à deux kilomètres environ de Mudjuk-Déressi, est le village musulman
de Kaïchli.
La Commission a eu pendant plusieurs jours beaucoup de peine
à
comprendre
cette division, tous les témoins donnant indistinctement dans leurs
dépositions
le nom
de Nadirli à tous les villages de la région de Nadirli et le nom de Yénidjé-Kalé à
tous les villages
de la
région de Yénidjé-Kalé. Elle se fût évité cette peine en se rendant
plus
tôt sur les lieux; mais les membres de la Commission ne comprirent pas
tous ou ne voulurent pas comprendre qu'il fût utile de le faire.
Nous avons dit plus haut que la situation était troublée dans le Vilayet d'Alep
pendant
Marache.
les derniers mois de i8g5. Elle l'était
principalement dans le Sandjak de
En effet, à Marache même, le 2 5 octobre, un Arménien, GarabetTopalian, était
assassiné.
Le 26 octobre, les Turcs du quartier de Karamanli attaquaient et blessaient plu-
sieurs chrétiens, pillaient
des boutiques.
Le 27 et 28 octobre se produisait une nouvelle
agression
contre les chrétiens;
plusieurs étaient tués ou blessés ; des boutiques étaient
pillées.
Le 3 novembre, un dimanche, des chrétiens, au nombre de 20 à 25, étaient mas-
sacrés.
la
Le 18 novembre enfin, 7 à 800 chrétiens étaient impitoyablement massacrés et
troupe prenait part
à cette boucherie.
Dans les villages
chrétiens des environs les craintes étaient vives.
Le 1er novembre, le P. Salvatore écrivait de Mudjuk-Déressi à son confrère le
P. Dionissio, président du couvent de Marache : « H y a quatre jours que je n'ai pas
« dormi, les menaces continuent dans les environs et l'on est véritablement à la der-
« nière extrémité. Que le Seigneur
nous conserve I »
Le 7 novembre, dans une nouvelle lettre, il disait : « Pour le moment nous sommes
« encore en vie, mais toujours
sur notre garde, parce que
« entourés de voleurs qui ne cherchent qu'à piller.
»
de tous côtés nous sommes
C'était la dernière lettre qu'on
ait reçue de lui à Marache. Le danger
lui paraissait
si pressant qu'il demandait qu'on lui envoyât deux zaptiés fidèles pour l'accompagn er
à Marache, parce que là bas on ne pouvait plus vivre.
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