Projets de Réformes - western armenia

— 232 —
dans le
personnel
de son Ambassade. Le lieutenant-colonel de Vialar, attaché militaire,
a été
désigné par M. Cambon pour remplir cette mission.
La Commission ainsi formée s'est rendue à Marache, a procédé à son
enquête,
a
entendu des témoignages, a retrouvé sur l'emplacement où les meurtres ont été com-
mis, les dépouilles des victimes, parmi elles la ceinture de corde du Père Salvatore
et après avoir réuni toutes les preuves du crime, a pu clore son enquête avec une
conviction fortement motivée.
Le doute n'est plus possible maintenant: il y a eu crime et la responsabilité de ce
crime retombe de tout son poids sur le commandant des troupes qui accompagnaient
le Père Salvatore et les autres victimes le jour de leur mort.
Les conclusions du colonel de Vialar sont formelles à cet égard. L'heure de la
justice
est venue et je suis convaincu
que le Gouvernement ottoman ne faillira
devoir qui lui incombe de la faire rendre.
pas au
Par ordre de mon Gouvernement, je réclame l'arrestation immédiate de l'officier
qui commandait l'escorte du Père Salvatore et sa mise en jugement comme accusé
d'avoir fait procéder au massacre de ce religieux et de ses compagnons.
Certain que le Gouvernement de Sa Majesté Impériale n'hésitera pas à donner à
cette réclamation
trop justifiée la seule solution cru'elle
comporte, je serai obligé
Votre Excellence de me mettre promptement en mesure de transmettre au Gouver-
nement de la
République
son procès est commencé.
l'avis que l'arrestation de cet officier est chose faite et que
N° 205.
M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères,
'
J. DE LA BOULINIÈRE.
à M. P. Cambon, ambassadeur de la République française à Constan-
tinople.
Paris, le 27 mai 1896.
Par une dépêche du 2 1 de ce mois, vous avez bien voulum'indiquerles résultats
de l'enquête à laquelle.le lieutenant-colonel de Vialar a procédé, conjointement avec
deux délégués du Sultan, sur le meurtre du Père Salvatore. Vous m'avez, en même
temps, rendu témoignage de la résolution et de la persévérance que notre attaché
militaire a dû déployer pour arriver à dissiper les doutes qui subsistaient encore sur
les responsabilités engagées
dans ce malheureux incident. Je vous autorise à joindre
mes félicitations personnelles à celles
que vous avez déjà adressées vous-même au
cplonel de Vialar.
En ce qui concerne les suites effectives qu'il importe de faire donner à l'enquête,
je ne puis que vous confirmer les instructions télégraphiques que j'ai fait parvenir à
M. de La Boulinière, et je m'en rapporte à votre énergie du soin de décider le
Sultan à assurer, dans des conditions exemplaires, le châtiment des coupables.
G. HANOTAUX.
à