Projets de Réformes - western armenia

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Je lui serai également très obligé de me
répondre
le
plus promptement possible
au sujet des autres mesures de répression que je réclame dans cette lettre, et au
sujet des indemnités dont je la prie de faire adopter le principe par son Gouvernement
et dont je suis prêt à discuter le détail avec elle.
N° 199.
P. CAMBON.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. BOURGEOIS, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Péra, le 3o avril 1896.
Le lieutenant-colonel de Vialar, choisi par moi pour prendre part avec deux aides
de camp envoyés par le Sultan à une enquête sur le meurtre du Père Salvatore, est
arrivé à Marache, le 2 2 de ce mois, après avoir visité nos missions d'Akbès et de
'Cheiklé.
Le 2/4 avril, la Commission à commencé son enquête. Le Père Demi, supérieur
de Terre Sainte et le gérant
du Père Salvatore ont été entendus ainsi qu'une femme
arménienne et une petite fille de 10 ans qui, témoin oculaire du massacre, a été
très affirmative.
Des difficultés ont, comme c'était à prévoir, été soulevées dès le premier jour. Les
Commissaires turcs ont inscrit en tète des procès-verbaux cette indication inexacte :
« En la
présence
officieuse de M. de Vialar ». J'ai prescrit à notre attaché militaire
de faire rayer le mot « officieuse » attendu qu'il a été désigné à la demande du Sul-
tan pour participer
à
l'enquête. J'ai demandé au Ministre des Affaires
étrangères de
faire envoyer des instructions dans le même sens aux
Délégués du Sultan, faute de
quoi je l'ai prévenu que le colonel de Vialar recevrait l'ordre de se
séparer de ses
collègues
turcs et de
procéder
à une
enquête séparée.
Cette
enquête, faite en dehors
des officiers du Sultan aurait d'ailleurs l'avantage
d'être
beaucoup plus sérieuse et
plus sincère; devant M. de Vialar seul, les témoins oseraient
parler et révéler fout ce
qu'ils savent "beaucoup, à l'heure qu'il est, ont peur, s'ils
parlent, d'être maltraités
ou tués après le départ de la Commission et plusieurs ont fait cet aveu à M. Bar-
thélémy. Le Sultan, qui eut été satisfait de diminuer l'importance de mon Délégué,
s'empressera, j'en suis convaincu, de faire enlever le mot officieux
pour éviter une
enquête séparée faite par nos agents.
La
présence
à Marache du colonel de Vialar a produit un très bon effet; son
caractère militaire ajoute à la confiance et aux espérances qu'a fait naître l'arrivée d'un
envoyé de l'Ambassade de France. La franchise de ses allures, son caractère, sa connaissance
des Turcs, sa volontç d'arriver apercer l'obscurité dont on entoure volon-
tairement la vérité, lui donnent de l'autorité et j'ai la confiance que sa mission à
Marache, favorable à nos intérêts, ne sera pas stérile non plus pour la découverte des
véritables coupables du meurtre du Père Salvatore.
P. CAMBON.
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES. — Arménie. 29