Projets de Réformes - western armenia

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Le 3 i janvier dernier, aucun doute ne pouvant malheureusement subsister ni sur
la mort du Père Salvatore ni sur la
participation
de la
troupe; l'Ambassade a écrit
à Votre Excellence pour signaler ces actes à son indignation et
pour lui demander
quelles mesures avaient été prises par
le Gouvernement ottoman
pour punir les coupables
comme ils le méritent.
D'après
de nouveaux
renseignements
recueillis sur les lieux par le
gérant
du Consulat
de France en mission à Zéitoun, voici dans quelles conditions s'est déroulé le
drame :
Le 16 novembre (n. s.),
des soldats venant de Marache entrent à Moudjouk-
Déressi, pillent
le couvent et blessent le Père Salvatore.
Trois ou quatre jours après,
un officier vient dire à ce Père Franciscain qu'il a la
mission de le conduire à Marache. Le Père Salvatore part avec onze catholiques
latins auxquels on lie les mains.
Après
une heure de marche environ, à
Gueudjek,
le malheureux religieux s'arrête
et demande un cheval. Le commandant de l'escorte l'invite alors à se faire musulman !
Le Père refuse, l'officier donne un ordre. Le Père Salvatore et ses compagnons
tombent percés
de
coups
de baïonnettes.
Les soldats vont chercher du bois et brûlent les corps.
Ce récit est d'une telle éloquence que je n'ai pas besoin d'insister sur les responsabilités
qui se dégagent
ni sur leur caractère.
Non seulement il y a eu meurtre sur la personne d'un religieux latin ;
Non seulement ce meurtre a été commis froidement et de propos délibéré ;
Mais l'ordre de tuer a été donné
par un officier;
Mais cet officier a fait
procéder
sur ordre à l'odieuse sommation faite à des chrétiens
voyageant
sous sa sauvegarde d'avoir à renier leur foi.
Enfin, ce sont des soldats qui ont frappé et détruit par le feu les cadavres de leurs
victimes.
Votre Excellence voit à
quel point
les
responsabilités
du Gouvernement ottoman
ont été engagées par d'indignes
mandataires de son autorité; elle reconnaîtra certai-
nement avec moi que de pareils actes appellent un châtiment exemplaire et que
l'honneur de la Sublime Porte le réclame.
L'ambassade n'a encore reçu aucune réponse au sujet des mesures qui ont été
prises par le Gouvernement ottoman.
Je vous serai obligé
de me les faire connaître sans retard.
N° 192.
P. CAMBON.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. BERTHELOT, Ministre des Affaires
*
étrangères.
Pera, le 23 mars 1896.
Avant-hier, des désordres ont eu lieu à Killis, à huit heures d'Alep. La Porte avoue
dix morts parmi les Arméniens et un certain nombre de blessés, dont
quatre
musul-