Projets de Réformes - western armenia
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— 149 — églises. On est donc fondé à espérer que si les conseils de la part de MM. les Représentants des grandes puissances, exhortant les Arméniens à rentrer daDs le calme, venaient se joindre aux mesures prises par le Gouvernement Impérial, l'ordre et la tranquillité ne tarderaient pas à être complètement rétablis. Le fait que, depuis le premier jour de ces incidents, les musulmans ne se sont point portés à des sévices contre les Arméniens est une preuve que tant qu'ils ne seront pas attaqués par ceux- ci , ils ne prendront l'initiative d'aucune agression. Mais, si, par suite de la grande étendue de la capitale, des Arméniens attaquent inopinément les musulmans et autres habitants sur des points qui leur paraîtraient propices, il est tout naturel que ceux-ci, en attendant l'arrivée de la force publique, cherchent à se défendre eux-mêmes. MM. les Représentants des Grandes Puissances peuvent être sûrs que si un certain nombre d'Arméniens se sont réfugiés dans les églises dont ils ne veulent pas sortir sans avoir obtenu des garanties sérieuses pour leur liberté et leur vie, ce n'est point, comme ils le prétendent, parce que des Arméniens qui n'étaient pas mêlés au mouvement ont été arrêtés et plusieurs d'entre eux maltraités, mais'bien parce que leur but réel est d'augmenter la surexcitation provoquée par les incidents qu'ils ont suscités et de préparer ainsi la voie à un autre mouvement encore plus grave : les coups de pistolet qu'ils ne cessent de tirer jour et nuit dans les églises et ailleurs et les rumeurs alarmantes qu'ils répandent en sont la preuve. Le lundi, jour où le mouvement a commencé, les Arméniens armés surgirent en masse et se mirent à manifester, tuant et blessant un commandant de gendarmerie et les musulmans qu'ils rencontraient. Repoussés par la police, ils se-dispersèrent, mais pour aller se rassembler de nou- veau sur d'autres points où ils attaquèrent encore la population. Les mutins étant en bien plus grand nombre que les agents de police et gendarmes présents, les musulmans durent riposter e se défendre eux-mêmes. Dans un pareil moment d'effervescence, il se peut que des représailles aient eu lieu comme cela arrive, du reste, dans les pays les plus civilisés de l'Europe; mais quant aux agressions qui se sont produites contre des chrétiens appartenant aux autres communautés, il est prouvé qu'elles sont le fait des Arméniens mêmes. Toutefois, comme aucune plainte n'a été formulée à propos d'actes de pillage commis pas plus par des musulmans que par des Arméniens, la nouvelle con- cernant la perpétration de pareils faits ne peut pas être fondée. En vue de mettre un terme à cet état de choses, le Gouvernement Impérial n'a négligé aucune mesure ; il a fait publier dans les quartiers de la ville des recommandations et conseils efficaces invitant la population musulmane à s'abstenir de tout acte d'agression sous peine des punitions les plus sévères; des avis dans le même sens, adressés au public en général, ont été insérés à di- verses reprises dans les journaux et des patrouilles de soldats, d'agents de police et de gendarmes ne cessent de circuler dans les rues. Dès lors, l'allégation d'après laquelle l'autorité semblerait avoir encouragé les musulmans à commettre des excès est inadmissible, ce qui est prouvé par le Communiqué officiel paru dans les journaux le second jour des incidents. Il a été constaté par une enquête que deux étrangers seulement ont été, par suite de certaine ressemblance, arrêtés pendant les recherches faites parla police pour la découverte des prévenus; mais leur identité ayant été établie, ils ont été aussitôt relâchés. La préfecture de police repousse formellement l'assertion comme quoi des détenus auraient été maltraités, blessés ou tués par ses agents. Quant à la croyance que, si cette situation se prolongeait, l'agitation en s'étendant pourrait gagner les provinces de l'Empire, elle est fondée. En effet, à en juger du contenu de certains écrits subversifs trouvés sur les agitateurs arméniens, clés instigations révolutionnaires avaient dû être faites préalablement dans les provinces puisque aussitôt après les incidents surgis dans la capitale, des faits séditieux ont commencé à se produire aussi dans quelques vilayets, faits qui sont réprimés au fur et à mesure qu'ils surgissent. Pour ce qui est des mesures prises par la Sublime Porte pour prévenir le retour d'incidents regrettables et mettre les chrétiens et les colonies étrangères à l'abri d'éventualités périlleuses, des recommandations efficaces ont été faites, ainsi qu'il a été dit plus haut, au public par la voie
— 150 — des journaux et aux étudiants en théologie par S. A. le Gheikh-ùl-Islam; des conseils et avertissements ont été adressés dans les quartiers aux habitants ; et des patrouilles de soldats, d'agents de police et de gendarmes montés et non montés circulent jour et nuit dans les rues pour le main-; tien de l'ordre. Certes, cet état de choses ne peut prendre fin que si les Arméniens renoncent à leurs menées révolutionnaires. Il est évident qu'en empêchant la fourniture de vivres à ceux qui sont réfugiés dans les églises on les obligerait à les évacuer, mais les Autorités Impériales, espérant arriver à les en déloger par la persuasion, n'ont pas voulu jusqu'ici pousser plus loin les dispositions adoptées et elles ne cessent de faire à cet effet des recommandations tant au Patriarcat qu'aux notables de la Communauté. Le Gouvernement Impérial remercie MM. les Représentants étrangers de leur désir de lui prêter leur concours pour rétablir la tranquillité dans les esprits. Une Commission a été chargée d'examiner les motifs de l'arrestation des détenus et tous ceux dont la mise en liberté est jugée nécessaire sont immédiatement relaxésl N° 109. M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople, à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires étrangères. Thérapia, le 12 octobre i8'g5. Après trois jours d'hésitations et de négociations, les drogmans des six ambassades ont .fait fermer l'église patriarcale arménienne de Koum-Kapou qui contenait 55o réfugiés, dont 136 armés. A l'église de Péra, qui contenait i,35o réfugiés, ils ont obtenu le départ de 4oo; le plus grand nombre de ceux qui restent a promis d'évacuer demain. Les drogmans continueront demain matin leurs visites aux églises. Le déploiement de force armée et de police était considérable, et les agents se mettaient avec empressement aux ordres de nos représentants. A Trébizonde, le nombre des tués dans la journée du 8 dépasse 200, celui des blessés est de beaucoup supérieur. Des bandes de musulmans armés ont quitté la ville hier soir. Il est à craindre ne ravagent les villages arméniens des environs. P. CAMBON. N° 110. S. B. Mgr MADTÉOS IZMIRLIAN, Patriarche arménien, qu'elles à M P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constan- tinople. Monsieur l'Ambassadeur, Constantinople, 12 octobre 1895. Grâce aux bons offices et aux bienveillantes assurances de LL. EE. MM. les
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Certes, cet état <strong>de</strong> choses ne peut prendre fin que si les Arméniens renoncent à leurs menées<br />
révolutionnaires. Il est évi<strong>de</strong>nt qu'en empêchant la fourniture <strong>de</strong> vivres à ceux qui sont réfugiés<br />
dans les églises on les obligerait à les évacuer, mais les Autorités Impériales, espérant arriver à<br />
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notables <strong>de</strong> la Communauté.<br />
Le Gouvernement Impérial remercie MM. les Représentants étrangers <strong>de</strong> leur désir <strong>de</strong> lui<br />
prêter leur concours pour rétablir la tranquillité dans les esprits. Une Commission a été chargée<br />
d'examiner les motifs <strong>de</strong> l'arrestation <strong>de</strong>s détenus et tous ceux dont la mise en liberté est jugée<br />
nécessaire sont immédiatement relaxésl<br />
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M. P. CAMBON, Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la République française à Constantinople,<br />
à M. HANOTAUX, Ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />
étrangères.<br />
Thérapia, le 12 octobre i8'g5.<br />
Après trois jours d'hésitations et <strong>de</strong> négociations, les drogmans <strong>de</strong>s six ambassa<strong>de</strong>s<br />
ont .fait fermer l'église patriarcale arménienne <strong>de</strong> Koum-Kapou qui contenait<br />
55o réfugiés, dont 136 armés.<br />
A l'église <strong>de</strong> Péra, qui contenait i,35o réfugiés, ils ont obtenu le départ <strong>de</strong> 4oo;<br />
le plus grand nombre <strong>de</strong> ceux qui restent a promis d'évacuer <strong>de</strong>main. Les drogmans<br />
continueront <strong>de</strong>main matin leurs visites aux<br />
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Le déploiement <strong>de</strong> force armée et <strong>de</strong><br />
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était considérable, et les<br />
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A Trébizon<strong>de</strong>, le nombre <strong>de</strong>s tués dans la<br />
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dépasse 200, celui <strong>de</strong>s<br />
blessés est <strong>de</strong> beaucoup supérieur.<br />
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la ville hier soir. Il est à craindre<br />
ne ravagent les villages<br />
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P. CAMBON.<br />
N° 110.<br />
S. B. Mgr MADTÉOS IZMIRLIAN, Patriarche arménien,<br />
qu'elles<br />
à M P. CAMBON, Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la République française à Constan-<br />
tinople.<br />
Monsieur l'Ambassa<strong>de</strong>ur,<br />
Constantinople, 12 octobre 1895.<br />
Grâce aux bons offices et aux bienveillantes assurances <strong>de</strong> LL. EE. MM. les