Projets de Réformes - western armenia

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Quant au récit de Gulavé ben Abdo (p. v. 66) qui, se disant témoin oculaire, a donné,les plus
minutieux détails des actes de cruauté révoltante qu'il aurait vu commettre par les Arméniens,
il ne convient pas d'y ajouter foi, car ce même Gulavé ben Abdo ayant, d'après sa propre décla-
ration, accompagné le cadavre jusqu'au camp de Merguemouzan, il est impossible qu'il n'ait pas
donné ces détails avec les noms des assassins, soit à ses compagnons, soit au capitaine Moustapha
Effendi. Étant donné les contradictions très sérieuses existant entre la déposition de ce dernier et
celle des autres témoins relativement aux conditions dans lesquelles la mort dudit Kurde aurait
eu lieu, les circonstances environnant cet incident restent très vagues et n'ont pas été suffisam-
ment éclairées par l'enquête.
p) Le meurtre du Kurde Sibo Karikauli ben Kasso.
On doit considérer le fait du meurtre de cet homme, confirmé même par Attam (p. v. 77),
comme prouvé.
En ce qui regarde les auteurs de l'attentat "et les détails, on ne saurait prendre au sérieux les
dépositions de Hazo de Spagank (p. v. 70) et Julave ben Abdo (p. v. 60), et, en l'absence de
témoignages directs, considérer cette dernière question comme élucidée par l'enquête.
Toutefois, la disparition de Sibo ben Kasso sur des terrains situés près de villages arméniens,
les déclarations des villageois qui nient en avoir aucune connaissance, alors que les dires du sus-
dit Attam prouvent que ce fait ne pouvait être ignoré d'eux; la présence enfin, parmi les Ar-
méniens, de la bande de Mourad, donne lieu de fortement soupçonner les Arméniens du meurtre
dont il s'agit.
q) Attaque sur les tentes de Hassan Chaouki (p. v. 90) accompagnée d'un vol de bétail, deux
hommes ayant été blessés.
Cette attaque mentionnée aussi fréquemment clans les dépositions entendues que celle ayant eu
pour résultat l'enlèvement des deux boeufs d'Ahmo Ahmè et les meurtres de deux Kurdes
d'Inekan et de Karikan est confirmée par la déposition de Hassan Chaouki lui-même et par celle
de Tato de Gueliémansour (p. v. 62), qui de. plus affirme que cet incident même aurait été la
cause des rencontres entre les Kurdes et les Arméniens. Etant donné les dépositions unanimes au
sujet de cette attaque, elle doit être admise comme s'étant réellement produite et les auteurs
comme étant des Arméniens.
r) Attaque sur les tentes de Emin ben Kasso.
D'après Emin ben Kasso lui-même (p. v. 28), Mirzo ben Ali et Salih ben Ali (p. v. 29), cette
attaque aurait eu lieu environ le i5 août aux pâturages nommés Chen, près de Chenik et Semai,
et aurait été suivie par l'enlèvement d'environ 3oo moutons, par la mort de 4 Kurdes et la blessure
de 3 autres.
Des dépositions de Suleyman ben Mollah Ahmet et Ahmo ben Mehemet (p. v., 72), il résulte-
rait, au contraire, que cette attaque aurait eu lieu au mois de juillet.
Si l'on prend en considération la situation dans laquelle se trouvaient les Arméniens, le
i5 août, sur l'Antok-Dagh et de plus l'endroit où l'attaque alléguée aurait eu lieu, c'est-à-dire près
de Chenik, du côté opposé k l'Antok-Dagh, on doit la regarder comme impossible et, étant donné
•que les Kurdes nient avoir soutenu aucun combat avec les Arméniens, sauf les deux seuls jours
k Tchaï, il est très probable que la perte d'hommes attribuée par Emin ben Kasso à l'incident en
question n'ait été qu'un résultat des combats qui eurent lieu pendant la première moitié d'août.
Si; au contraire, l'attaque avait eu lieu au mois de juillet, comme prétendent les témoins Suleyman
et Ahmo précités, il est alors inexplicable qu'un accident entraînant des conséquences aussi
graves n'ait été l'objet d'aucune mention dans les autres témoignages kurdes et qu'Orner ben
Pourto (p; v. 3o), si bien renseigné, n'en ait pas même entendu parler.
s) L'attaque sur les tentes d'Amo Meho de Latchekan aux pâturages de Kourtik-Dagh, à deux
heures de distance du village de Chenik et Semai.
Les plus minutieux détails au sujet de cette attaque ont été donnés par Amo Meho lui-même
(p. v. 28 , mais, quoique très graves, n'ont trouvé de confirmation que dans quatre témoignages
Badikauli (p. v. 71-72).