Projets de Réformes - western armenia
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—. 104 —<br />
proche davantage <strong>de</strong> la thèse arménienne représentant le pays, comme complètement incendié, et<br />
ruiné. '<br />
En ce qui concerne la question <strong>de</strong>s agissements <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>puis leur départ <strong>de</strong> Mouch, même<br />
jusqu'à la prise <strong>de</strong> Mourad, à Talori, qu'il est permis <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r comme marquant la fin <strong>de</strong> l'af-î<br />
faire <strong>de</strong> Sassoun, les soussignés doivent faire remarquer: que, comme il appert clairement <strong>de</strong>s<br />
dépositions du colonel Tewfik Bey et <strong>de</strong> son subordonné Hadji Moustapha Effendi, aucun pas ne<br />
fut fait par le premier, commandant supérieur responsable, pour tâcher d'entrer en contact<br />
avec les populations arméniennes <strong>de</strong> Kavar et <strong>de</strong> Talori et tenter d'obtenir, sans verser le sang, la<br />
pacification du pays et la remise <strong>de</strong> Mourad, ses <strong>de</strong>ux seuls objectifs, s'il faut l'en croire luimême.<br />
Comme les soussignés ont tenté <strong>de</strong> le démontrer plus haut, la présence <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s sur le lieu<br />
<strong>de</strong>s événements, au moment où les troupes s'y trouvaient elles-mêmesi doit être considérée comme<br />
prouvée : en niant le premier <strong>de</strong> ces faits, le colonel avoue ainsi n'avoir pris aucune mesure pour<br />
les éloigner et se priver <strong>de</strong> leur concours. En outre, si son principal but, à ce qu'il prétend, était<br />
<strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s brigands et <strong>de</strong> leur chef, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r qu'il dit avoir adopté<br />
est <strong>de</strong>s moins explicables ; il reconnaît à la fois que le chef <strong>de</strong>s brigands <strong>de</strong>vait se trouver parmi<br />
les ban<strong>de</strong>s qui attaquent les troupes à <strong>de</strong>ux reprises différentes, à Guéliguzan et à Gueliésan,<br />
qu'aucun obstacle ne pourrait leur barrer passage et il ne prend aucune mesure, soit pour entourer<br />
ces ban<strong>de</strong>s, soit pour leur couper la route : au contraire, il reste pendant trois jours inactif à<br />
Guéliguzan, défendant même, dit-il, aux soldats <strong>de</strong> traverser lé ravin pour aller du côté <strong>de</strong><br />
l'Antok-Dagh : il ne poursuit pas davantage ses agresseurs à Gueliésan, et s'arrête également <strong>de</strong>ux<br />
jours à Afkart, leur donnant ainsi tous les moyens d'échapper à sa poursuite.<br />
En réalité, les Kur<strong>de</strong>s, bloquant les Arméniens, comme cela est représenté dans beaucoup <strong>de</strong><br />
leurs dépositions, leur avaient >ôté toute facilité <strong>de</strong> retraite. Même dans ce cas, le <strong>de</strong>voir du colonel<br />
était d'envoyer <strong>de</strong> petits détachements avec la mission <strong>de</strong> tâcher <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Mourad et<br />
tout au moins <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prisonniers, grâce aux renseignements <strong>de</strong>squels il aurait pu être éclairé<br />
sur l'endroit<br />
dition.<br />
où se cachaient les Arméniens et prendre les mesures propres à amener leur red-<br />
Le colonel lui-même avoue qu'à son arrivée à Talori, le jour même et le len<strong>de</strong>main, il envoya,<br />
dans un but <strong>de</strong> recherches, <strong>de</strong>s détachements dans les différents quartiers; il est évi<strong>de</strong>nt qu'il au-<br />
rait dû agir <strong>de</strong> la sorte auparavant.<br />
Mais, contrairement à sa déclaration et tel que cela résulte <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Mariane et Sino d'Agpi, <strong>de</strong><br />
Stépan et <strong>de</strong> Serkis <strong>de</strong> Guéliguzan, témoignages qui peuvent être considérés comme indépendants<br />
les uns <strong>de</strong>s autres, pendant que le gros du détachement se rendait à Talori, par Gueliésan et Afkart,<br />
<strong>de</strong>s soldats y allaient par la route d'Agpi et Hetink et il y eut <strong>de</strong> leur part poursuite <strong>de</strong>s Arméniens<br />
dans le ravin <strong>de</strong> Guelieresh, sur les pentes <strong>de</strong>Tsovasar Dagh, pendant qu'il y avait poursuite sur<br />
l'Antok-Dagh même et à Gueliésan, comme le prouvent <strong>de</strong> nombreuses dépositions arméniennes.<br />
Malgré la déclaration <strong>de</strong> Tewfik Bey, <strong>de</strong> Moustapha Effendi, du lieutenant <strong>de</strong>s zaptiés Hussein<br />
Agha et <strong>de</strong> trois muletiers musulmans, produite <strong>de</strong>vant la Commission par l'intermédiaire<br />
du même Moustapha Effendi, la durée du séjour du détachement à Guéliguzan pendant trois jours<br />
seulement les 14, 15 et 16 août ne saurait être considérée comme établie.<br />
La nommée Maino, <strong>de</strong> Chenik, <strong>de</strong>s muletiers chrétiens, au contraire, disent formellement<br />
que les troupes campèrent à Guéliguzan pendant six jours et le calcul du nombre <strong>de</strong> jours vient<br />
à l'appui <strong>de</strong> cette affirmation ; l'enquête a fourni trois dates certaines :<br />
Le i4 août, arrivée du détachement à Guéliguzan;<br />
Le 23 août, prise <strong>de</strong> Mourad, date indiquée par lui-même.<br />
Les soussignés, s'étant adressés en vain à la Commission, pour en obtenir cette date, puisée<br />
dans les documents officiels dressés à l'époque même <strong>de</strong>s événements, n'en ont reçu que celle du<br />
22 août,.comme résultant <strong>de</strong> la déposition du colonel.<br />
Mourad étant un homme intelligent, instruit et cette date étant trop importante pour qu'il ne<br />
puisse pas la remarquer, trop récente pour qu'il puisse l'oublier, les soussignés, en l'absence<br />
d'autres renseignements, doivent la regar<strong>de</strong>r comme vraie.