Projets de Réformes - western armenia

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passaient près d'eux; et les Kurdes témoins de l'attaque sur Emin ben Kasso de Rechk, qui en
fixent la date au 15 août environ, certifient de la sorte qu'à cette date les Kurdes n'avaient pas
encore quitté leurs pâturages, ce qui résulte également de la déclaration de Mirzo ben Ali Kurde
Badikauli (procès-verbal 29).
Quant au colonel et à Moustapha Effendi, ils nient la présence des Kurdes sur le lieu des évé-
nements, mais sans pouvoir expliquer où ils se trouvaient à l'époque; Hichman Agha fait la
même déclaration et va même, pour dissimuler la venue au camp de Mollah Omer, jusqu'à inventer
une histoire de capture par les troupes de 11 hommes de Talori.
Ces dénégations intéressées de la part des Kurdes,
Ce manque d'explication de la part des officiers,
Ce récit mensonger de Hichman Agha, et les affirmations unanimes des Arméniens se réunissent
pour prouver qu'en réalité ils eurent bien les Kurdes pour adversaires.
Une fois le détachement arrivé à Gueliéguzan, le i4- août, à en croire le colonel, les événements
qui se déroulèrent sur l'Antok-Dagh sont empreints de la plus grande incertitude.
Tous les Arméniens disent qu'ils étaient en fuite, poursuivis par les Kurdes, les soldats ou les
zaptiés, repoussés par les habitants des villages d'alentour qui craignaient de s'exposer au même
sort, et que cette situation ne prît fin qu'à l'arrivée du Muchir et à la nouvelle qu'ils étaient pardonnés
et qu'ils n'avaient plus rien à craindre.
De toutes les autres dépositions, il résulte que les Kurdes n'auraient pas été là, que l'action
du détachement se borna à un séjour inactif de trois jours à Gueliéguzan, dont la cause aurait été
le besoin de se ravitailler, puis à une marche sur Talori avec arrêt d'un jour à Afkart et une lé-
gère rencontre d'une heure environ avec les brigands arméniens dans le ravin de Gueliesan; il en
résulte également qu'il y avait deux jours que le détachement était à Talori quand, à force de
recherches et sur les indications de gens amenés par Mollah Orner, la caverne où se cachaient
Mourad et ses compagnons ayant été découverte, ceux-ci furent obligés de se rendre.
'Ces mêmes dépositions déclarent qu'à Talori, il ne s'est passé aucun autre incident, affirmant
d'une façon générale que les habitants après avoir brûlé leurs maisons s'étaient enfuis à l'Antok-
Dagh pour se disperser ensuite et que les soldats venus à Talori n'y trouvèrent plus personne
dans les quartiers incendiés et déserts.
A en croire au contraire les rares dépositions arméniennes, entendues sur ce point, c'est devant
une attaque des Kurdes, rassemblés en grand nombre sous les ordres de Kalil-Bechiri et Paposi
Guendjo, que les habitants de Talori s'enfuirent de leurs quartiers dont les maisons furent brûlées
et où ils revinrent ensuite en partie après le départ des Kurdes.
Ils se sauvèrent de nouveau en apprenant l'arrivée des troupes qui coïncida avec un retour
offensif des premiers Kurdes auxquels s'étaient joints les Bekrauli, Khiauli, Kotauli et Bozinli.
Trois des quartiers de Talori restés instacts, Hosnoud, Holovit et Dawalik auraient alors été
incendiés par les soldats et les Kurdes réunis.
L'enquête au sujet des événements de Talori doit être considérée comme ayant été faite par la
Commission d'une façon très insuffisante : elle a consisté presque exclusivement dans la déposition
des prisonniers amenés de Bitlis et dont les dépositions ne peuvent pas être regardées comme
indépendantes les unes des autres.
Néanmoins, des témoignages mêmes du prêtre Stepan, de Dawalik,,de Gopé, de Mezré, que
l'on ne saurait soupçonner de partialité pour les Arméniens, ainsi que de ceux des gens de Kavar,
il ressort que les habitants de Talori n'étaient pas, comme on le prétend, réunis en masse sur
l'Antok-Dagh, qu'ils ne brûlèrent pas eux-mêmes leurs propres maisons et ledit prêtre Stépan va
jusqu'à dire qu'il ne croit pas jusqu'à présent que Talori ait été incendié!
Il ressort, en outre, desdéclarations dudit Gopé de Mezré et du serkis Hartink, que les habitants
de leurs deux villages, quoique ne s'étant pas joints à Mourad, s'enfuirent eux-mêmes avec leurs
familles, et le second attribue cette fuite au rassemblement des Kurdes.
On est donc autorisé à conclure que les événements, qui se déroulèrent à Talori, n'avaient pas
le caractère de simplicité que lui prête la première des deux versions, et que la réalité ;se rap-