Projets de Réformes - western armenia
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Les événements ci-<strong>de</strong>ssus racontés, l'inci<strong>de</strong>nt d'Aktchesser, quelques attaques sur les Kur<strong>de</strong>s<br />
et en <strong>de</strong>rnier lieu sur les Télikauli, joints aux bruits que les Arméniens voulaient même se porter<br />
sur les troupes <strong>de</strong> Merguemouzan, qu'une <strong>de</strong> leur ban<strong>de</strong> était dans l'intention <strong>de</strong> tuer le Caïma-<br />
kam <strong>de</strong> Sassoun à Shatak, enfin la lutte avec les Kur<strong>de</strong>s Bekrauli et le départ subséquent <strong>de</strong>s<br />
Arméniens sur l'Antok-Dagh, tout cela réuni à la présence parmi eux <strong>de</strong> Mourad et <strong>de</strong> ses com-<br />
pagnons, laquelle n'était pas un secret pour les autorités, fut. considérée-par elle comme une<br />
révolte ouverte contre le Gouvernement, qui décida l'envoi <strong>de</strong> troupes dans le but <strong>de</strong> disperser<br />
les rebelles et <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> leur chef Mourad et <strong>de</strong> ses acolytes.<br />
Quelques bataillons furent concentrés à Mouch et un détachement<br />
colonel Tewfik Bey, qui reçut les instructions directes du muchir<br />
sous le comman<strong>de</strong>ment<br />
du IV<br />
du<br />
0 corps d'armée Zeki<br />
Pacha, et qui se trouva ensuite sous les ordres d'Edhem Pacha, commandant militaire <strong>de</strong> Mouch,<br />
fut organisé. Il se composait <strong>de</strong> :<br />
2 bataillons et un quart d'infanterie ;<br />
i peloton <strong>de</strong> dragons avec 2 canons <strong>de</strong> montagne plus une trentaine <strong>de</strong> zaptiés.<br />
Parti <strong>de</strong> Mouch le i3 août (v. s.), ce détachement alla se réunir près <strong>de</strong> Chenik aux <strong>de</strong>ux compagnies<br />
campées à Merguemouzan, qui quelques jours auparavant avaient été renforcées et atteignaient<br />
un bataillon.<br />
Ce que firent et ce que <strong>de</strong>vinrent les Arméniens, <strong>de</strong>puis leur fuite sur l'Antok-Dagh jusqu'au<br />
jour où le détachement quitta Mouch, n'a pas été parfaitement éclairci.<br />
La lettre trouvée dans les papiers <strong>de</strong> Mourad et qui lui était adressée <strong>de</strong> l'Autok-Dagh par le<br />
prêtre Ohannès <strong>de</strong> Sémal, Kirko fils <strong>de</strong>Mossé <strong>de</strong> Chenik et Ohan fils <strong>de</strong> Nigo, permet <strong>de</strong> conclure<br />
que, pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> douze jours à dater du commencement <strong>de</strong>s événements, soit le icr<br />
ou le 2 août, les Arméniens ne cessèrent <strong>de</strong> lutter avec les Kur<strong>de</strong>s, dont ils restèrent vainqueurs ;<br />
mais que, le onzième jour, épuisés par les combats précé<strong>de</strong>nts, ils durent vers le soir cé<strong>de</strong>r aux<br />
attaquants Husseindsik, quartier <strong>de</strong> Gueliguzan, puis Gueliguzan même; que le village fut<br />
ensuite brûlé ; leur situation était alors désespérée.<br />
En même temps, <strong>de</strong> la déposition <strong>de</strong> Tewfik Bey et <strong>de</strong> quelques autres, il résulte que-le<br />
l4 août (v. s.) le détachement quittant Chenik <strong>de</strong> bon matin et arrivé le même jour à Gueli-<br />
guzan eut en route une rencontre qui se borna.à un échange <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> fusil, et qu'en atteignant<br />
Husseindsik, les Arméniens qui occupaient le village en furent délogés après un court combat.<br />
Est-ce le même que celui dont fait mention la lettre précitée? Ce document, qui mérite foi complète,<br />
étant donné les circonstances où il a été écrit, parle d'un combat qui durait jusqu'au soir;<br />
que ce même soir Gueliguzan était brûlé et que les Arméniens étaient près d'être anéantis.<br />
Le colonel, au contraire, ne mentionne qu'un échange <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> fusil, affirme qu'à son<br />
arrivée le village était déjà brûlé, et toutes les autres dépositions viennent-à l'appui <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière<br />
assertion.<br />
D'autre part, les muletiers chrétiens qui étaient avec les troupes, niant, à l'encontre <strong>de</strong>s autres<br />
dépositions, avoir entendu <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> fusil, en route vers Gueliguzan, beaucoup d'autres té-<br />
moignages confirmant que le combat qui eut pour suite l'incendie <strong>de</strong> ce village dura jusqu'au<br />
soir.<br />
On est autorisé à croire que les <strong>de</strong>ux combats n'étaient pas le même, que Gueliguzan fut<br />
évacué et incendié avant l'arrivée du détachement et à douter que celui-ci y ait eu réellement une<br />
rencontre avec les villageois. Cette même lettre prouve, en outre, que le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la lutte<br />
racontée par elle, les Arméniens, dont la position était <strong>de</strong>s plus critiques, commencèrent à se di-<br />
viser; l'ensemble <strong>de</strong> leurs dépositions démontre que les causes <strong>de</strong> leur fuite <strong>de</strong> l'Antok-Dagh<br />
furent dues à la seule arrivée <strong>de</strong>s troupes, sans qu'il ressorte clairement qu'il y ait eu attaque <strong>de</strong><br />
la part <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières et que c'est le jour où ils se sauvèrent que fut écrite la lettre en question.<br />
Elle parle <strong>de</strong> douze jours <strong>de</strong> combats. Avec qui les soutinrent-ils? Les Kur<strong>de</strong>s unanimement nient<br />
s'être trouvés là et affirment qu'après les rencontres, dans le voisinage <strong>de</strong> Semai, à Tchaï-Dagh,<br />
ils avaient,regagné leurs villages, obéissant à la peur. Les Arméniens, avec une unanimité aussi<br />
parfaite, affirment les avoir eus pour adversaires;<strong>de</strong>ux même, habitant Gueliémansour, Tato et<br />
Manouk, restés en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s événements, disent s'être enfuis <strong>de</strong> crainte <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s armés qui