Projets de Réformes - western armenia
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<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s soussignés, elle n'a pas procédé à leur confrontation et à l'interrogatoire immédiat<br />
du second.<br />
Enfin, le fait que Jeogi-Effendi pouvait faire comparaître sans retard <strong>de</strong>vant lui un <strong>de</strong>s chefs<br />
<strong>de</strong> Chenik; que <strong>de</strong>ux ou trois zaptiés obtenaient, sans la moindre difficulté et sans avoir à se<br />
plaindre en aucune sorte <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong>s Arméniens qui déclaraient le rendre par déférence à<br />
l'autorité, le bétail enlevé lors <strong>de</strong>s représailles qu'ils exercèrent.sur les Télikauli, en se bornant à<br />
porter plainte contre ceux-ci, prouve surabondamment que cedit jour du 3o juillet, les Arméniens<br />
<strong>de</strong> Chenik, pas plus que <strong>de</strong> Sémal, d'ailleurs, n'étaient ni en révolte contre le Gouvernement, ni<br />
éloignés sur l'Antok-Dagh; il est possible aussi cju'à l'arrivée du chef <strong>de</strong> bataillon les hommes <strong>de</strong><br />
Chenik, parmi lesquels courait le bruit qu'ils étaient firmauli (rebelles) et craignaient d'être arrêtés<br />
à la suite <strong>de</strong> cette même rixe avec les Télikauli, se soient sauvés, mais non loin du village d'où ils<br />
ne seraient certainement pas partis au moment même où commençaient les récoltes.<br />
En ce qui concerne Gueliguzan, à l'exception <strong>de</strong> la déclaration ci-<strong>de</strong>ssus rappelée, le plus<br />
grand nombre <strong>de</strong>s autres et la lettre (Voir Supplément, chap. m) trouvée sur Mourad démontre<br />
que, jusqu'au 12 ou là août, le village était encore occupé par les Arméniens.<br />
De ces premiers combats entre les Kur<strong>de</strong>s et les Arméniens, les motifs et les détails tels qu'ils<br />
sont donnés par trois Kur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Gueliguzan, un <strong>de</strong> Spagank, l'Arménien Girbo précité, présentent<br />
<strong>de</strong> telles contradictions et les déclarations même <strong>de</strong> ces individus offrent un tel caractère d'in-<br />
vraisemblance que les soussignés ne sauraient les prendre en considération. Un récit du même<br />
genre ayant été répété par le cheikh Méhement, <strong>de</strong> Zeilau, forcément renseigné sur les événements<br />
<strong>de</strong> l'année; <strong>de</strong>rnière, l'importante situation religieuse <strong>de</strong> celui-ci <strong>de</strong>vrait être garante <strong>de</strong> la véracité<br />
<strong>de</strong> cette version; mais, en la rééditant, le cheikh, à <strong>de</strong> nombreuses reprises, a déclaré, d'après<br />
ouï-dire, ne pas être caution <strong>de</strong>s bruits courants. Ces réserves réitérées ne peuvent que jeter les<br />
plus graves soupçons sur le récit dont le cheikh se contente d'être l'écho.<br />
Au moment où ces combats eurent lieu, quelle fut la conduite <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compagnies <strong>de</strong> troupes<br />
régulières chargées <strong>de</strong> maintenir l'ordre clans cette partie du pays et campées à Merguemouzau, à<br />
une <strong>de</strong>mi-heure <strong>de</strong> distance <strong>de</strong> Chenik? Elle a reçu <strong>de</strong>ux explications : d'une voix presque una-<br />
nime, les villageois accusent les soldats d'avoir, réunis aux Kur<strong>de</strong>s, participé à l'attaque dont<br />
Chenik et Semai auraient été l'objet; mais le commandant <strong>de</strong> ces troupes, le cajiitaine Hadji-<br />
Moustapha-Effendi, nie connaître l'existence <strong>de</strong>s combats, affirmés par ses dépositions <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s<br />
et Arméniens qui y prirent part, et dit seulement qu'un matin il apprit que, pendant la nuit, une<br />
partie <strong>de</strong>s Bakrauli avait été assaillie par les Arméniens, le neveu d'Orner-Agha tué, et, ajoute-t-il,<br />
«son cadavre mutilé, apporté au camp ».<br />
Des Bekrauli et les Bedikauli, eux aussi, nient que les troupes se soient mêlées aux combats et<br />
disent que, cernés parles Arméniens, ils se trouvèrent clans l'impossibilité <strong>de</strong> donner aucun avis<br />
aux soldats <strong>de</strong> Merguemouzan.<br />
Cependant les soussignés ne sauraient accepter cette explication, attendu que les Badikauli,<br />
dont les pâturages se trouvent du fméme côté <strong>de</strong> Chenik que le campement, purent recevoir la<br />
nouvelle du combat et, au nombre d'une centaine, à les en croire, venir se joindre aux Bekrauli.<br />
En outre, le chef du détachement qui ajoutait foi, comme le prouvent sa déposition et celle <strong>de</strong><br />
Jeogi-Effendi, aux bruits répandus auparavant, suivant lesquels les Arméniens étaient clans l'intention<br />
d'exterminer les soldats qu'il commandait à Merguemouzan et qui, sur ces entrefaites, avaient<br />
été portés à un bataillon, ce qu'il a toujours caché, <strong>de</strong>vait être forcément amené à prendre <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> précaution et <strong>de</strong> surveillance qui auraient dû lui permettre d'être informé <strong>de</strong> ce qui<br />
se passait aux alentours et, en particulier, <strong>de</strong> la lutte assez importante, par suite du nombre <strong>de</strong>s<br />
combattants, engagée à proximité <strong>de</strong> son propre campement.<br />
Pour ces différents motifs, les soussignés, prenant en considération que l'accusation portée<br />
contre les troupes <strong>de</strong> Merguemouzan d'avoir participé à l'attaque <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s émane <strong>de</strong>s Armé-<br />
niens seuls, ne peuvent la considérer comme absolument prouvée, mais en admettant qu'en<br />
réalité elles se soient abstenues, le fait avancé et reconnu par lui d'être.resté dans l'inaction,<br />
lors d'événements graves et proches, qu'il ne pouvait pas ne pas connaître, condamne la conduite<br />
du chef <strong>de</strong>s troupes aussi gravement que si elles eussent pris une part directe à l'action.