Projets de Réformes - western armenia
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Peu <strong>de</strong> temps après, les Bekrauli, au nombre <strong>de</strong> 60 à 80 environ, se ren<strong>de</strong>nt avec leurs aghas<br />
Orner et Cherko audit campement <strong>de</strong> Merguemouzan et, à leur retour, tombent sur Chenik et<br />
Semai, dont les habitants se retirent sur les hauteurs <strong>de</strong> Kemphru Cherifhan, <strong>de</strong> Tchaï, ainsi<br />
que les gens d'Aliau qui se réunissent à eux, et les combats commencent entre Kur<strong>de</strong>s et<br />
Arméniens; c'était le ier août (v. s.) 189/I.<br />
Après <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> luttes pendant lesquels les Bekrauli reçoivent <strong>de</strong>s secours <strong>de</strong>s Badikauli,<br />
les Arméniens se dirigent vers Gueliguzan et l'Antok-Dagh, où ils avaient auparavant envoyé<br />
leurs familles; le fait qu'ils réussirent à emmener femmes, enfants, troupeaux et une partie <strong>de</strong><br />
leurs effets, prouve que le départ avait commencé un peu avant les luttes elles-mêmes, comme<br />
en témoignent plusieurs dépositions.<br />
Quant aux gens <strong>de</strong> Gueliguzan qui envoyèrent, eux aussi, leurs familles à la montagne, ils<br />
étaient restés dans leur village, pour le protéger contre les attaques <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s qni avaient brûlé<br />
Chenik et Sémal.<br />
Les affirmations clés Kur<strong>de</strong>s eux-mêmes, ou <strong>de</strong>s témoins n'étant pas libres <strong>de</strong> toute attache,<br />
présentent la rencontre <strong>de</strong>s Arméniens avec les Bekrauli et les Bedikauli comme une attaque <strong>de</strong>s<br />
Arméniens <strong>de</strong>scendus <strong>de</strong> l'Antok-Dagh, où ils s'étaient réunis <strong>de</strong>puis le commencement <strong>de</strong> juillet.<br />
Cette attaque aurait eu lieu sur la première partie <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s Bekrauli, venant à leurs pâturages<br />
d'été, d'après une version, ou, d'après une secon<strong>de</strong> version, sur les Kur<strong>de</strong>s Bekrauli allant porter<br />
plainte aux troupes <strong>de</strong> Merguemouzan.<br />
Or, à en croire les Bekrauli eux-mêmes, ils prirent l'année <strong>de</strong>rnière, pour se rendre aux pâtu-<br />
rages, la route <strong>de</strong> Sassoun, qui passe par le Tsovasar Daghi; dans ces conditions, il est impossible<br />
qu'ils aient pu être attaqués à Tchaï, situé dans une direction absolument opposée, et séparé <strong>de</strong><br />
ladite route par la gran<strong>de</strong> et profon<strong>de</strong> vallée cl'Agpi.<br />
En admettant la secon<strong>de</strong> hypothèse, fournie également par les Bekrauli, à savoir qu'ils auraient<br />
été attaqués au moment où ils allaient porter plainte à Merguemouzan, leurs pâturages étant sur<br />
la montagne <strong>de</strong> Mouch, du côté <strong>de</strong> Shatak, il est également impossible qu'ils aient pu être<br />
attaqués à Tchaï où, d'après la plupart <strong>de</strong> leurs dépositions, le combat eut lieu; attendu que cet<br />
endroit, situé entre Chenik, Sémal et Gueliguzan se trouve en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la route, que, dans ce<br />
cas, ils eussent été obligés <strong>de</strong> suivre.<br />
Pas une seule déposition arménienne, excepté celle <strong>de</strong> Girbo, fils <strong>de</strong> Manouk, <strong>de</strong> Chenik, qui<br />
n'offre d'ailleurs aucune vraisemblance, n'autorise à croire que les Arméniens J'aient, dès le<br />
commencement <strong>de</strong> juillet, évacué leurs villages et se soient rassemblés à l'Antok-Dagh dans un<br />
but <strong>de</strong> révolte.<br />
Nadir Agha, il est vrai, dit avoir vu déjà au mois d'avril quelques maisons <strong>de</strong> Sémal abandonnées<br />
par leurs habitants.<br />
Le Caïmacam <strong>de</strong> Sassoun affirme que, le 2 juillet, les villageois commençaient à gagner l'Antok-<br />
Dagh, et son secrétaire, Ali Effendi, dit n'avoir vu alors aucun habitant <strong>de</strong> ce village; cependant,<br />
ce même Caïmakam, se rendant à la même époque à Chenik, pouvait, en moins <strong>de</strong> cinq minutes,<br />
faire amener <strong>de</strong>vant lui les nommés Kirko, Erko, les chefs du village, représentés parmi les hommes<br />
les plus séditieux et comme faisant toujours partie <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s coutumières d'agressions contre les<br />
Kur<strong>de</strong>s. Sali Agha, le 7 ou le 9 juillet, dit avoir trouvé Chenik et Semai déserts, et d'après<br />
Masroullah Agha, à ce même mois, Gueliguzan était vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses habitants.<br />
Cependant, Pani Agha, lieutenant <strong>de</strong> zaptiés, passant par Kavar le 12 juillet, dit avoir vu<br />
Chenik et Semai encore habités.<br />
Le 3o juillet, soit un jour avant la rencontre avec les Bekrauli, Medjid-ou-bachi, caporal <strong>de</strong><br />
zaptiés, se rend <strong>de</strong> Merguemouzan dans ces <strong>de</strong>ux villages pour le ravitaillement <strong>de</strong>s troupes, ce<br />
qui prouve que ce jour-là, lui qui se trouvait an campement situé à trente minutes <strong>de</strong> distance <strong>de</strong><br />
Chemik, et qui était en contact journalieravecles villageois, n'avait aucune connaissance <strong>de</strong> leur<br />
départ.<br />
Déplus, Tavo, <strong>de</strong> Semai, affirme qu'à cette même date, qui coïnci<strong>de</strong> avec celle <strong>de</strong> l'arrivée du<br />
chef <strong>de</strong> bataillon <strong>de</strong> zaptiés Feozi Effendi, les gens <strong>de</strong> Semai étaient au village et propose d'in-<br />
terroger à ce sujet ledit Medjid-ou-Bachi, affecté au service <strong>de</strong> la Commission; mais, malgré la