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Projets de Réformes - western armenia

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s'élevaient entre eux, occasionnées par <strong>de</strong>s vols <strong>de</strong> bétail tour à tour emporté et repris, finissaient<br />

toujours par être tranchées au gré <strong>de</strong>s parties intéressées.<br />

H est juste d'ajouter que si les relations <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s à Arméniens présentaient un caractère sa-<br />

tisfaisant, c'est que <strong>de</strong> longue date ceux-ci,, pour trouver ai<strong>de</strong> et protection, en cas <strong>de</strong> besoin, auprès<br />

<strong>de</strong>s agjaaiskur<strong>de</strong>s, leur payaient, proportionnellement à leurs ressources, une re<strong>de</strong>vance annuelle'<br />

connue sous le nom <strong>de</strong> halif<br />

récoltent, <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> bétail,<br />

et consistant à leur remettre une certaine partie <strong>de</strong> tout ce qu'ils<br />

<strong>de</strong> l'argent en nature, en y ajoutant <strong>de</strong>s effets d'habillement, <strong>de</strong>s<br />

instruments aratoires, etc... Quand un paysan arménien marie sa fille, son agha perçoit; sous<br />

le nom <strong>de</strong>. hala, la moitié <strong>de</strong> la somme versée, selon les habitu<strong>de</strong>s du pays, par le fiancé aux<br />

parents <strong>de</strong> la future.<br />

Chaque village ou chaque maison dépend d'un ou <strong>de</strong> plusieurs aghas qui regar<strong>de</strong>nt ces diverses<br />

perceptions comme un droit <strong>de</strong> propriété, au point qu'ils se le transmettent par voie ou par vente à l'amiable.<br />

d'héritage<br />

Si l'Arménien refuse <strong>de</strong> payer pour un motif quelconque, l'agha l'y contraint par la force en<br />

lui volant son bétail ou en lui causant quelque dommage; les aghas <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong> Kavar et.<strong>de</strong><br />

Talori étaient principalement les aghas kur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Sassoun (Kharzan).<br />

Telle est, du moins, la façon dont les Arméniens, avec une unanimité presque absolue, ont<br />

présenté le hafir; mais il convient d'ajouter que <strong>de</strong>s témoignages eux-mêmes il résulte que les exigences<br />

<strong>de</strong> ce tribut,, si elles s'appliquent aux gens <strong>de</strong> Talori et <strong>de</strong> Khian, étaient beaucoup plus<br />

faibles à Guelieguzaai, Sémal et Chenik, dont un habitant dit que le hafir n'était pas payé.<br />

Les Kur<strong>de</strong>s et leurs aghas, entendus par la Commission d'enquête, déclarent ne même pas connaître<br />

le mot <strong>de</strong> hafir et sa signification, affirment qu'un pareil tribut a*cessé d'exister <strong>de</strong>puis une<br />

cinquantaine d'années et expliquent la perception opérée par certains aghas sur les Arméniens<br />

comme une re<strong>de</strong>vance due par l'exploiteur du sol au propriétaire du fonds.<br />

Néanmoins, le fait que le hafir existait jusque dans ces <strong>de</strong>rnières années est prouvé par la déclaration<br />

du nommé Taleb Effendi, un <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> l'autorité à Mouch, qui, chargé <strong>de</strong> fréquentes<br />

missions dans ces pays, doit être au courant et qui parle dans sa déposition d'un Kur<strong>de</strong><br />

s'étant rendu, il y a <strong>de</strong>ux ans, à Talori, dit-il textuellement, « pour y percevoir le hafir ».<br />

Les explications données à cet égard par une communication officielle, émanant du Conseil administratif<br />

<strong>de</strong> Mouch et qui n'a, été lue, qu'en partie d'ailleurs, dans la séance <strong>de</strong> la Commission<br />

en date du 7 juin 189,5, ne sauraient être considérées comme probantes et présentant un caractère<br />

d'indépendance absolue.<br />

Dans les trois ou quatre <strong>de</strong>rnières années, les relations entre les villages arméniens en question<br />

et les Kur<strong>de</strong>s commencèrent à prendre un caractère d'hostilité qu'il est permis d'attribuer à <strong>de</strong>ux<br />

causes :<br />

D'une part, chez les Kur<strong>de</strong>s, la propagan<strong>de</strong> religieuse <strong>de</strong> leurs cheiks, réconciliant entre elles<br />

les tribus jusqu'alors en mésintelligence et leur interdisant toute querelle motivée par la protection<br />

qu'elles exerçaient, à l'encontre <strong>de</strong>s uns <strong>de</strong>s autres, sur les Arméniens; d'autre part, l'agitation<br />

causée parmi ceux-ci par <strong>de</strong>s hommes tels que Damadian, leur représentant leur sujétion<br />

aux Kur<strong>de</strong>s comme une sorte d'esclavage contre lequel ils ne trouvaient aucune protection auprès<br />

du Gouvernement, et les poussant à secouer le joug; Fannée 1893, donne une preuve <strong>de</strong> cet état<br />

d'hostilités ouvertes dans l'attaque combinée <strong>de</strong>s tribus kur<strong>de</strong>s sur Talori.<br />

C'est sur ces entrefaites; qu'au printemps <strong>de</strong> 1894, un Arménien, nommé Hamparsoum-Boyadjian,<br />

originaire du vilayet d'Adana et ayant fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine à Constantinople et à Genève,<br />

arriva dans la région <strong>de</strong> Talori, prenant, pour n'être pas reconnu, le nom <strong>de</strong> Mourad; accompagné<br />

d'une ban<strong>de</strong> armée parini laquelle se trouvait un ancien compagnon <strong>de</strong> Damadian, avec<br />

lequel il s'est d'ailleurs rencontré, parcourait les villages <strong>de</strong> la région et ceux <strong>de</strong> Kavar pour y<br />

exercer la mé<strong>de</strong>cine, à ce qu'il prétend, et engager les Arméniens à se délivrer <strong>de</strong>s mauvaises<br />

coutumes <strong>de</strong> hafir, hala, qui les assujettissaient aux Kur<strong>de</strong>s. Mais ni lui, ni aucun <strong>de</strong> ses cinq<br />

compagnons, à qui il avait donné <strong>de</strong>s fusils <strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong>s munitions, n'ont pu expliquer <strong>de</strong><br />

façon plausible leur séjour dans les montagnes, et la déposition <strong>de</strong> l'un d'eux fait comprendre que

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