Projets de Réformes - western armenia

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tenir un avis sur les réformes à opérer dans les provinces arméniennes ont donné, de
la façon la plus nette et la plus sincère, des conseils qu'elles maintiennent malgré les
efforts désespérés faits pour les séparer les unes des autres.
Acculé dans ses derniers retranchements, Abd-ul-Hamid ne pouvait plus conserver
un Grand-Vizir aussi
peu autorisé que Djevad Pacha à discuter avec nous sur des
questions administratives ; il a
pris
son parti d'appeler au Gouvernement
quelque
homme de tête ayant du
prestige
chez les Musulmans et jouissant de la considération
des
Européens.
Le choix du Sultan s'est porté sur Saïd Pacha. Votre Excellence connaît de
longue
date le nouveau Grand Vizir, dont la carrière a été extrêmement
remplie.
Le matin même du
jour
où la nomination du Grand-Vizir devait se faire, le Sultan
me la fît annoncer, ainsi que ceEe de Turkhan Pacha en me donnant l'assurance que
le changement viziriel ne modifierait pas les dispositions de S. M. pour le règlement
des affaires arméniennes et, qu'avant d'accepter le pouvoir, Saïd Pacha avait
pris
l'engagement de se montrer favorable à un arrangement avec les puissances.
Turkhan Pacha est venu me voir, de la part du Grand-Vizir et, durant une conver-
sation de quatre heures, il s'est efforcé, en faisant appel à nos sentiments d'ancienne
amitié, d'obtenir de moi l'abandon des
garanties
réclamées par notre mémorandum.
Je me suis, comme mes collègues, refusé à entrer dans la discussion et me suis borné
à conseiller au nouveau Ministre des affaires étrangères de nous faire, le plus tôt
possible, une déclaration satisfaisante.
Cette déclaration devait comporter
:
i° Le retrait de la réponse du Sultan à notre communication du 1 1 mai ;
2° L'assurance que les principes de notre projet
seraient
adoptés par la Porte ;
3° Des réserves de détail qu'on nous offrirait de discuter immédiatement.
Je n'ai pas besoin de répéter à Votre Excellence toutes les considérations que j'ai
fait valoir auprès de Turkhan Pacha pour l'éclairer sur les
conséquences peut-être
périlleuses d'un refus d'accéder à nos propositions.
Il m'a annoncé la visite prochaine
de Saïd Pacha et j'attends le nouveau Grand-Vizir pour l'éclairer complètement sur
les réalités de la situation.
*
N° 69.
P. CAMBON.
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. HANOTAUX, Ministre des Affaires
étrangères.
Péra, le 17 juin 1895.
La Porte a adressé ce matin aux trois Ambassadeurs une note verbale assez diffuse
au sujet dé la question arménienne. Elle déclare cependant que les articles de notre
mémorandum et de notre projet qui ne seraient pas contraires aux lois et règlements