revue de presse - République et Canton du Jura

Comme de coutume, le Bélier
a exposé ses arguments à la
presse en préambule des festivités.
L’animateur principal du
mouvement, Clément Piquerez,
a dit son enthousiasme
quant à la perspective du scrutin
du 24 novembre, rappelant
que l’enjeu était de savoir si la
population voulait engager
«l’étude d’un Jura réunifié».
Le chef de file du Bélier a mis
en garde contre les conséquences
d’un «non» pour l’avenir du
Jura bernois. «La menace de
réunification reste malgré tout
un instrument de pression visà-vis
du pouvoir bernois. Preuves
en sont le statut particulier,
la création du Conseil du Jura
bernois et les divers ‘su-sucres‘
temporaires qui nous ont été
concédés. Mais si la population
du sud du Jura dit clairement
qu’elle ne veut même pas étudier
la possibilité d’un départ,
elle perdra de facto tout pouvoir
de négociation avec le Gouvernement
bernois», a-t-il averti.
En revanche, a insisté Clément
Piquerez, «la volonté de
discuter d’un avenir commun
ne comporte que des avantages».
A commencer par celui,
pour le Jura-Sud, de pouvoir
envisager de décider pleinement
de son avenir, dans une
nouvelle entité où il aurait le
même poids démographique
que son partenaire du nord.
«Ceci ne garantit bien entendu
pas un meilleur déneigement
ou plus d’écoles, mais
cela promet de participer pleinement
aux décisions dans
une position d’égal à égal, et
non en pleurnichant pour obtenir
notre dû». Et de rappeler
que la santé financière du canton
de Berne n’est pas plus enviable
que celle du canton du
Jura, signalant notamment que
l’endettement par habitant est
plus élevé côté bernois.
Ses arguments, le groupe
Bélier entend les faire connaî-
tre, «au travers de canaux divers
et par des éclats qui ne
manqueront pas de surprendre
et, nous l’espérons, de faire
rire». Le tout de façon pacifique.
«Nous souhaitons inviter
la population du Jura-Sud à réfléchir
à son avenir de manière
pragmatique, loin des passions
des années 1970. Nous allons
nous engager avec enthousiasme
dans la campagne, en partenariat
avec les autres mouvements,
chacun jouant sa partition
afin que les trompettes jurassiennes
fassent tomber les
murs de l’étroitesse d’esprit», a
conclu Clément Piquerez.
Débat, ouverture et apaisement
ont aussi été les maîtresmots
de la partie politique des
festivités, par ailleurs bien davantage
fréquentée que d’ordinaire
(une bonne centaine de
personnes était présente). Président
du Mouvement autonomiste
jurassien (MAJ), Laurent
Coste a invité à ne pas céder à la
provocation: «Nos adversaires
ont tout à gagner d’une radica-
lisation du discours, voire des
actes. Il nous appartient, il vous
appartient de rester dignes. Il
ne s’agit pas de tomber dans un
excès d’angélisme. Mais entre
l’escalade verbale et physique
et le silence, il y a une voie que
vous devez trouver, inventer».
S’adressant à la population
du Jura-Sud, le président du
MAJ a lancé: «Le canton de Berne
ne fait rien que vous ne pourriez
faire vous-mêmes dans un
canton nouveau». Il a aussi noté
qu’en cas de non, le statut du
Jura bernois pourrait bien passer
de «particulier à particulièrement
plus de statut».
Mais le discours le plus remarqué
a sans doute été celui
du président des jeunes UDC-
Jura, Jérémie Lobsiger, venu
démontrer qu’il était possible
d’être membre de l’UDC et favorable
à un nouveau canton.
«Il est vrai que les relations entre
le Bélier et l’UDC n’ont jamais
été au beau fixe. Mais il
est temps de faire fi de nos dif-
férences et de nous rassembler
pour l’avenir de notre jeunesse»,
a-t-il clamé.
Pour le président des jeunes
UDC-Jura, la question posée à
la population n’a pas de couleur
politique. Certes, a-t-il reconnu,
l’UDC aurait tout à gagner
d’une nouvelle entité,
dans laquelle elle aurait «peutêtre
un élu au Gouvernement,
une belle représentation au
Parlement et pourquoi pas un
élu fédéral». Mais la vraie
question, a insisté Jérémie
Lobsiger, c’est de savoir «si on
veut donner une chance à la
région d’avancer, d’être plus
forte, de se développer et de
mieux défendre ses intérêts en
tant que région périphérique».
LQJ - 18 mars 2013
Le jeune UDC a ainsi exhorté à
oublier les rengaines du passé.
«Ces discours n’intéressent
plus la grande majorité de la
jeunesse, préoccupée plutôt
par son avenir dans le meilleur
environnement possible».
Et d’inviter les «amis du
Jura et du Jura bernois à s’engager
et à débattre de cet ambitieux
projet, afin que demain,
nous puissions regarder en arrière
et être fiers d’avoir fait le
maximum pour notre avenir».
La partie politique s’est terminée
sur la Rauracienne. Avant
que le rock ne prenne le relais,
jusqu’au bout de la nuit. Ne diton
pas justement que la musique
a pour vertu d’adoucir les
mœurs?