revue de presse - République et Canton du Jura

Les millions investis par les
milieux économiques et la
droite contre le texte de l’entrepreneur
schaffhousois Thomas
Minder n’y ont rien fait.
Les Suisses ont poussé un très
fort coup de gueule contre les
salaires mirobolants et autres
parachutes dorés versés aux
top managers. L’initiative a été
acceptée par 67,9% des voix,
un niveau historique.
Dans toute la Suisse, l’initiative
a cartonné. Mis à part Genève
(67,7%) qui se situe dans
la moyenne nationale et le Valais
(63,7%), la Suisse romande
s’est démarquée par des résultats
dépassant les 70%. Le
soutien a été le plus fort dans
le Jura (77,1%), suivi de Schaffhouse
(75,9%), le canton de
Thomas Minder, et de Neuchâtel
(71,9%). Le Jura bernois
a voté oui à 80,7%.
Fribourg s’est aussi rangé
clairement derrière l’initiative
(70,3%), tout comme Vaud
(70,7%). Les taux d’accepta-
L’
initiative Minder contre
les rémunérations abusives
a été plébiscitée dans le
Jura et le Jura bernois. Monible
bat le record toutes catégories
avec un score de 100%,
pour une participation de
67,7% (21 votants). Saint-Brais
s’est distingué avec 94,67% de
oui. A Moutier, l’initiative
Minder a été soutenue par
83,6% des votants. Absolument
toutes les communes du
canton du Jura et du Jura bernois
ont soutenu l’initiative.
Le oui le plus faible est celui de
Courchavon avec 53,76% de
votes favorables.
La Loi sur l’aménagement
du territoire a également obtenu
un soutien pratiquement
partout dans la région. Trois
communes jurassiennes seulement
l’ont rejetée (Bure,
Damphreux et Beurnevésin) et
deux communes du Jura bernois
(Roches et Saules). Le record
du oui appartient là encore
à Monible (95,2%), celui du
non à Roches (67,6%).
L’arrêté sur la politique familiale
a été largement soutenu
dans la région mais il enregistre
quelques non. Roches
encore présente le record du
non (78,5%). Ont en outre voté
non les communes d’Ederswiler
(66,67%), Damphreux,
Châtelat, Rebévelier, Romont,
Saicourt, Saule, Elay, Sornetan.
Belprahon présente le record
du oui dans le Jura bernois
(73,6%), Fontenais dans
le canton du Jura (78,82%),
devant Delémont (78,1%). De
nombreuses communes jurassiennes
ont voté oui à plus de
70%.
tion les moins forts sont venus
des cantons qui attirent des
entreprises avec une politique
fiscale avantageuse: Obwald
(56,1%), Nidwald (57,7%),
Zoug (58,2%), Schwyz
(60,8%) et Appenzell Rhodes-
Intérieures (61%).
Considéré initialement
comme l’objet le moins
contesté des trois soumis au
scrutin, l’article constitutionnel
visant à instaurer un nombre
approprié de garderies a finalement
divisé la Suisse en
deux, créant une «barrière de
röstis». Cas de figure rare, la
majorité du peuple – 54,3% de
oui – n’a pas suffi face à l’opposition
de treize cantons alémaniques.
La propagande de l’UDC et
de la droite économique
contre une «étatisation» des
enfants a fait mouche surtout
dans les régions où les crèches
sont rares. Le refus le plus net
a été enregistré à Appenzell
Rhodes-Intérieures, avec
72,9% d’opposition. Les réticences
ont été fortes aussi à
Uri (68,2% de non) et à
Schwyz (63,1%).
Du côté des partisans, les
Genevois remportent largement
la palme, avec 79,1% de
oui. Viennent ensuite les Vaudois
(70,7%), les Jurassiens
(70,3%) et les Neuchâtelois
(69,9%). A Fribourg, 62,7%
des citoyens ont accepté l’article,
alors qu’en Valais, le taux
de votants favorables a atteint
57,6%. Le Jura bernois a voté
comme la Suisse romande
avec 60% de oui mais il est
majorisé par le canton de
Berne et son refus à 50,6%.
Bonne nouvelle en revanche
pour le Conseil fédéral sur le
troisième objet de votation.
Les Suisses ont suivi son avis
et accepté par 62,9% la révision
de la loi sur l’aménagement
du territoire (LAT) qui
vise à freiner le gaspillage du
sol. Le retrait de l’initiative
pour le paysage à laquelle la loi
servait de contre- projet indirect
devient définitif, ce qui
économise une votation.
Ne voulant pas devoir réduire
ses zones à bâtir après ses
résidences secondaires, le Valais
a refusé la loi à 80,4%,
mais il est le seul. Bâle-Ville a
été le plus enthousiaste sur la
réforme avec 78,1% devant
Zoug (71,4%) et Zurich
(71,2%). Côté romand, Neuchâtel
(67,7%) devance Berne
(66,8%), Fribourg (62,9%) et
le Jura (62,8%). Le soutien est
moins fort pour Genève
(57,7%), Vaud (56,5%) et le
Tessin qui clôt la marche du
«oui» avec 55,3%. Le Jura bernois
a aussi approuvé la révision
de la LAT, par 62,3% de
oui.
C’est le résultat qu’on attendait mais on craignait
un refus dans le Jura. Ce résultat montre
qu’il y a une sensibilité à la question au-delà des
milieux agricoles. L’acceptation jurassienne est
plutôt large. Nous attendons beaucoup des nouveaux instruments
de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT). Ce n’est pas le dézonage
qui va aider l’agriculture mais les délais imposés vont freiner
l’emprise sur les zones agricoles. Le fait de devoir dimensionner
les zones à bâtir pour 15 ans rendra le développement plus progressif,
moins massif que ce qu’on a connu dans quelques communes
du canton, comme Boncourt qui a surdimensionné ses zones.
C’est cela qui induit un mitage du territoire. Le dimensionnement
de la zone à bâtir est une chose, l’utilisation du sol est aussi importante.
Il faudra mener ce combat-là auprès de la population.
LQJ - 4 mars 2013
Je ne suis pas étonné du résultat au niveau national
mais je pensais que ce serait plus serré au
niveau cantonal. Je sentais ces derniers jours
que la mayonnaise n’avait pas pris. Les milieux
agricoles étaient favorables à cette révision, ce qui rendait notre tâche
difficile. Les milieux qui ont voulu rassurer sur l’application de
la Loi sur l’aménagement du territoire devront tenir parole. J’ai des
soucis pour le développement économique. On n’a pas tous la
même perception de la loi. Celle-ci prévoit un moratoire de cinq
ans sur les zones à bâtir dès son entrée en vigueur. Il y a dans le
canton 120 hectares de friches industrielles qui ne sont pas bien réparties.
Cela risque d’engendrer des tensions entre districts. J’espère
que je me trompe. La Confédération et les cantons doivent maintenant
édicter des directives ensemble et cela change la donne.