revue de presse - République et Canton du Jura

Le Conseil municipal de
Moutier n’a pas apprécié les
propos licencieux exprimés à
son encontre par Claude Röthlisberger
et il le fait savoir au
plus haut niveau.
Petit rappel des faits. Le 28
janvier dernier, le Grand
Conseil bernois acceptait de
poursuivre le processus engagé
pour régler la Question jurassienne.
Présent dans le public,
Claude Röthlisberger se prêtait
de bonne grâce au jeu des interviews
à l’issue des débats. Le
président de l’UDC-JB lâchait
alors à notre consœur du Matin
que «les autorités de Moutier
sont des petites bites».
Hier, lors d’un point presse
traitant des affaires courantes,
le maire de Moutier Maxime
Zuber s’est exprimé officiellement
à ce sujet en remettant à
la presse une copie d’une lettre
adressée au Conseil-exécutif
du canton de Berne.
Car c’est moins à l’encontre
du président de l’UDC-JB
qu’au délégué francophone à
l’assurance-chômage pour le
Jura bernois auprès d’Economie
bernoise (beco) que le
Conseil municipal en veut.
«Le poste occupé par Claude
Röthlisberger implique un devoir
de réserve, y compris hors
du service», a insisté Maxime
Zuber.
La ville de Moutier et le principal
intéressé étant amenés à
collaborer – on l’a vu lors de la
réunion de coordination qui
devait aboutir à la mise en place
de la task force en faveur
des employés licenciés de Tornos
– le Conseil municipal
juge que la relation de confiance
est à présent rompue.
«En conséquence, nous
vous demandons de prendre
acte de notre décision de refu-
ser tout contact entre les autorités
de Moutier et M. Röthlisberger
tant que celui-ci n’aura
pas présenté des excuses»,
écrit la municipalité au
Conseil-exécutif.
Claude Röthlisberger fait
quant à lui profil bas. «A ce stade,
je ne peux pas me prononcer
sur un courrier qui ne
m’est pas destiné. Je ne rejette
toutefois pas l’idée de m’excuser.»
Reste que s’il semble reconnaître
l’irrévérence de ses
propos, le président de l’UDC-
JB ajoute «qu’ils ont pris de
l’ampleur hors de leur contexte».
Du côté de l’état-major du
beco justement, on prend l’affaire
très au sérieux. «Entre la
liberté de s’exprimer lors d’une
interview réalisée hors du service
et l’exigence du devoir de
réserve, la situation n’est pas
facile», admet Stefan Reichen.
«Les procédures propres au
beco seront appliquées», ajoute
le juriste. Faut-il s’attendre à
LQJ - 8 février 2013
Le Journal du Jura - 8 février 2013
un avertissement sanctionnant
l’attitude de Claude Röthlisberger?
Mystère.
Quant aux éventuelles poursuites,
elles semblent exclues.
«Pour ma part, je laisserai évoluer
ce monsieur au niveau
qui est le sien. Je ne déposerai
pas plainte. Et il en sera de
même pour les autres membres
du Conseil municipal», a
souligné Maxime Zuber. «Le
problème réside dans les relations
professionnelles qui
existent entre M. Röthlisberger
et la ville de Moutier», a-t-il
conclu.
Cette affaire rappelle une
précédente prise de bec entre
le maire de Moutier et le président
de l’UDC-JB. En mars
2010, Maxime Zuber avait en
effet interpellé le Conseil-exécutif
s’agissant de propos tenus
par Claude Röthlisberger.
Ce dernier avait notamment
déclaré, au sujet de la prolongation
des indemnités de chômage
de 400 à 520 jours, «ne
pas comprendre qu’on puisse
lutter pour faire valoir des
droits à des prestations de chômage
plus élevées pour notre
région».
Dans sa réponse, le gouvernement
avait estimé que les
mots de Claude Röthlisberger
n’entraient pas en conflit avec
ses fonctions au beco.
En sera-t-il de même pour
ces propos que d’aucuns
considèrent comme graveleux
et déplacés? Pas sûr.