revue de presse - République et Canton du Jura

COPRÉSIDENTS DE COMITÉS DE CAMPAGNE
Un vote déterminant pour l’avenir
Dans un peu plus de six mois, le 24 novembre, les citoyens
du Jura et du Jura bernois diront s’ils souhaitent entrer
en matière sur un projet de nouveau canton. A compter d’aujourd’hui,
Le Quotidien jurassien donnera chaque semaine la
parole à deux personnalités de la région défendant respectivement
le «oui» et le «non» au scrutin du 24 novembre.
Engagement Si je m’engage,
c’est parce que je souhaite que le Jura
et le Jura bernois puissent mettre sur
pied une constituante. Pouvoir participer
à la création d’un nouvel Etat est
le rêve de tout homme (ou femme)
politique qui se respecte et c’est une
chance très rare. Il s’agit d’une perspective
très motivante et je serais très
fier de pouvoir réaliser ce projet au
côté des gens de cette région.
Ce vote représente... Une
chance unique pour la région de se
renforcer par rapport à d’autres cantons.
L’opportunité de créer ensemble
une nouvelle dynamique qui permettra
à ce coin de pays de se développer
sur les plans économique, touristique
et social. Il offre à la nouvelle génération
la possibilité incroyable de se
mettre autour d’une table pour imaginer
les contours d’un nouveau canton.
Il faut saisir cette chance, car elle
ne se représentera plus.
De 1974 à 2013 Le vote de 2013
est différent car l’aspect identitaire et
culturel, très fort à l’époque, a fait
place à un débat davantage économique.
A l’époque il s’agissait de lutter
pour préserver l’identité culturelle
francophone. Aujourd’hui, le canton
du Jura a ouvert des classes bilingues
et entretient de bonnes relations avec
ses voisins alémaniques. En 2013, le
débat est bien davantage rationnel
qu’émotionnel. Il s’agit d’unir nos
forces pour mieux nous développer.
La campagne Il s’agira de montrer
aux citoyens les avantages d’un
nouvel Etat. Le Jura bernois pourra
gagner en poids sur les plans politique
et économique, poids qui est actuellement
proche du zéro absolu.
Ce n’est pas un reproche au canton
de Berne. Simplement, plus le pouvoir
est éloigné, moins les intérêts
d’une région sont pris en compte.
J’en veux pour preuve le cas de la
route des Convers. Si j’étais ministre
de l’Equipement du nouveau canton,
c’est le premier dossier auquel je
m’attellerais. Quant au canton du
Jura, une nouvelle entité permettrait
de repenser les structures, d’avoir
une administration moins coûteuse
et plus proche du citoyen. Cela reviendrait
à décentraliser davantage et
des services localisés à Delémont ou
Porrentruy pourraient être déplacés
à Tavannes ou Saint-Imier. Mais
c’est le principe: il faudra tout mettre
dans la corbeille pour définir un projet
le plus attrayant possible.
Favorable au oui
Pierre Kohler,
49 ans, marié, 2 enfants.
Avocat, maire de Delémont.
A toujours habité à Delémont.
PHOTO DANIÈLE LUDWIG
Coprésident du comité de campagne Construire ensemble,
le Delémontain Pierre Kohler croise cette semaine le fer
avec le Neuvevillois Jean-Pierre Graber, coprésident du comité
Notre jura bernois. Si le premier est convaincu que la région a
tout à gagner à se lancer dans l’aventure de la création d’un
nouveau canton, le second estime que les deux régions ont
Originaire d’Elay.
Pour y voir b
■Pourquoi un vote?
Créée pour renouer le dial
interjurassien et régler po
ment la Question jurassie
l’Assemblée interjurassien
reçu en 2005 le mandat d
ner une étude sur l’avenir
tutionnel de la région. L’A
étudié les contours d’un n
veau canton formé du Jur
Jura bernois et évalué les e
du partenariat actuel entr
deux régions. Dans son ra
final, l’AIJ a estimé que la
Propos recueillis par
Céline Lo Ricco Châtelain
Questions
Engagement
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous
engager dans un comité de campagne?
Ce vote représente...
Que signifie pour vous ce vote du 24
novembre?
De 1974 à 2013
En quoi ce vote de 2013 diffère-t-il à
votre sens de ceux de 1974 et 1975?
La campagne
Pour l’heure, la campagne reste surtout
confinée aux milieux politiques.
Comment intéresser la population? Quels
seront vos arguments?
Favorable au non
des mentalités trop différentes pour envisager un avenir commun.
Pour Jean-Pierre Graber, le Jura bernois refusera d’unir sa
destinée à celle du canton du Jura, «car les gens ont l’impression
qu’ils vont se faire dominer. Or, dans le canton de Berne,
on nous laisse tranquilles.» Mais tous deux s’accordent pour
dire que ce vote sera déterminant pour l’avenir de la région.
Engagement J’ai toujours eu la
conviction que le Jura bernois doit rester
dans le canton de Berne. Ce n’est
pas seulement une préférence personnelle.
Cette conviction est aussi motivée
par le fait qu’il existe des différences
de mentalités évidentes entre le
Nord et le Sud du Jura, depuis le XIV e
siècle déjà. Ainsi, le Sud du Jura était
relié à la partie dite helvétique de
l’Evêché de Bâle. Elle a noué tôt des
liens politiques avec Berne. Le Sud est
passé à la Réforme, le Nord pas. Le
«parler» du Jura dérive de la langue
d’oïl alors que les autres parlers romands
sont issus de la langue d’oc.
Côté économique, le Jura est plutôt
tourné vers Bâle. Bref, le Jura bernois
est au Jura ce que Vaud est au Valais!
Ce vote représente... Une étape
décisive pour l’avenir du Jura bernois.
Car si on dit oui le 24 novembre,
c’est une certitude absolue que le canton
du Jura remodelé se fera. Il y aura
l’attrait de la nouveauté, de construire
autre chose. Sans compter que les avis
favorables à une nouvelle entité seraient
majoritaires dans une constituante,
puisque parmi les représentants
du Jura bernois figureraient aussi
des partisans d’un nouveau canton.
Je parierais même que le nom et le
Jean-Pierre Graber,
66 ans, veuf, 2 enfants.
Enseignant retraité.
A La Neuveville depuis 1986.
Etabli précédemment à La Ferrière,
Tramelan et Le Locle (NE).
Originaire de Sigriswil (BE).
s souhaitent entrer en matièur
un tel projet. Les citoyens
assiens se prononceront sur
nouvel article constitutionhabilitant
le Gouvernement
ngager un processus tendant
création d’un nouveau can-
. Dans le Jura bernois, les ciens
devront dire s’ils sont
ccord que le Gouvernement
nois engage une procédure
pourrait mener à la création
ne nouvelle entité. CLR
PHOTO STÉPHANE GERBER
LQJ - 16 mai 2013
drapeau du nouveau canton seront les
mêmes que ceux du canton du Jura.
De 1974 à 2013 Ce vote diffère
de celui des années 1970 par sa grande
complexité, qui n’a pas son pareil
dans le monde entier. Imaginez, la
procédure prévue pourrait entraîner
jusqu’à 8 votes! Mais sur le fond,
pour le Jura bernois, la question est la
même qu’en 1975: voulons-nous oui
ou non quitter le canton de Berne?
La campagne Les gens vont peu
à peu s’intéresser d’eux-mêmes au sujet.
De notre côté, nous allons communiquer
régulièrement et aller à la
rencontre de la population. Ce qui est
sûr, c’est que le Jura bernois a plus à
perdre qu’à gagner dans l’aventure.
Pour le canton du Jura, c’est différent.
Une nouvelle entité lui permettrait
d’approcher le seuil démographique
qui en ferait un véritable canton. Le
Jura bernois, lui, risquerait de perdre
son identité, ses capacités à vivre ses
solidarités naturelles avec Berne, le
Plateau et la Suisse romande. Il y aurait
aussi beaucoup d’incertitudes au
niveau fiscal et économique. Le seul
avantage serait qu’on obtiendrait l’assurance
d’avoir des prestations en
français, même pour des détails.