revue de presse - République et Canton du Jura

HÔPITAL DU JURA BERNOIS
Situation enviée mais avenir incertain
Les responsables de
l’Hôpital du Jura bernois
SA (HJB) se sont exprimés
hier sur l’avenir de l’institution
dans le paysage
hospitalier bernois.
«Notre situation est
enviée par ceux qui
nous entourent», assure
le conseil d’administration
de l’HJB qui fait preuve
d’une extrême prudence
à l’évocation de la votation
du 24 novembre.
La couverture optimale
des besoins de la population
reste le leitmotiv
de l’HJB. Avec ou sans
nouvelle frontière.
Dans le microcosme politique
du Jura bernois, anticiper
le sort des hôpitaux de Moutier
et de Saint-Imier est une
activité très courue. Et la campagne
du 24 novembre
n’échappe pas à la règle.
Visiblement lassés de cristalliser
autant d’intérêts politiques,
les responsables de
l’HJB ont tenu à mettre les
choses au point hier matin
lors d’une conférence de presse
donnée à Moutier. D’emblée,
les journalistes étaient
prévenus: «Le Conseil d’administration
a décidé de ne livrer
qu’une seule fois sa position.
L’HJB, ici le site de Moutier, a vécu une année 2012 faste. L’avenir promet toutefois d’être difficile. PHOTO PCE
Il n’y reviendra plus.» Au
moins jusqu’au 25 novembre.
Mots choisis
pesés et soupesés
Le moins que l’on puisse
dire, c’est que dans ce dossier,
chaque mot est choisi, pesé et
soupesé. A tel point que le
message exprimé ne brille pas
par son excès de clarté. «L’HJB
a pris une place incontournable
dans le système de santé
du Jura bernois et de ses régions
limitrophes. Le canton
de Berne a su doter ses hôpitaux
d’une structure claire et
moderne qui a permis un développement
régulier débouchant
sur une position solide.
Cette situation est enviée dans
bien d’autres régions», ont
souligné Pierre-Alain Schnegg
et Dominique Sartori, respectivement
président du conseil
d’administration et directeur
d’HJB SA.
En d’autres termes, jusqu’à
présent, il fait bon travailler dans
le système hospitalier bernois.
«D’autant plus qu’aujourd’hui,
un patient soigné à
l’HJB coûte effectivement
moins cher à la communauté
que dans les établissements
des cantons environnement»,
continuent les responsables.
Et d’ajouter: «Il est important
de pouvoir poursuivre sereinement
notre développement
sans se soucier d’éventuels
changements politiques.»
Reste toutefois une phrase –
la dernière du communiqué –
pas anodine du tout: «Le
conseil d’administration et la
direction sont convaincus que
la position forte de l’HJB SA est
le garant de son succès futur,
indépendamment de l’avenir
politique de la région.»
En résumé, les deux sites
sont indispensables à la région.
«Les chiffres 2012 sont
éloquents: on ne peut pas supprimer
4700 patients hospitalisés
et quelque 11 000 admissions
aux urgences, que la
frontière passe à gauche ou à
droite de l’hôpital», a insisté
Pierre-Alain Schnegg.
«Nul besoin de donner
des directives»
Si les 715 collaborateurs de
l’HJB sont inévitablement
dans l’œil du cyclone de la
campagne, la direction ne
craint pas de dérapages. «Nul
besoin de donner des directives.
Le personnel doit se déterminer
comme bon lui semble.
Nous l’informerons des enjeux.
Mais pour l’heure, notre
préoccupation principale est la
baisse des tarifs en Suisse», a
conclu Dominique Sartori.
PATRICK CERF
L’avenir du financement en question
Le conseil d’administration de l’HJB s’est fixé trois objectifs
pour 2013: développer son orientation clients, augmenter son
offre de prestations et accroître la fidélité des clients du Jura bernois.
«Ces objectifs visent à consolider la position de l’HJB et à
offrir des prestations répondant aux besoins de la population.»
Avec 92% de clients satisfaits, l’HJB présente un taux de satisfaction
extrêmement élevé, nettement au-dessus de la moyenne
suisse. Tout cela dans une infrastructure évaluée l’an dernier
comme la meilleure des hôpitaux du canton. En dépit d’une activité
croissante aux urgences, le temps moyen d’attente en salle
d’attente des urgences est de cinq minutes, alors que 85% des
patients sont vus par un médecin dans les 30 minutes.
L’exercice 2012 a bouclé à l’équilibre. Le chiffre d’affaires a atteint
plus de 81 millions. «Mais les années à venir seront difficiles,
dans la mesure où il est impossible de concevoir des modèles
à terme», a rappelé Dominique Sartori. «La stabilité du mode de
financement pose problème. Les assureurs ont en outre baissé
les tarifs pour 2013, 2014 et encore davantage pour 2015. Cela
doit nous interpeller sur l’avenir des financements des hôpitaux
en Suisse», s’est-il inquiété. D’autre part, le directeur de l’HJB
est un ardent défenseur d’un hôpital de proximité. «Les grandes
concentrations ont montré leurs limites!», a-t-il insisté. PCE