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revue de presse - République et Canton du Jura

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«Croire que l’on peut concevoir<br />

un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> société pour<br />

un territoire couvrant une population<br />

<strong>de</strong> 120 000 personnes,<br />

soit à peine le quartier<br />

d’une gran<strong>de</strong> ville, c’est un<br />

mythe qu’il faut tuer.» Membre<br />

<strong>du</strong> bureau <strong>du</strong> PSJB, Christophe<br />

Gagnebin n’a laissé planer<br />

aucun doute hier <strong>de</strong>vant la<br />

<strong>presse</strong> quant à la position<br />

qu’adoptera son parti le 24 novembre,<br />

date à laquelle les citoyens<br />

<strong>du</strong> <strong>Jura</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>Jura</strong> bernois<br />

<strong>de</strong>vront dire s’ils souhaitent<br />

élire une Constituante<br />

chargée <strong>de</strong> définir les contours<br />

d’un éventuel nouveau canton.<br />

Pour le PSJB, il ne sera donc<br />

pas question <strong>de</strong> prôner le «oui<br />

pour voir». «Même si juridiquement<br />

le vote ne porte que<br />

sur le lancement d’une procé<strong>du</strong>re,<br />

il n’en constituera pas<br />

moins un signal politique fort»,<br />

insiste Christophe Gagnebin.<br />

«Si un oui <strong>de</strong>vait sortir <strong>de</strong>s urnes<br />

le 24 novembre <strong>et</strong> qu’ensuite<br />

le peuple <strong>de</strong>vait rej<strong>et</strong>er la<br />

Constitution, on se r<strong>et</strong>rouverait<br />

<br />

<br />

un peu dans la situation <strong>de</strong> celui<br />

qui comm<strong>et</strong> un a<strong>du</strong>ltère <strong>et</strong><br />

qui, après avoir découvert que<br />

celle qu’il courtisait ne lui<br />

convient pas, pense pouvoir revenir<br />

sans autre dans le lit<br />

conjugal». Or, pour le PSJB, ce<br />

scénario ne serait pas sans<br />

conséquence: «On ne serait<br />

plus en position <strong>de</strong> force pour<br />

négocier le statu quo+ <strong>et</strong> défendre<br />

nos spécificités», estime<br />

Christophe Gagnebin.<br />

Le PSJB fera donc campagne<br />

pour un non clair le 24 novembre.<br />

Il a à ce propos concocté<br />

un argumentaire <strong>de</strong> 3 pages,<br />

adopté par la quasi-totalité <strong>de</strong>s<br />

membres présents vendredi, à<br />

l’exception d’une ou <strong>de</strong>ux abstentions.<br />

Le parti y souligne par<br />

exemple qu’outre un périmètre<br />

trop p<strong>et</strong>it, une nouvelle entité<br />

formée <strong>du</strong> <strong>Jura</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>Jura</strong> bernois<br />

souffrirait d’être constituée<br />

<strong>de</strong> sous-régions tournées<br />

vers <strong>de</strong>s centres extérieurs différents,<br />

tels Bâle, La Chaux-<strong>de</strong>-<br />

Fonds ou encore Bienne.<br />

<br />

Sur le plan économique, le<br />

parti constate que les <strong>de</strong>ux régions,<br />

dotées d’un grand savoir-faire<br />

in<strong>du</strong>striel, présentent<br />

les mêmes forces, mais aussi<br />

les mêmes faiblesses. «Une crise<br />

conjoncturelle mondiale <strong>et</strong><br />

c’est l’ensemble <strong>du</strong> nouveau<br />

canton qui s’enrhumerait rapi<strong>de</strong>ment,<br />

alors que dans le canton<br />

<strong>de</strong> Berne, le tissu économique<br />

plus diversifié constitue un<br />

matelas», commente encore<br />

Christophe Gagnebin. Le PSJB<br />

craint aussi la suppression<br />

d’emplois dans la fonction publique<br />

<strong>et</strong> au niveau <strong>de</strong> certaines<br />

infrastructures (HJB, écoles,<br />

associations), puisqu’il faudrait<br />

«éviter les doublons».<br />

La question <strong>du</strong> bilinguisme<br />

figure également en bonne place<br />

dans l’argumentaire <strong>du</strong><br />

PSJB, pour qui le départ <strong>du</strong><br />

<strong>Jura</strong> bernois menacerait indéniablement<br />

le bilinguisme<br />

biennois. «Le français ne serait<br />

sans doute plus considéré comme<br />

une langue officielle <strong>du</strong><br />

canton», fait remarquer Christophe<br />

Gagnebin. Pour le PSJB,<br />

il est nécessaire «d’arrimer le<br />

canton <strong>de</strong> Berne au sein <strong>de</strong> la<br />

Suisse occi<strong>de</strong>ntale, pour éviter<br />

l’émergence d’une Suisse <strong>de</strong>s<br />

régions linguistiques».<br />

Au niveau <strong>de</strong>s finances, le<br />

PSJB est d’avis que les difficul-<br />

tés actuelles <strong>du</strong> canton relèvent<br />

d’un problème purement politique<br />

<strong>et</strong> non i<strong>de</strong>ntitaire, découlant<br />

d’une «politique fiscale erronée<br />

<strong>de</strong> la majorité bourgeoise<br />

<strong>du</strong> Grand Conseil». Une<br />

nouvelle entité ne résoudrait<br />

rien aux yeux <strong>du</strong> PSJB, qui rappelle<br />

que les flux financiers entre<br />

le <strong>Jura</strong> bernois <strong>et</strong> le canton<br />

sont n<strong>et</strong>tement favorables à la<br />

région. «Un nouveau canton<br />

dépendrait <strong>de</strong> manière excessive<br />

<strong>de</strong> la péréquation financière<br />

fédérale», argue-t-il.<br />

Enfin, le PSJB rend attentif<br />

au fait qu’un oui le 24 novembre<br />

déboucherait sur une lon-<br />

LQJ - 7 mai 2013<br />

gue procé<strong>du</strong>re marquée par<br />

une incertitu<strong>de</strong> institutionnelle,<br />

«qui coûterait au <strong>Jura</strong> bernois<br />

une énergie qu’il serait<br />

bien inspiré d’investir ailleurs».<br />

<br />

Jugeant que la région dispose<br />

<strong>de</strong>s instruments législatifs<br />

nécessaires pour faire valoir<br />

ses intérêts, le PSJB préfère<br />

donc fon<strong>de</strong>r ses espoirs sur le<br />

statu quo+. «Même si on ne se<br />

fait pas d’illusion sur le pouvoir<br />

qu’on pourra attribuer à notre<br />

région <strong>de</strong> 50 000 habitants»,<br />

conclut Christophe Gagnebin.

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